Triptyque
126 pages
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Triptyque , livre ebook

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Description

Que feriez-vous si un jour vous vous aperceviez, là, en bas, comme dans un film, et que soudain vous intégreriez l’histoire ?

Que feriez-vous si au cours d’une balade à vélo, vous passiez dans une bulle énorme qui vous transporterait dans un autre monde ?

Quelle est donc cette parade des animaux ? Ces êtres qui, guidés par leur indépendance retrouvée, vous invitent à les suivre sur ce petit pont de bois qui ne mène nulle part, et pourtant...

Qui sont Ehle, Luy et Ayma et quelle mission ont-ils dans cette histoire étrange ?

Et ce tramway nommé désir qui vous emporte vers les portes des mondes parallèles, quel est-il ?

Toutes ces questions, tous ces détours, au final, pourquoi ?

Un triptyque, un tableau aux multiples facettes qui forment un tout.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 octobre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334008600
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre 175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50 Mail : client@edilivre.com www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-334-00858-7
© Edilivre, 2015
N’a de sens que celui qu’on veut bien lui donner
C’est une histoire étrange.
J’ai essayé d’en comprendre le sens, d’y trouver une logique dans le déroulement des évènements.
Cela m’a totalement échappé.
L’histoire était vivante, libre.
Impossible à contrôler.
Je vais donc à ma manière vous raconter ça.
Les portes
Cest un lieu commun à tous les lieux. « Irremarquable », banal à souhait. Assez espacé, vu de loin, mais tout est relatif. Si je m’en éloigne, cela donne une vue d’ensemble. Un tableau, une photo, des impressions. Quelques mots, si c’est possible à décrire. Nuances de jaune pâle, de verdâtre, de gris et de bleu, noir, blanc. Utrillo. Une ville, par temps maussade.
Je suis attirée par une foule d’êtres humains aussi banale que le lieu. Un bâtiment, impossible à décrire tant il est banal lui aussi.
Je n’y aurais sans doute pas prêté attention s’il n’y avait eu cette foule, devant une double porte, genre issue de secours, et que je m’y suis vue, ainsi que mon Jacou.
Comme je suis curieuse de nature, j’ai intégré le tableau.
Nous sommes à la fin de la file d’attente, car il s’agit d’une file d’attente, et comme toujours, nous sommes derniers. D’habitude, ça me fait râler, mais pour une fois, je reste tranquille. Les portes sont ouvertes. Je constate qu’il s’agit d’un self.
Immense, gigantesque.
Du coup, je pousse, bouscule un peu, donne des coups de coudes dans les côtes de mes infortunés voisins. La ruée vers la bouffe ! Comme des vieux en voyage organisé. Peur de manquer ? De mourir le ventre vide ? De se rassurer qu’on est bien vivant ? Bref !
Finalement nous n’avons gagné que quelques places.
Pas de quoi « fouetter un chat » – Pauv’Bête !
J’aperçois une file interminable et au bout, deux ou trois bonnes femmes attifées d’une blouse blanche, d’un petit (chapeau ? bonnet ? toque ?), d’un truc merdique obligatoire (Pas laisser tomber les cheveux ou pire, dans la nourriture !). J’allonge le cou, lève le nez, en un mot j’essaie de voir ce qu’on va nous servir. Et puis soudain le son est arrivé, brutalement. Puissant, assourdissant. Car avant, c’était du cinéma muet. Un raz de marée sonore puissance à l’infini. Je crie. Je crie pour me faire entendre. Pour demander qu’on baisse le son. Rien. Je regarde autour de moi. Personne ne bronche.
Je dis qu’il ne faut pas rester : « Ce n’est pas possible ! Ça ne vous dérange pas ce vacarme ? On ne vous respecte pas ! Vos tympans vont exploser ! Faites quelque chose ! Ne restez pas ici, c’est un vrai massacre, du matraquage ! ».
On ne m’écoute pas.
De rage, je sors.
« Eh bien, restez donc, bande d’abrutis, moi j’me tire ! ».
Jacou sur mes talons me suit. Ouf, nous serons au moins deux à avoir échappé à ce jeu de malade. Lobotomisés, décervelés. On s’attaque à l’être. Après nous être éloignés, je me retourne et regarde derrière moi. Je suis déçue. Personne. Soudain, la double-porte s’ouvre en grand, brutalement, venant cogner violemment les murs de chaque côtés.
Et là je jubile. Des personnes sortent, irritées, les sourcils froncés. Pas toutes les personnes mais beaucoup. La foule qui est sortie s’éparpille puis disparait de notre vue.
Je pense que plus personne ne sortira et pourtant je m’attarde, je suis inquiète, quelque chose ne va pas. Je cherche quelqu’un. Il manquait une personne dans le flot des personnes sorties.
J’attends. C’est important. Et puis je la vois enfin qui sort. Mon amie. Toute fatiguée, épuisée. Je ressens son « mal-aise », sa lassitude. Elle est sortie malgré tout et j’en suis très heureuse pour elle. Elle a su trouver la force de se libérer. Alors nous trois cheminons ensemble vers une maison. Nous y pénétrons. Un escalier. Blanc. Il nous faut monter jusqu’au premier étage.
Mon amie nous précède. Je préfère me trouver derrière au cas où elle tomberait, tant je la trouve fatiguée et douloureuse dans son corps. Elle peine à mettre un pied devant l’autre. A se hisser sur la marche suivante. Il faut cependant monter jusqu’au premier. C’est important. Je ne peux l’aider, je ne dois pas l’aider. Etre juste là, derrière elle.
Je me rends compte soudain qu’elle est nue. Elle ne s’en rend pas compte. Ma foi, je n’y fais pas attention plus que ça, ça n’a pas d’importance.
Nous voilà enfin arrivés. Un homme et une femme nous attendent, assis. Je ressens de la bienveillance et de la tranquillité émanant d’eux. Ils sont attentifs, comme le sont des médecins devant des patients.
Ils nous étudient rapidement, avec grande sûreté. Pas besoin de paroles, d’auscultation tactile. Ils voient au-delà de ce qu’il nous est permis habituellement de voir. Ils scrutent l’invisible.
Des soigneurs. Des guérisseurs de l’âme et de l’esprit, des corps, qui font de nous un être à part entière.
Nous passons rapidement devant eux laissant notre amie aux bons soins du couple.
Une table de pierre est là, prête à recevoir le patient.
La matière n’a rien de remarquable et pourtant c’est une table énergétique.
Elle s’anime dès que le corps y est allongé. Cette table va vibrer sur la même fréquence que l’être qui s’y trouve.
Les soigneurs vont ensuite activer les endroits en perte d’énergie et ressourcer ces zones sur le corps de la personne.
Nous n’assisterons pas à cela, c’est une affaire entre notre amie et le couple.
Nous passons dans une autre pièce.
Mon regard est attiré par toute une kyrielle de portes et de fenêtres.
Finalement, c’est une douce et tendre chienne que nous trouvons installée sur un petit sofa de couleur verte. Un épagneul breton me semble-t-il. Elle attend ses futurs amis, ses futurs maîtres, pour une nouvelle vie sur terre. Elle vient, elle aussi, de recevoir des soins après une vie passée difficile et cruelle. Je la connais, la reconnais. Nous nous sommes déjà rencontrées. Je l’aime beaucoup. Je la presse sur mon cœur, l’embrasse. Nous renouons des liens distendus par nos éloignements mutuels. Elle aimerait bien être avec son amie la chatte. Plus tard. Je ne sais pas, je ne détiens pas cette connaissance du futur, peut-être…
… Je me réveille…
J’ouvre une porte.
Je sors et me retrouve dehors dans une drôle de petite ville.
Des maisons sont curieusement construites.
Il y a quelque chose qui cloche dans ces bâtisses. Je m’en approche et y découvre toutes sortes de défauts qui en temps normal laisseraient penser qu’elles ne puissent rester debout. Il y a quelques années, cela m’aurait fait “flipper”. Là, ça ma juste laissée très étonnée.
Par exemple, je vois une porte d’entrée mise de telle façon qu’il n’est pas possible d’y entrer ou d’en sortir. Toute de travers elle est. Autre exemple, je découvre un escalier tellement tortueux qu’y grimper est digne d’une escalade de l’Himalaya.
Des colonnes de l’époque antique, des formes sculptées impressionnantes.
C’est vide. Qui peut bien habiter là ? Personne. Il n’y a personne. Une maison abandonnée qui a gardé quelque chose du passé. Je serais bien tentée d’aller fureter partout mais je suis retenue par un écran invisible. Quelque chose fait barrage.
Lieu maudit ? Funeste ? Ayant gardé du passé des ombres non encore dissoutes ? Un truc, là, tapis dans un coin, menaçant.
Tout cela est du passé. On ne peut avoir peur de celui-ci puisqu’il n’existe plus.
Je hausse les épaules « Pff ! » fais-je en levant les yeux au ciel. L’ombre disparaît aussitôt. La peur ne m’atteint plus, le danger s’est envolé comme par magie. Il fait beau. C’est l’été. Je sens la morsure du soleil sur ma peau dénudée. L’air est rempli d’une bonne odeur iodée. Des embruns.
C’est une ville maritime.
J’ai envie d’aller vers l’eau, le sable.
Je vois des dunes. Au loin l’eau s’est retirée. C’est marée basse.
Il y a aux pieds des dunes une infinité d’algues encore humides, des coquillages déjà érodés par le roulis du cycle astronomique du marnage.
On dirait aussi des routes. C’est bizarre.
Je vois des personnes qui sortent des dunes, tout en bas. Je hausse les sourcils, dubitative. Je décide de monter sur la dune précautionneusement.
Je connais assez bien l’eau dans cette histoire. Elle s’est retirée mais c’est momentané. Elle rejoindra son lit dans quelques heures. Je reste donc prudente.
Et voilà cependant que se produit ce que je craignais. Je m’enfonce dans ce sable, dans cette dune. Je me dis : pourvu que le sable ne me recouvre pas pour m’engloutir ! Mais non. La dune est creuse. Oui ! Oui ! Vous avez bien lu ! Plouf !. Je me retrouve en bas, à l’intérieur de la dune, sur un chemin de sable humide. Assez dur encore car l’eau qui s’est retirée depuis peu a permis cela pour un temps assez court.
Il y a beaucoup de monde qui emprunte cette route, à pied, en voitures de toutes sortes. Toutes ces personnes partent toutes dans la même direction, le même sens, en direction d’une
sortie assez éloignée encore. Mais le temps est compté avant que l’eau ne revienne prendre possession de ce qui lui appartient. Combien s’échapperont de cette chose qui s’infiltre partout, ne laissant aucun espace, aucune échappatoire. Combien périront engloutis. J’aimerais les stopper, leur faire comprendre. Mais je n’ai pas le droit d’intervenir. Je suis spectatrice de cela. Ils signent leur destin par leurs actes. Je décide de repartir de cet endroit éphémère et prend le chemin à l’envers. A contre-courant, à contre-sens. Il y a une ouverture bien plus proche. Je fais bien.
L’eau a commencé de revenir et certains endroits sont déjà sous l’eau salée.
J’ai le temps de sortir et de me retrouver à l’extérieur.
Je quitte ce monde de sable et de dunes et reviens vers la ville. Bientôt il ne restera plus rien de tout cela. A peine la pointe des dunes marquera de sa présence un point au milieu de cet élément liquide. Et puis le silence. L’oubli.
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