Zooclock
115 pages
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Zooclock , livre ebook

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Description

Tout est consommé par le feu et la fureur.


Chanceux ou damnés, les survivants quittent les terres stériles en quête d’une contrée plus hospitalière. Issus de toutes les parties du monde, le hasard ou le destin les a fait converger vers une région plus ou moins épargnée.


Certaines de ces personnes formeront des couples en sachant bien que la perpétuation de l’espèce humaine ne tient qu’à elles.


Malgré les hivers nucléaires qui persistent, malgré le silence à l’horizon malgré la terreur qui imprègne jusqu’aux rêves, la vie reprend timidement son cours dans ces lieux presque bucoliques.


Les hommes pêchent au filet en pirogues, les enfants découvrent une fleur disparue des années auparavant et la protègent.


À présent, les individus se sont transformés. Tout appartient à tous, la chose politique se trouve réduite à presque rien et les idéologies sont délibérément ignorées. On pourrait presque déduire que l’histoire débouche sur une forme d’utopie morale à l’opposé des dystopies généralement imaginées après un scénario nucléaire. Peut-être ! Cependant, la nature humaine étant ce qu’elle est, rien n’est jamais certain et l’on doit rester sur ses gardes.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782982072251
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TABLE DES MATIÈRES FLEUVE AMAZONE, BRÉSIL : ESPACE :

PPK
(Philippe Porée-Kurrer)

ZOOCLOCK

Troisième tome

Perdido

PO Box 89 Pender Island PO
Pender Island, BC, V0N 2M0
Canada
info@perdido.ca
www.perdido.ca /www.perdido.fr

ISBN : 978-2-9820722-5-1
ISBN (imprimé) : 978-2-9820722-4-4

Tous droits réservés

Zooclock est une œuvre de fiction, par conséquent tous les personnages ou évènements ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur. Toute ressemblance avec des personnes ou des faits existants ou ayant existé ne serait donc que pure coïncidence.

Dépôt légal : mars 2022

© Philippe Porée-Kurrer, février 2022

« Devant

cet inquiétant spectacle
au milieu d’un vertige
sans pitié
il fait toujours nuit »

Serge Mongrain, Murmure des vagues

Il n’est de futur que celui dont l’imagination prépare la venue.

Philippe Porée-Kurrer
En apprenant la catastrophe d’Haïfa, Isaac Reeves Helmann a tout de suite demandé à son capitaine de mettre le cap sur Belém.
« Capitaine, je crois que ça va péter dans tous les sens. Nous allons à Belém. Je m’occupe d’y avoir un avion pour notre arrivée, car je dois être à Rio au plus vite. Vous suivrez avec le yacht ».
Le yacht profile sa coque immaculée sur le bras sud de l’embouchure. Le jour vient à peine d’éclore, teintant le, ciel laiteux de longues traînées sanglantes. Accoudé au bastingage tribord, Helmarin observe d’un regard détaché l’île de Marajó. La nuit n’a apporté que très peu de fraîcheur, l’atmosphère est moite et il transpire abondamment.
La tragédie d’Haïfa l’a amené à faire son auto-analyse, chose qui ne lui arrive que très rarement, pour ne pas dire jamais. Il s’étonne de ne rien ressentir de particulier face aux événements qui viennent de frapper le monde. Il analyse froidement les faits, sans plus.
« Suis-je un monstre ? Je devrais souffrir, mais non, rien ».
De tout temps, il s’est félicité des jugements qu’il porte sur autrui ; maintenant qu’il s’agit de lui, il a le sentiment d’être au pied d’un infranchissable mur opaque.
« Quels sont mes rêves ? Mes motivations ? »
Il n’en sait rien et se rend compte qu’il a toujours agi au jour le jour. Les seuls buts qu’il se fixe ne sont que des leviers pour aller plus loin.
« Plus loin, oui, mais vers quoi ? J’ai toujours eu ce que je voulais sans savoir pourquoi je le désirais. Quels sont mes rêves ? Ai-je un but ? »
Il a beau s’interroger, il n’en trouve aucun.
« J’ai toujours cherché à satisfaire mes sens et je dois reconnaître que tout ça ne m’a pas apporté grand-chose. J’en suis toujours au même point. Voilà que des milliers d’individus viennent de perdre la vie et cela ne fait rien de plus qu’exciter ma curiosité. Je suis un être humain, je devrais ressentir de l’accablement, quelque chose. Pourquoi suis-je incapable de partager les malheurs d’autrui ? »
Aux odeurs de l’océan viennent se mêler les senteurs lourdes et presque sensuelles de la forêt. Ses yeux fixent maintenant le sillage d’écume blanche qui ourle les eaux vertes et boueuses. Il prend conscience de la proximité de la forêt, des mystères sombres et palpitants qui émanent d’elle. Jeune enfant, il a dévoré de nombreux récits de fiction, où des explorateurs, chasseurs de trésors, s’enfonçaient dans la gigantesque cathédrale végétale pour se heurter aux dernières énigmes de la planète. Il entend encore dans sa tête la cacophonie des oiseaux étranges et colorés, il revoit les trésors secrets des Incas ou autres peuples mystérieux, gardés derrière d’innombrables pièges mortels. Maintenant la forêt est là sous ses yeux, et il s’étonne de ne rien ressentir à son égard.
« Suis-je mort ? »
Un court instant, l’idée de se défaire de tous ses biens et privilèges lui traverse l’esprit. Donner tout et s’enfoncer seul dans la forêt à la recherche de ses peurs et de ses émerveillements d’enfant. Partir en quête de ce qu’il a peut-être été avant de se fermer aux palpitations de la vie. Trouver quelque chose ou quelqu’un qui lui ouvrira le cœur sur le monde.
« J’en suis incapable ! Mon pouvoir est la cage où je me suis moi-même enfermé à tout jamais.
— Si tu veux, tu peux encore, lui dit une voix timide dans son esprit ».
Il ne l’écoute jamais.
La forêt est la qui lui ouvre les bras. Il ne veut pas la voir, le gouffre qui le sépare d’elle est trop plein de charogne où il a peur de se perdre à tout jamais. N’est-ce pas lui, pourtant, qui à l’université a présenté une thèse -totalement facultative - sur l’esprit des arbres ? Thèse qui, à l’époque, lui a valu de chaudes félicitations. Il y était question de l’homme qui n’était qu’un imbécile, car il n’avait pas su s’allier à la forêt. Les arbres pouvaient porter toute la nourriture dont il avait besoin et l’abriter maternellement sous leurs frondaisons. Pourtant, ces arbres vers lesquels les hommes n’avaient qu’à tendre les bras, ils les avaient rasés pour courber l’échine vers le sol afin d’y puiser leur subsistance. Oui ! c’est lui qui a écrit cette thèse dont la matière lui était venue lors d’un voyage de pêche dans les Adirondacks. Son père lui avait demandé de couper un peu de bois vert afin de fumer les truites et, alors qu’il approchait d’un magnifique cyprès avec sa tronçonneuse, il avait brusquement senti que cet arbre était pourvu d’une existence propre. Au plus profond de lui, il était certain, et le demeure encore, que l’arbre lui demandait grâce.
Les choses ont bien change : une ville vient d’être atomisée et ça le laisse complètement froid. Il voudrait s’apitoyer, crier, se mettre en colère mais il se sent aussi sec que les sables du désert, aussi peu vivant que les statues de marbre qui ornent les esplanades romaines. La légende du roi Midas doit être vraie. Que l’or est froid malgré sa couleur.
Le capitaine s’approche de lui sans qu’il l’entende.
« Vous n’avez pas dormi ? » demande le marin.
Helmann sursaute légèrement et le fixe :
« Non, pas moyen. Trop de choses dans la tête.
— Je viens d’écouter les nouvelles ; en Europe, le conflit est engagé ».
Helmann n’a pas l’air surpris :
« Ça devait arriver.
— J’avais espéré le contraire.
— Il arrive toujours un moment où les frictions deviennent intolérables et doivent aboutir dans un sens ou un autre.
— Jusqu’où cette guerre ira-t-elle ? »
Sans s’être jamais demandé pourquoi, le capitaine a toujours eu l’impression que Helmann en connaît beaucoup plus que le commun des mortels. Et ce dernier sait entretenir cette illusion.
« Jusqu’à ce que l’un des camps fasse plier l’autre.
— Il faudra beaucoup plus que des fusils ou des chars pour cela. -Vous l’avez dit, il faudra bien autre chose.
— La destruction totale ? »
Le capitaine a posé cette question avec angoisse.
« Il y a peut-être une autre solution, et pour ne rien vous cacher, c’est pour cela que je suis pressé d’arriver.
— Je ne vous suis pas du tout ?
— Il est trop tôt pour en parler ».
Pendant quelques secondes, un silence s’installe, puis, changeant de sujet, Helmann reprend la conversation :
« N’avez-vous jamais rêvé de vous fondre dans cette forêt ?
— Ma foi, non ! »
Helmann n’attend aucune vérité de la bouche de son capitaine. Il n’entretient le dialogue que pour se parler à lui-même. Il y a longtemps qu’il n’attend plus du premier venu qu’il change sa vision des choses.
« Je viens de réaliser qu’en vieillissant nous perdons notre vitalité.
— Vous êtes encore très vigoureux. Un bourreau de travail.
— Je ne parlais pas de cette vitalité-là mais de celle des sentiments, de l’être. Vous n’avez pas cette impression ?
— C’est vrai qu’en vieillissant on s’endurcit.
— C’est un vide affreux ».
Ils ne sont pas tout à fait sur la même longueur d’onde.
« Je n’irai pas jusqu’à dire ça. Il faut s’endurcir pour supporter l’existence.
— Je crois que c’est là le nœud du problème. L’existence est dure à supporter parce que nos cœurs sont durs, et nos cœurs s’endurcissent parce que l’existence est dure à supporter. Il n’y a pas cinq minutes, je me demandais si je ne devrais pas tout abandonner pour m’enfoncer dans cette forêt ».
Le capitaine affiche sa surprise.
« Vous auriez tort de dire adieu à un train de vie que des millions d’individus vous envient. Moi, quand je suis déprimé, je sais qu’une bonne cuite remédiera au problème.
— Vous enviez mon existence ?
— Pas votre existence, votre train de vie.
— L’un ne va pas sans l’autre.
— C’est pour ça que je me contente de ce que j’ai. Sans vouloir vous insulter, je dirai qu’il y a quelque chose de pourri dans les affaires d’argent.
— C’est la réflexion que se font les pauvres pour se consoler, mais vous avez raison, capitaine ; tout est pourri. Tout ! »
En aval, les premières constructions de Belém apparaissent aux regards, faisant disparaître d’un seul coup la magie qui enveloppait la forêt jusqu’à maintenant.
« Je retourne à la passerelle, fait le capitaine. Nous devrions accoster dans une heure environ ».
Helmann regarde sa montre et constate qu’il pourra être à Rio dans l’après-midi. Un Challenger l’attend déjà sur une piste de l’aéroport. Il quitte le pont pour aller préparer ses affaires.
Plongé dans ses dossiers, il survolera la jungle sans y prêter la moindre attention.

Exactement six minutes après l’ordre d’attaque présidentiel, une fenêtre s’ouvre et un satellite ASAT monté sur un lanceur Scout quitte le site de lancement de Vandenberg pour se lancer à l’assaut du firmament, avec pour cible l’un des deux RORSAT qui, avec les EORSAT, forment la couverture océanique des Soviétiques. Les RORSAT évoluent à une altitude de deux cent cinquante kilomètres sur une orbite inclinée à 65 degrés de l’équateur. Les EORSAT, à plus de cinq cents kilomètres, orbitent sur un plan faisant un angle de 145 degrés avec celui de la trajectoire des RORSAT.
Le guidage de l’ASAT est supervisé par l’ US Spacecom de la base Peterson dans le Colorado. Pour l’opérateur de service, c’est la première expé

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