De vives joies

Jean-Marie Delthil

Description

Ce sont les rencontres qui nous édifient, qui font ce que nous sommes — qui nous sommes… rencontres et Rencontres, avec nous-mêmes, les autres, un peu au-delà aussi. La lecture de ce livre réunira peut-être en vous des idées disparates, apparemment inconciliables ou tout du moins étrangères les unes aux autres. Cet ouvrage est une quête partagée; puisse-t-il être une quête d’unité pour vous. « Tout vient de Dieu, tout y retourne. Entre les deux, Il nous donne la liberté de Le suivre ou de ne pas Le suivre » C’est cet entre-deux, cette parenthèse faite de petits rien révélateurs, que l’auteur nous propose de découvrir au long de ce journal ouvert sur le monde. Il y décrit son pèlerinage du quotidien, fait de rencontres, d’anecdotes, de souvenirs et de rêves. Au fil des jours qui se suivent et ne se ressemblent pas toujours, les cas particuliers prennent la dimension de grandes vérités dont les Écritures sont la clef. Avec un optimisme et une foi à toute épreuve, Jean-Marie Delthil nous délivre ici une grande leçon de tolérance et d’humanité.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 15
• EAN13: 9782748356076
• Langue: Français

Extrait

De vives joies

Jean-Marie Delthil De vives joies er 1 tome

Publibook

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À Notre Seigneur, Jésus Christ

2 novembre 2005 Voilà quelque temps que je n’avais pas fait rouler mon stylo à bille pour vous raconter ceci et cela ; ces pages vous sont offertes. « Une fenêtre à Tanger », c’est le titre de la cassette vidéo visionnée tout à l’heure à la Bibliothè- que du Musée de Grenoble, ce lieu que j’apprécie et que je connais bien. On y parle de Matisse, d’Henri Matisse : un monument. Un bâtiment qui a su se laisser glisser en eau profonde pour mieux naviguer, pour naviguer tout court ! On y voit des couleurs, des rythmes, et quelques minutes avant la fin du métrage, une musique s’installe, tranquil- lement : des percussions, une guitare et un violon magnifiquement mêlés. La voix du commentateur nous est rendue plus proche, par la présence de ce fond orchestré formant une sorte de tapis. Puis soudainement la musique cesse, pour nous laisser entendre la voix d’Henri Matisse, qui évoque l’« unité », l’« allégement d’esprit »… Et la mélodie reprend sur le générique de fin. Je l’ai gardée en tête dans le tram du retour, cette musique, pendant qu’un homme se faisait verbaliser pour ne pas avoir pris de titre de transport. Je l’ai gardée en tête, alors que toute la foule du centre-ville qui défilait par la fenêtre, me donnait l’impression de n’avoir aucune unité valide et rassurante. Je l’ai gardée en tête en observant mes voisines et voisins d’équipée, dans ce wagon au retour du travail. La réalité s’est alors déployée pour ainsi dire, éclaircie à mes yeux. Le regard que l’on porte sur l’événement ou sur la per- sonne est déterminant ; je parle de la qualité de ce regard, de la bienveillance dont il peut être constitué d’emblée. On

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utilise aussi le mot confiance. Et cette petite musique qui n’avait l’air de rien m’a bien aidé…

10 novembre

Une eau jaune battait le pont du navire, et le recouvrait par moments. J’étais sur ce bateau, non loin d’un autre, en pleine mer. Les deux bâtiments sont par la suite rentrés en contact, tout doucement ; et j’ai le souvenir bien net de ce visage d’homme observé de tout près. Une barbe rousse taillée courte, et beaucoup de sourire. J’ai encore le sou- venir du contact de cette main épaisse et chaude dans la mienne. Nous étions militaires, des armes pendaient à nos épaules ; non pour faire la guerre, mais pour maintenir la paix. Dans ce plein océan que je situais dans l’hémisphère sud. Loin, très loin de tout. Rêve de cette nuit.

7 décembre Je ne sais pas si j’ai déjà évoqué ce souvenir pour vous. C’est un très beau souvenir, et tout simple ! Madras, cen- tre-ville, il y a un peu moins de cinq ans. Je quittais une petite communauté chrétienne en fin de journée. Prenant le bus, la nuit tombe. Je demande ensuite les services d’un rickshaw. L’homme est beau, âgé, doux et très digne. Il pédale, je suis assis. Je n’ai curieusement pas ce sentiment de honte, ou même de gêne, pour me voir ainsi servi. Non. J’étais avec un ami de toujours, sans bien même en pren- dre conscience d’ailleurs. Un ami qui m’aidait, qui m’aimait, et qui trouvait là tout son bonheur. C’est un peu plus tard que j’ai pensé au Christ. Au Christ Jésus. Comme il devait être… Et comme il est !

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