Éléana
234 pages
Français

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Description

Ce récit autobiographique traite d’une période particulièrement difficile de la vie de l'auteur, lorsqu'elle a été atteinte d'un cancer. Racontant sans apitoiement son quotidien, elle témoigne dans ce journal de l'amour qu'elle éprouve pour ses chevaux, grâce auxquels elle a surmonté cette douloureuse épreuve. Ce texte est un hymne d'espoir à la vie et aux chevaux, ces compagnons guérisseurs qui savent tant donner quand on apprend à les écouter. L’équithérapie n’est pas un vain mot. En effet, si la maladie frappe le corps de l’humain, le mental et l’énergie du cheval peuvent apporter un soutien complémentaire plus subtil, plus léger, aux traitements lourds de la médecine. Car la force conjointe des deux esprits permet de soutenir le physique défaillant et favorise une rémission plus accessible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 octobre 2015
Nombre de lectures 3
EAN13 9782334011181
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-01116-7

© Edilivre, 2016
Remerciements


Merci à mon amour humain, celui qui m’a épousée pour le meilleur et pour le pire, et qui m’a toujours soutenue dans l’épreuve de la maladie comme dans celle de la création.
Prologue
UN INVISIBLE ENNEMI
Il existe un invisible Ennemi
Qui, bien tapi, se nourrit de nos vies
Et il s’invite seul en notre sein,
Se fait hôte, se charge du Destin
Il se rit de vous, Ô lui si Malin.
Il aime à grandir, vous prend par la main
Vous guide sans demander son chemin
Ouvre les portes, fidèle et serein
Sans dire que derrière la dernière
Se cache l’Enfer et l’Ombre guerrière
Qui fauche sur son passage nos rires
Et ouvre à nos yeux l’Empire du Pire.
Il se découvre, hôte indésirable
Souriant, il vous invite à sa table
Alors vous découvrez avec horreur
Qu’en votre corps vous hébergiez la Mort
Commence alors un combat corps à corps
Et la victoire par tirage au Sort !
Les mots sont comme les animaux : il faut les aimer, les apprivoiser, les regarder pousser. Ensuite on peut les côtoyer et les adopter.
Comme les chats ils sont mystérieux.
Comme les chats il ne faut pas hésiter à les caresser pour les entendre ronronner.
Comme les chats, ils sont indépendants et l’on se demande qui vit chez qui. Mais n’est-ce pas là une douce servitude ?
1
J’ai fui. Fui la ville. Fui les hommes. Depuis peu la maladie est ma compagne. Elle s’est introduite soudainement et subrepticement dans ma vie.
Pendant de longs mois, régulièrement, il me faudra retrouver le monde des blouses blanches et des hôpitaux.
Mais on ne peut pas guérir dans un hôpital, on est trop entouré et baigné par la maladie. On ne peut pas y jouer à ne pas être malade. Et puis, je ne suis pas seulement atteinte d’une simple grippe, cela ne se soigne pas en cinq jours. Lorsque j’ai rencontré l’oncologue, mes belles illusions se sont envolées : l’annonce du programme des mois à venir a paru si lourd. D’autant qu’il m’a proposé de choisir entre deux protocoles. Mais lorsque je lui ai demandé quels étaient les effets secondaires des deux traitements, il m’a fait un descriptif qui me donnait l’impression de tomber de Charybde en Scylla. La tension nerveuse aidant, j’ai éclaté de rire sous l’œil ahuri du médecin. Comment choisir entre deux tortures ? Tout le monde me dit qu’il faut positiver mais je sature face à ce discours. Ce n’est que l’entrée d’un long tunnel…
A mon arrivée à l’hôpital pour y subir la première chimiothérapie, j’ai vu une femme sortir en chaise roulante et là, j’ai reçu en plein cœur cette image d’une femme défaite, usée par la maladie, dans un état de fragilité très marquée. J’ai eu le sentiment d’entrer brutalement en contact avec une vitre que je n’avais pas vue. Le choc a été rude. Non, TRES rude. L’infirmière, au cours de ces trois heures de perfusion m’explique les effets secondaires du traitement très puissant : je vais perdre mes cheveux (cela je le savais) et peut-être aussi les sourcils et les cils. Et soudain je comprends ce qui rendait si étrange le visage de cette femme aperçue quelques heures plus tôt. Je n’avais pas mis le doigt dessus jusqu’à ce que l’infirmière évoque ce détail.
Mais à cet instant je souris, contemplant et respirant par tous les pores de ma peau ce coin de paradis qui s’offre à moi.
Je souris de l’outrecuidante certitude des spécialistes, persuadés que ce sont eux et leurs traitements, les artisans de ma guérison.
Je souris, car je sais que cette dernière viendra de ce jardin d’Eden dans lequel je me suis réfugiée.
D’ailleurs ce n’est pas moi que les médecins soignent, ce n’est que la partie mort-vivante de moi-même que je confie à leurs bons soins. L’autre moi, celui qui rit, qui vibre, qui respire, qui VIT, celui-là ne quitte jamais mon refuge secret, mon antre magique, auprès des compagnons que j’ai choisis. Je suis dans une bulle protectrice, un peu en lévitation à côté de mon corps, comme sur un plan astral. Je fais semblant de vivre, comme si je n’étais pas malade, MALADE. Je me bats pour que mes compagnons ne pâtissent pas de mon traitement, mais je ne me bats pas pour moi. Pourquoi me battrais-je pour moi, puisque je ne suis pas malade ? Ce qui m’arrive n’est pas le fait de la maladie mais des traitements que je subis. Il y a peu de maladies où le traitement rend davantage malade que la maladie elle-même.
Je n’ai pas réalisé ce qui m’arrive, je me laisse vivre, emportée par la ronde des examens et des soins, mais je n’ai pris aucune décision, les médecins les ont prises pour moi. Je suis enfermée dans une farandole infernale mais je n’y suis pas entrée de mon plein gré, ni de façon consciente. Mon corps physique participe à tout cela, mon corps astral est à l’abri, dans un univers de grandes vacances que je passe avec mes compagnons à quatre jambes. Et même le fait de ne plus pratiquer vraiment l’équitation ne change pas tant de choses, puisque cela m’est déjà arrivé auparavant. La seule chose qui change et que je vis mal, est de devoir beaucoup compter sur les autres pour s’occuper d’Ananas et Liam. C’est un véritable calvaire. Pourtant même cela, j’ai du mal à en attribuer la faute au cancer. Et puis qu’est-ce que c’est un cancer ? à part une boule que j’ai sentie et qui aurait tout aussi bien pu être un kyste. Qu’est-ce que cet ennemi invisible qui a pris possession de mon corps, mais qui ne laisse aucune arme physique pour le combattre ? Même là, pour gagner contre la maladie, ce n’est pas le physique qui est important, c’est le moral. Je ne peux pas lutter contre mon propre corps !
Il est difficile de se projeter dans un avenir en ayant à l’esprit une hypothétique guérison. Et puis, guérir, d’accord, mais pour guérir quand on ne se sent pas malade… Nous y revoilà ! Il faut que je prenne d’abord réellement conscience que je suis MA-LA-DE. Mais si je suis malade, vais-je trouver le courage de me battre ? Tout le monde me trouve forte, courageuse. Je suis juste entre parenthèses, en hibernation, et j’attends que ça passe. J’attends toujours, comme si je m’étais mise à l’abri pendant un orage. Juste, simplement, je n’ai pas imprimé. Je ne vis pas AVEC la maladie, je vis à côté de la maladie. Je ne suis pas forte, j’ai juste mis ses fonctions vitales au ralenti, comme un plongeur en apnée qui ralentit à l’extrême son rythme cardiaque. Je ne me suis pas noyée puisque je n’ai pas plongé. Pour le coup, je suis comme un enfant handicapé que l’on prend par la main et que l’on mène à sa guise (mais pas celle de l’enfant). Ce n’est même pas que j’avance, c’est juste que je pose mécaniquement (la machine est bien huilée) un pied devant l’autre. Mais la ritournelle des questions : « Pourquoi moi ? Pourquoi ? Qu’ai-je fait ? Que n’ai je pas fait ? Suis-je punie d’avoir trop d’amour dans ma vie ?… Guérirai-je ? » n’a pas de fin et n’a pas de réponses… Et si j’ouvre trop grand la porte à certaines pensées, je crie : « J’ai peur ! » Alors, j’ouvre rarement la porte…
Bien sûr que tu es malade et le fait que tu ne ressentes rien n’est pas une preuve du contraire. C’est peut-être plus facile pour moi de le dire parce que je suis vraiment dans la situation que tu as l’impression de vivre, à savoir que je vis à coté de la maladie qui est en toi. Il semblerait donc que ce soit plus facile d’accepter la réalité quand on n’est concerné qu’indirectement mais en même temps il faut aussi pouvoir accepter cette impuissance. Maintenant, que tu te battes pour nous ou contre la maladie ne me paraît pas la chose la plus problématique dans la mesure où tu te bats et où tu gardes le moral en profitant de tous ces petits moments particuliers qui dans d’autres circonstances pourraient passer inaperçus, mais qui dans le cas présent demandent à être savourés et appréciés à leur juste valeur.
Il est d’ailleurs dommage qu’en temps « normal » nous ne sachions pas ou plus apprécier ces petits moments de bonheur et que nous ayons perdu le sens des valeurs. Quelles sont les valeurs à la mode aujourd’hui ? L’argent que l’on gagne plutôt que la façon de le gagner, la renommée plutôt que la reconnaissance ou encore les droits que l’on a plutôt que les devoirs dont ils découlent. La recherche du bien-être devient boulimie de consommation.
Je souris, car j’ai l’intime conviction que ma véritable thérapie n’est pas dans les soins qui détruisent tout sur leur passage (les cellules saines et les cellules malignes, les organes malades et les organes sains, qu’il faut ensuite soigner pour qu’ils ne soient pas trop lésés…), mais devant moi, dans cette verdure, ces bois, ces chants d’oiseaux, ces cris de buses qui tournoient dans le ciel, ces sons infimes qui parviennent par instants à mes oreilles.
Ici, je suis en paix : en paix avec mon corps, avec moi-même, et même avec les autres, loin d’eux et à l’abri de leurs jugements. En cela, nous nous ressemblons avec Cassandra, celle qui souvent nous rend visite. Cassandra, ma sœur d’adoption, ma jumelle malgré la génération qui nous sépare, aux beaux yeux mordorés, ma siamoise au cœur tendre que la vie s’est aussi acharnée à lacérer. Toutes les deux nous dissertons des heures durant, inlassablement pour ne pas dire éperdument, des mérites de nos amours respectives.
En contemplant ce paysage, le vers de Rimbaud dans Le Dormeur du Val résonne à mon esprit : « C’est un trou de verdure ou chante une rivière ». La nature se réveille d’un long et rigoureux hiver. Le ruisseau en contrebas du pré, n’est plus pris par la glace et fait entendre sa douce mélodie à mon oreille apaisée. Percevez-vous le murmure des fées qui chantent, au gré du froufrou de l’eau sur les pierres ? Il n’y a pas de margelle

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