Halte au communautarisme et à ses avatars
334 pages
Français

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Description

« Voilà la situation de la France qui se complique, ballottée qu'elle est entre un chômage croissant et une mondialisation qui ne cesse de délocaliser et de déstabiliser les communautés les plus vulnérables et les plus rétives à la laïcité, l'un des socles du pacte républicain depuis plus d'un siècle. Le Printemps arabe connaît ses limites, vire au chaos, et alimente les oppositions ethno-religieuses et autres guerres civiles. Et surtout réveille le sempiternel conflit israélo-arabe qui détériore encore plus les relations en France entre les deux communautés les plus nombreuses d'Europe, la juive et la musulmane. En fallait-il davantage pour faire resurgir l'antisémitisme et exacerber l'islamophobie ? Multiplier encore plus les embardées et autres revendications communautaires ? Et attiser le désarroi de la majorité silencieuse, en grande partie déchristianisée, agnostique ou athée ? Comment en serait-il autrement lorsqu'on constate, et parfois avec regrets, que la France est impliquée dans plusieurs foyers de guerre dans le monde arabo-musulman, tout en réaffirmant son soutien indéfectible à l'État d'Israël selon les uns, ou son soutien ferme et ancien au peuple palestinien pour les autres ? » Comme « il n'est pas question d'admettre en France sans le dénoncer le passage des ombres sur les Lumières », l'auteur porte le regard singulier et original d'un immigré de première génération sur le communautarisme qui l'avait fait fuir à l'âge de 18 ans de son Liban natal. À mi-chemin entre témoignage et essai, il pose le diagnostic d'une France troublée, en proie aux tensions ethno-religieuses et identitaires. Une réflexion sans langue de bois qui ne manquera pas d'interpeller.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342058680
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Halte au communautarisme et à ses avatars
Nabil Naaman
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Halte au communautarisme et à ses avatars

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://nabil-naaman.societedesecrivains.com
À la mémoire de Régine qui aurait tant
Aimé voir naître nos petits-enfants,
Évoluer dans une laïcité apaisante
Et s’épanouir dans une spiritualité équilibrante.
 
 
 
Pour se faire des ennemis,
Pas la peine de déclarer la guerre,
Il suffit de dire ce qu’on pense.
Martin Luther King
 
 
Si la vérité blesse, le mensonge tue.
 
 
Quel est le grand péril de la situation actuelle ?
L’ignorance. L’ignorance encore plus que la misère.
L’ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau confus des multitudes.
Victor Hugo, Du péril de l’ignorance
Prologue
L’idée de porter ce témoignage me taraude depuis plus de trente ans. Elle remonte, en fait, à la naissance de mes enfants, lorsque ma passion pour la France et ses libertés devait être désormais régulée par le respect de mes nouvelles responsabilités. Afin de pouvoir inventer une quête d’équilibre entre ma soif de vérité et ma volonté jamais trahie d’ouverture à l’altérité. Ce besoin de m’exprimer sur le sujet devient avec le temps plus urgent et prégnant, depuis que la sale guerre civile dans mon pays natal, le Liban, risque hélas d’essaimer, par l’éclosion et la progression rampante du communautarisme et ses avatars, dans mon pays d’adoption. Encore une fois, un risque majeur qui aura bouleversé, ou risque de le refaire, les sociétés des deux pays auxquels je suis le plus attaché. Deux sociétés a priori éloignées l’une de l’autre sur le plan géographique, certes, mais également jumelles à plus d’un titre, vu leur Histoire commune et leurs relations anciennes, faites d’un amour réciproque et de fraternité, sans cesse enchevêtrées et imbriquées. D’autant que le Moyen-Orient, à travers les soubresauts du Printemps arabe et les interventions militaires occidentales dans la région, déjà meurtri par tant de guerres, est pris, depuis le relais du Liban, dans une multiplication des foyers de terrorisme, de massacres et de misères.
Mais ce même besoin s’avère désormais existentiel avec la survenue imprévue par le commun des mortels de la crise financière, socio-économique et politique que l’on est en train de vivre depuis 2008 et qui secoue les sociétés et les peuples à l’échelle planétaire. Quoi de plus normal dans un monde globalisé, où le moindre événement est sur tous les écrans à l’instant même de sa survenue, avec des retombées immédiates et pas forcément identiques, mais qui implique les cinq continents. Partie de l’Amérique, la championne du libéralisme et du communautarisme toutes catégories, cette crise continue à obérer l’avenir de l’Occident, huit ans plus tard. Avec leurs avatars encore plus prégnants outre-Atlantique, leurs traditions lobbyistes, affairistes et capitalistes, qui essaiment eux aussi sur le continent européen.
L’âge aidant, davantage de disponibilités et moins de contraintes avérées, m’amènent à m’y essayer, ou plutôt à m’y aventurer, conscient de la gageure que je m’impose en traitant des thèmes aussi complexes et, potentiellement pour certains d’entre eux, dangereux à manier quand ils ne sont pas explosifs ou considérés comme subversifs. Aussi, j’en témoignerai essentiellement en tant que père de famille, soucieux de l’avenir de ses enfants. Un citoyen et un médecin qui aura soigné, soutenu et conforté une multitude de gens. Bilingue et biculturel à la fois. Attaché à son Liban natal et à sa France, à laquelle il doit sa formation, ses apprentissages, sa culture, et ses valeurs en lui intimement ancrés.
Loin de moi la prétention de jouer à l’expert pour traiter d’un communautarisme rampant et de ses avatars qui rongent notre société française à la libanaise et à l’américaine, avec toutes ses retombées négatives : l’endoctrinement d’une jeunesse à la dérive ; une société morcelée et écartelée en corporations, lobbies, rites et confessions ; une société malade de mercantilisme et d’affairisme ; et un monde dérégulé par un capitalisme devenu fou et des inégalités en matières économiques et politiques, à la fois prolifiques et iniques. Aussi, le fil conducteur de mon récit ne sera pas sous-tendu par un essai ouvert qui prêterait le flanc à toutes les polémiques, mais un témoignage vécu de mon expérience personnelle et professionnelle et de mon itinéraire tout court pendant plus de quarante-cinq ans de résidence en France en continu.
Nonobstant l’innocence présumée du genre littéraire volontairement choisi par moi, ce simple témoignage implique un engagement non dénué de risques, tant les crispations ethno-religieuses et identitaires sont dans notre pays chauffées à blanc. Est-il nécessaire de rappeler ce qui s’est passé début 2015 au siège de Charlie Hebdo et de l’épicerie casher à Vincennes ? Puis, quelques mois plus tard, au Bataclan et à Saint-Denis ? Des massacres suivis par des attentats à Bruxelles en mars 2016 ? Aussi me limiterais-je bien volontiers aux faits eux-mêmes, en usant d’un langage aussi diplomatique et neutre que possible. Une description en somme clinique et sémiologique, celle d’un soignant qui n’a pas posé définitivement son diagnostic, et encore moins proposé une thérapie ou émis un pronostic. Sans omettre toutefois de dire la vérité quand celle-ci s’impose à tous, en évitant de recourir à la langue de bois et en n’hésitant pas à braver les convenances, le conformisme et le politiquement correct. Ne suis-je pas un orwellien confirmé qui défend de tout temps la liberté d’expression et pourfend la manipulation de l’information et le meurtre du langage ?
Car cette liberté essentielle pour une démocratie est actuellement en danger. Après le romancier Michel Houellebecq, le philosophe Michel Onfray et l’académicien Alain Finkielkraut en 2015, voilà un essayiste d’origine algérienne, Kamel Daoud, accusé d’islamophobie par un collectif de chercheurs, qui ne souhaite plus en février 2016 s’exprimer dans la presse. Sa faute ? Avoir dénoncé la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman suite aux agressions commises en masse à Cologne la nuit de la Saint-Sylvestre par des migrants. Il tente une ultime réponse dans le Monde et déplore « une époque de sommations ». À qui le tour désormais de se retirer du débat sociopolitique et de se taire ?
J’admets que le seul avantage dont je pourrais me prévaloir dans ce projet éditorial serait justement le regard original et singulier qu’un immigré de première génération comme moi porterait sur un communautarisme qui l’avait fait fuir à l’âge de 18 ans de son Levant natal, afin justement d’éviter ses avatars et leurs miasmes les plus fatals. Pour le reste, le Franco-Levantin de confession laïque que je suis du fond du cœur, se contentera de se dire à lui-même, comme pour conjurer le mauvais sort et à l’instar de son avisé et perspicace père, « advienne que pourra ! » Ou mieux encore et dans le langage courant, en français et en arabe et invariablement, inch’Allah ! Pour moi, il n’est pas question d’admettre en France sans le dénoncer le passage des ombres maléfiques sur les Lumières.
Introduction
Le témoignage que je livre au lecteur est celui d’un père de famille et d’un soignant qui aura passé plus de trente-cinq ans de sa vie à l’écoute d’une patientèle plutôt âgée et expérimentée, parlant vrai dans ce confessionnal qu’est devenu le cabinet médical, assagie par les aléas de la vie et ses drames, dont il faut panser les plaies physiques et psychiques. La clientèle d’un cardiologue d’une ville de province de l’est de la France où se côtoient plusieurs groupes socioethniques, unis a priori par la même citoyenneté et riches de leur grande diversité.
Spécialiste également en santé publique, me prévalant par ailleurs d’une écoute et d’une empathie supérieures à la moyenne d’après mes patients eux-mêmes, j’ai la faiblesse de croire que j’aurais amassé en plus de trois décennies une foultitude de récits et de témoignages directs, dits et révélés sous le sceau inviolable du précieux et indispensable secret professionnel. Une somme significative de données, une méta-analyse récoltée à la source, enrichie régulièrement par mes contacts quotidiens avec mes consœurs et confrères. Et confirmées par l’expérience sociomédicale complémentaire et nécessaire de ma conjointe, gynéco-obstétricienne, et de mon fils, assistant en psychiatrie dans un centre hospitalo-universitaire parisien.
Voilà la situation de la France qui se complique, ballottée qu’elle est entre un chômage croissant et une mondialisation qui ne cesse de délocaliser et de déstabiliser les communautés les plus vulnérables et les plus rétives à la laïcité, l’un des socles du pacte républicain depuis plus d’un siècle. Le Printemps arabe connaît ses limites, vire au chaos, et alimente les oppositions ethno-religieuses et autres guerres civiles. Et surtout réveille le sempiternel conflit israélo-arabe qui détériore encore plus les relations en France entre les deux communautés les plus nombreuses d’Europe, la juive et la musulmane. En fallait-il dava

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