Et du fond de tes blessures, je te guérirai…
209 pages
Français

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Et du fond de tes blessures, je te guérirai… , livre ebook

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Description

Ce livre est un témoignage pris sur le vif d’un médecin juif alsacien, le Dr Gaston Revel en mission en Allemagne dans les camps de personnes déplacées. Plusieurs parties s’y répondent et s’enrichissent. Ses mémoires balayent une vie au service des autres en France pendant la Seconde guerre mondiale. En 1945, il répond à deux missions de l’OSE et du Joint dans les camps de DP (Displaced Persons), d’abord à celui de Buchenwald, d’où il doit sortir les adolescents les plus malades pour les amener en Suisse, puis à celui de Neustadt, près de la Baltique, où il doit contrôler l’état sanitaire des Juifs. Il y décrit avec force détails une situation épouvantable, celle des Juifs traités comme des parias, devenus des apatrides dont personnes ne veut. Ce livre est donc aussi un cri de détresse, de révolte et d’espoir que le titre résume bien avec ce verset du prophète Jérémie, « Et du fond de tes blessures, je te guérirai » (Jérémie, chapitre 30, verset 17).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782304053999
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

D r Gaston Revel
Et du fond de tes blessures, je te guérirai…
Un médecin de l’OSE, de la Résistance en France aux camps de personnes déplacées en Allemagne
Présenté et annoté par Katy Hazan
Collection Témoignages de la Shoah

Éditions Le Manuscrit
Paros


© é ditions Le Manuscrit, 2022
ISBN : 978-2-304-05399-9


Présentation de la Collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS)
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les Éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans éch o : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres, complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, ainsi que l’esprit de fraternité.
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.or g


Comité de lecture de la Collection « Témoignages de la Shoah »
Serge Klarsfeld, président
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Alexandre Doulut, historien
Katy Hazan (OSE), historienne
Michel Laffitte, historien
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la Collection
Correction : Laurence Beilvert
Voir les autres titres de la Collection en fin de volume .



Préface
Peu de choses sont connues sur les camps de personnes déplacées en Allemagne après la guerre et encore moins sur les Juifs qui y étaient parqués, dans l’attente d’on ne sait trop quoi. Ce livre y remédie, il nous renseigne et nous enseigne.
C’est un cri de détresse, de révolte et d’espoir que le titre résume bien avec ce verset du prophète Jérémie : « Et du fond de tes blessures, je te guérirai » (Jérémie, chapitre 30, verset 17).
Ce cri est celui du D r Gaston Revel, un médecin juif alsacien dont la vie a traversé le siècle dernier. Il est le fil rouge de ce livre inédit composé de trois parties qui se répondent et s’enrichissent.
Ma vie racontée à moi-même en constitue la première partie : souvenirs destinés à ses enfants, rédigés en 1977 et remis par son fils Daniel. Qu’il en soit remercié. Il y raconte de manière factuelle et avec beaucoup d’humilité les étapes d’une vie tout entière tournée vers les autres. Médecin ORL installé à Strasbourg, il épouse Suzel, la sœur d’André Neher, dont il a trois enfants, Jean-Paul ל’’ז , Daniel et Michel. Vittel, Souillac, Terrasson, Lyon, Allevard-les-Bains, nous suivons Gaston Revel dans ses pérégrinations. Aussitôt démobilisé, il s’engage comme médecin de l’OSE, puis entre dans la Résistance pour le compte de l’Armée secrète et devient médecin dans le maquis du Grésivaudan.
En 1945, il répond à deux missions de l’OSE dans les camps de personnes déplacées situés en Allemagne, d’abord à Buchenwald, d’où il doit sortir les adolescents les plus malades pour les amener en Suisse, et surtout à Neustadt, où il doit contrôler l’état sanitaire des Juifs. Il y décrit avec force détails une situation épouvantable, celle des Juifs traités comme des parias, devenus des apatrides dont personne ne veut. « La vie ici est une lutte continuelle », raconte-t-il à son épouse, Suzel, dans une lettre de 1945 (voir page 135).
Le dernier chapitre de ses mémoires concerne son retour à Strasbourg et sa réinstallation comme médecin, où il n’est pas accueilli à bras ouverts, c’est le moins que l’on puisse dire. Il décrit ses engagements communautaires au B’nai B’rith , au Consistoire du Bas-Rhin et pour Israël.
Son rapport intitulé Évocation de Buchenwald constitue la deuxième partie du livre : écrit à chaud en juin 1945, il a été imprimé en Alsace en 1947 1 . À cette époque, on savait bien peu de choses sur les camps nazis. La mission médico-sociale dirigée par le D r Gaston Revel se rend au camp de Buchenwald pour organiser le transport de 400 jeunes pour la Suisse sous le contrôle de la Croix-Rouge suisse, avec une assistante sociale, Fanny Loinger, et un officier de liaison français, Yves Lyon, ainsi qu’un officier de l’UNWRA ( United Nations War Refugee Administration ) et une infirmière de la Croix-Rouge suisse. Au retour de la mission de Buchenwald, ils seront finalement 800 « enfants » dans le train malgré les contrôles !
L’opuscule du D r Gaston Revel est un témoignage historique sur les conditions de vie aux différentes époques du camp établies à partir d’entretiens avec des rescapés. Un travail précis, détaillé, qui commence par des pages insoutenables sur ce qu’il a vu en arrivant au camp. Un travail contre l’oubli qui fait écho au chapitre de ses mémoires intitulé « Missions en Allemagne ».
La troisième partie nous donne une vision à la fois plus globale et plus détaillée des camps de personnes déplacées ( Displaced Persons , DP ). Il s’agit du rapport de trois médecins différents sur la situation des Juifs en Allemagne, imprimé par l’Union OSE à Genève en 1945 2 . Ils ont parcouru l’Allemagne avec les équipes du Joint américain. Le D r Joseph Weill donne ses impressions générales, un constat sur la dénazification improbable, et sur le traitement inique réservé aux personnes déplacées, en particulier aux Juifs rescapés des camps qui se retrouvent derrière des barbelés.
Pourtant, fin juillet 1945, le Congrès juif mondial avait soumis à la conférence des « Trois Grands », à Potsdam, un mémoire signalant la situation désastreuse des Juifs, toujours détenus dans les camps de concentration allemands par les autorités occupantes. Au mois d’août, au moment où débute la mission des médecins de l’OSE, Earl G. Harrison, doyen de la faculté de droit de Pennsylvanie ( Penn Law School ), remet son rapport au président Truman : une véritable bombe. Il accuse leurs forces armées de « traiter les Juifs comme les nazis les traitaient, sauf que nous ne les exterminons pas… ».
C’est ce que constate également le D r Gaston Revel au camp de Neustadt, situé au bord de la mer Baltique, et le D r Henri Nerson au camp de Bergen-Belsen. En tant que médecins, ils s’attachent à décrire la situation sanitaire des camps, l’état des malades et les possibilités de soins, mais leur constat débouche très vite sur un paradoxe déjà dénoncé par le rapport Harrison (juillet 1945) commandé par le président américain Truman : les Juifs rescapés des camps sont souvent moins bien traités que leurs bourreaux. Certes des aménagements ont été apportés et les lois américaines sur l’immigration assouplies. Dans une lettre adressée le 8 octobre au président Truman, le général Eisenhower le rassure sur les effets des mesures prises, conditions de vie améliorées, réquisitions de maisons de nazis pour les « personnes déplacées », alimentation plus rationnelle, nombre de calories augmenté, familles réunies, admissions dans les camps des œuvres privées, et notamment des équipes de l’ American Joint Distribution Committee , etc. Et pourtant, les conditions affreuses persistent et cette situation perdure dans l’indifférence générale jusqu’en 1952, date de la fermeture de la plupart des camps (le dernier ferme ses portes en 1957), et démontre, s’il en est, la méconnaissance totale de ce que fut la Shoah, et l’absence de culpabilité du monde face au génocide des Juifs.
Ils sont à peine 100 000, mais leur volonté de ne pas retourner dans leur pays d’origine embarrasse les Alliés et leur obstination à se choisir une patrie, Eretz Israël , provoque l’hostilité des Britanniques. D’où le cri d’alarme des médecins et en particulier de Gaston Revel, qui se demande avec amertume qui est le vaincu. Mais la vie reprend ses droits et, du fond de leur souffrance, les survivants, qui se sont donné un nom biblique, She’arit Hapleta (« Ce qu’il reste de survivants »), s’organisent pour reconstruire une identité juive.
Le verset de Jérémie prend alors tout son sens : « Et du fond de tes blessures, je te guérirai. »
Katy Hazan,
historienne
Ce verset a une résonance particulière dans la famille Revel. En effet, André Neher a publié en 1960 un livre consacré au prophète Jérémie qu’il a dédicacé à sa sœur Suzel, décédée peu auparavant. Aussi est-ce tout naturellement et de manière profondément symbolique que le verset qui sert aujourd’hui de titre au livre de leur arrière-grand-père a été suggéré par les arrière-petits-enfants de Gaston Revel, associant ainsi son épouse, leur arrière-grand-mère, à leur œuvre commune et à la vision prophétique. Voir André Neher, Jérémie , Paris, Éd. du Seuil, 1998, p. 174 (1 re édition, Paris, Éd. Plon, 1960).


1 . Voir infra , page 149 et suivantes. [ndrc, note du responsable de la collection]

2 . Voir infra , page 205 et suivantes. [ndrc]



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