Ce qui fait une vie
142 pages
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Ce qui fait une vie , livre ebook

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Description

Arrivé au seuil de sa vie, l'auteur ressent le besoin d'écrire son histoire pour se « libérer de son passé ». Après des années d'expérience dans la navigation sous-marine, sa passion de jeunesse, il s'engage dans la gendarmerie. La transition est délicate, mais cette nouvelle voie lui ouvre bientôt des horizons inattendus. L'apprentissage de ce métier est passionnant, tout comme la découverte du terrain et des collègues. Au fur et à mesure des affaires judiciaires auxquelles il est confronté, il apprend les ficelles du métier et acquiert de solides compétences. Des sordides drames familiaux aux subtiles négociations avec des grévistes, l'auteur a surmonté bien des obstacles.
Nous suivons dans cet ouvrage les évolutions de son parcours professionnel au gré de ses mutations en France et dans les pays d'outre-mer, en Guyane et sur l'Île de la Réunion. Ce témoignage précieux, car de première main sur le quotidien d'un représentant de la loi, nous éclaire sur le fonctionnement de notre société. Plusieurs anecdotes dignes des meilleurs romans policiers viennent également pimenter la lecture. Il dévoile également, non sans humour, les aspects comiques de certaines situations de crise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334208819
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-20879-6

© Edilivre, 2016
Un beau jour, nous arrivons à la fin de notre vie et cette question lancinante se pose à nous : « qu’avons-nous fait ? Quels sont nos regrets et nos satisfactions » . Cette envie de se retourner pour remonter le temps ; le meilleur moyen de la revivre, c’est de l’écrire. Oui, mais l’écrire objectivement, sans rien omettre, de ses joies, ses bonheurs, ses peines, ses amours vécus et à vivre… peut-être pas, il faut en tout faire preuve de raison.
De la Marine à la Gendarmerie (Première mutation-Début de Carrière)
Après huit ans de navigation sous-marine, en Atlantique et Méditerranée, pour raison familiale, j’ai décidé de changer de subdivision d’arme et de marcher dans les pas de mon père.
C’est ainsi qu’au mois d’octobre mil neuf cent soixante douze, j’ai intégré l’école de Gendarmerie de CHATELLERAULT.
Désirant absolument être muté en Départementale, j’ai mis de côté mon grade d’officier marinier pour me plonger à corps perdu dans l’étude des diverses matières « gendarmiques ».
Après six mois de bachotage et de sport intensif, je suis sorti quatrième de ma promotion, allégé de seize kilos. Mon classement m’a permis de choisir ma subdivision d’arme, celle espérée, et ma région, les Pays de la Loire.
J’avais fait le choix de la région Pays de la Loire, dans l’espoir de me rapprocher au maximum de la Bretagne et de Lorient que nous quittions malgré tout avec regret.
A Lorient, nous habitions un gentil petit F3 au second étage d’un immeuble comprenant trois appartements, propriété de M. RIOU, ancien officier des équipages et de son épouse, appelée affectueusement « mémé IOU », par les enfants.
Nous n’oublierons jamais l’affection et la bonté de ce couple de retraités. Nous n’oublions pas non plus les conseils de mémé « IOU », pour soigner notre fille Nathalie victime d’une gastro-intestinale et médicamenteuse.
Les époux RIOU avaient vécu en Indochine avec quatre jeunes enfants, et avaient été confrontés à ce problème. En quelques jours, grâce à un vieux remède, notre petite a repris vie.
Rentrant d’une mise en condition opérationnelle, pour confirmation d’un nouveau commandement, j’ai eu connaissance de l’état critique vécu par notre enfant. C’est à cette époque que j’ai décidé de quitter la marine et les sous-marins, toute ma jeunesse et ma passion En prenant cette décision je tournais la page sur l’univers des sous-mariniers sur le bruit de l’océan venant marteler la coque en surface et sur le silence des profondeurs en plongée.
Finies les incursions sous les glaces du pôle, les retours en surface dans les « polynyas » pour débarquer sur la banquise, les immersions profondes à trois cents mètres bercées par le doux ronronnement des moteurs électriques et les craquements plus sinistres des déformations de la coque. Finies les escales en France et à l’étranger. Les longues courses sur et sous les océans et mers du globe.
Nous tournions une page heureuse de notre vie pour l’inconnu que nous avions choisi.
Contrairement à nos espoirs, je me suis trouvé muté au GRAND-LUCE, localité à l’Est du MANS.
La brigade, un ancien relais Napoléonien, avait uniquement son histoire comme attrait.
Bâtisse massive construite en pierres de tuffeau, elle comprenait cinq logements, deux au rez-de-chaussée et trois à l’étage.
Un porche, en voûte, entaillé sur ses montants par le passage des charrettes, desservait la cour et les bureaux.
Les locaux de service, de construction neuve, étaient indépendants des logements.
Le manque de hauteur du porche ne permettant pas l’accès du camion de déménagement à la cour et, l’escalier impraticable pour monter à l’étage avec des meubles nous ont obligés à passer par une fenêtre donnant sur la route nationale.
Nous avons entassé notre mobilier dans un petit appartement situé en pignon, donnant sur la route et la cour. Pour tout confort, un évier en pierre avec robinet d’eau froide dans la cuisine.
Notre trois pièces en L, éclairé par de hautes fenêtres, était vieillot. Les tapisseries défraîchies, avaient besoin d’être changées. Le sol pavé de tomettes, posées sur un lit de sable, tanguait sous les pas, et laissait échapper des nuages de poussière. Notre priorité immédiate a été de recouvrir le sol d’un tapis de feutre pour éviter à Nathalie de chuter.
(Aucun confort sanitaire mais un projet de construction d’une brigade neuve.) Dans l’instant, nous devions faire avec l’existant ou plutôt son absence. Pour vider le seau hygiénique, les épouses devaient traverser la cour et rejoindre les WC situés derrière les bureaux.
Pour ne pas être surprises par un éventuel plaignant, avant de s’engager dans la cour, elles devaient toujours s’assurer qu’aucune personne ne se trouvait dans les bureaux. Chacun avait sa fierté malgré l’obligation d’une nécessité, celle de vider son pot de chambre.
Derrière ce bâtiment, accolée aux toilettes, se trouvait également la salle d’eau où nous devions entrer dans « un tour » pour prendre un bain et baigner notre bout de chou, âgé de deux ans. Comme nous étions quatre familles avec enfants, nous pouvions bénéficier d’un, voir deux bains, les bonnes semaines.
Malgré ce peu de confort, nous étions heureux de nous retrouver tous les trois chaque jour. Finis les départs en mer et les séparations de plusieurs semaines. Mon ancienne profession, je l’aimais, mais je savais aussi pouvoir apprivoiser et exercer celle nouvelle vers laquelle je m’étais tourné.
Aidé des anciens, au travers des cent travaux obligatoires pour les jeunes promus, j’ai appris mon métier, dans la tolérance et le discernement.
L’ancien de l’unité s’est chargé de me faire découvrir la circonscription et ses habitants.
J’ai appris rapidement les limites des communes de notre ressort, le lieux-dits, les liens entre les familles, leurs divergences, toutes les particularités des lieux et personnes qui pouvaient m’aider à exercer ma nouvelle profession dans le discernement.
Sa haute stature, ses cheveux gris coupés en brosse et sa moustache fine à la « Valentino » donnaient à « Pépé Robin » une apparence imposante et sévère, atténuée toutefois par un léger embonpoint et un début de couperose dénotant son penchant pour les agapes,
Son sourire malicieux et ses yeux bleus rieurs, rassurés et invités à la confidence.
Sa démarche lourde et assurée de campagnard m’a fait emboîter son pas sans réticence.
J’ai encore en mémoire ses paroles de bon sens :
« Avant de verbaliser pour un équipement défectueux, pose-toi cette question : Cette personne peut-elle à la fois payer une amende et mettre son véhicule en conformité ? Ton action ne va-t-elle pas priver une famille de l’essentiel vital ? ».
En faisant preuve de fermeté et de mansuétude, j’ai vite constaté l’efficacité de la méthode « pépé ROBIN ». J’enregistrais l’audition du contrevenant. Je lui donnais un délai suspensif dans lequel il se mettait en règle et présentait son véhicule. Seules les infractions mineures bénéficiaient de cette mesure.
Le GRAND-LUCE est une bourgade rurale sur l’axe le MANS/TOURS, adossée à un château et un grand parc à la Française du 16 ème siècle.
A l’Est vers la CHARTRE SUR LE LOIR de belles prairies, où serpentent des petits cours d’eau, abritent des laitières et bêtes à viande aux poils brillants,
Au Sud vers PRUILLE L’AIGUILLE des cépées conduisent à la forêt de Bercé, une des plus belle étendue boisée de France où il fait bon se promener et pique niquer.
A son origine Le Grand-Lucé était une localité construite en bois. Au moyen âge, un cierge allumé par une sœur à proximité de rideaux a entraîné l’embrasement de l’église et la destruction de la ville. La reconstruction s’est effectuée au dessus des galeries où a été prélevée la pierre de tuffeau servant à bâtir les nouvelles demeures.
Les années et le ravinement aidant des cours se sont effondrées et des commerces ont été fermés en centre d’agglomération pour éviter tout risque de victime dû aux effondrements.
En mil neuf cent soixante treize, après une frayeur due à un pétard lancé dans la cour le quatorze juillet, le quinze est né notre second enfant, un garçon, Frédéric. Notre appartement devenait trop petit. Nous nous entassions à quatre dans la même chambre.
Deuxième mutation (Accrédité comme O.P.J.)
En mil neuf cent soixante seize, la brigade neuve se faisait toujours attendre.
Sur indication d’un poste vacant, par un ancien collègue précédemment muté à la brigade de SAINT ETIENNE DE MONTLUC, j’ai rejoint cette unité située en banlieue NANTAISE.
Notre mutation nous a permis de quitter un logement spartiate, pour occuper un logement neuf, luxueux.
Au Grand-Lucé, lorsque je devais faire un descriptif d’habitation et de son confort dans une enquête sociale, je me faisais cette réflexion « quelle serait la réaction des services sociaux s’ils devaient se pencher sur nos logements » . Un de nos collègues avait dû déménager en ville pour raison d’insalubrité. Heureusement pour lui, sa femme bénéficiait d’un logement de fonction.
Comment une telle différence pouvait-elle exister ? ST. ETIENNE DE MONTLUC était chef lieu d’un canton où était implantée une centrale électrique et de ce fait bénéficiait des retombées de la taxe professionnelle. Ce fait explique tout et le luxe de cette belle brigade.
Le commandant d’unité, un homme calme, ancien séminariste, m’a permis de préparer le diplôme d’officier de police judiciaire dès mon arrivée.
Après deux ans de cours dispensés par un officier, ancien instituteur, j’ai été reçu au concours puis ai été accrédité en cette qualité près du tribunal de Grande Instance de NANTES. Peu après l’obtention de mon diplôme,

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