Eugénie Éboué. Histoire d une passion
195 pages
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Eugénie Éboué. Histoire d'une passion , livre ebook

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Description

Eugénie Tell-Éboué est une de ces figures anonymes dont le seul nom révèle l’origine. Inconnue, ignorée, elle a pourtant été un témoin privilégié de l’exceptionnelle carrière de son mari, le gouverneur général Félix Éboué.
Volontaire, passionnée, parfois fantasque, c’est tout un pan de notre histoire vécu comme un idéal, au service d’une certaine idée de la France, où se mêlent les mémoires du bagne en Guyane, l’ethnologie des langages tambourinés de l’Oubangui-Chari, les Trois Glorieuses du ralliement du Tchad à la France Libre et les combats politiques après-guerre.
Un essai sur le parcours d’une femme, la première outre-mer, au destin hors du commun, qui fut aussi un symbole d’émancipation, de liberté et de courage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782379798948
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-Claude Degras
Eugénie é boué Histoire d’une passion
Biographie
1891-1972
Première femme d’Outre-Mer élue à L’Assemblée nationale (1945-1946)





Du même auteur :
Camille Mortenol, le capitaine des vents , Le Manuscrit, 2008.
Félix É boué , BD - Caraïbeditions 2016.
Félix É boué, le gouverneur nègre de la République , Iggybook, 2021
De la monarchie à la France Libre , Iggybook, 2021
Eugénie Tell-Éboué, Histoire d’une passion , Iggybook, 2022
ISBN epub 9782379798948 ISBN papier 978-2-37979-893-1 © septembre 2022 Jean-Claude Degras



Charles félicité par Eugénie lors de sa nomination au titre de chevalier de la Légion d’Honneur @ M.F. Éboué.


Avant-propos
Eugénie Tell naît à Cayenne le 23 novembre 1891. Elle est la fille d’Herménégilde Tell, fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, qui a gravi tous les échelons des postes d’encadrement jusqu’à en devenir le tout puissant directeur en Guyane. Il est en outre franc-maçon, fréquente les hauts grades, et est le vénérable de la loge La France Équinoxiale, de la Grande Loge de France à Cayenne.
Après des études secondaires au lycée de jeunes filles de Montauban, Eugénie Tell revient en Guyane, o ù son père lui assure un emploi d’institutrice à Saint-Laurent-du-Maroni.
Tout ainsi concourt à faire d’Eugénie une jeune fille en vue de la bonne bourgeoisie créole guyanaise, fréquentant les associations de bon goût, les thés dansants et les bals de la loge, et pouvant espérer un mariage « aisé » avec un notable local, bien à l’écart de la misère du petit peuple de la colonie.
Les hasards de la vie vont lui faire rencontrer, de passage en Guyane, un jeune administrateur colonial en congé de son poste africain : Félix Éboué. Ce dernier est loin de représenter le « parti » idéal pour une jeune fille de l’époque : il est issu d’une famille très simple, voire pauvre et qui a connu la gêne : Félix Éboué, diplômé de l’École coloniale, aurait pu prétendre à une colonie « prestigieuse », or il a choisi l’Afrique, où il exerce dans des postes de brousse en Oubangui-Chari. De plus, Éboué est déjà père de deux enfants, conçus avec deux mères africaines, et dont il assure l’éducation.
Toutefois, Eugénie est déjà âgée de plus de trente ans lorsqu’elle se marie avec Félix Éboué, ce qui est assez tardif dans son milieu social. C’est, sans conteste, son alliance avec Éboué qui va changer le cours de la vie d’Eugénie Tell.
Cette femme bourgeoise, habituée aux intérieurs proprets, à la musique classique pour piano, au théâtre du xviii e siècle, ayant jusque là connu une vie très protégée, va suivre son mari dans toutes ses affectations. En premier lieu, un long retour en Oubangui-Chari – l’actuelle Centrafrique – puis la Martinique, le premier poste antillais, un retour en Afrique au Soudan, puis l’ arriv ée en Guadeloupe comme gouverneur du Front populaire.
Plus encore que la Martinique, le séjour guadeloupéen avec son adhésion populaire tiendra un rôle important quelques années plus tard dans la nouvelle vie d’Eugénie.
Eugénie Tell-Éboué suit de nouveau son mari dans un poste africain supplémentaire, quand Georges Mandel lui demande de prendre les fonctions de gouverneur du Tchad, et d’y mettre en place le bientôt nécessaire effort de guerre de l’Empire. D è s ao ût 1940, Félix Éboué rallie son territoire à la France libre du général de Gaulle, et l’Afrique-Équatoriale française tombe rapidement dans le camp gaulliste : il devient le 12 novembre 1940 gouverneur général de l’AEF, premier homme noir à obtenir un poste aussi important dans l’administration française. Il y consacre jusqu’en 1944 une énergie considérable, et au-delà, il y perdra la vie, épuisé physiquement par tant d’années de labeur. Il s’éteint le ١٧ mai 1944 au Caire.
Cette histoire-là, Jean-Claude Degras la connaît bien, lui qui nous a livré un important Félix Éboué, le gouverneur nègre de la République en 2004. Mais, il nous offre ici la première biographie complète d’Eugénie Tell-Éboué. Et il n’est rien de dire que la vie de notre compatriote cayennaise connaît après 1944 une inflexion toute différente.
Veuve d’un des hauts personnages de l’État, héros de la France libre, belle-mère et mère de quatre enfants engagés dans la lutte contre l’occupant et la France de Vichy, elle-même engagée volontaire des FFL, Eugénie aurait pu se retirer, vivre de la pension de son défunt mari, et s’adonner à du bénévolat associatif ou des œuvres caritatives. Mais, elle décide de se tourner vers une carrière politique, et vient se réimplanter en Guadeloupe en 1945, au Conseil municipal de Marie-Galante, puis comme députée SFIO de la Guadeloupe aux côtés de Paul Valentino lors des 1 re et 2 e Assemblées constituantes de 1946, avant de perdre les législatives face au tandem Rosan Girard – Gerty Archimède.
Premiè re femme d éputé e de l’outre-mer, son parcours politique est ensuite moins facile à décrypter : femme de gauche, elle doit quitter la SFIO suite à sa double appartenance avec le RPF, qui est là un gaullisme de cœur. Élus au Conseil de la République en 1946, les Guadeloupéens ont un peu de mal à comprendre son alliance en 1948 avec Maurice Satineau, adversaire acharné de Félix Éboué qui avait demandé son départ de la Guadeloupe, député SFIO, p étainiste en 1940, et homme à la moralité douteuse.
Eugénie n’est pas en situation de pouvoir se représenter en Guadeloupe pour le Conseil de la République en 1952, et vient tenter sa chance en Guyane, o ù sa défaite contre Auguste Boudinot, maire de Cayenne et président du Conseil général de la Guyane, est sans appel et signe la fin de sa carriè re ultramarine.
Le reste de la vie est consacrée à des actions dans le cadre de mandats ou d’institutions hexagonales. Et le grand mérite de l’ouvrage de Jean-Claude Degras, le premier consacré au parcours singulier d’une femme hors du commun, est de nous faire découvrir, par d’importantes recherches dans les documents d’archives, les différentes facettes d’une Guyanaise encore aujourd’hui largement méconnue, même dans son pays d’origine.
Rodolphe Alexandre . Président de la région Guyane.


Préface
« La rue d’Eugénie Éboué est une petite rue dans le XII e arrondissement de Paris. Il s’agit d’une forme d’allée qui coupe en deux des barres d’immeubles et s’en va buter contre une double porte de métal, entrée de parking qui semble condamnée. Seuls avantages, quelques arbres, quelques pavés et surtout l’interdiction de stationner. La plaque, qui ne ressemble en rien aux traditionnelles plaques de rues parisiennes, mais davantage à un panneau de direction, ne précise rien sur Eugénie, ni ce qu’elle est, ni ce qu’elle a fait pour mériter d’avoir son nom dans un recoin de la capitale (…) La ruelle semble donc bien petite si l’on considère l’action de la femme qui lui a donné son nom. Mais c’est surtout qu’Eugénie Éboué semble avoir été “casée” là, à proximité de la rue d’Artagnan, de la rue Érard ou encore de la rue Rondelet (…) 1 »
En effet, parmi les six mille voies que compte Paris, seule une centaine seulement conserve la mémoire de femmes qui ont laissé une trace dans l’histoire de notre pays. Eugénie-Tell Éboué fait partie de ces oubliées qui n’ont pas eu le privilège de connaître la notoriété contrairement aux deux seuls Noirs reposant au Panthéon, Félix Éboué , son mari, premier résistant de l’Empire colonial français et Alexandre Dumas, l’inoubliable auteur des Trois Mousquetaires.
Au cours de ses soixante années de vie d’adulte, celle qui paraît n’être qu’une épouse soumise, évoluant dans l’ombre d’un géant visionnaire et une collaboratrice dévouée au g énéral de Gaulle, a été assurément portée par l’exigence historique de ces deux personnages. En effet, jamais auparavant l’épouse d’un gouverneur ne s’était montrée aussi active et n’avait exercé une telle influence sur le cours de l’Histoire. Héroïne des temps modernes, elle a marqué de son empreinte notre pays, menant à travers heurs et malheurs, ses propres combats sur la scène politique et privée. Idéaliste, pragmatique, audacieuse, tenace et passionnée, la question se pose encore aujourd’hui : qui est réellement Eug é nie Éboué ? Les coulisses de sa vie laissent entrevoir une femme dont la force de caractère, le courage et le sens de l’engagement dans l’adversité forcent l’estime et la reconnaissance, en tant que sentinelle au service de la France Républicaine.


1 . Par Ines du Mérac, Paris aux noms de femmes , ouvrage collectif, Éditions Descartes &Cie,


Remerciements
Cet ouvrage est le fruit d’une recherche qui n’aurait pu aboutir, sans d’une part, le souvenir de Félix Éboué , auquel Eugénie fit le don de son c œ ur et de sa personne et sans l’aide précieuse de leur fils Charles, rappelé il y a peu et totalement acquis à ce devoir de mémoire. Dans le droit fil de ses parents, il illustre la sereine idée qu’il n’y a point de limite à l’intelligence du c œ ur, de l’esprit et de l’honneur.
Qu’il me soit permis de remercier tout particulièrement :
Marie-Françoise Éboué , épouse de Charles Éboué qui m’a spontanément témoigné son appui et sa fidèle confiance.
Véronique Éboué , sa fille, dont le concours et les encouragements m’ont été si précieux sur le plan historique.
Rodolphe Alexandre, président du conseil régional de Guyane qui œ uvre à maintenir le lien entre le passé et le présent pour n’en faire qu’un, et sans qui ce livre n’aurait pas vu le jour.
Le colonel Plaisance dont le souvenir m’est si présent.
Tchisseka Lobelt pour son amitié et son indéfectible soutien
Francine Febrer, dont les qualités littéraires et historiques inestimables ont facilité mes recherches.
La Fondation Charles de Gaulle,
Les Archives d épartementales de la Guyane
Les Archives d épartementales de la Guadeloupe


Première partie De

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