À cœur ouvert
66 pages
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Description

En cet fin d’après-midi du 6 avril 2018, je ne sais pas si je vais encore tenir longtemps. J’ai du mal à respirer, mes jambes ne me portent plus, la vie me fuit.


Le 7 avril 2018, on m’a donné un cœur, un nouveau souffle pour la vie. Ce cadeau de la vie, je le dois aussi aux femmes et aux hommes de l’hôpital Cardio Louis Pradel à Lyon, qui font un métier admirable dans des conditions très difficiles. Ils accomplissent des prouesses et sauvent des vies au quotidien.


Dix jours après la transplantation, mes larmes coulaient sur mon dictaphone, elles se transformaient en écriture, en paragraphes tout droit sortis du cœur... J’écrivais avec une seule idée en tête : l’envie de donner et de partager cette aventure humaine. Ma motivation est d’interpeller sur l’importance du don d’organes. Cette histoire empreinte d’émotion, d’humour et d’optimisme, je vous la livre.


« Donner est une belle manière d’aimer... »


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381534237
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À c oe ur ouvert
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi quetous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, ducontenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur decertains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelqueouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité .
 
Patrick Delacoux
 
À coeur ouvert
 
Récit
 
 
 
Je dédicace celivre à mon épouse Catherine, à mes enfants Aurélie, Delphine, Nicolas.
À mes petites filles Léa et Océanequi ont participé à l’élaboration de la couverture de ce livre dont le dessinoriginal a été remis quelques jours après l’opération aux chirurgiens.
Introduction
J’ai du mal à respirer, mes jambes ne me portent plus,la vie me fuit, mais je me bats en mode survie. Dans ma tête tourne en boucle,tel le refrain d’une chanson, une pensée pleine d’espoir et d’anxiété : «   quand vont-ils m’appeler, maisquand vont-ils m’appeler    ?   ».
 
En cette fin de journée du 6 avril 2018, je n’en peuxplus, je ne sais pas si je vais encore tenir longtemps.
Pourrésumer mon état, je suis comme un scaphandrier hors de l’eau : touteffort me plombe, tel un poisson qu’on aurait sorti de son bocal et quimanquerait d’air.
 
Les souvenirs s’enchaînent,ma pensée remonte le temps, dansce moment de grande solitude mon cerveau me replonge vingt ans en arrière àl’hôpital d’Annecy en soins intensifs, les mots employés résonnent à nouveau,ces «   maux   » qui me font mal…
 
Depuis, le temps est passépar là avec de multiples interventions sur ce cœur combatif, vais-je avoir la chance d’être greffé    ?
 
Aux alentours de 17 h 30, le téléphonesonne, Catherine décroche :
— C’est pour toi, c’est l’hôpital…
 
Si je peux vous raconter cette belle aventure, c’estavant tout grâce à la personne qui m’a transmis son cœur, pour que la course dela vie puisse continuer. Mais je pense que je n’aurais jamais pu atteindre cerelais de fraternité sans les valeurs du sport qui m’ont permis de ne rienlâcher et de surmonter de nombreuses épreuves    ! Alors,si vous le voulez bien revenons soixante ans plus tôt là où tout a commencé…
 
Première partie À cœur de sport
«   Lavie a la senteur et le piquant de la rose   »
 
1
Là où tout acommencé
Nous voici dans la région de l’Aubrac, là où secôtoient, le Cantal, la Lozère et l’Aveyron, où les races bovines, Salers etAubrac, se partagent l’immense plateau volcanique : c’est là que tout acommencé…
 
Mon arrière-grand-père travaillait pour les cheminsde fer au sein de la compagnie du midi, en tant qu’agent de triage. Lors d’unemanœuvre pour former un convoi, il fut tamponné entre deux wagons. Ce dramelaissa deux jeunes enfants sans leur papa et une veuve sans travail. Face àcette tragédie, la compagnie de chemin de fer embaucha mon arrière-grand-mère comme«   Madame pipi   », elle avait en charge le bon fonctionnement et lenettoyage des toilettes de la gare. Ses enfants, Marie-Victorine et Jules l’aidèrenten passant le papier toilette et en demandant :
— Un petit sous messieurs-dames,s’il vous plaît    !  ! !  
La dureté de cette jeune existence n’empêcha pas magrand-mère de passer le certificat d’études avec succès.
 
Quelques années plus tard, elle fut embauchée à labibliothèque de la gare de Séverac-le-Château, où elle vendait des livres etdes romans aux voyageurs. C’est en 1852 que Louis Hachette créa cesbibliothèques de gare, puis elles ont laissé place aux réseaux relais actuels.Là, elle y rencontra son futur mari, un agent de sécurité des chemins de fer.Leur mariage fut célébré le 20 septembre 1920 à Séverac-le-Château dont étaitnative Marie-Victorine, ma grand-mère.
 
De cette union avec Léon-Victorinnaissait trois enfants : Jean, qui décéda à l’âge de vingt ans, Simone,morte de la maladie bleue, et en 1932, ma mère venait au monde. Mes grands-parents étant trèscroyants et pour qu’elle soit bénie des dieux, ils lui choisirent le prénom deMarie-Thérèse en hommage à Marie-Thérèse de Soubiran, elle aussi née en régionOccitanie.
 
Mon grand-père fut muté à Saint-Flour, ma grand-mèredut dire adieu à ses livres, à ses voyageurs… Ils s’installèrent dans la villebasse du faubourg. La guerre éclata, tous les deux avaient vécu la Grande Guerreet ne pouvaient imaginer une France occupée sous le bruit des bottesallemandes. C’est donc tout naturellement que mon grand-père rejoignit larésistance pour y mener différentes actions avec ses compagnons d’armes. Ma grand-mère me raconta avec beaucoup d’émotion que la Gestapo(police politique du troisième Reich) avait frappé à leur porte et emmené mongrand-père à la kommandantur. La nuit qui précéda l’arrestation, un trainde marchandises avait déraillé et de nombreux soldats allemands avaient péri.Mon grand-père avait un bon alibi et put être relâché. Il faisait partie d’ungroupe traqué par les Allemands sur le mont Mouchet, une montagne du massif dela Margeride. Si la plupart des maquisards purent s’échapper, d’autres furenttués. Cela ne l’empêcha pas de continuer le combat et de résister àl’envahisseur avec ses frères de sang.
 
La guerre finie, il retrouva une vie normale, magrand-mère qui avait appris à coudre, assemblait des gants à son domicile,qu’elle portait chaque fin de mois à Millau. Elle faisait la livraison entrain, la ligne de chemin de fer passait sur le viaduc de Garabit qui enjambela Truyère, frontière naturelle qui sépare le Cantal de la Lozère. Quand elleme racontait ce long voyage en me citant les nombreux arrêts : SaintChelly, Aumont-Aubrac, Marvejols, Banassac la Canourgue, Séverac-le-Château, elleme faisait voyager avec elle    ! Son accent méridional me transportait dans ces magnifiques paysages pour enfinarriver en Aveyron, dans la capitale des Grands Causses.
 
Durant l’été 1957,lors d’un bal, ma mère rencontra Gérard, un jeune militaire en permission,c’était le début d’un amour passionnel, et c’est dans les genêts que j’ai étéconçu. À cetteépoque, il était inconcevable d’être fille-mère. Dans cette tourmente familialeAlfred et Yvonne, les parents de mon père et mes grands-parents maternelsplanifièrent un mariage à la hâte. En mars 1958, un jeudi vers 13 h, jevoyais le jour, non pas dans les genêts, mais à la clinique de Saint-Flour oùje trépignais déjà dans mon berceau. Après ma naissance, ma mère resta chez sesparents   ; quant à mon père, il regagna sa base dans le Sud-Ouest de laFrance à Mont-Marsan, et profita de ses permissions pour venir nous voir.
 
Quelques mois plus tard, il était muté et un trèslong voyage allait nous amener sur un autre continent…
 
2
Entre joie ettristesse
Toute la petite famille se retrouvait à bord d’unavion direction le Sénégal. Nous habitions dans une jolie villa face à la baiede Ouakam à Dakar, ma mère travaillait pour les croisières Paquet, et c’estavec une nounou pas comme les autres que j’ai fait mes premiers pas. Ils’appelait Mamadou, il était mon ange gardien, il m’avait surnommé «   petit patron   », je l’adorais. Ce merveilleuxvoyage en barboteuse dura à peine deux ans, car mon père démissionna. C’estavec une grande tristesse que je fis un gros câlin à Mamadou, mes larmes semélangeaient aux siennes, mais il fallait nous quitter.
 
De retour de Dakar, après un petitpassage à Saint-Flour on emménageait dans un appartement situé rue des princesà Boulogne Billancourt. Mon père était représentant en machine à écrire, sonterritoire s’étendait de l’Île-de-France à la Belgique, en passant par laChampagne-Ardenne. À l’âge de trois ans, il m’emmena à bord de sa 403 au parcdes Princes, pour assister à l’arrivée du tour de France. Je me souviens de cegrand moment de partage, lorsque la foule s’est levée pour acclamer le premiercoureur. Je ne sais pas si c’est par mimétisme ou les prémices d’un amour pourle sport, mais j’ai fait comme eux. Ce fut ma première grande joie autour dusport. Nous étions heureux.
 
Peu de temps après, nous partions pour Sète passerles vacances chez mes ...

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