Garnements... d après-guerre
100 pages
Français

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Garnements... d'après-guerre , livre ebook

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Description

Dans un coin de notre tête, sommeillent les souvenirs d'enfance. Ils se réveillent, un jour, empreints de nostalgie, mais donnent aussi envie de les raconter. Leur seule évocation amène le sourire, voire le rire.
Un roman qui ravigote et nous plonge au cœur des savoureuses péripéties de gamins d'après-guerre, nés peu avant la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale, ou peu de temps après. Bêtises, sottises, filouteries, mais bien peu comparables avec celles des gamins d'aujourd'hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414124466
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-12444-2

© Edilivre, 2018
Introduction
Je vis le jour 2 ans environ avant l’Armistice de la Seconde Guerre Mondiale. Mes parents habitaient VESOUL (Jacques Brel n’avait pas encore mentionné cette ville dans l’une de ses compositions !). Leur domicile se situait au 5 de la rue de Cita. Bien évidemment je n’ai aucun souvenir en tête de cet endroit, puisque bien trop jeune ! J’avais un frère, Michel, qui avait 5 ans quand je suis né.
Ce dont je vais vous parler dans cette introduction vient directement de la bouche de mon père, lequel m’apporta moultes précisions quand je fus en âge de comprendre. Comme mes parents étaient locataires de leur appartement dans cette imposante maison bourgeoise, ils décidèrent assez vite de déménager pour aller habiter sous le toit de ma grand-mère, qui, vivant seule, avait bien trop de place et fut très heureuse d’accueillir sa fille et ses petits-enfants. Sa maison se trouvait au 15 rue de Pont. Ce n’était plus vraiment la ville, mais pas encore la campagne. Toutefois celle-ci était toute proche et c’est précisément là que les « Garnements d’après-guerre » allaient commettre leurs premières bêtises !
Cet endroit était nettement moins bruyant qu’au centre-ville où nous étions auparavant. Cette position ne dépendait plus de la ville de Vesoul, mais d’un petit village tout proche : Echenoz-la Méline. Un petit ruisseau qui prenait sa source aux grottes de Solborde, donna sa particule au village qu’il traversait : la Méline. Je cite tout de suite ce ruisseau qui, par endroits, devenait « petite rivière » car elle fut l’un de nos terrains de jeux préférés, et seul témoin des agissements, oh combien gentillets, d’une bande de garnements avides de se retrouver en pleine nature. La maison de grand-mère présentait à l’arrière un très grand verger, tout en longueur, planté de nombreux arbres fruitiers, avec, à son extrémité, un talus sur lequel circulait quelques années auparavant un petit tram pour voyageurs desservant les villages environnants. Le plus ennuyeux c’est que la maison de grand-mère, à vol d’oiseau, était assez proche de la gare de Vesoul et surtout de son grand triage de rames de marchandises et de voyageurs. Mon père travaillait en permanence sur celui-ci, étant dessinateur à la SNCF ! Les Allemands, en déroute, lorgnaient ce triage, et les rames vides de voyageurs présentes en permanence. Sentant la fin de la guerre, ils tentaient de former des trains avec locomotive pour s’enfuir. Mais la Royal Air Force était au courant, et lâchaient fréquemment, avec de gros bombardiers, une multitude de bombes sur le triage afin de « fracasser » le plus possible de voies ferrées pour les rendre inutilisables par les Allemands. Il est bien certain que les pilotes Anglais larguaient leurs bombes du mieux qu’ils pouvaient pour ne pas faire de dommages collatéraux ! Mais le système des « frappes chirurgicales » possédé actuellement par l’aviation, n’existait pas encore ! et c’est ainsi qu’un éclat d’obus transperça le toit de la maison de grand-mère, mais fut stoppé par le plancher bétonné du grenier. C’est aussi la raison pour laquelle les habitants proches de la gare et de son triage, à chaque départ de sirène, sortaient de leurs maisons et s’en éloignaient le plus possible, ou descendaient dans les caves. De notre côté, et très rapidement, nous allions rejoindre le haut du grand verger pour nous éloigner des bombardements. Nous avions toutefois la chance d’avoir un relais immédiat de la sirène qui était pourtant puissante. Il s’agissait d’une voisine, pleine de bonne volonté, qui sortait de chez elle, un couvercle de lessiveuse au-dessus de la tête et courait en faisant plusieurs allers et retours sur 200 m, au centre de la route, tout en criant « Alerte ! Alerte ! Alerte » pour les gens qui n’auraient pas entendu la sirène !!!
Mon père était un passionné des arbres fruitiers. Tous les ans, il en plantait de nouveaux ou greffaient des scions de variétés différentes, ceci pour vous dire qu’à l’extrémité du verger, il avait mis en place toute une série de noisetiers qui se rejoignaient pour former un bosquet touffu. Pendant les alertes, voisins et famille se terraient à l’intérieur. Tout à côté se trouvait un gros noyer dont une branche très épaisse et bien large avait poussé en oblique. C’est sous cette grosse branche que mon père me portait « à bouts de bras » pour me protéger d’éventuels éclats d’obus ! Mais, régulièrement, une personne manquait à l’appel, c’était la grand-mère, ce qui énervait passablement mon père. Dès qu’il l’apercevait dans le sentier montant, il ne pouvait s’empêcher de lui crier : « dépêchez-vous, l’alerte va se terminer ! « mais il fallait bien que j’attende la fin de la cuisson de ma tarte » lui répondait-elle !
Mon père haïssait l’armée allemande (comme bien d’autres également !), mais le comble fut quand un militaire allemand, alors qu’il revenait de chez sa sœur, agricultrice en Haute-Marne, avec quelques provisions alimentaires, fit « valser » son chapeau mou à la sortie de la gare, pour ne pas l’avoir salué. Vexé au plus profond de lui-même, je ne sais pas comment il fit pour « prendre sur lui » et ne pas lui foutre son poing dans la g… !!!
Mon père était un homme calme, toujours prêt à rendre service, mais il ne fallait pas le chercher ! Il n’était pas bâti comme une armoire à glace, mais il avait connu, très jeune, les travaux à la ferme et ne semblait avoir peur de rien. Il me raconta plus tard que quand les grenouilles frayaient, enfant, il partait seul en pleine nuit, muni d’un sac de toile pour les ramasser alors qu’elles étaient serrées les unes contre les autres, à la sortie des sources.
Présentement, tous les soirs à la nuit tombée, il montait jusqu’à l’extrémité du verger pour vérifier s’il n’y avait pas de maraudeurs, la lampe électrique éteinte, car il connaissait les lieux « comme sa poche ». Un soir il buta sur un obstacle, qui le fit trébucher. Il alluma sa lampe et s’aperçut qu’il s’agissait du corps d’un soldat allemand qui gisait en travers du sentier, probablement tué par un obus, et qui avait tenté de se rapprocher des lumières des maisons qu’il avait aperçues dans les environs. Le lendemain, il le signala, et le corps fut emporté par le service de « ramassage » qui passait tous les jours dans les rues de Vesoul.
Chapitre 1 Des Amitiés qui se créent…
Les Forces terrestres alliées arrivèrent peu de temps après, libérant Vesoul, quartier par quartier. Des « poches » allemandes résistèrent un tant soit peu, mais abandonnèrent très vite le combat ! Des détachements américains restèrent quelques temps dans la ville, et c’est ainsi que mon père, qui parlait assez couramment l’anglais, fit la connaissance de 2 militaires américains en se rendant sur le triage de la gare pour constater les dégâts entraînés par le bombardement de la Royal Air Force. L’un était noir et l’autre blanc. Mes parents les invitèrent plusieurs fois à la maison, et c’est ainsi que nous fîmes connaissance. Là je ne me souviens de rien, mais mes parents me racontèrent plus tard, que lorsque le militaire noir venait à la maison, il remplissait ses poches de barres de chocolat et autres friandises. Et à chaque fois, le voyant assis, je grimpais sur ses genoux et j’entreprenais une fouille systématique des poches de son blouson… ce qui le faisait rire aux éclats jusqu’à ce que j’aie tout sorti !! Quant au militaire blanc, il avait avec mon père des discussions plus sérieuses. C’est ainsi qu’on apprit qu’il était fils unique et qu’il reprenait peu à peu la suite de son père qui possédait une grosse entreprise de constructions. Il se prit d’affection pour mon frère et moi, en particulier, probablement parce qu’il était marié et qu’il n’avait pas d’enfant ! L’éloignement avec sa famille le rendait nostalgique parfois et c’était bien compréhensible !
Et cette amitié naissante se concrétisa, la guerre terminée, les soldats Américains rentrés chez eux, par l’envoi systématique d’un très gros colis à l’approche des Fêtes de Noël. Mes parents, comme nous deux, attendions avec impatience tous les ans ce colis en provenance des Etats Unis car personne n’était oublié : jeux de toutes sortes, petites voitures miniaturisées mais totalement semblables aux véritables utilisées aux USA, et avec de vrais pneus en caoutchouc, friandises à gogo ! et pour les parents des bocaux de chocolat en poudre, des bouteilles d’huile, confitures etc… et à chaque fois une lettre nous donnant de ses nouvelles. En remerciement, mes parents savaient quoi lui envoyer ! Au cours de son court passage à la maison, il était resté en admiration devant les broderies que ma grand-mère faisait à longueur de journée. Il ne connaissait pas ce savoir-faire manuel qui n’existait pas chez lui. Aussi, en retour, mes parents lui envoyaient toute une série de napperons brodés-main de différentes tailles. Une lettre de lui accompagnait chaque colis, que mon père se pressait de lire et de traduire. Puis un jour, après quelques années d’envoi, la lettre nous disait qu’il était bien malade et qu’il était soucieux pour l’avenir. Et à partir de ce dernier colis et de cette lettre prémonitoire, la réception de colis pour les Fêtes de Noël s’arrêta brusquement. Mon père envoya plusieurs lettres à son domicile, mais en vain ! Les années passèrent et plus aucune nouvelle, ni de lui, ni de sa famille.
Chapitre 2 La Bande des « 5 » !!…
Une rue, parallèle à la maison de grand-mère, nous séparait de l’Ecole de Pont, qui enseignait de la primaire au Certificat d’Etudes. Ma toute première jeunesse se passa rapidement, mais il fallut bien, un jour, comme tous les aut

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