Comment je suis devenu directeur
366 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Comment je suis devenu directeur , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
366 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Avec humour et tendresse, ÉRIC se confie dans ce roman autobiographique mêlant souvenirs de sa vie professionnelle et privée. Il évoque son enfance, toujours aussi présente dans sa mémoire, ainsi que ses « aventures de jeunesse » et de cocasses anecdotes familiales. Surnommé Rigoulet par ses amis, le jeune fêtard croque la vie à pleines dents, participant activement à l'animation culturelle de sa région. Après des expériences dans le milieu associatif, il travaille un temps dans le cabinet comptable de son père. Vient ensuite le temps de la recherche d'un emploi stable, jusqu'à ce qu'il décroche le poste de directeur d'une maison de retraite. Il ne tarde pas à se prendre d'affection pour les résidents, qu'il considère bientôt comme ses « protégés ». Malgré le poids des responsabilités, il éprouve du plaisir à travailler en équipe. Mais son dévouement se fait au détriment de sa vie familiale. Au terme de sa carrière, il demeure inquiet face au manque de financement alloué à ces structures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414038404
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-03838-1

© Edilivre, 2017
Courrier
Comment je suis devenu directeur

Vendredi 20 mars 2015, un jour comme un autre durant lequel je me suis reposé… comme tous les jours depuis le 9 décembre dernier.
Au repos forcé, au chômage, j’essaie de m’occuper intelligemment, plutôt que m’ennuyer en ruminant tout le mal que je pense de certaines personnes.
Comme vous venez de le lire, je viens de « bénéficier » d’une rupture conventionnelle, action clôturant une période de plus de cinq années de direction d’un établissement hébergeant les personnes âgées dépendantes. Directeur d’EHPAD, ou maison de retraite médicalisée, est un métier qui pourrait paraître facile aux yeux de certains d’entre vous. Mais voilà, ce n’est pas si simple.
A ce jour après douze années de ce métier usant, je me soigne : glycémie, cholestérol, acide urique, hypertension, résultats tangibles de 35 ans de carrières, en activités diverses et nombreuses tout au cours d’une vie de presque 57 années, non terminée (j’écris, donc je suis), et que je vais m’employer à vous raconter le plus clairement possible.
Pour résumer le métier de directeur le plus simplement du monde, j’ai pour habitude de dire que lorsque tout va bien, c’est grâce aux autres, quand tout va mal c’est à cause du directeur.
A midi aujourd’hui, j’ai regardé un film sur DVD, « LUCY » de Luc Besson, avec Scarlett Johansson et Morgan Freeman. C’est peut-être pour cela que j’ai décidé de débuter l’écriture de cette biographie – du moins ce qui en aura la couleur, le goût mais pas forcément le fond –, peut-être, je n’en suis pas sûr. Savoir que nous n’utilisons que 10 % de nos capacités cérébrales m’a littéralement donné un courage d’enfer. Si un jour quelqu’un me lit, je suis sûr de ne pas être totalement compris et cela me fait chaud au cœur. Aussi bizarre que cela peut paraître.
Me voilà bien maintenant ! Je n’ai écrit que quelques lignes et je me sens obligé, cette fois-ci de poursuivre une histoire qui n’intéressera jamais personne, bien sûr, mais j’ai commencé, je continuerai, et je finirai. (veni, vidi, vici… ou Vinci comme dirait Léonard)
Je me rends compte à quel point le développé d’une vie est difficile à noircir sur le papier… enfin sur l’écran d’ordinateur. Et surtout, à quel point les origines de cette vie sont importantes à définir pour lui donner un sens.
L’environnement général d’une personne, à compter de sa naissance (voire même avant) décide toujours de sa vie, de son caractère, de ses opinions et bien sûr de sa profession, ce qui est le sujet de cet écrit.
Je vais donc vous présenter tous ceux qui m’ont accompagné, aidé ou empêché, tous ceux qui ont marqué mon chemin. Il est certain, dans mon esprit que le récit que je m’apprête à écrire sera plus pour raconter des morceaux de vies de ceux que j’ai aimés, de ceux que j’aime, du moins dans une première partie. J’oublierai certainement beaucoup de monde et espère en être pardonné.
Il est rare, finalement, d’avoir une description générale d’une saga familiale, amicale puis professionnelle d’un niveau de la toute petite bourgeoisie.
Il est aussi un petit bout de ce monde qui est en mon cœur, en mon corps, en ma tête et qui le restera jusqu’à mon dernier souffle et dont je ne parlerai pas dans ce livre. Mais ça, c’est une autre histoire.
Mes parents
Une particularité a fait de notre famille une toute petite famille. Ma mère et mon père sont chacun fille ou fils unique. Je n’ai donc ni oncle, ni tante, ni cousin, ni cousine…
La légende familiale justement, veut que mes parents se soient rencontrés pour la première fois, assis chacun dans une poussette, leurs pères, natifs tous les deux de Sagy (71580, en Saône-et-Loire et très joli port de pêche !) discutant de choses et d’autres, séparés par une haie haute d’un mètre au moins. Mes parents se sont rencontrés pour la première fois, mais ne se sont même pas vus à cette occasion-là.
Amoureux l’un de l’autre depuis deux ans, Serge et Yvette se sont mariés en 1946, et oui ! Juste après la guerre. Mon père avait vingt ans, ma mère dix neuf. Ils ont du demandé l’autorisation parentale. A l’époque, l’âge légal matrimonial était de 21 ans, et cela a duré très longtemps. Pour mémoire, l’âge nubile (âge minimum pour se marier, ou âge auquel l’humain est prêt à procréer) était durant la révolution de 12 ans pour les filles et de 14 ans pour les garçons. En passant à 13 et 15 ans, puis 21 ans, c’est en 2006 que la loi a rendu égal l’âge autorisé de mariage pour fille et garçon, soit 18 ans. De toute manière, je ne sais même pas pourquoi je vous parle de çà. Je m’égare, il me semble.
Mon père, à l’âge de 18 ans est entré en résistance contre l’armée d’occupation et constituée essentiellement de soldats allemands, en Saône-et-Loire, à Sagy, en 1944, comme un retour aux sources.
Non seulement il n’a vu aucun allemand, mais en plus après deux semaines dans le maquis campagnard Bressand, son propre père est venu le chercher pour le ramener à la maison, ce qui nous a toujours fait beaucoup sourire ensuite lors des récits en famille.
Effectivement, mon grand-père paternel, était revenu de l’inutile ligne Maginot, section Moselle en 1940, comme beaucoup de soldats battus et démobilisés, suite à une autre drôle de guerre qui n’a eu de drôle que la forme et pas vraiment le fond. Son seul fait d’armes fut d’aider son cousin, tonton Gaston (nous verrons plus tard) qui avait le malheur de s’appeler Jacob. Dangereux de s’appeler ainsi, et à l’époque cela pouvait être un délit mortel. Lors d’une rafle en compensation d’un attentat maquisard, ils furent tous les deux « convoqués », avec bien d’autres sur la place de la mairie. Marcel interpella son cousin en lui conseillant d’accepter de baisser son pantalon pour prouver qu’il n’était pas juif. Ce qu’il fit et qui le sauva. Mon grand-père a repris ensuite, avec tonton Gaston un fond de commerce au centre ville de Bourg en Bresse (les vêtements Gambetta) et s’est constituée une toute petite fortune en vendant des costumes aux militaires allemands, entre autres clients bien sûr. Il n’a pas été collaborateur au sens strict du terme, non, juste très commerçant, serviable quoi, français moyen qui préférait ne pas savoir, ne pas comprendre. Tous les français ne pouvaient pas entrer dans la résistance, c’est sûr mais regrettable.
Il avait donc du mal à comprendre, cette fois-ci encore que son fils puisse s’impliquer dans cette guerre qui n’était pas vraiment la sienne. Ce qui explique pourquoi il a été le chercher manu militari, si je peux me permettre.
A peine rentré à Bourg, mon père s’est de nouveau « sauvé » et s’engagea dans les forces militaires de libérations, déjà installées, à Paris.
Le scorbut fut la seule décoration qu’il put obtenir. Par précaution, il s’était fiancé à Yvette avant de partir… on ne savait jamais.
Pour finir l’environnement historique de mon père, il est notoire que son grand-père paternel, sabotier, paysan et facteur était décédé en hivers, tombé de vélo, mort de froid dans un fossé lors de sa tournée postale hivernale et matinale, très certainement incapable de se relever pour raison d’ébriété. Son grand-père maternel tenait un bar sur les coteaux de la Croix Rousse à Lyon, et il en est mort… métiers dangereux que ceux de postier et de cafetier, à l’époque. Tout ça pour dire que ce n’est pas terrible dans un arbre généalogique.
Le coup d’éclat de mon père fut sa participation à une émission sur Radio Luxembourg, dans les années 50. Il était féru d’histoire et a réussi un parcours radiophonique exemplaire, sauf qu’à la dernière question pour laquelle l’animateur, Pierre Bellemare il me semble à moins que ce ne soit Zappy Max, lui a demandé le rituel « quitte ou double ? », il a dit « double » et… a perdu la valeur d’une maison en se trompant d’une année seulement sur la fin d’un événement quelconque dont je ne me souviens plus.
Personne ne lui en a voulu. (110.000 francs, 16.769 €) Il subsiste un livre d’histoire, dans sa bibliothèque laissée tel quel par ma mère dans le bureau du rez-de-chaussée de leur maison trop grande et trop vide, où se trouvent encore les marques pages qu’il avait placés pour réviser.
Quand j’ai appris que l’abbé Pierre, en personne avait fait le même jeu en 1952, j’en ai été encore plus fier. L’abbé Pierre, lui, avait gagné 256.000 francs (un peu moins de 39.000 euros).
Ma mère, pendant que mon père faisait la guerre, armée d’un certificat d’étude primaire, travaillait déjà au service des pensions à Bourg en Bresse. Son chef de service s’appelait René, ami de jeunesse qui se mariera ensuite avec Denise, un couple qui restera leurs amis plus de cinquante ans, jusqu’à la mort de certains d’entre eux, amitié sans faille. D’autres « amis à vie » les entouraient à ce moment là et devinrent une sorte de symbole de la fidélité que mes parents ont cultivée toute leur existence.
Un exemple que je garderai en moi toute la mienne.
Mon père est resté un personnage impressionnant pour moi, bien que mort depuis 23 ans (1993), un modèle pour l’enfant que j’étais, et l’homme que je suis devenu.
Il faut dire qu’il a subi tout au long de sa vie, d’une durée de 67 ans, deux pressions différentes mais tout aussi fortes l’une que l’autre.
Sa mère, ma grand-mère avait un véritable caractère de maîtresse femme, ayant des sentiments tellement bien cachés qu’ils paraissaient inexistants. Mon père, dans sa petite enfance fut élevé par une nourrice, à la campagne. Il ne voyait ses parents que quelques fois certains week-end, quand ils avaient le temps de faire le déplacement. Il faut dire que durant les trente glorieuses, la petite bourgeoi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents