Un dieu parmi les hommes
186 pages
Français

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Un dieu parmi les hommes , livre ebook

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Description

«Le policier à proximité trouva enfin le courage de faire feu à son tour. Il toucha sa cible au cou; la balle en plomb s’écrasa sur la peau de Carl avant de chuter au sol. Les deux policiers suivirent le projectile du regard, incapable d’assimiler son manque d’effet. Ils ne comprenaient tout simplement
pas ce qui se passait, le moment défiait toute logique. Cette seconde d’inattention de leur part fut suffisante pour que Carl fonde sur eux.»
Un objet non identifié s’écrase dans la campagne mauricienne. Un couple dysfonctionnel récupère un nouveau-né dans l’épave extraterrestre.
Un enfant doté de pouvoirs surhumains.
D’aussi grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités.
Sauver le monde? Faire le bien? Ou n’être que le produit de son environnement?
Certaines légendes naissent pour contrer la noirceur, d’autres pour la répandre…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782898190056
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2020 Sylvain Johnson
Copyright © 2020 Éditions Corbeau Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Elisabeth Tremblay
Révision linguistique : Mélanie Boily
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89819-003-2
ISBN PDF numérique : 978-2-89819-004-9
ISBN ePub : 978-2-89819-005-6
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Corbeau Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Un dieu parmi les hommes / Sylvain Johnson.
Noms : Johnson, Sylvain, 1973- auteur.
Collections : Collection Corbeau.
Description : Mention de collection : Corbeau
Identifiants : Canadiana 20190040408 | ISBN 9782898190032
Classification : LCC PS8619.O4837 D54 2020 | CDD C843/.6—dc23
« Le seul vrai Dieu est celui auquel nous croyons. » Henri de Régnier, L’égoïste est celui qui ne pense pas à moi.
Prologue
Le jeudi 18 juillet 2019 Montréal, à l’aube
I l est seul sur le belvédère du chalet du Mont-Royal, surplombant la ville à ses pieds. La brise tiède de ce mercredi d’été souffle sur lui et fait virevolter, parfois claquer, sa cape. Éole caresse aussi gentiment ses cheveux gominés et luisants. Le jeune homme observe en silence le paysage grandiose devant lui.
De nombreuses colonnes de fumée emplissent le ciel de lourds nuages sombres, font flotter sur le sud de la province une forte odeur de brûlé. Le firmament s’est vidé de ses oiseaux, plus aucun avion de ligne ne survole la ville, l’espace aérien est devenu un désert empuanti.
Son regard glisse vers le bas, quitte le ciel menaçant pour se poser sur Montréal. La métropole québécoise. Du moins, ce qu’il en reste, puisqu’il n’y a plus aucun édifice debout, les immeubles qui formaient autrefois le centre financier et culturel de la province ne sont plus que ruines. Des décombres fumants ne subsiste que le souvenir d’une société qui a refusé de le comprendre. De l’accepter. Il faut dire qu’il n’a jamais lui-même compris les humains.
L’ombre de la montagne semble le recouvrir, vouloir le dominer, ou le plonger dans un océan de noirceur. Des reflets lumineux sur le fleuve Saint-Laurent attirent son attention. Les bateaux de plaisance et ceux destinés au transport des marchandises quittent le port en toute hâte. Ils s’éloignent pour chercher refuge au large, quitter cette ville dévastée.
Les infrastructures nécessaires à l’exil précipité d’une aussi grande population se sont écroulées quelques heures plus tôt. L’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau a été évacué, délaissé, et son terminal est un décor de désolation post-apocalyptique. Les avions y semblent des jouets égarés, abandonnés, pour la majorité renversés, fracassés ou écrasés. Les routes sont impraticables, jonchées de détritus, les stations d’essence explosent à tour de rôle, telle une série de bouchons de champagne éclatant dans le tumulte d’un soir de jour de l’an. La gare centrale de Montréal gît sous des tonnes de débris et les tunnels du métro ne sont plus sûrs, l’écroulement des édifices ayant déstabilisé le réseau. Toute l’île est privée d’électricité, la nuit qui s’achève aura été un gouffre de ténèbres.
Les divers ponts qui entourent l’île, comme autant de tentacules déployés, sont tombés les uns après les autres. Honoré-Mercier, Champlain, Jacques-Cartier, Victoria, pour ne nommer qu’eux, ne sont plus que des structures à demi hérissées dans le vide. Des obstacles infranchissables, ressemblant à des amoncellements éparpillés de cure-dents. Personne ne quitte ou n’entre dans la métropole, tous les liens avec l’extérieur sont coupés.
À travers le voile de fumée noire, il distingue le moignon de l’édifice au 1000 de la Gauchetière, et reconnaît la silhouette décapitée. En d’autres circonstances, penser à la patinoire du rez-de-chaussée le ferait sourire ; il y a jadis passé un après-midi presque joyeux. Une sortie scolaire. Mais les choses ont changé, l’immeuble, comme tous les autres, s’est affaissé sur les tunnels qui parcourent les entrailles de la terre montréalaise, les corridors bondés de vie aujourd’hui remplis de gravats. Une cité souterraine condamnée à l’oubli.
Sans trop d’effort, le jeune homme peut entendre les cris et les gémissements des gens bloqués, de ceux qui agonisent, prisonniers des décombres. Il perçoit les pleurs de ceux blottis contre les corps d’êtres chers démembrés. Il entend les nombreux hurlements des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants égarés, qui ne comprennent pas ce qui se passe. Ils sont si nombreux.
Une mélodie bien macabre, dont l’écho résonne entre les explosions éparses de l’aube. Sur toute l’étendue de l’île, des sirènes éphémères de véhicules d’urgence résonnent. Les efforts des survivants sont louables, quoique inutiles. Ils ne sont que des fourmis sur un trottoir piétiné.
Un son sourd déchire le ciel et quelques avions de chasse passent au-dessus de lui en grondant, sans le voir, ou alors sans avoir reçu l’ordre d’attaquer. C’était peut-être un survol de reconnaissance.
Il soupire, nullement attristé par la dévastation de cette ville multiculturelle : il l’a lui-même détruite comme un ouragan déchaîné. Le jeune homme ne regrette pas non plus les milliers, voire les millions de vies humaines qu’il a prises, sans autre raison qu’assouvir sa folie et sa colère. Ses yeux ne sont pas embués, aucune larme n’est versée pour ses victimes innocentes, pour les veuves et les orphelins sans futur.
En réalité, il se sent incapable d’un tel afflux d’émotions pour les autres.
Ce qui lui est douloureux et pétrit son cœur d’une froide amertume, c’est de savoir qu’il est ainsi immunisé, indifférent au sort de tous ces humains qui ne lui ont pourtant rien fait. Il se détourne alors, refuse de contempler plus longuement le désolant étalage de cet amas de ruines qu’est devenue Montréal.
Maintenant face au chalet, les bras le long du corps, il se concentre. Une légère vibration anime le sol sous lui, une onde de choc qui s’étend rapidement. Il suffit de quelques secondes pour qu’il commence à s’élever.
Il défie ainsi la gravité et flotte autant qu’il vole, s’éloigne du promontoire, gagne en altitude et survole la montagne aux innombrables arbres qui bruissent avec la brise. Il survole le lac des Castors, croise le chemin de la Côte-des-Neiges que des voitures abandonnées obstruent. Depuis les hauteurs, la désolation citadine offre une vision à couper le souffle. À son passage, quelques silhouettes déguerpissent pour se réfugier au sein d’habitations instables. Des survivants désespérés.
L’Oratoire Saint-Joseph se dresse bientôt devant le jeune homme, immeuble sacré au cœur de l’île et qui domine la métropole comme un gardien silencieux. La croix du Mont-Royal pointe non loin, illumine la nuit qui s’achève. Un symbole du passé religieux d’une province qui s’est libérée, qui a prospéré hors de l’emprise protectrice, étouffante ou perverse d’une foi aveugle, imposée, malsaine. Le diable a relégué sa soutane au placard pour revêtir un complet de luxe, confectionné par des enfants esclaves d’Amérique du Sud ou de Chine.
Tel un oiseau en chute libre, le jeune homme atterrit tout en douceur sur les marches de l’immeuble. La façade est plongée dans l’ombre du dôme à la verdure entamée par les intempéries. En d’autres temps, cette montée aurait accueilli les genoux des fidèles, les souliers de marche des simples visiteurs. Aujourd’hui, lui-même est seul à gravir la courte distance le séparant de l’entrée latérale, à passer devant l’échoppe de souvenirs et l’orgue extérieur silencieux.
À mi-chemin, une camionnette de livraison stationnée de travers l’oblige à s’arrêter. Non pas qu’elle lui bloque l’accès

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