À travers le masque
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À travers le masque , livre ebook

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Description

Qui est véritablement Éline ? Une jeune femme heureuse, souriante, qui raconte volontiers des blagues et aime faire rire son entourage. Car son enfance a été heureuse, choyée et aimée par ses parents, entourée par ses deux sœurs aînées. Oui, mais voilà, à l’adolescence la tristesse survient, doucement, insidieusement, jusqu’à prendre une part majeure de son existence. Dans le secret de sa chambre, elle pleure, elle crie silencieusement sa détresse et va même jusqu’à se scarifier. Mais d’où vient ce mal étrange, ce mal-être qu’elle ne veut ni ne peut confier à personne ? Un soir, lors d’une fête, elle fait la connaissance d'une fille. Elles rient, s’amusent. Puis elles s’embrassent, et pour une fois Éline se sent à l’aise, détendue. Une expérience agréable qu’Éline ne renouvellera pas, continuant les rencontres amoureuses avec des garçons. Enfin pas tout de suite, jusqu’à ce qu’elle fasse une autre rencontre qui sera cette fois-ci décisive. Mais le chemin sera long pour se relever, aller mieux, s’ouvrir enfin aux autres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 septembre 2018
Nombre de lectures 23
EAN13 9782414246847
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-24682-3

© Edilivre, 2018
Introduction
La valse des émotions s’accélère dans ma tête. La mélancolie donne le rythme alors que la tristesse vient de faire son apparition. Elle n’est jamais bien loin, parfois discrète, elle se cache souvent très près de la joie. Et la tristesse aime la valse, elle ne s’en lasse pas. Il est très difficile de l’arrêter ; une fois lancée, liée à la vulnérabilité par une force surpuissante, cette danse incessante se transforme en véritable cauchemar. C’est la panique dans ma tête, tout se bouscule, les faux pas se font sentir. J’ai le tournis. Je veux que ça cesse. Les larmes coulent à flot sur mes joues rosées et je hurle. Je hurle intérieurement pour que toutes ces émotions s’arrêtent. Je ne veux plus rien ressentir désormais. Le vide serait alors mon seul refuge. Une échappatoire qui me permettrait d’être libre l’espace de quelques minutes.
« Arrêtez, laissez-moi tranquille ! Mais partez nom de Dieu ! Foutez-moi la paix, je vous en supplie »
Je les implore pendant un court instant, en espérant que la danse se finisse plus vite que prévu. Mais je le sais, le fait d’interrompre ce majestueux ballet ne fera que repousser l’échéance. Oui, parce qu’on ne décide pas d’arrêter la danse, ce sont elles, les émotions qui sont les maîtresses du jeu.
C’est alors que cette fois-ci la tristesse quitta la scène, suivie rapidement par la vulnérabilité. Je n’aurai pas beaucoup de répit puisque le parquet ne reste jamais vide bien longtemps. La déception et la colère se préparent. Elles se tiennent debout, là, prêtes à entrer en scène. Elles avancent petit à petit, la timidité les retient quelques secondes. Il n’y a plus de musique désormais. La déception est droite, son regard est franc et pesant. La colère s’approche et la prend par la main. Il n’y a plus un bruit, mais je les sens au plus profond de moi. Leur jugement est sans précédent. Mes poings se ferment, mes ongles s’enfoncent violemment dans la paume de mes mains. Les muscles de tout mon corps se contractent. Malgré cela, la douleur physique ne prendra pas le dessus sur la douleur morale que m’infligent la déception et la colère. La honte s’avance près d’elles, elle les regarde et se met à sourire. Sa voix est moqueuse et je l’entends leur dire :
« Mais regardez-la cette pauvre fille ! Elle est complètement perdue et influençable en plus de cela ! Qu’est ce qu’elle est stupide… »
Les émotions se mettent à rire. Des rires gras et désagréables. L’humiliation rejoint la honte sur le devant de la scène. Le spectacle dure quelques minutes, pendant que mon corps torturé crie à l’aide mais en vain.
La représentation est finie, le rideau noir se ferme. Je suis là, inerte, allongée dans ce grand lit. Les draps sont marqués par mes débattements incessants. Mon oreiller est imbibé par le large flot de mes larmes. Mes extrémités sont froides. Je ne sens plus bouger mes doigts. Mes paupières sont gonflées, je ne vois plus grand chose. J’ai l’impression de sortir d’un combat de catch. Oui voilà, c’est cette sensation que j’ai, je viens de descendre du ring après une lutte acharnée. Mon adversaire a été sans pitié. Je me suis pris de nombreux coups, je n’ai pas su rétorquer, alors j’ai encaissé et j’ai du mal à me relever. L’uppercut final ne m’a pas épargné.
Aujourd’hui, comme à peu près tous les jours depuis des années, j’ai dû m’affronter. Je me suis battue contre moi-même. Et le dénouement est consternant. Une fois de plus, j’ai perdu.
Mais dis-moi Maman, pourquoi suis-je torturée à ce point ? Pourquoi ai-je peur de moi ? Pourquoi suis-je triste ? Réponds-moi.
Chapitre 1 Le commencement
Cheveux bruns, yeux bleus et visage pâle, légèrement bouffie ; c’est moi. Je vais tenter de faire de mon mieux pour me présenter car je déteste parler de moi, du moins objectivement parlant. Puis de toutes façons, peut-on vraiment être objectif en parlant de soi ? Je ne pense pas. L’autocritique est humaine et permanente. Chaque qualificatif que l’on s’attribue est forcément subjectif. Je ne crois pas en l’objectivité de quoi que ce soit en fait. Puisque chaque personne possède sa propre opinion. Et son avis diverge selon ses croyances, ses valeurs, son éducation et de bien d’autres critères ; alors l’impartialité de son opinion est altérée.
Sinon je me prénomme Éline. Prénom peu commun donné par mes parents qui cherchaient vraisemblablement un prénom commençant par la lettre « E » et qui ont donc trouvé logique d’en choisir un peu répandu afin que tout au long de ma vie on se trompe sur celui-ci. Ce n’est pourtant pas si compliqué mais je ne sais pas, pour bon nombre de personnes je m’appelle Céline, Émeline ou encore Aline. Remarquez, ils m’ont épargné le prénom que mon père avait choisi « Ellen ». Sur ce coup-là je pense que tout le monde aurait eu la bonne prononciation, mais j’émets un réel doute sur le fait que les gens l’auraient bien orthographié. Néanmoins mes parents n’ont aucune origine britannique ou autre ; on pourrait se demander, c’est courant les Eileen (ils ont quand même franchisé mon prénom) ou les Ellen en Angleterre.
Mais non, je ne suis pas « Made in London » mais née à Bourg-de-Péage ; un petit patelin plutôt sympathique dans la Drôme. C’est une ville calme et tranquille, quelques écoles, deux-trois magasins, des habitants agréables, d’autres beaucoup moins. Mais c’est là où je me suis construite, évoluant dans un cocon familial aimant.
Je comptabilise 25 années à mon actif. Je suis jeune mais j’ai cette impression d’éternité émotionnelle qui m’obsède. Le temps qui passe me fait peur. Un jour je me suis posée au bord d’une route, et j’ai regardé les gens qui passaient. Le lendemain je me suis posée au bord de ma vie, sans me rendre compte que le temps défilait. Et j’en prends conscience qu’à moitié. Alors parfois je me relève, mais je m’assois quelques kilomètres plus loin…
Je suis la dernière de la fratrie. J’ai deux grandes sœurs, Élodie et Estelle. Je suis ravie d’avoir ces sœurs là, et je me rends compte que j’ai une chance inouïe.
Alors ça n’a pas été toujours rose entre nous mais aujourd’hui, avec le temps, et la maturité nécessaire, je prends enfin conscience du bonheur que c’est d’être si bien entourée, de savoir que peu importe ce qui se passe dans notre vie, elles seront toujours là pour moi.
Estelle, celle du milieu, de trois ans mon aînée, n’était pas la plus heureuse de mon arrivée dans la famille. En effet, à ma naissance, les regards se sont plus posés sur moi ; j’étais la petite dernière qui attirait toute l’attention. Et j’en demandais beaucoup aussi.
Oui, je sollicitais beaucoup mes parents, surtout ma mère. En plus de cela, j’étais la petite fragile qu’il fallait couver à longueur de journée. J’avais beaucoup d’eczéma et par conséquent ma mère était toujours derrière moi, toujours à me protéger. J’avais sans cesse un pet de travers.
Puis quelques années ont passé et j’ai commencé à en profiter malgré moi, ce qui a énervé au plus haut point ma grande sœur, qui se sentait délaissée par ma mère, à cause de moi.
Alors quand je me disputais avec Estelle, et que j’avais tort, je me mettais à pleurer et je me faisais passer pour la victime. Sur le moment je ne m’en rendais pas compte, mais avec le recul je me dis que j’étais une vraie manipulatrice exécrable ! Je me serais baffée toute seule !
Aujourd’hui, quand elle m’en fait encore la remarque, je souris bêtement mais au fond je m’en veux. Je me dis qu’elle n’a pas dû se sentir bien, et la sensation de rejet qu’elle a ressenti durant son enfance devait être difficile. Et je m’en veux car c’est de ma faute. Je n’arrive pas à la regarder droit dans les yeux et lui dire que j’en suis désolée, que je ne voulais pas lui faire du mal ; parce que maintenant on ne peut pas revenir en arrière et je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie.
Que voulez vous, j’étais comme ça, et on ne peut définitivement pas changer le passé. Il est ce qu’il est. Alors je préfère en rire devant elle, quitte à en rajouter un peu, plutôt que de montrer que cela me touche. Puis de toutes façons si j’émettais ne serait-ce un seul regret, je sais pertinemment qu’elle ne me croirait pas. Alors à quoi bon.
Heureusement, au fil des années notre relation s’est nettement améliorée. On passait beaucoup de temps ensemble, on partageait énormément de secrets. On a fait nos premières bêtises ensemble, des trucs tellement stupides, parfois inconscients et souvent immatures. Mais on en a profité. Je savais que je pouvais aller me confier à elle et qu’elle ne me jugerait pas. Elle a été là dans les moments de joie, mais elle était aussi présente quand j’avais besoin de ses conseils avisés.
Je ne peux que me souvenir de toutes les péripéties qui nous sont arrivées. C’est avec elle que je partais en vacances. C’est avec elle que ma jeunesse s’est faite, à coup de hurlements sur du Claude François, au milieu d’une piste de boîte de nuit, réservée majoritairement aux retraités !
C’est avec moi qu’elle projetait à chaque fois d’adopter un nouvel animal : une souris, un furet, des rats, puis pourquoi pas un chien !
Avec ma deuxième sœur, Élodie, l’aînée de la famille, ma relation fraternelle a été assez différente durant mon enfance. En effet, c’est sans doute dû à notre écart d’âge : elle a six ans de plus ; on a été moins proches. Forcément, avec ces années d’écart, nous n’avions pas les mêmes centres d’intérêts. Par conséquent, ce n’est pas avec elle que j’ai fait les quatre cent coups. Puis nous n’avions pas du tout le même caractère il faut le reconnaître.
Mais je me souviens que c’était la grande sœur conciliante, qui veut du

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