Au détour du destin

Jean-Marc Rives

Description

Chaque artiste a une histoire propre et participe en même temps à l’histoire qui se fait, celle de l’époque où il se trouve, du monde dans lequel il vit. C’est cette double dimension qui caractérise le devenir de l’artiste. À travers l’histoire du Maroc et la douloureuse expérience des rapatriés d’Afrique du Nord, Jean-Marc Rives nous raconte son parcours artistique compromis par une « destinée détournée. » Étranger dans son pays natal et immigré dans son propre pays, le déracinement est total mais l’amour de l’art demeure. Ce roman autobiographique, sur fond de fresque historique, est aussi le témoignage d’une époque.

Sujets

• Maroc
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• Biographies

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 11 avril 2017
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782414038978
• Langue: Français

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ISBN numérique : 978-2-414-03895-4

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur :
• Les Mystères du Sphinx, roman.
Editions Nouvelle Pléiade, 1996
• Les Secrets du Dessin et de la Peinture, précis en 20 leçons .
Editions Le Manuscrit, 2007
• Mémoire du Temps, recueil de Poésie .
Editions Le Manuscrit, 2009
• Drôles de Dames, recueil de Nouvelles .
Editions Le Manuscrit, 2010
• Les Pouvoirs du Crâne de Cristal, roman.
Editions Edilivre Aparis, 2012
• L’Art et son alchimie, traité philosophique.
Editions Edilivre Aparis, 2015
« Ce qui est créé par l’esprit est plus vivant que la matière. »
Charles Baudelaire
« L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté. »
André Gide
« Oublie les injures, n’oublie jamais les bienfaits. »

Confucius
Préface
L’homme est un artiste complet. Si la technique qu’il affectionne actuellement avec passion est l’une des composantes de son univers artistique, c’est tout simplement parce que l’expression graphique est l’aboutissement logique de tout artiste qui se veut en total accord avec la culture et ses facultés artistiques innées.
Jean-Marc Rives possède le don du pouvoir suggestif. Toute son expression picturale s’oriente vers la représentation figurative de motifs colorés et lumineux, car il est un peintre méditerranéen par excellence, au tempérament chaleureux et spontané. Ses toiles sont traitées d’instinct, en touches disciplinées et taches organisées qui s’assemblent avec talent et révèlent des paysages ensoleillés et subtils en tonalités optimisées. Légèreté de la matière et ondes délicates dans un agencement qui exprime une évolution constante et une assurance qui gagnent en sobriété, en accord avec la sensibilité de l’artiste.
Regarder les œuvres de Jean-Marc Rives, c’est aussi rencontrer la sincérité et une certaine conviction qui ne nous laissent pas insensibles.
Artiste pluriel, son expression picturale prolonge ses dons d’interprète et d’écrivain authentique.
Luc-Elysée SERRAF
Expert Judiciaire en Œuvres d’Arts
Préambule
Ma vie n’a jamais été « un long fleuve tranquille », mais je suis né avec des dons artistiques et une voix particulière d’une très grande amplitude pouvant aller jusqu’au contre ut, ce qui me permet de tout chanter. Destiné à une carrière de chanteur d’Opéra, des influences extérieures m’ont contraint à faire des choix. Devenu ensuite chanteur populaire puis peintre et écrivain, j’ai rencontré les mêmes obstacles sur mon chemin mais j’ai gardé mes passions.
Une bohémienne m’a dit un jour, lorsque j’étais enfant, qu’un mauvais sort avait été jeté sur ma mère quand elle était enceinte et que c’est sur moi qu’il était retombé. Elle a pris mes mains dans les siennes, les a retournées côté paume et m’a dit : « Je vois que tu auras une vie tourmentée, mais un ange gardien veille sur toi et tu t’en sortiras parce que tu es béni du ciel. Tu as reçu des dons et pour cela on te fera du mal, mais le mal qu’on te fera retombera sur tes ennemis ! » Je n’oublierai jamais ces paroles et il m’arrive parfois de croire à cette prédiction au regard des évènements qui ont jalonné mon existence.
Notre existence est un « miracle de la nature » et nous avons tous une destinée, mais cette destinée peut être modifiée par les choix que nous faisons et aussi par des influences extérieures. Les hindous ont une profonde croyance dans le destin, que ce qui doit arriver arrivera. Toutefois, cela ne doit pas être confondu avec du fatalisme car pour eux ce sont nos vies précédentes qui portent leurs ombres sur la présente et la façon dont nous réagissons peut influencer notre vie actuelle. Mozart est un exemple sur lequel nous pouvons nous interroger car s’il est un fait certain, c’est que nous ne naissons pas égaux et nous ne sommes pas là par hasard non plus.
Je ne crois pas au hasard. Les mots « hasard » et « coïncidence » sont des mots qui ont été inventés pour expliquer l’inexplicable mais tout a une explication, même si nous n’en comprenons pas le sens. Ces explications peuvent être rationnelles ou non, d’ailleurs, parce que je pense que nous avons été mis sur terre pour accomplir une « mission » que nous appelons « vocation. » La mienne était d’être chanteuse.
« Artiste » est un terme péjoratif pour la plupart des gens « bien-pensant. » A l’inverse, comme le dit Tony FERRY :
« Se dire artiste peut sembler péremptoire, à bien des égards, si cela n’est pas justifié. Car il est vrai qu’aujourd’hui tout le monde peut prétendre à tort ou à raison être artiste, comme certains se disent philosophes sans savoir ce que c’est que la philosophie, ni l’avoir pratiquée véritablement par la lecture des grands textes.
Chaque artiste a une histoire propre, qui est la sienne sans être celle des autres, et participe en même temps à l’histoire qui se fait, celle de l’époque où il se trouve, du monde dans lequel il vit. L’artiste se construit une histoire unique et particulière en un monde commun et une époque partagée avec d’autres. C’est tout le paradoxe ! C’est cette double dimension : l’histoire propre d’un individu à l’intérieur de l’historicité qui caractérise le devenir de l’artiste et c’est à la lumière de ces deux niveaux s’entremêlant que doit se comprendre toute création. »
Nous passons notre vie à jouer un rôle sur le « théâtre de la vie. » Sommes-nous tous des artistes pour autant ? Je ne le pense pas, mais nous sommes tous des comédiens, en tous cas, dans la mesure où nous jouons un rôle et donnons une image de nous qui n’est pas véritablement la nôtre. Nous le faisons naturellement dans la vie de tous les jours ou professionnellement. Sur une scène de théâtre ou au cinéma, il en est tout autrement car cela devient une interprétation, une composition artistique, un travail et un métier.
Les artistes sont différents du commun des mortels par leur façon singulière de voir la vie. On m’a souvent reproché d’être « en dehors du temps » ou de ne pas avoir « les pieds sur terre » mais, si les artistes sont des rêveurs, on oublie trop souvent que le monde a été construit par des rêveurs. Les souvenirs appartiennent au passé mais les rêves nous propulsent vers le futur. Physiologiquement, si nous ne rêvons pas nous mourrons et sur un plan psychologique il en est de même, car la vie est basée sur les rêves. Nous rêvons tous en dormant, mais l’artiste rêve aussi éveillé et transforme parfois ses rêves en réalité. En ce qui me concerne, j’ai souvent été méprisé pour ma différence. Eugène Delacroix disait : « L’être humain est un animal sociable qui déteste ses semblables. » C’est tellement vrai. L’être humain est fait ainsi. Chaque être humain est unique au monde et donc différent des autres dont il a besoin pour survivre, pourtant il ne supporte pas la différence.
J’ai compris que notre plus grande richesse est en chacun de nous. C’est elle qui nous aide à devenir ce que nous sommes, depuis l’enfance, et même parfois à maîtriser notre destinée. Elle n’est pas matérielle mais spirituelle. On l’appelle foi, volonté, persévérance ou espérance, mais elle est en nous. C’est pourquoi les peuples miséreux se tournent vers la spiritualité car ils trouvent en elle leur épanouissement. Il ne s’agit pas d’une faiblesse, bien au contraire, car c’est en elle qu’ils puisent la force de vivre et de supporter leur condition humaine. Il n’est pas question de prier le ciel en attendant qu’il nous vienne en aide, mais de puiser au fond de nous la force de réaliser ce pour quoi nous sommes nés et chacun de nous, riche ou pauvre, peut apporter sa contribution à l’humanité toute entière en mettant son « petit grain de sable » dans ce gigantesque édifice qu’est notre Univers.
Je suis venu au monde dans une famille catholique, mais je suis devenu croyant « à posteriori. » Sur un plan philosophique et d’un point de vue logique, on repartit les preuves de l’existence de Dieu en deux groupes : les preuves « a priori » pour lesquelles suffit le principe de contradiction et qui se fondent sur une notion considérée comme notion, en faisant abstraction de toute réalité, et les preuves « à posteriori », qui ont pour ressort essentiel le principe de raison suffisante et se fondent sur un fait d’expérience, soit interne ou psychologique, soit externe ou physique. Pour ma part, j’ai eu maintes fois l’occasion « d’expérimenter » l’existence de Dieu dans ma vie malgré mes « accidents de parcours. »
Les plus grands philosophes ont souvent fait référence à Dieu pour expliquer l’inexplicable et la science n’a jamais remplacé la croyance en une puissance divine qui régirait notre monde. Les plus grands scientifiques n’ont jamais nié l’existence d’une force surnaturelle, bien au-dessus des êtres vivant, qui aurait créé notre univers de façon étonnamment parfaite et pour certains chercheurs : « La rationalité de la science et la foi ne se contredisent pas, elles se complètent. »
Albert Einstein, le fondateur de la physique théorique moderne disait : « Je veux savoir comment Dieu a créé ce monde, je ne suis pas intéressé par tel ou tel phénomène, dans le spectre de tel ou tel élément. Je veux connaître ses pensées, le reste sont des détails. »
Isaac Newton, le fondateur de la physique classique a dit : « Ce système si merveilleux qu’est l’univers avec le soleil, les planètes et les comètes ne peut que provenir de la volonté et du pouvoir d’un être intelligent. Cet être gouverne toute chose et pas seulement le monde. La gravité explique le mouvement des planètes, mais elle ne peut expliquer ce qui les a mises en mouvement. »
Louis Pasteur, le fondateur de la microbiologie disait aussi : « Plus j’étudie la nature et plus je suis émerveillé