Être Femme
288 pages
Français

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Description

Ces lignes ici posées sont comme les pages d'un cœur ouvert libres d'être lues par celles et ceux qui en auront la curiosité. Elles comportent même par endroits la malice d'un clin d'œil adressé aux hommes qui se perdent parfois dans les méandres de la complexité féminine. Ils y trouveront là une des facettes, dévoilée sans fard...

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Informations

Publié par
Date de parution 09 septembre 2009
Nombre de lectures 1
EAN13 9782812119101
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-05131-6

© Edilivre, 2015
Ces lignes sont ici posées comme les pages d’un cœur ouvert pour être lues par celles et ceux qui en auront la curiosité. Elles sont peut-être aussi un clin d’œil aux hommes qui se perdent parfois dans les méandres de la complexité féminine et qui y trouveront l’une d’elles dévoilée, sans fard ni enjoliveur…
Mais avant tout, c’est à mes enfants que je les dédie, à mes trois fils, Philippe, Laurent et Stéphane, devenus des hommes et qui sont en partie les artisans de ma nature de femme aujourd’hui…
Merci pour qui vous êtes !
Introduction
La plupart des chapitres de ce livre ont été écrits entre 1998 et 2000, fruits de réflexions consécutives à mon premier arrêt de travail en raison de ma santé.
Certes la trame en est l’ Être femme et la difficulté d’être celle que j’aurais aimé être.
Élevée dans un univers féminin entre ma mère, ma grand-mère et mes trois sœurs, je suis moi-même, fille, femme, épouse et mère. Je dois assumer ma féminité dans un corps qui me rappelle ma condition féminine et qui de loin, n’est ni la pire, ni la meilleure, ni la plus dure ni la plus facile, et qui n’est autre que la réalité de la condition humaine.
Aussi, ce recueil de mémoires débute-t-il par le portrait d’une femme peut-être plus extraordinaire que d’autres, car totalement inconsciente de la merveilleuse composante de sa condition féminine parfaitement assumée et intégralement assimilée dans un monde d’hommes, omniprésents, omnipotents et pourtant pas aussi dominants qu’on aurait tendance à le croire. Ma mémoire, dominée par le temps vécu en Afrique, est naturellement empreinte de tout ce qui en a découlé et m’entraîne dans des réflexions sur les thèmes les plus divers, mais en particulier sur les différences où mon regard s’est arrêté, similitudes de notre humanité.
Ces réflexions ne sont pas plus féministes qu’humanistes et encore moins un règlement de compte avec des hommes ou des femmes de mon entourage.
Outre mes réflexions sur le rôle des femmes dans notre société, mes interrogations personnelles, mes doutes et questions parfois restées sans réponse ont été la trame de la deuxième partie de cet ouvrage où, ramenée à ma réalité, à mes échecs et à ma responsabilité dans les conséquences parfois douloureuses de mes choix, je vous livre mes réflexions écrites au fil du temps.
Des injustices ressenties dans mon enfance à ma liberté de choix dans ma vie d’adulte jusqu’au face-à-face avec la maladie, ces écrits ont eu un effet thérapeutique, sans lequel je ne serais peut-être pas parvenue à la phase de la restauration qui a suivi.
Enfin, la troisième partie, témoigne de la guérison de mon être intérieur, avec reconnaissance envers Dieu, Créateur de tout mon être. Je ne peux m’exprimer autrement qu’en tant que témoin de son action dans ma vie. Je sais que mon cheminement ne s’arrête pas là, mais il débouche sur une perspective nouvelle par une restauration et reconstruction que seule la Grâce de Dieu me permet de vivre, désormais libérée des entraves de mon passé.
Première partie Portraits de femmes
La Ma
Une reine
Assise sous le vieux manguier qui ombrageait la cour de sa maison, elle était là, superbement installée, telle une reine sur un trône en or incrusté de pierres précieuses.
Son trône n’était qu’un tout petit banc de bois, sommairement raboté lors de sa construction, mais limé, poli, au point d’en avoir une assise aussi douce que celle d’un coussin de velours…
Combien de fois a-t-elle fait ce geste… pris son banc d’une main pour le caler contre le tronc du manguier, le stabiliser entre les racines et s’y asseoir ?… Combien d’heures est-elle restée là, écossant ses pois, pilant piments et condiments, remuant sa lourde pâte d’arachides pour en extraire une huile 100 % pure ?… Combien de fois l’avons-nous trouvée ici – l’admirant en silence – assise sur ce siège de fortune ? Combien d’heures y a-t-elle passé pour que ce bout de bois devienne aussi doux qu’un meuble sorti de chez l’ébéniste qui aurait consacré des heures de travail pour transformer cette planche de bois brut en un meuble décemment utilisable dans nos cuisines ou salons européens pour y déposer nos fesses pâles et fragiles ?
Regardez ces deux coudes appuyés sur les genoux, ils n’ont rien de fragile… et cette femme, campée solidement sur ses deux pieds, le dos parfaitement droit, de sa nuque à ses reins, il s’en dégage une prestance de reine !
Ce matin-là, je me trouvais à une quinzaine de mètres de la pièce principale de ce palais , elle ne m’avait pas entendue arriver. Une voix mit fin à cet instant magique qui m’avait permis cette prise de photo intérieure dont je m’imprégnais avec délice ; quelqu’un s’approcha de moi et me dit : « Bonjour, madame, venez saluer la Ma . » Dans cet univers-là, lorsque ces deux petits mots étaient prononcés – la ma – tout était dit ! Cela ne signifiait rien de plus que « la maman »… mais ici quand on évoquait la ma , il se produisait alors une métamorphose verbale, comme si on annonçait sa majesté ou son altesse .
Au bruit de la voix qui m’invitait, elle a relevé la tête et d’un bond rapide et léger, s’est redressée – comme seule une femme africaine sait le faire – en deux temps d’une rythmique digne de Béjart : elle se soulève d’abord de son siège, demeure quelques fractions de seconde à angle droit, buste et reins en avant, rajuste rapidement son pagne et se redresse droite comme un i majuscule…
Quant à la Ma , je devrais dire qu’elle s’est redressée comme un i majestueux, car c’est ainsi que je l’ai perçue dès mon premier regard posé sur elle… cette femme que je ne cesserai désormais de nommer et dans mon cœur et dans mes écrits : la Ma . Non pas ma Ma , car elle n’était pas mienne ; et ce, non pas à cause des liens du sang qui n’étaient pas les nôtres, mais parce qu’elle était la Ma de toutes celles et ceux qui vivaient dans son entourage. Aucune exclusivité n’aurait été tolérée ni même imaginée. Une femme de cette trempe-là n’appartenait qu’à elle-même, mais aussi paradoxalement à toute personne qui reconnaîtrait en elle la femme. Je crois que ses propres enfants étaient conscients que leur mère était un peu la mère de tous ceux qui l’approchaient, la respectaient et l’aimaient. D’ailleurs quiconque aura eu l’honneur de l’approcher l’aura d’emblée respectée et aimée !
Nous avions fait connaissance la veille, lors de la traditionnelle bienvenue exprimée par un grand nombre de personnes venues à la maison nous serrer la main et nous dire tout simplement «  Yêlla  ! »… ce qui voudrait dire « bienvenue, bonne arrivée, bonne installation »… un petit mot que l’on tente de traduire, mais qui exprime certainement bien plus que notre mentalité occidentale ne saurait dire en semblable circonstance. En traduction libre – de ma propre composition – je dirais que c’est un mot de bénédiction prononcé pour l’arrivée du voyageur, de l’étranger de passage, du visiteur venu de près ou de loin, qui est à la fois un souhait ou vœu de paix pour l’arrivant, mêlé aux remerciements d’être venu.
Lors de notre premier échange, j’avais été surprise par le port altier de cette femme. Elle était alors vêtue et coiffée de son plus beau pagne, son visage rayonnait de bien-être, de joie de vivre, de santé et de beauté. Cette femme, ai-je pensé, est vraiment belle ! De l’extérieur certainement, mais il émanait quelque chose de son intérieur dont j’avais été d’emblée saisie.
Ma première impression ne faisait que se confirmer en cette matinée d’octobre 1976. La saison des pluies touchait à sa fin, la végétation était encore verte et accueillante, l’air était agréable, ni trop lourd, ni trop sec, cela sentait bon le feu de bois sur lequel serait préparé le repas.
Et là, je la découvrais dans son quotidien, sous son manguier, le beau pagne de la veille avait été rangé pour la prochaine « grande occasion » qui serait certainement le prochain service religieux du dimanche matin ; aujourd’hui, elle n’était alors vêtue que d’un vieux pagne de travail tissé par elle-même ou commandé chez le tisserand du village, teinté à l’indigo dont le bleu n’était plus qu’un pâle souvenir passé par les multiples lavages ; un simple foulard noué sur sa tête cachait ses tresses noires, ses pieds nus brillaient comme un flan au chocolat, ses sandales ciselées par le cordonnier du marché dans une chambre à air de camion dont un pneu aura éclaté sous la forte chaleur tropicale. Elle était toujours aussi belle ! Là, dans l’intimité de sa cour, royaume de toute femme africaine, elle était reine !
Aussitôt j’ai eu envie de la connaître et de me laisser imprégner par son contact et sa fraîcheur de vivre !
Quel bonheur ! – mais surtout quel honneur ! – de répondre à l’invitation reçue, et de m’approcher d’elle pour serrer sa main tendue, surmontée d’un visage rayonnant où se dessinait le plus généreux sourire de bienvenue !
Dès ce jour et aussi souvent que je l’ai pu, jamais je n’ai perdu une occasion de me tenir auprès d’elle, assise à mon tour sur un petit banc, pour m’imprégner des leçons de vie par tout ce qu’exprimaient le visage, le corps, la démarche, la vie d’une femme, dont l’âge semblait si peu important et de laquelle j’allais apprendre – et finalement comprendre – ce que sont les attributs de la vieillesse si mal pressentie dans notre culture occidentale.
La vieillesse
Je me souviens du jour où j’ai appris l’âge de la Ma . Je m’entends encore lui dire de la façon la plus banale qu’elle ne faisait pas son âge …
Vanité et stupidité des mots ! Vocabulaire occidental et réflexions qui ne veulent vraiment rien dire ici et plus particulièrement encore en parl

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