Voyage en science-fiction
167 pages
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Voyage en science-fiction , livre ebook

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Description

Aujourd'hui, la science-fiction est partout. Pourtant, combien de personnes peuvent dire ce qu'elle est ? Les histoires de fusées et de Martiens ne sont pas toute la S.F ! La science-fiction, ce n'est pas que la Guerre des étoiles. Littérature d'idées, elle parle avant tout de l'homme et de ses problèmes. L'espace et le temps lui offrent un angle neuf pour observer celui-ci et dire, non pas ce qui sera, mais ce qui pourrait être. Mine de renseignement, ce livre parcourt cer univers en long, en large et en travers. Des origines aux voyages dans le temps ou dans l'espace, des robots aux aliens en passant par la fin du monde, en treize chapvrages fait le point sur ce qui s'avère la littérature vivante d'aujourd'hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 octobre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375040270
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

V  SF
P    
TOut CE QuE VOuS VOulIEZ SâVOIR SuR lâ SCIENCEfiCtION MâIS QuE VOuS N’OSIEZ pâS DEMâNDER
François Membre
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TOut CE QuE VOuS VOulIEZ SâVOIR SuR lâ SCIENCEfiCtION MâIS QuE VOuS N’OSIEZ pâS DEMâNDER
Pour Agnès, Sylvain et Yann avec tout mon amour et Francis Berthelot pour son amitié et ses précieux conseils.
AVAnt-propoS
Une définition ?
POuR lE DICTIONNáIRE :
Science-ction (pl. sciences-ctions) : genre littéraire et cinéma-tographique dont la ction se fonde sur l’évolution de l’humanité et, en particulier, sur les conséquences de ses progrès scientiques.© Larousse, 1996
Science-ction n. f. (Anglicisme) Genre romanesque qui cherche à décrire une réalité à venir, à partir des données scientiques duprésent ou en extrapolant à partir de celles-ci.Par ext. Film de science-ction. (Abrév. fam. : S.F.) Des sciences-ctions.© Hachette Livre, 1995
POuR CERTáINS áuTEuRS :
« Tel que je l’emploie, le terme de ction imaginative comprendle groupe de récits qui, dans la littérature occidentale contemporaine, sont non réalistes, imaginatifs, fondés sur des suppositions contraires à l’expérience quotidienne, souvent franchement fantastiques et fréquemment situés dans un cadre éloigné – dans le temps et dans l’espace – de la vie courante. » L Sprague de Camp, cité par S. Barets in leScience-ctionnaire
« Ce sont des histoires dont le but est d’explorer, de découvrir ou d’apprendre, grâce à divers processus de projection, d’extrapolation,
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d’analogie, d’hypothèse ou d’expérimentation sur le papier, quelque chose sur la nature de l’univers, de l’homme ou de la réalité. J’emploie le terme de speculative ction pour décrire ce mode de connaissance qui utilise les outils de la méthode scientique (observation, hypothèse et expérience) an d’étudier les modications de la réalité par l’intro-duction d’un ensemble de changements, imaginaires ou inventés, dans le décor commun des “faitsdéjà connus”, et qui permet de créer un environnement dans lesquels les réponses et les perceptions des per-sonnages permettent de révéler quelque chose sur ces inventions, sur ces personnages ou sur les deux. » Robert Heinlein (lorsqu’il voulut remplacer le terme science-ction par speculative ction)
« La science-ction est une nouvelle dimension de nous-mêmes et une extension de notre sphère de réalité tout entière : elle ne connaît de ce point de vue aucune limite. » Philip K. Dick, cité par S. Barets in le Science-ctionnaire
« La seule dénition viable de la S.-F. est : la science-ction est l’ensemble de ce qui est publié sous le nom de science-ction ». Norman Spinrad
« La littérature générale n’est qu’une branche très particulière de la science-ction. »
André Ruellan
Bref, les dictionnaires sont ous et imprécis et, dans les meilleurs cas, ne prennent pas en compte la totalité de la S.-F., quant aux auteurs ou ils ne sont pas d’accord ou ils ne sont pas toujours très compré-hensibles. De plus, leurs tentatives de dénitions varient suivant les époques et ce qu’ils écrivent. En lisant les pages qui suivent vous n’aurez pasladénition, ni mêmeunedénition de la science-ction, mais, dans les grandes lignes, vous saurez de quoi elle parle.
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1 LA Science-Fiction, VouS connAiSSez ?
« La science-ction ? Fichtre ! »
2 Jacques Chirac
« Peut-être que pour bien parler de la science-ction, il faut être complètement bourré… »
3 Jean-Louis Barrault
La science-ction ? C’est l’horreur derrière la porte. Mais Dieu merci, je n’ouvre jamais les portes moi-même. J’ai des valets pour ça…
4 Karl Lagerfeld
Pourquoi essaierai-je d’en lire ? Puisque je sais à l’avance que je vais m’ennuyer !
5 Jacques Chazot
1. Une première mouture de ce chapitre fut écrite pour la revueLa Lettre du Livre.1986, la disparition prématurée de ce mensuel, juste avant la En publication de l’article, reporta celui-ci aux calendes grecques. Mais une versionlightfut publiée le 21 août 1999 dans l’hebdomadaireLa Croix hebdo de la Haute-Marne.C’est bien la preuve qu’il ne faut jamais rien jeter… 2. InL’effet science-ctiond’Igor et Grichka Bogdanoff, éd. Robert Laffont. 3. Idem. 4. Idem. 5. Idem.
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« Des histoires de demeurés, écrites par des fous ! »Voilà ce que beaucoup de gens pensent de la science-ction. Ce jugement, intel-lectuellement suicidaire, qui n’aboutit qu’à stériliser la part la plus féconde de l’homme, sa créativité et son imagination, est, hélas, par-tagé par maints critiques professionnels. Il n’est que de voir la portion congrue que lui réservent les quotidiens et les hebdomadaires (quand ils lui attribuent une place). Sous l’effet pervers d’un snobisme à rebours, l’on ne doit pas par-ler de la science-ction. Ou alors un minimum quand certains lms comme2001, l’Odyssée de l’espacede Stanley Kubrick ou la série culte de Star warscréée par George Lucas, etc. s’imposent d’eux-mêmes, grâce aux réactions passionnées du public.
Les origines
Un écrivain et éditeur américain, Hugo Gernsback, est son parrain. C’est l’inventeur du terme « scientiction ». Il utilisait ce mot pour dési-gner des textes de ction où la science tenait un grand rôle. Gernsback, c’est aussi le fondateur de revues de science-ction recherchées maintenant par les collectionneurs commeScience Wonder Stories ouAmazing Stories.prénom a été attribué aux prix de science- Son ction distribués lors de « conventions mondiales » : les « Hugos » correspondent aux « Oscars » du cinéma. Gernsback fut également, en 1911, l’auteur deRalph 124 C 41 C +, un roman insipide, au style plus que médiocre, mais où se retrouvaient de nombreuses inventions d’un usage très courant aujourd’hui comme le radar. Si Gernsback est le parrain de la science-ction, qui donc est son père et où est-elle née ? Sans vouloir remonter aux livres les plus anciens pour les éplucher (ou même les annexer), il est certain que plusieurs pas-sages deL’épopée de Gilgamesh, de laBible,del’Odysséed’Homère comportent des scènes que l’on pourrait qualier de science-ction.Il en est de même avec leTiméeet leCritiasoù Platon invente le double thème toujours à la mode de la civilisation disparue et de l’Atlantide. Plus tard viendra le trop oublié Lucien de Samosate qui, avec L’histoire Véritable, conte déjà un voyage dans la Lune et (une
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premièremondialedanslhistoiredelalittérature)unconitentrelaLune et le Soleil. Ce livre fut d’ailleurs pillé, beaucoup plus tard, par Rudolph E. Raspe et Gottfried Burger danslesAventures du baron de Münchhausen(version publiée en 1785-1786). Survolons les siècles et nous voici en compagnie de Francis Bacon qui, en 1622, dansLa nouvelle Atlantide, crée la première techno-cratie. Retraversant la Manche, nous trouvons Cyrano de Bergerac, auteur de deux ouvrages concernant l’un Les États et empires de la Lune,et l’autre ceux du Soleil. Écrits vers 1650, ces textes ne seront publiés qu’après la mort de leur auteur en 1655. Mais ces ouvrages, bien que comportant des passages « science-ctionnels », ne peuvent décemment pas être incorporés dans cette catégorie littéraire. La science, qui est la base même de la science-ction, n’y gurant même pas au rang de second rôle. La touche science-ction que l’on peut y rencontrer n’est ici qu’un artice lit-téraire destiné à faire passer un message, souvent philosophique qui renvoie au Zadig de Voltaire,« comment peut-on être Persan ? ».
fondateUrs et âge d’or
En continuant notre petit voyage à travers le temps, nous arrivons, enn, aux premiers vrais ouvrages de science-ction avec Mary Shelley. À la suite d’un pari, fait entre elle et Byron, Polidori et son mari, la femme du célèbre poète écrivit, à 18 ans, le fameuxFrankenstein ou le Prométhée moderne.Laissant derrière nous, avec regrets, encore bien e de grands écrivains, nous voici parvenus auxixsiècle. C’est l’époque où les « quatre grands » se partagent, ce qui ne s’appelle pas encore le monde de la science-ction. Ce sont, au sommet de la gloire : – Jules Verne (1828-1905) – H. G. Wells (1866-1946) Puis, un peu en retrait : – Albert Robida (1848-1926) – J. H. Rosny aîné (1856-1940) Sans écrire (tous) à proprement parler de la science-ction au sens moderne du terme, ils en encadreront pourtant la naissance en
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lui fournissant plusieurs de ses grands thèmes. L’on peut citer en vrac pour Wells :L’homme invisibleet le voyage dans le temps ; pour Verne, la conquête de l’espace et le projet de faire basculer la 1 Terre sur son axe. Si, de son côté, Rosny aîné s’intéresse particuliè-rement aux univers préhistoriques avecLa guerre du feu,la n du 2 monde le tente aussi, comme le prouveLa mort de la Terre. Quant à Robida, celui que Pierre Versins qualie« d’homme-orchestre de la conjecture », si on ne peut lui attribuer un thème précis c’est qu’il se servit de tous et qu’il usa sans vergogne du plus beau qui soit :l’humour. e Avec les « quatre grands » duxixsiècle, nous assistons à une nette domination francophone : trois Français pour un Anglo-saxon. Mais e lexxsiècle va amener un net mouvement de balancier, surtout après la n de la seconde guerre mondiale, la prédominance américaine deviendra telle qu’elle va pratiquement éliminer toute concurrence. e En France, la première moitié duxxverra les œuvres de siècle Maurice Renard, Gustave Le Rouge, Jean de La Hire, Jacques Spitz et, un peu plus tardives, celles de René Barjavel. Mais, alors que la France entreprend de relever les ruines de la der-nière guerre, l’Amérique, qui pointait le bout du nez depuis le début 3 4 du siècle avec Jack London et Edgar Rice Burroughs , fait déferler sur elle une avalanche littéraire sans précédent. Elle apporte avec elle une nouveauté de ton et d’expression qui tranche avec ce que nous avions produit jusqu’alors. C’est, depuis les années 30, l’âge d’or aux États-Unis. Un âge d’or que la France ne connaîtra à son tour que dans les années 1960-70. De nombreux ouvrages seront alors publiés par des éditeurs qui voudront suivre la mode. Mais la majorité des textes de qualité − édités en France − sera toujours due à des traductions d’auteurs anglo-saxons. Malgré la production d’écrivains locaux de valeur, la création française,mêmependantcetâgedor,resterainférieureàlaméricaine
1.Sans dessus dessous (1889). 2.La mort de la Terre (1910). 3.Le talon de fer, publié en 1908 auxétats-Unis. 4.Le conquérant de la planète Mars, titre français du roman A princess of Mars, publié en feuilleton à partir de février 1912.
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