Boires et Déboires d un Ch ti
160 pages
Français

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Boires et Déboires d'un Ch'ti , livre ebook

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Description

Vivre une année sur une île deux fois plus petite qu’un terrain de foot sans jamais m’ennuyer, qui aurait pu y croire ? C’est possible pour certains, et inconcevable pour d’autres.
Pas un instant je n’aurais imaginé à quoi ressemblent réellement les Maldives !
Je rencontre alors des personnages hors du commun qui m’enseignent énormément sur la vie, sur moi-même et tout simplement à croire en moi.
La formidable année que j’ai passée à Rihiveli, dans l'atoll sud de Malé a totalement bouleversé mes certitudes, mes préjugés, mais surtout ma façon de penser, moi, l’enfant terrible...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334073608
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07358-5

© Edilivre, 2016
Préface
Chers lecteurs, vous vous posez certainement la question suivante :
Un Ch’ti dénommé Ruggiero, mais c’est rital, ça ?!
Eh bien, oui. Mais laissez-moi plutôt vous expliquer.
Mes parents ont émigré dans les années soixante, dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils ont trouvé Dunkerque. Cela peut faire rire beaucoup d’entre vous – et je peux le comprendre. Toujours est-il que c’est la meilleure mais surtout la plus courageuse décision qu’ils aient prise : quitter l’Italie ou plus précisément Tarente, leur ville natale, située dans le creux de la Botte. Ils avaient déjà cinq filles et un garçon.
Issus donc d’une famille d’émigrés, nous vivions dans un quartier qui avait plus l’air d’un ghetto. « Les Glacis » était l’une des zones d’expatriés de l’époque. Je suis le cadet de douze enfants. J’ai dix sœurs et un frère.
Chouchouté et admiré par mes parents, j’étais le garçon tant attendu de mon père. Il avait placé TOUS ses espoirs en moi. Très vite, je découvris l’énorme avantage qui m’était accordé et à la volée, je sus jouer de mes charmes. Je devins donc un enfant opportuniste dès le plus jeune âge. Cette qualité qu’inconsciemment j’affinais sans relâche fit de moi un jeune homme sûr de lui, drôle, aimable, qui arrive toujours à ses fins. Évidemment, la logique qui en découle n’arrangera rien à mon adolescence. J’étais, de loin, bien plus intéressé par les filles, les copains et la déconne que par l’instruction publique. La discipline et la rigueur qu’elle requiert ne firent absolument pas partie de mon environnement. Je fus tout simplement un cancre durant de nombreuses années.
Aussi, je décidai de quitter l’école à l’âge de dix-huit ans, et m’insérai dans le monde du travail. Rapidement, j’obtins mes premiers contrats. Une chose était ancrée en moi : ne rien devoir à personne et garder mon indépendance. Mais surtout, je ne voulais pas rester dans la ville qui m’avait vu naître car rien ne m’y rattachait. C’était une certitude, je voulais découvrir d’autres horizons et vivre de nouvelles aventures.
Pendant quelque temps, je passai l’été en Italie en tant que chef de rang en banquet, et l’hiver en France pour la saison de ski, au poste de « night audit ». Cette routine dura bien cinq années avant de commencer à me déranger car je revenais toujours au même point de départ, Dunkerque. En plus, j’y dépensais la plupart de mes économies dans des fêtes sans fin. Aucun avenir pour moi ici. Je mourais à petit feu. Je voulais sortir de ce tourbillon qui m’entraînait petit à petit dans les bas-fonds. C’était la principale raison pour laquelle je désirais alors me couper radicalement de cette ville, et de tout ce qu’elle incluait. Je fis quelques démarches et finalement, décrochai un contrat dans un endroit du globe où jamais je n’aurais pensé aller : la République des Maldives. Je découvris là-bas une ambiance, un monde qui bouleversèrent fondamentalement mes croyances et mes valeurs, et ce à jamais !
Vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai écrit ce livre…
Deux raisons majeures. L’une fut simple à comprendre, l’autre difficile à admettre.
Tout d’abord, il faut savoir, chers lecteurs, que j’ai une personnalité plutôt extravertie. J’ai très souvent conté quelques-unes de mes péripéties, voulant amuser la galerie mais également l’impressionner. J’avais remarqué que ma façon particulière de m’exprimer ainsi que mon accent atypique dunkerquois retenaient l’attention. Manifestement, j’intriguais avec mes histoires lagunaires, coquines et ensoleillées. Mes récits faisaient rire. Peut-être faisaient-ils rêver également ?
L’idée de mettre tout cela par écrit m’effleura sans me séduire pour autant. Moi, écrire un livre…
Mais voilà, j’allais bientôt être papa. La grossesse de ma bien-aimée se passait on ne peut mieux. Tout indiquait que l’accouchement prévu en piscine devait se dérouler sans complication. C’est pendant cette merveilleuse période que je décidai de coucher tout ça sur papier. Écrire mes récits était pour moi une bonne opportunité de les partager une dernière fois avec le plus grand nombre. J’avais grandi, je voulais tourner la page et passer à autre chose.
Mais aujourd’hui, je l’admets, je voulais moi aussi façonner quelque chose de vraiment personnel. J’enviais la grossesse de mon amour. Je ne voulais pas être uniquement le papa, mais aussi celui qui donne la vie…
Chapitre 1 L’entrevue
En arrivant à Paris, gare du Nord, je me dirigeai, muni d’un plan de la capitale, vers une bouche de métro. Le ciel était bleu, le soleil brillait. Une belle journée s’annonçait pour un début de mois d’avril. Je me sentais en pleine forme. J’avais les idées claires, j’étais rasé de près, bien coiffé, bien habillé, sûr de moi. Tout pour plaire, quoi. C’était un grand jour pour moi : j’avais postulé auprès d’un village de vacances aux Maldives pour obtenir le poste de réceptionniste et agent des relations publiques. Et aujourd’hui, je me rendais à mon entretien d’embauche. J’avais rendez-vous avec le patron, carrément !
L’entrevue se déroula à 11h dans les locaux d’un cabinet comptable, boulevard Malesherbes, dans le 16 e arrondissement, au numéro 54. Il me fallut une bonne heure de trajet pour m’y rendre. J’avais tout de même quelques minutes d’avance lorsque je vis la plaque murale en cuivre indiquant le cabinet d’expertise au premier étage. Je pressai le bouton de l’Interphone, et la lourde porte en bois massif se déverrouilla presque instantanément. Je montai les escaliers en marbre blanc-gris usés par les années, et me présentai directement à la réception.
– Bonjour, j’ai rendez-vous avec M. Panelson.
– Vous devez être M. Berti, n’est-ce pas ? me demanda la secrétaire.
– Oui, lui répondis-je en acquiesçant de la tête.
– Si vous voulez bien me suivre, me dit-elle en se levant pour m’escorter.
– Tout à fait.
Je suivis la secrétaire jusqu’à la porte d’une pièce qu’elle ouvrit.
– Je vous en prie, asseyez-vous, Monsieur Panelson ne devrait pas tarder, me dit-elle avant de se retirer.
– Très bien, je vous remercie, répondis-je en prenant place.
Elle s’en alla en laissant la porte grande ouverte. J’attendis une dizaine de minutes dans une pièce où des tonnes de dossiers étaient soigneusement rangés par ordre alphabétique, dans des énormes meubles marron vernis. On ne voyait plus les murs toucher le plafond tellement il y en avait. Dans un des coins, se trouvait une petite échelle qui, à coup sûr, servait à accéder aux dossiers aériens. Deux bureaux étaient réunis face à face au centre de la pièce. Je m’étais assis à celui qui faisait face à la porte laissée ouverte. Tout était marron, la moquette comme le téléphone, d’un sinistre… Soigneusement posée à l’ombre près de la fenêtre, une belle plante verte bien entretenue était la seule touche de gaieté qui habitait cette pièce. On entendait en sourdine la circulation incessante. Des téléphones sonnaient de temps en temps dans les bureaux voisins. On devinait le bruit d’un photocopieur. Je n’enviais personne dans ces locaux où tous les jours avaient l’air de se ressembler, où tous les jours étaient de la même couleur, marron. J’attendis gentiment mon probable futur employeur. Finalement, Monsieur Panelson arriva. Il était bel homme. Blond, cheveux bouclés, il avait plus ou moins quarante-cinq ans, et semblait jouir d’une santé resplendissante. Son visage imberbe était doré. Bien habillé, l’œil vif. Mais surtout, il eut ce sourire amical au premier regard. Un sourire qui me mit à l’aise, qui réchauffa l’atmosphère glaciale de cette pièce.
– Bonjour, Panelson Pitt. Berti Ruggiero, je suppose ? dit-il en me tendant la main. Enchanté de te rencontrer. Tu permets que j’te tutoie ?
– Bien sûr, aucun problème.
Il sortit mon curriculum vitæ d’une poche intérieure de sa veste avant d’accrocher celle-ci au portemanteau. Il ferma la porte et prit du papier vierge avant de s’asseoir en face de moi. Il avait en main un stylo Mont-Blanc. L’entrevue commença.
– Tu sais qu’je viens de Dunkerque, moi aussi ? me dit-il en souriant.
– Allez ? Elle est bonne, celle-là, rétorquai-je, étonné.
– T’as fait l’carnaval cette année ? me lança-t-il.
– Ouais, à fond et pas qu’un peu, c’était terrible… Et vous ? demandai-je, des plus intéressés.
– Non hélas, pas cette année. L’an prochain, peut-être. Bon, voyons un peu tout ça. Ton curriculum est intéressant, tu parles couramment l’italien. J’ai également vu que t’as pas mal d’expériences en hôtellerie. Mais j’t’en prie, parle-moi d’toi, me demanda-t-il en posant ses mains à plat sur le bureau.
L’entretien commençait on ne pouvait mieux. J’avais comme l’impression de l’avoir toujours connu. J’étais totalement à l’aise.
– J’ai commencé à travailler à l’âge de seize ans dans un fast-food à mi-temps. Cela a duré deux ans. J’ai arrêté tôt mes études. Je voulais avoir au plus vite une indépendance financière. Je suis un homme de terrain, le boulot ne me fait pas peur ! J’ai été saisonnier pendant quelques années. Chef de rang dans des banquets l’été en Sicile, et « night audit » l’hiver à Courchevel. J’adore skier ! Ensuite, j’ai habité la Sicile, à Borgetto, près de Palerme, pendant quelques années. J’étais réceptionniste dans un hôtel quatre étoiles, d’une vingtaine de chambres. La Sicile est une île formidable. Je voulais bien maîtriser l’italien. J’y suis resté quatre années. Et du coup, je parle aussi le sicilien. Après cela, je suis revenu à Dunkerque, chez mes parents, avant de refaire une saison à Courchevel. Je suis rentré il y a deux mois. Je pense avoir une bonne conscience professionnelle. J’aime également faire la fête avec mes po

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