Des cailloux plein les poches
284 pages
Français

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Des cailloux plein les poches , livre ebook

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Description


Quand Pierre Anne, enseignant à la retraite, nous parle de son enfance, c’est avec un humour affectueux qu’il évoque : le petit village caché dans le Bessin, la vie au milieu de ses 8 frères et sœurs, les lieux traditionnels : église, café, épicerie...si chers à la vie communautaire, les habitants dont aucun n’est laissé pour compte et pour lesquels le curé, l’instituteur, le maire semblent gérer un rythme de vie à jamais établi.


Ce livre est une deuxième édition


Eric Drudi principal de collège à la retraite




Une lectrice a écrit


Maman n’ayant plus le courage de lire, je lui fais la lecture de ton livre, un peu chaque jour et c’est un plaisir de l’entendre rire et approuver pleinement ce que tu écris...Si tu savais comme je suis heureuse de l’entendre évoquer des souvenirs enfouis depuis si longtemps de sa mémoire...


Hélène L, une infirmière




Cher Pierre,



Ce fut un régal de lire ton livre. Je me réservais pour le soir, comme un but ou une récompense, le réel plaisir de la lecture. Aucun passage languissant, ni aucune afféterie. Tu as des choses à dire et tu les dis simplement, justement, dans une apparence de parfaite aisance- c’est le type de récit le plus agréable ....


Un professeur d’université








Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 janvier 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334027205
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-02718-2

© Edilivre, 2016
Dédicace


Ce livre est dédié
A
Emmanuelle
Lucile
Axelle
Arthur
Mes petits enfants
Préface
Vous avez dit : « Ecrire ?…
Opposées aux serments, paroles prononcées,
Une œuvre rédigée, jamais n’est oubliée…
Succombez au plaisir de mettre, par écrit,
Vos bonheurs, vos pensées, vos rêves ou vos soucis.
A la première ligne on dit manquer d’aisance.
On rature sans cesse, on manque de patience.
On craint de se livrer et, ainsi, mettre à jour
Ses intimes pensées, cachées depuis toujours…
Bientôt un mot suit l’autre, et la phrase s’aligne.
Prudent, vous évitez le plus humble des signes
Qui pourrait, sans erreur, le lecteur aiguiller,
Vers votre moi secret, que vous même fuyez
Les phrases, cumulées, avec tant d’insistance,
Forment un premier écrit… Dans le plus grand silence,
Vous parcourez le tout et restez médusé…
Vous n’avez qu’une envie : jeter l’œuvre au panier.
Vous refusez pourtant une fin si funeste.
Vous relirez plus tard… en ajoutant le geste ;
Et quand vous déclamez le texte, à haute voix,
C’est encore plus mauvais que la première fois !
Alors vous concluez : « sans doute la nature
A décidé de ceux qui manient l’écriture.
La noble activité, ne doit pas être mon fort ;
J’essayerai, le tricot, la cuisine ou le sport. »
Ce raisonnement-là est source de dilemme ;
Pourquoi vous comparer à ceux qu’on dit suprêmes ?
Dans la prose ou les vers, unique est l’écrivain :
A nul ressembler, c’est demeurer quelqu’un.
Un livre parcouru, du cerveau, est l’hypnose ;
Le cœur est prisonnier de celui qu’on compose.
Plagier les auteurs, c’est choisir son linceul ;
Mieux vaut monter moins haut, patiemment, mais tout seul
Chassez l’autocensure : rédigez pour vous même ;
Ne cherchez pas sans fin que les autres vous aiment ;
Et si vous laissez lire, un parent, des amis,
Ne les écoutez pas, s’ils donnent leur avis
Soit ils vous aiment trop, soit ils sont trop sévères,
Pour un lecteur, le texte, est l’unique repère.
Au travers de son œuvre, l’écrivain, on apprend
C’est commettre une erreur qu’agir inversement.
Seul avec vos idées, oubliez l’entourage ;
Difficile moment que commencer la page !
Avec humilité et sans vedettariat,
Prévenez : « Feuille blanche, attention, me voilà »
Eric Drudi
Ellon
Ellon, commune où je suis né, tu resteras toujours chère à mon cœur et pourtant je ne te reconnais plus.
Je ne reconnais plus ta côte de la Chouette où nous avons fait tant de sottises et qui, maintenant, est bordée de pavillons. Nous disposions, grâce à elle, d’un bon kilomètre de route encaissée entre deux hauts talus, sans une seule demeure. On pouvait y jouer sans être observés.
Je ne reconnais plus ta côte Tison, si dangereuse, surtout l’hiver : ce chemin, autrefois raviné par les eaux de ruissellement, est maintenant goudronné et on y a même installé des bordures de trottoir, tout en bas. Il n’y manque plus que l’éclairage public, ce qui ne saurait tarder puisqu’il existe déjà dans le haut d’Ellon
Je ne reconnais plus ta côte du Tonneau. Elle a perdu son lavoir et la pompe qui permettait aux agriculteurs de remplir leurs barriques pour abreuver leurs troupeaux, chaque été.
Je ne reconnais plus le virage de la ferme Baucher toujours rempli d’eau nauséabonde qui faisait dire au cantonnier : « comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de mauvaises odeurs avec toute cette flotte qui s’est accroupie là »
Je ne reconnais plus tes habitants ou si peu. Ellon ! Tu es devenue une commune dortoir, et, à part le repas des anciens et le carnaval, il ne reste plus beaucoup d’animations. Autrefois on fêtait la Saint-Pierre, saint patron de la paroisse. C’était une petite fête foraine avec son chambouletout, son tir à la carabine, sa pêche à la ligne, son casse-pots, son manège de chevaux de bois pour les petits et ses barques grillagées : manèges de balançoires pour les grands. Il fallait voir comme les yeux des hommes s’allumaient quand une belle montait dans une barque. Les enfants pouvaient en profiter pour faire des bêtises, personne ne les surveillait
Je ne reconnais plus ta rivière à sa sortie du moulin. Elle que nous franchissions d’un saut, au risque de nous noyer, elle est devenue un mince ruisseau. D’accord, quand nous sommes de jeunes enfants, tout nous paraît démesuré, mais quand même !
Où sont passées les truites que nous attrapions à la main quand notre père arrêtait la turbine du moulin et que le niveau d’eau de la rivière baissait brutalement ? Où est passé l’aulne tout tordu qui enjambait cette rivière et qui nous servait de passerelle ?
Je ne reconnais plus le moulin lui-même. Sa façade, plusieurs fois modifiée, en a fait un vulgaire bâtiment d’habitation. Où est passé son bruit si caractéristique : son ronron mélodieux ? Il est devenu un immeuble sans âme. Mon père et les ouvriers, qui lui donnaient vie, ont, eux aussi, disparu et se trouvent aujourd’hui dans le cimetière qui entoure l’église. Elle, au moins, elle n’a pas changé et reste magnifique.
Je ne reconnais plus tes champs dans lesquels j’ai si souvent gambadé. Ils ont disparu et, avec eux, les petits fermiers. Les terres ont été restructurées et ont permis d’agrandir, un peu plus, les grands domaines. Les fossés et les talus ont disparu sous les coups de pelle des tracteurs.
Je ne reconnais plus tes fermes. Elles, jadis si coquettes avec toutes les cannes en cuivre bien récurées et mises à sécher dans la cour, se sont retrouvées écrasées par d’horribles constructions en agglos et couvertes en Fibrociment. Les fermes ont maintenant la froideur des usines. Où êtes-vous Fanchette et Condé, vous les vaches que maman trayait matin et soir, Vous avez été gâtées, caressées, logées au chaud tous les hivers, chacune à sa place habituelle. Vous avez eu la vie belle. Vous faisiez partie de la famille. Aujourd’hui vos congénères ne sont plus que des machines à lait. Ce sont des numéros qui doivent produire toujours plus. Si elles sont en dessous du seuil fixé, elles se retrouvent, quelque soit leur âge, à l’abattoir. Toi, Fanchette, ma préférée, si fière de tes cornes, tu tomberais de haut si tu devais revenir dans un troupeau d’aujourd’hui. Des cornes, les vaches actuelles n’en ont plus. On les traite à l’électricité pour qu’elles ne poussent pas. Tu aurais du mal à te reconnaître. La gente bovine a perdu sa beauté. Le pire c’est qu’aujourd’hui, des enfants pensent que les bovins n’ont jamais eu de cornes.
Je ne reconnais plus le travail du monde de la terre. Les outils, et en particulier les tracteurs, ont tout changé.
Je ne reconnais plus mon école. Le jardin de l’instituteur a disparu, mangé par un baraquement qui sert de cantine. Les enfants arrivent en voiture ou en car scolaire. Ils n’habitent par forcément la commune. Il n’y a plus ce sentiment d’appartenance que nous avions. Nous, nous appartenions à une famille, à une commune, à un pays. Quelle tristesse de voir tous ces gosses trimbalés en voiture tôt le matin et tard le soir. Quand peuvent-ils se défouler ?
Je vais moi, vous raconter ma jeunesse et vous montrer ce que vous avez perdu, du moins, je le crois.
Ma naissance
J’ai vu le jour au début de l’année 1938 et je suis le troisième, d’une famille de neuf enfants. Notre mère nous a toujours dit qu’elle s’était mariée pour avoir des enfants et qu’elle en désirait six. Elle a été, un peu, débordée par les événements, mais que voulez-vous, dans ces années-là, on ne connaissait pas la contraception. Je ne pense pas que les trois sœurs supplémentaires, aient reçu moins d’amour que les autres, bien au contraire !
Notre mère, comme toutes les femmes de cette époque, accouchait à la maison. Pas question d’aller perdre son temps et son argent à l’hôpital : une sage femme et une voisine étaient amplement suffisantes. Pas question, pour moi de dire comme un copain plus tard, dont la mère se rendait à l’hôpital, pour y accoucher : « Maman n’a pas de chance. A chaque fois qu’elle nous achète un petit frère, elle se casse une jambe et doit aller à l’hôpital »
La vie à cette période était très différente de celle d’aujourd’hui. Tout le monde, à la campagne se connaissait, se saluait se parlait et s’entraidait C’est tout juste, aujourd’hui si les gens connaissent leur voisin de palier et c’est devenu, chacun pour soi
Je vais essayer de vous faire découvrir un petit village de Normandie, à travers le récit de mes aventures d’enfant. Ce petit village s’appelle Ellon. Nous disions, Yallon, dans notre patois, parce que à cette période là nos parlions patois. Mais oui et je regrette que ce langage, au vocabulaire si riche et si suggestif, ait disparu ou presque. !
Le moulin
Mon père était meunier
C’est avec grande nostalgie que j’évoque encore aujourd’hui ce passé, période heureuse entre toutes où je vivais heureux au milieu des miens, aujourd’hui, hélas disparus.
Des mots mystérieux tintent encore mes oreilles : chaînes à godets, pierreur, chambre à farine, taux d’extraction, poids spécifique, turbine et le plus mystérieux d’entre tous, plansichter.
Vivre dans un moulin, était un privilège, car c’était un endroit très fréquenté. Les clients, en grande majorité des paysans venaient acheter différentes denrées ou faire moudre du grain pour leurs animaux ou même prenaient ce prétexte pour venir passer un moment au moulin, car, le temps qu’on préparait leu commande, ils venaient s’asseoir à la table de la cuisine et tout en buvant ce qu’on appelait alors ‘un sous de café’ ils racontaient des histoires ou donnaient les dernières nouvelles. Pas besoin de journal, nous étions, comme le coiffeur, au courant de tout.
IL régnait alors une grand

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