Compostelle, vous en pensez quoi ?
208 pages
Français

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Compostelle, vous en pensez quoi ? , livre ebook

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Description

Depuis plus d’un millénaire, des pèlerins venus du monde entier ont convergé vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ces dernières années, ce mouvement s’est amplifié pour connaître aujourd’hui un essor considérable.

Alain Humbert n’a pas résisté à l’envie de prendre son bâton pour parcourir les 1500 kilomètres qui séparent Le-Puy-en-Velay de Santiago. Sans idée préconçue, sans a priori, il a voulu se faire sa propre religion de ce qui est devenu aujourd’hui un véritable phénomène de société. Ce livre présente ce qu’a été son quotidien au fil des différentes étapes : ses rencontres, ses découvertes, ses réflexions, ses émotions... L’auteur y a intégré, souvent avec humour, des anecdotes parfois succulentes et rappelé toutes les grandes légendes qui constituent, en quelque sorte, le sel du chemin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 février 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334073424
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07340-0

© Edilivre, 2016
Citation


« Il ne savait pas que cela était impossible, alors il le fit. »
Jean Cocteau
Avant-propos « Compostelle, vous en pensez quoi ? »
Nous sommes en septembre 2010, Marie-Jeanne et Gaby, les amis de toujours, dînent à la maison. Nous nous connaissons et nous nous apprécions suffisamment pour aborder sans retenue toutes sortes de sujets : qu’ils soient personnels, politiques, religieux, et que sais-je encore. Sur beaucoup de points nous partageons les mêmes convictions, et rares sont les sujets pour lesquels nous avons constaté de profondes divergences d’opinions. À la fin du repas, entre la poire et le fromage, au moment où les esprits sont le plus libérés, Marie-Jeanne lance cette petite phrase sibylline : « Compostelle, vous en pensez quoi ? ». De quoi veut-elle parler ? Que nous lui donnions notre avis sur ce phénomène de société qui prend aujourd’hui un essor considérable, ou alors est-ce une invitation à endosser l’habit du pèlerin pour rejoindre Santiago ? Le doute est complètement levé lorsqu’elle ajoute : « depuis des années je rêve de faire ce pèlerinage ». Voilà, le décor est planté !
Ma première pensée est de me dire : « qu’est-ce qu’elle nous a encore inventé ? ». Mais je me garderai bien de lui lancer une telle repartie. La question paraît trop importante pour ne pas y apporter une réponse qui serait le juste reflet de mes idées. À vrai dire, je n’y avais jamais pensé, je ne l’avais jamais envisagé, car dans mon esprit cela constituait un challenge bien au-dessus de mes capacités, tant physiques que morales. Je m’étais fait à cette idée à la suite du récit d’un ami qui rentrait de Santiago. Il m’avait décrit ce qui faisait son quotidien, les étapes de 30 à 40 km, les intempéries, les conditions de vie très spartiates dans les gîtes, la promiscuité, les douleurs, les moments de doute, de spleen. J’avais alors admiré son courage mais sans ressentir un quelconque appétit pour une telle « aventure » et j’avais donc refermé le dossier, pensant ne jamais avoir à le rouvrir.
Ce soir, je me dois alors d’être prudent vis-à-vis de Marie-Jeanne. Elle vient d’aborder un sujet important. Elle ne l’a pas lancé par hasard, il semble lui tenir à cœur, alors je n’ai pas le droit de balayer tout cela d’un simple revers. Je lui explique que sur le principe j’y serais favorable, que cela correspond aussi à un besoin que j’ai en moi de profiter de la retraite pour réaliser quelque chose qui sorte de l’ordinaire et que, par ailleurs, la dimension religieuse d’un tel projet me convient bien. Je lui précise immédiatement qu’aux échos que j’en ai eus, il y a beaucoup d’aspects que personnellement j’aurais du mal à supporter. Nous évoquons tout cela, en discutons librement, cherchons des parades à ce que je considère comme des contraintes rédhibitoires. Par rapport aux distances quotidiennes, nous convenons qu’il faudrait se limiter à une vingtaine de kilomètres, concernant les hébergements, qu’il faudrait préférer les gîtes privés ou les pensions aux gîtes communaux, qu’il serait souhaitable de faire le pèlerinage sur 3 ou 4 ans… C’est ainsi qu’au fil de la discussion un projet s’échafaude, que ce qui était jusque-là inenvisageable devient possible.
Pour cette soirée, nous laisserons la réflexion à ce niveau, mais la reprendrons régulièrement à chacune de nos rencontres. Marie-Jeanne, qui a déjà lu quelques livres sur le sujet, dont « En avant, route ! », d’Alix de Saint André, me les confie, histoire de faire mûrir chez moi l’envie du Chemin. Elle est convaincue, elle maintient la pression. Gaby reste sur l’expectative, pensant ne pas avoir la condition physique nécessaire. Mon épouse sait d’emblée qu’elle ne pourra pas participer compte tenu des difficultés qu’elle éprouve à marcher sur de longues distances. Quant à moi, les choix que nous avons faits ayant balayé tous mes a priori, je ne ressens plus qu’un profond enthousiasme et une grande joie à l’idée de prendre le chemin.
C’est ainsi que, quelques mois plus tard, après avoir étudié le projet sous ses différents aspects, nous décidons ensemble de partir pour Compostelle.
Premier parcours en septembre 2011 du Puy-en-Velay à Figeac
Mercredi 31 août 2011 : Clans – le Puy en Velay
Par principe un pèlerin part de chez lui, de la demeure où il vit. Nous faisons une entorse à cette règle en allant prendre le chemin au Puy-en-Velay, l’un des quatre points de départ français. C’est dans cette ville que débute la Via Podiensis, un itinéraire qui s’appuie sur le GR65 et qui rejoint les chemins venus de Tours et de Vézelay au pied des Pyrénées. S’y rendre par les transports publics n’est pas chose aisée, alors c’est en voiture que nous rallions notre lieu de départ. Nous parvenons au Puy vers 13 h après 6 heures de route et un sandwich en guise de déjeuner. Nous garons la voiture au grand séminaire. Nous y rencontrons un prêtre-médecin qui a fait le chemin deux mois auparavant, en 63 jours. Il nous fait part de son expérience et nous prodigue quelques précieux conseils. Il nous enseigne que le plus important sur le chemin, ce sont les pieds. Il nous recommande de leur apporter la plus grande attention et notamment, par exemple, de prendre la douche le soir plutôt que le matin au réveil pour éviter d’attendrir les chairs et ainsi de les rendre plus vulnérables aux frottements de la chaussure. Sur un tout autre chapitre il nous confie : « sur le chemin vous trouverez des gens bien avec lesquels on aime faire route ensemble et échanger quelques propos, sur notre vie, notre famille, nos motivations…, mais vous trouverez aussi des casse-pieds. Alors là », nous dit-il, « vous avez deux solutions : ou marcher plus rapidement qu’eux ou marcher moins vite ». Nous prenons bonne note du conseil et le quittons en le remerciant de ses recommandations.
La voiture parquée, nous cherchons le lieu d’hébergement que Marie-Jeanne a réservé : le gîte des sœurs de Saint François. Il est situé tout près du parking, mais dans le centre de la vieille ville, trouver ce lieu s’avère particulièrement difficile, d’autant que le GPS n’est d’aucune aide car il ne connaît pas toutes les ruelles du quartier. Nous y parvenons enfin et nous voilà maintenant soulagés de nos bagages et prêts pour une visite de la ville ; une visite qui débute à l’Eglise Saint-Michel, édifiée au sommet d’un piton volcanique. Nous y accédons en gravissant les 265 marches d’un escalier taillé à même la paroi rocheuse. Puis c’est la découverte de la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation qui se dresse sur un promontoire, lui aussi d’origine volcanique. Si le chœur repose directement sur le rocher, les travées, elles, ont été édifiées sur le vide au-dessus de hauts piliers qui permettent de compenser le dénivelé. Sur le maître-autel se dresse la statue de la Vierge noire du Puy. L’actuelle effigie remplace celle qui aurait été offerte par Saint Louis et détruite à la Révolution française. Beaucoup d’incertitude demeure encore quant à son histoire et à l’origine de couleur noire du visage de la Vierge.
Nous profitons de notre passage à proximité de la sacristie pour y faire l’achat de nos crédencials, ces passeports que chaque jour nous ferons tamponner par les hébergeurs pour attester de notre passage. Ce document présente un double objectif : d’une part il nous permet d’être identifié en tant que pèlerin et à ce titre de bénéficier des quelques privilèges associés à ce statut : accès aux gîtes, menu du pèlerin dans les restaurants… et d’autre part d’obtenir à l’issue du pèlerinage la célèbre Compostella, ce diplôme qui certifie que nous avons bien réalisé l’ensemble du parcours. Même si ce parchemin, délivré par l’Office des Pérégrinos de Santiago, ne constitue pas l’unique mobile qui pourrait justifier un si long périple, il fait partie intégrante du rituel et tout pèlerin éprouve une certaine fierté à l’arborer à son retour.
Après une Leff (il y en aura beaucoup d’autres sur le parcours) et un repas en terrasse (où nous nous faisons escroquer de dix euros, heureusement Gaby sait compter), nous regagnons nos chambres car demain il faudra se lever tôt pour ne pas être en retard à la messe. Les locaux sont très propres et bien tenus par les sœurs. Pour la première fois de ma vie, je découvre ce qu’est un « sac à viande » : à vrai dire ce n’est pas très confortable mais il faudra bien s’y habituer, car dans les gîtes les draps sont rarement fournis.
Jeudi 1 er septembre 2011 : le Puy – Le Chier : 21 km
Tous les matins, à 7 heures précises, a lieu la bénédiction des pèlerins et nous ne voulons pas manquer cette célébration qui marque en quelque sorte le « coup d’envoi » de notre pèlerinage. Après le petit déjeuner nous nous rendons à la cathédrale Notre-Dame qui se situe à quelques pas du gîte. Deux prêtres officient, dont le prêtre-médecin qui nous a accueillis la veille. Nous sommes une cinquantaine de pèlerins à recevoir la bénédiction et la médaille de la Vierge noire. La cérémonie s’achève par le « Salve Regina » chanté en chœur au pied de la statue de l’apôtre Saint Jacques. L’heure du grand départ est proche. Après la traditionnelle photographie sur les marches de la cathédrale nous allons nous élancer sur les 1511 km de la via Podiensis. Petit contretemps : Marie-Jeanne a égaré les crédencials. Cela commence bien ! Il faut attendre l’ouverture de la sacristie à 10 heures pour en acheter de nouveaux. C’est mal parti et, à vrai dire, la situation m’agace un peu car j’ai une certaine impatience à prendre le chemin. Nous avons réservé une chambre d’hôtes au Chier, ce qui représente une première étape de 21 kilomètr

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