À la rencontre du soleil levant
152 pages
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À la rencontre du soleil levant , livre ebook

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Description

Pendant l'été 1965, la promotion sortante de l'école des Ponts-et-Chaussées a accompli son voyage de fin d'études au Japon. Pour rejoindre ce pays, les jeunes diplômés ont emprunté un itinéraire passant par l'URSS : train vers Moscou, vol jusqu'en Sibérie orientale, ultime tronçon du Transsibérien et traversée vers Yokohama. Le séjour du groupe dans l'archipel nippon, de près d'un mois, fut passionnant, ponctué de visites techniques et de rencontres culturelles. Enfin, le retour vers Paris s'est effectué grâce à la nouvelle liaison aérienne passant par l'Alaska. Comment ces jeunes Français ont-ils découvert, voici 50 ans, ces contrées si différentes de leur pays, quelles ont été leurs impressions, quels incidents ont-ils émaillé leur parcours ? Ayant fait partie de cette expédition vers le « soleil levant », l'auteur a souhaité, 50 ans plus tard, raconter cette aventure. Son récit est exposé sous forme de chronique au jour le jour, rapportant de multiples anecdotes, puisqu'il avait tenu sur place un journal de bord. Ce travail de mémoire permet ainsi de retrouver l'atmosphère des voyages en ces années 60 et de donner une vision de l'URSS et du Japon, vingt années seulement après la Deuxième Guerre mondiale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2016
Nombre de lectures 7
EAN13 9782342054217
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la rencontre du soleil levant
Bernard Boulengier
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
À la rencontre du soleil levant
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Europe de l’Est, Sibérie orientale, Empire du Soleil Levant, Extrême-Orient, ces expressions géographiques évoquant le lever de l’astre du jour vont constituer le fil conducteur du récit qui va suivre. En effet, voici cinquante ans, au cours de l’été 1965, un groupe de jeunes ingénieurs fraîchement diplômés de l’École Nationale des Ponts-et-Chaussées accomplissait un voyage de fin d’études au Japon. Cette belle aventure a commencé par un trajet en train vers Varsovie puis Moscou, elle s’est poursuivie par un vol jusqu’à l’est de la Sibérie, permettant ensuite de rallier par bateau le pays du Soleil Levant, en faisant débarquer les ingénieurs à Yokohama. Leur retour en France n’a pas emprunté le même itinéraire : ils se sont envolés de Tokyo à bord d’un avion de la compagnie Air France, avec escale à Anchorage en Alaska, ce vol « polaire » donnant aux participants – une centaine de personnes – l’opportunité de boucler, de la sorte, un tour du monde en… trente-huit jours et demi, du 9 août au soir jusqu’au 16 septembre au matin. Or, comme dans l’histoire du fameux héros de Jules Verne, chacun sait qu’un tel voyage vers l’est entraîne le « gain » d’une journée sur l’ensemble du périple, ce fut le cas de ces hardis voyageurs…
Étant moi-même de la partie, l’envie m’a pris, un demi-siècle plus tard, de mettre par écrit mes souvenirs de jeunesse. Cette manière originale et presque nonchalante de gagner le Japon, difficilement imaginable de nos jours, nous a tout d’abord entraînés vers le monde soviétique, alors que nous nous trouvions en pleine guerre froide. Par la suite, le séjour dans l’archipel nippon, avec ses visites techniques bien organisées (profil des participants oblige !), avec sa composante touristique de surcroît, a procuré aux voyageurs un choc culturel inoubliable… Au fil du récit, le lecteur pourra observer combien les temps ont changé, au cours de ces quelques dernières décennies. Fini le rideau de fer que nous avons franchi en… chemin de fer, disparue la colossale Union soviétique, terminée également la suprématie du géant japonais dans bien des domaines, même si ce pays reste dans le peloton de tête des puissances actuelles… Il faut en outre avoir à l’esprit qu’à cette époque nous n’étions que vingt années après la fin de la seconde Guerre mondiale, vingt années seulement après le lancement des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ! On n’insistera pas sur les conditions pratiques de ce voyage, réalisé sans les innovations dont nous bénéficions maintenant, au XXI e  siècle : aucune liaison facile avec les proches en France, pas de carte de crédit pour la plupart des participants, etc. Évidemment, ne parlons surtout pas d’Internet et autres réseaux sociaux ! J’ajouterai qu’en ce milieu des années soixante, les touristes français étaient fort peu nombreux en Extrême-Orient, tandis que le flot des visiteurs japonais en France ou en Europe restait encore modeste.
Au vu du programme de ce périple, quel titre donner à un tel livre de souvenirs ? « Impressions soleil levant » (au pluriel, contrairement au célèbre tableau de Monet) serait un choix tentant, un clin d’œil évident… Pourtant, même s’il évoque assez directement le Japon, ce titre occulterait nos étapes en Pologne et en Union soviétique. Je me suis alors souvenu d’un livre de la vénérable Bibliothèque Verte, découvert en mon jeune âge : c’était « À la poursuite du soleil » d’Alain Gerbault, publié vers 1930, ouvrage un peu oublié aujourd’hui. Reprenant cette thématique liée à l’astre du jour, j’ai adopté l’image de la rencontre du soleil, résumant ainsi l’orientation générale de notre expédition et l’emblème de notre pays de destination. Loin de moi, évidemment, l’idée de me comparer à Alain Gerbault, navigateur solitaire, le premier à avoir traversé à la voile l’Atlantique vers l’ouest en 1923. En outre, reparti de New York en 1924, il a franchi le canal de Panama, pour naviguer dans le Pacifique et l’océan Indien ; de retour au Havre, il a bouclé son tour du monde en voilier, toujours vers l’ouest, d’où le titre de son livre.
Sachant que le présent ouvrage ne se veut pas du tout un roman mais un livre de témoignage, comment ai-je réussi à narrer en détail mon voyage après un si long espace de temps ? Une première source, évidemment primordiale pour le récit, est constituée par un journal de bord, écrit quotidiennement dans un carnet où je notais nos pérégrinations et mes impressions « à chaud ». Autre source d’information, notre programme de visite détaillé au Japon, édité dans un cahier d’une trentaine de feuillets par les bons soins de notre comité d’accueil dans ce pays ; j’ai précieusement gardé au cours de mes divers déménagements ce cahier à la couverture rose pâle. De même, j’ai conservé certains documents ou prospectus touristiques qui nous ont été distribués sur place. Enfin, mes photographies, prises en cours de route, sont classées dans un album, autre moyen de raviver une mémoire défaillante… Ces éléments et les faits qui m’étaient restés en tête ont constitué le corps de mon récit. Il m’a suffi ensuite d’opérer certaines vérifications et de rechercher des compléments d’information, avec l’aide de diverses sources historiques, ethnographiques, touristiques.
Afin de décrire la préparation de notre aventure, je nous fais donc remonter le temps, jusque dans la France du printemps 1965. Nous nous retrouvons dans la belle période des années soixante (celle des « sixties »), célébrée à présent avec nostalgie… Le pays est sorti de la guerre d’Algérie, il a organisé tant bien que mal l’accueil des Pieds noirs rapatriés, par ailleurs la décolonisation est achevée. L’économie continue de progresser et les citoyens vivent, du reste sans le savoir, l’époque bénie des Trente glorieuses, pour reprendre l’heureuse expression de l’économiste Jean Fourastié. La France est l’un des six membres du Marché commun, comme on l’appelle en ce temps-là. Charles de Gaulle tient bon la barre, Georges Pompidou est son Premier ministre ; une élection présidentielle au suffrage universel – c’est la première du genre – est prévue pour le mois de novembre, sans encore passionner le pays en ce printemps… L’actualité internationale se trouve, quant à elle, accaparée par la guerre du Vietnam, conflit dans lequel les États-Unis s’investissent peu à peu. La course à la conquête de l’espace continue de battre son plein entre les deux « supergrands » : en mars, la capsule américaine Gemini 3 de la NASA réalise trois tours en orbite ; en juin, c’est Gemini 4 qui réussit à tourner soixante-deux fois autour du globe, avec en prime la sortie dans l’espace d’Edward White, une première pour un astronaute. Ces vols servent de prélude au programme Apollo, dont le premier vaisseau ne devait être lancé qu’en janvier 1967. On se souvient qu’hélas ce vaisseau Apollo 1 brûlera alors sur son pas de tir, l’incendie tuant ses trois occupants, dont Edward White. Une preuve que la conquête de l’espace reste une opération à haut risque…
C’est vers Pâques de cette année 1965, comme je vais l’expliquer dans le premier chapitre, que les préparatifs du voyage de fin d’études commencent à se préciser. Dans les chapitres suivants seront décrites les étapes successives de notre expédition, telles que je les ai personnellement vécues et ressenties, l’ensemble constituant une sorte de chronique, à l’image de mon petit carnet de notes… Finalement, notre magnifique voyage de l’été s’est déroulé sans accident ou incident grave, pimenté toutefois par quelques épisodes inattendus ou pittoresques, comme on va le découvrir. Les 104 participants (si j’ai bien compté…) se sont retrouvés sains et saufs sur le sol français, à l’aéroport d’Orly. De ce point de vue, je ne ménage pas de « suspense ». Je dois apporter enfin une autre précision, en ce qui me concerne : dans cette aventure, j’ai eu le redoutable honneur (cadeau un peu empoisonné, peut-être…) d’avoir été choisi comme responsable d’un des deux groupes constitués sur place, pour plus de facilité, en vue de la visite des provinces japonaises.
À cet égard, si j’ai pris la plume, ma motivation n’était aucunement fondée sur une sorte de fierté personnelle rétrospective, même si la satisfaction demeure d’avoir bien rempli sa mission. En réalité, on verra qu’un certain nombre de bonnes volontés, en France comme au Japon, ont assuré principalement le succès de cette entreprise. Par conséquent, au-delà du plaisir de faire revivre ces moments heureux de ma jeunesse, c’est en priorité un témoignage que je souhaitais apporter : comment des jeunes hommes (et jeunes femmes) de notre pays ont-ils réagi à l’époque, face à la découverte de mondes si différents du leur ?
 
Yvelines, décembre 2015.
 
 
 
Chapitre 1. Genèse du voyage et préparatifs
 
 
 
En ces années soixante, le promeneur quittant le boulevard Saint Germain pour s’engager dans la rue des Saints-Pères, en direction de la Seine, peut remarquer sur sa gauche, côté 7 e arrondissement, au numéro 28, un porche imposant faisant face au vaste bâtiment de la nouvelle École de Médecine, dominant le côté opposé, celui du 6 e arrondissement. Au fronton de ce porche, une inscription : École Nationale des Ponts-et-Chaussées. Notre promeneur se trouve devant la façade de l’ancien hôtel de Fleury qui abrite cette école d’ingénieurs

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