Éclosion
78 pages
Français

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Description

Profondément traumatisée par la séparation prématurée d'avec sa mère et des relations distantes avec son père, l'auteur a été rongée par un mal-être qui l'a empêchée de s'épanouir. Toute son enfance, elle souffre d'un cruel manque d'affection, qu'elle tente de combler tant bien que mal. La jeune fille entretient longtemps une relation fusionnelle avec son frère dont elle s'occupe comme une mère. Puis elle gagne son combat contre l'anorexie et la détestation de son propre corps au terme d'un courageux parcours de reconstruction de l'estime d'elle-même. Grâce à de belles rencontres, elle s'accepte telle qu'elle est et apprend à savourer la vie à pleines dents. L'écriture de poèmes et de récits transposant son vécu lui permettent de tenir ses angoisses à distance et d'aller de l'avant en mettant des mots sur son ressenti.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414094523
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-09450-9

© Edilivre, 2017
Exergue

« La fleur ne peut pas demeurer éternellement en bouton. Le bouton n’est que l’annonce de la fleur. Il ne doit pas flétrir mais fleurir dans l’abandon. La fleur pousse sur le bouton qui a mal car il a peur de la fleur. Il s’est habitué à être un bouton. Il doit maintenant ouvrir les trésors qui l’habitent. »
Pensée perle de GAIA
Dédicace
À Maria
Introduction
Je remercie ma mère de m’avoir donné la vie, j’en savoure le nectar chaque jour. Elle était si jeune lorsque je suis venue au monde ! S’attendait-elle à découvrir un être à l’apparence aussi fragile ? Certes, j’étais vulnérable car ma survie dépendait entièrement de ses soins. Mais dès mon premier souffle, une grande force m’habitait. Cette dernière m’a aidée à maintes reprises, je dirais même qu’elle m’a sauvée du naufrage. Lorsque ma mère a quitté notre foyer, je me suis retrouvée au milieu de l’océan, sans phare pour éclairer ma route, complètement perdue. Dans la nature, un jeune animal qui perd sa mère est condamné. Cette séparation n’a pas causé ma mort, mais elle a fortement impacté ma petite enfance et les années qui l’ont suivie. J’aurais aimé être bercée par le son de sa voix et rassurée par la douceur de son regard avant de m’endormir le soir. J’aurais souhaité prendre sa main tous les matins pour aller à l’école et sauter dans ses bras en fin de journée pour rentrer à la maison. Et tant d’autres choses encore…
J’ai souvent envié mes petites sœurs qui ont pu partager avec elle tous ces petits bonheurs du quotidien. Je trouvais la situation tellement injuste, moi qui devais me contenter d’un « droit de visite » un week-end sur deux ! Ce sentiment d’injustice a généré en moi une énorme frustration et par là-même beaucoup de colère non exprimée. J’étais dans l’incapacité de lui confier mes états d’âme, de peur de la peiner d’une part, et de perdre son amour d’autre part. J’ai réussi à pacifier tout cela. J’ai eu besoin de comprendre et d’accepter, processus nécessaire sur mon chemin de guérison.
Quant à mon père, ce livre est l’occasion pour moi de lui ouvrir mon univers, ce que je n’ai jamais osé faire tant son autorité naturelle et sa nature secrète m’intimidaient.
J’ai lu, il y a quelque temps déjà, un livre de Margo MAINE sur le thème des troubles du comportement alimentaire et de la relation père-fille. Elle parle de « faim du père », laquelle désigne le vide ressenti par les femmes dont le père était émotionnellement absent pendant l’enfance. Ce vide conduit souvent à une mauvaise estime de soi, à un rejet de son corps explique-t-elle. La lecture de cet ouvrage m’a permis de prendre conscience que j’étais atteinte de cette « faim du père », de cette « soif de contact ».
Très occupé professionnellement, je ne pouvais le trouver disponible que sur les chemins de randonnée pendant les vacances. J’avais alors la sensation qu’un espace de communion s’ouvrait à nous, magnifié par l’effort physique et par la beauté de la nature.
Il représentait pour moi la stabilité, la sécurité et j’ai toujours admiré l’homme qu’il est, souvent exagérément d’ailleurs. Aussi, j’étais prête à tous les sacrifices pour qu’il soit fier de moi. Je voulais être parfaite pour être aimée de lui, être digne d’être sa fille. Cela lui semblait sans doute naturel que je sois bonne élève à l’école et que je réussisse mes études, mais j’ai travaillé dur et j’attendais en vain un mot de lui exprimant sa reconnaissance.
Pour terminer, je souhaite évoquer mon frère. J’ai énormément de respect pour l’homme qu’il est devenu. J’aime son côté excessif, parfois un peu fou. J’aime aussi sa sensibilité cachée, à fleur de peau, son âme d’enfant révolté en quête de douceur. Je me souviens de ses boucles blondes, de ses yeux grands ouverts sur le monde, d’un bleu profond. Un ange, un chérubin que j’ai pris sous mon aile car j’étais la plus grande. J’étais son guide car il ne voyait rien sans lunettes. La réalité est tellement effrayante parfois, ne pas pouvoir distinguer les choses telles qu’elles sont permet finalement de se protéger de toute agression, de toute déception. Nous étions inséparables malgré quelques crises passagères. Combien de nuits et de bains partagés ? Je ne peux m’en souvenir mais je sais qu’un jour mon corps a commencé à changer. J’ai progressivement pris conscience que nous ne pouvions plus dormir dans le même lit ou faire notre toilette ensemble. Devenir femme m’éloignait irrémédiablement de lui et de mon père aussi. Puis il y a eu l’anorexie, celle qui lui a volé sa sœur en quelque sorte. J’évoluais dans ma bulle, totalement hermétique aux autres, complètement absorbée par un mal-être qui me dépassait. Je sais que je l’ai fait souffrir. Je regrette de n’avoir pas été présente pour lui à ce moment-là, alors que je l’avais toujours été. Je n’ai pas eu d’autre choix, il m’a fallu en passer par là pour grandir, aller toucher le fond pour remonter à la surface. J’ai découvert en moi et autour de moi quelques moyens qui m’ont permis de revenir à la vie tout en gardant les blessures dans ma mémoire. C’est cette expérience que je souhaite vous transmettre ici et maintenant.
De l’ombre De l’enfance
Je pourrais me sentir en sécurité tant l’endroit dans lequel je me trouve est confortable. Néanmoins, je perçois des bruits extérieurs qui me parviennent tels des bourdonnements inquiétants. Le son de sa voix est mon seul refuge, sa vibration provoque en moi un apaisement immédiat. Je me demande parfois pourquoi ma mère affectionne à ce point les lieux fréquentés, enfumés. Je voudrais qu’elle prenne soin d’elle, de moi. Mais en est-elle capable, en a-t-elle envie ? Je sais déjà qu’elle a besoin des autres pour exister, alors que moi j’ai besoin d’elle pour voir le jour.
Maman attend sa délivrance, elle se sent grosse et cet état lui pèse. Je décide de venir au monde un an jour pour jour après le mariage de mes parents. L’accouchement est long, terriblement douloureux pour ma mère et pour moi. Je ne veux pas être séparée d’elle, je désire rester dans mon nid douillet. Maman me trouve si belle, mais tellement petite ! Elle n’ose pas me toucher, de peur de me casser comme une poupée trop fragile. Imaginez un peu son sein, plus volumineux que ma tête !
Environ trois semaines plus tard, alors que je prends la tétée, quelque chose d’affreux se produit. Je me mets à pleurer puis à hurler. Maman panique et pense que son lait n’est plus assez nourrissant. Je dois donc ingurgiter mon premier biberon, mixture infâme que je ne peux pas garder à ce moment-là, puis que je finis par accepter pour survivre.
Qui aurait pu me tromper entre le lait maternel et celui en poudre acheté en pharmacie ? Le premier toujours à bonne température, parfaitement équilibré et chargé d’amour. Le second qui refroidit si vite, indigeste et sans vie. Quel traumatisme d’être ainsi privée aussi brutalement de ma nourriture affective, de ce lien si puissant avec ma mère !
Mais maman doit s’entraîner de manière intensive pour perdre les rondeurs de la maternité et remplacer un professeur lors d’un stage de danse. Je perçois déjà sa quête de liberté et, instinctivement, je sais que si la danseuse est libre, la mère ne l’est pas. Le poids de la culpabilité m’oppresse. Si maman ne peut pas danser, c’est parce qu’elle doit s’occuper de moi et si elle ne danse pas, elle est malheureuse. Je me sens fautive de l’enchaîner dans cette vie qu’elle subit. Alors, je me fais toute petite, sage comme une image pour que maman puisse m’emmener partout et vivre sa passion. Dans mon coin, je la regarde donner son cours, sans faire aucun bruit, comme si je n’étais pas là. Je la trouve belle et gracieuse, je suis fière de ma maman.
Bientôt, son ventre s’arrondit. Je vais avoir un petit frère et je le protégerai quoi qu’il arrive. Néanmoins, un bébé est le centre de toutes les attentions. Que puis-je faire alors pour que l’on me remarque ? J’avale un tube de crème utilisé par ma mère pour soigner les fesses irritées de mon frère. Je suis emmenée d’urgence à l’hôpital, je suis arrachée des bras de mon père pour un lavage d’estomac. Un groupe de femmes me prend en charge, il faut faire vite et la situation ne laisse guère la place ni à la tendresse, ni à la délicatesse. Je suis terrorisée face à ces inconnues qui me parlent sur un ton qui me semble trop brutal. Je vois une bouteille d’eau et...

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