Wagon 17 - Saisons 1 & 2
326 pages
Français

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Wagon 17 - Saisons 1 & 2 , livre ebook

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Description

À la suite d’un week-end particulièrement houleux, Julie se laisse bercer par le TGV qui la ramène à Paris. Derrière la vitre, elle aperçoit furtivement le visage d’un homme, dont le regard maléfique retient son attention. Puis c’est le choc : un groupe de sept personnes a décidé de mettre fin à ses jours en se jetant sur les rails. Peu de temps après, Julie et ses compagnons de compartiment se rendent compte que leur wagon gît seul, dans un tunnel, décroché du reste du train. Xavier, un militaire, et quelques autres décident de braver l’obscurité, découvrant que les rails s’interrompent brusquement. Commencent alors à résonner des clameurs inquiétantes, d’étranges chuintements retentissent, des ailes les frôlent, jusqu’à ce qu’une ombre mouvante surgisse faisant
disparaître brusquement la jeune Kendra...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414225026
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-22500-2

© Edilivre, 2018
Livre 1 Embarquement
Chapitre 0.
Il progresse lentement, le long du tunnel, la main gauche appuyée contre les pierres froides et rugueuses de la paroi, la droite tendue devant lui, afin de prévenir une éventuelle chute. Au loin, la lumière vacillante indiquant une possible sortie lui donne la force de continuer à avancer, malgré le sang qui s’écoule à flot des plaies de ses jambes.
Le bruit des gouttes qu’il sème derrière lui égrène, morne, les secondes qui s’écoulent et les mètres qu’il parcourt péniblement, accompagné par son souffle rauque. La transpiration a collé le tissus fin de son tee-shirt à son dos, et le froid qui règne désormais dans le tunnel le fait grelotter nerveusement, des sursauts irrépressibles qui nouent ses trapèzes et accentuent encore la douleur lancinante dans sa clavicule fracturée.
Soudain, il se fige. A sa droite, un grattement lui indique que quelqu’un – ou quelque chose – le suit.
Ils l’ont retrouvé. Ils ont survécu à l’explosion. Impossible.
Il tente d’accélérer le rythme de ses pas chancelants, mais la sensation de lourdeur s’est intensifiée dans ses membres, et ses pieds peinent à le trainer.
Il a pourtant bien pris soin de rassembler toutes les bouteilles d’essence au même endroit et de dérouler une longue mèche, afin d’avoir le plus gros impact possible, espérant même, au fond de lui, que la voûte s’écroule, enfouissant ce wagon de malheur et tout ce qu’il contenait, quitte à y perdre la vie. Mais cela n’a pas suffit. Ou alors, il y en avait d’autres, bien cachés…
Aux frottements s’ajoutent maintenant les murmures, qui se répercutent contre les parois, donnant l’impression qu’une foule nombreuse et bruissante s’est dispersée autour de lui. Il tente de les ignorer, concentré sur son objectif. La partie n’est pas encore complètement perdue. Le rire – le fameux rire – retentit à sa droite, si proche…
John…
Il se fige.
Viens, John, mon John, je suis dans le jardin, rejoins moi…
Estelle. C’est bien elle, la seule à le surnommer ainsi – une vague blague en référence à Kennedy, que seuls eux deux connaissent. Mais il l’a vue mourir, hier – ou était-ce la semaine dernière ? – à l’hôpital, dans son lit, boursouflée par le liquide et les tumeurs, méconnaissable. Il s’était alors approché du moniteur et des branchements qui bippaient d’une manière monotone, il avait tendu la main, et…
John, je suis juste là, je veux te revoir, on va prendre un thé ensemble, dans le jardin, et choisir ensemble le menu de Pâques…
Il pivote, scrute les ténèbres. Des ombres plus opaques que les autres se meuvent lentement, seulement détectables du coin de l’œil.
John, je ne t’en veux pas. Si tu me rejoins, promis, on recommencera où on s’était arrêté…
Des doigts invisibles effleurent ses lèvres d’une pression sensuelle, et une main s’enroule autour de son cou, dans une étreinte glaciale.
La panique le saisit alors. Il se plaque dos au mur, et essaye de progresser en crabe. La lumière, au loin, lui parait toujours aussi distante, aussi inaccessible, à tel point qu’il se demande s’il n’est pas en train de l’imaginer. Son pied gauche bute contre un obstacle, qui émet un bruit sourd. Prudemment, il tâte la forme du bout des orteils. C’est large, mou, long… Un corps, encore. Celui d’un adulte, sans doute, au vu de la taille. Au moins le cinquième depuis qu’il a quitté la relative sécurité du wagon pour tenter sa chance à l’extérieur. Il prend son élan, passe péniblement sa jambe gauche par dessus le cadavre, retenant un cri de douleur quand les éclats de verre insérés dans sa chair s’enfoncent un peu plus profondément et que la plus grosse plaie, sur sa cuisse droite, s’élargit encore un peu, libérant un flot continu de sang chaud qui imbibe ce qu’il reste de son pantalon.
La jambe droite, maintenant. Son talon heurte brutalement le crâne, produisant un craquement répugnant quand le cartilage du nez cède. Il manque de perdre l’équilibre, titube, se rattrape de justesse, s’égratignant au passage la paume des mains sur le sol dur. Au loin, la lumière vacille, indiquant l’arrivée imminente du crépuscule. Le temps presse, il ne peut se permettre de se retrouver seul, dans le noir, dans le tunnel, une fois la nuit tombée.
Les murmures se sont faits plus agressifs, plus insistants, des invocations évoquant des sacrifices impies, des rituels récités dans une langue morte, suggérant des abominations méconnues et des pratiques contre nature. Il sent leur souffle sur sa peau, le froid qui émane d’eux. Pas le moment de flancher.
Ils ont eu les autres, TOUS LES AUTRES, tu dois tenir, sinon tu finiras comme ces pauvres types sur les rails.
La sensation d’une main qui s’enroule autour de sa cheville – celle du mort ? – et essaie de le faire chuter. Un ricanement sinistre dans les ténèbres. Ils tentent de l’encercler. Un souffle sur le sommet de son crâne, des doigts fins qui jouent avec ses cheveux finissent de lui faire perdre la raison, et il quitte la relative sûreté du mur pour tenter de courir sur les rails.
Au loin, la lumière décline de plus en plus vite, comme si un nuage immense cachait le soleil. Un vertige subit le prend – il a perdu trop de sang. Des nausées violentes le forcent à s’arrêter et, plié en deux, il vomit un mélange de sang et de bile sur les rails, en spasmes violents, incroyablement longs et douloureux, qui lui arrachent les tripes et font danser des points lumineux devant ses yeux. Quand il redresse la tête, la lumière a disparu.
Chapitre 1.
Elle court sur le quai, son billet non composté serré entre ses lèvres, en tentant désespérément de retenir le contenu de son vieux sac à dos dont la fermeture vient de lâcher et d’empêcher ses livres de cours de se répandre sur le sol douteux de la gare. Au loin, un employé fait signe à d’autres retardataires de se hâter. Les portes des premières classes sont déjà fermées, annonçant le départ imminent du train. Elle n’a plus le temps de rejoindre son wagon – numéro 17, place 02 – et elle se jette au hasard dans la première ouverture qui se présente – voiture 5 . Tant pis, elle rejoindra son siège plus tard, en traversant tout le TGV s’il le faut.
Une sonnerie stridente retentit, et la lourde structure métallique s’ébranle paresseusement, laissant derrière elle des quais quasi déserts, où quelques parents, enfants et amis adressent des signes d’adieu aux chanceux qui ont le privilège de pouvoir compter sur leur amour.
Elle, elle est seule. Seule avec son paquetage usagé, récupéré lors d’une braderie Emmaüs, son iPad à l’écran cassé et sa veste en simili cuir dont des morceaux se détachent par endroits, donnant l’impression que le Perfecto souffre d’une forme étrange et avancée de lèpre.
Elle progresse lentement, à contre-sens, parmi les familles en villégiature, avec tous leurs mômes braillant et dégoulinant de morve ou de morceaux de biscuits à moitié mâchés, les cadres sup’ se rendant dans la capitale pour négocier un énième contrat qui leur donnera la sensation de pouvoir dont leur pénis défaillant les prive si cruellement, et les autres étudiants qui, comme elle, sont encore persuadés qu’un quelconque Master ou une prépa prestigieuse leur évitera de connaitre la même misère crasse que leurs parents.
Son sac à dos, trop lourd, s’accroche à des accoudoirs, soulevant protestations molles et regards courroucés des passagers fatigués par un réveil trop matinal et une certaine absence de café. Les portes résistent, manquant de lui pincer les doigts.
12, 13, 14… Voiture restaurant… Forcément, sa voiture est la dernière… 15, 16, 17… 17.
Elle y est.
La place 02 est située à l’autre bout – le contraire l’aurait étonnée . Elle avance lentement, tandis que le wagon tangue doucement, la propulsant parfois contre les coudes dépassant du confort du siège. Une jeune femme blême, à l’air nerveux, choisit de pencher la tête en direction des toilettes juste au moment où elle arrive, manquant de se cogner dans ses cuisses. A ses côtés, son compagnon lui effleure le bras d’une manière rassurante, et l’attire vers lui. Dans la rangée voisine, un jeune s’est roulé en boule sur les deux siège, ses Vans crasseuses dépassant à moitié de son lit de fortune, la capuche de sa veste en laine colorée rabattue sur sa tête.
Elle se glisse le long de l’allée, évitant ces piteux obstacles. Plus loin, un vieux s’est endormi, déjà, bouche ouverte, tête renversée en arrière, lunettes retenues autour du cou par une mince chaîne d’or. Une jeune black en tailleur Chanel tapote de ses longs ongles manucurés sur le clavier d’un Mac dernier cri, tandis qu’un militaire en uniforme, le front appuyé contre la vitre, regarde la plaine défiler devant lui.
Place 02 . Elle y est. Un mec plutôt mignon est assis à la 01, côté allée, et lui bouche l’accès à son siège. Elle soulève son sac, le jette dans le filet, et se penche vers son compagnon de voyage.
« Excusez-moi… »
L’autre replie ses jambes, sans la regarder, concentré sur un épisode en replay de la dernière série à la mode – un truc rempli de sang, de jolies filles peu habillées, de sexe et de décors prétentieux, tout ce qu’elle déteste.
Elle se laisse tomber sur son siège et pousse un soupir de soulagement en dépliant le plus possible ses jambes dans le maigre espace entre les fauteuils. Au dehors, le ciel s’est couvert, une fois de plus. Depuis le début de l’année, les nuages s’obstinent à stagner au dessus du pays, et ce mois de mai ne fait pas exception à la règle. Elle croit entendre la voix de sa mère résonner dans sa tête – En avril, ne te découvre pas d’un fil, mais en mai fais ce qu’il te plaît…
Ce qui lui plaît,

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