Il n y a pas de jour pour arrêter de boire
154 pages
Français

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Il n'y a pas de jour pour arrêter de boire , livre ebook

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Description

Sur fond de drame familial, Franck, le protagoniste de cette histoire, qui n'est autre que le reflet miroir de l'auteur, nous renvoie dans ces années révolues qu'étaient les eighties, où il va grandir et évoluer dans une spirale dévastatrice faite de sexe, alcool et rock'n'roll... Revivez au travers de son parcours chaotique, noyé dans les eaux troubles et fulgurantes du mouvement dit « rock alternatif », les folles années d'une jeunesse perturbée à la fin du vingtième siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 septembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342056143
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il n'y a pas de jour pour arrêter de boire
Crok Brandalac
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Il n'y a pas de jour pour arrêter de boire
 
… à Michelle,
 
Des vers, comme des paroles ne peuvent plaire ni durer longtemps s’ils ont été écrits par des buveurs d’eau…
Horace
 
 
La vie se vit en allant de l’avant, mais on ne peut la comprendre qu’en regardant en arrière…
William Friedkin
 
 
C’est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S’il se passe un truc moche, on boit pour essayer d’oublier ; s’il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter ; et s’il ne se passe rien, on boit pour qu’il se passe quelque chose.
Charles Bukowski
Ouverture
Cela devait faire cinq bonnes minutes que l’on tambourinait à la porte. J’eus un mal de chien à me sortir du coltard et je réussis tant bien que mal à ouvrir mes yeux. Ma lourde tête tournoyait dans tous les sens et la nausée m’étriquait l’estomac. Ma bouche était sèche et pâteuse et mon flux intérieur n’était que mélange de vapeurs d’alcool mixées aux résidus de produits chimiques que j’avais pu avaler durant la nuit passée. Derrière ma porte, je reconnaissais les voix énervées d’Alex et Tintin qui n’en finissaient plus de brailler mon nom en frappant de leurs poings ma pauvre lourde.
 
« Franck, on sait qu’t’es là putain ! Ouvre cette foutue porte !! » hurla Alex.
 
J’eus toutes les peines du monde à me sortir du canapé où je m’étais vautré quelques heures auparavant. Tout en titubant, je m’approchais péniblement de la porte d’entrée. D’un rapide coup d’œil, je fixais l’horloge murale qui affichait huit heures un quart. J’avais à peine décroché le loquet du verrou qu’ils s’infiltrèrent tous deux dans mon appartement. Ils avaient l’air speed et surtout contrarié, ils me parlaient presque en même temps :
 
« Faut qu’tu viennes avec nous, ton père veut te voir !
 
— Non, mais ça va pas vos têtes ? C’est quoi le plan ? dis-je au bord du malaise.
 
— Écoute, on a reçu l’ordre de t’ramener fissa à son bureau, ça m’plaît pas du tout comme procédé, mais on n’a pas eu le choix » dit Tintin.
 
Je sentis que ma tête allait exploser et je ne sus plus que dire. En voyant mon état plus que fébrile, Alex cligna d’un œil, tic qu’il utilisait régulièrement, pour me montrer sa sympathie et rajouta :
 
« Il dit qu’il t’a croisé en ville hier soir, et qu’t’étais pas beau à voir, tu l’aurais même pas reconnu… »
 
D’une main je me frottais le front et m’aperçus que je n’avais vraiment aucun souvenir de ce qu’avait pu être ma soirée. Je n’avais la sensation que d’un béant trou noir. Bien sûr, plus tôt dans l’après-midi on avait pas mal picolé avec les copains, mais c’était notre lot quotidien… Quand tout à coup, j’eus le désagréable souvenir d’avoir avalé plusieurs cachets d’arthane, ce drôle de médoc que l’on distribue aux patients des hôpitaux psychiatriques… Une incertaine connaissance nous en avait distribué à tous… Ce genre de rencontres, on en fait tous les jours quand on tue ses journées à zoner dans les rues.
 
C’est ainsi qu’une demi-heure plus tard, je me retrouvais entre les quatre murs d’un bureau étroit. J’avais les mains moites et un léger frisson me parcourut le long du dos lorsque je m’aperçus que cette minuscule pièce dans laquelle j’étais déjà rentré maintes fois, ne possédait aucune fenêtre. J’étais assis face à un large bureau et la situation me donnait presque la chair de poule. Derrière ce bureau d’un marron sinistre se tenait mon père. Il était lui aussi assis, mais pas sur une vulgaire chaise, non, il était confortablement installé dans son fauteuil en skaï à roulettes. Il n’avait pas retiré sa veste de cuir noir, faut dire qu’il faisait presque froid en ce jour d’Automne. Il avait le regard des mauvais jours, comme s’il était prêt à en découdre. Il posa ses deux coudes sur le bureau et se pencha en avant tout en me scrutant.
 
« Qu’est-ce que j’ai fait, Franck, pour que tu te comportes comme ça ? Tu crois que j’vais t’laisser faire… que j’vais t’laisser dev’nir une épave ? Tu m’fous les boules… Tu vas m’dire avec qui tu traînais hier soir quand je t’ai croisé en sortant du ciné… Tu ne m’as même pas vu, tu m’fais honte ! me dit-il les yeux injectés de sang.
 
— Mais c’est ma vie après tout…, dis-je fébrilement.
 
— Si c’est ça ta vie, je crois que je n’souhaite plus jamais te revoir ! »
 
Il se leva d’un bond et se dirigea dans la pièce voisine, où patientaient tranquillement Tintin et Alex. Je restais seul, abasourdi par l’étrange entretien que nous venions d’avoir. J’essayais un tant soit peu de faire le tri dans ma tête. Je me laissais dire que mon père que je n’avais plus appelé « papa » depuis quelques années n’avait sûrement pas tort et qu’à peine âgé de dix-huit ans, le bordel qu’était mon départ dans la vie active aurait fait flipper plus d’un paternel. Mais c’est cette sensation de danger permanent qui émoustillait ma petite vie rock’n’roll, et ne souhaitais en aucun cas, après mes études ratées, me rapprocher du quotidien de mon père, fait de magouilles et d’usurpations, le tout maquillé derrière le petit chef d’entreprise qu’il était. Je les entendais discuter de l’organisation de leurs journées respectives et me demandais ce que j’allais bien pouvoir lui répondre quand il reviendrait à la charge dans les minutes qui suivraient.
 
D’un coup j’eus très soif et me levai péniblement pour me servir un verre d’eau. J’en profitais aussi pour me rafraîchir la nuque et le visage quand je m’aperçus qu’il ne me manquait qu’une véritable chose pour bien entamer cette journée qui avait si mal commencé : une bière, aussi pleine de bulles que fraîche !
 
Je sortais à peine de l’adolescence, j’étais quasi-alcoolique, passionné de cinoche et de musique rock, je fréquentais des punks à longueur de journée, passais quelques nuits en leur compagnie au trou pour état d’ivresse publique et je pensais sincèrement que j’allais mourir à vingt-cinq ans…
Le Nouveau Monde
Je suis né le 1 er  mars 1972 dans un petit hôpital de la banlieue sud de Paris. Je crois savoir que ma mère alors âgée d’à peine dix-huit ans s’est forcée à me garder le maximum de temps dans son ventre afin que je ne vienne pas au monde un maudit 29 février, date qui ne pointe le bout de son nez que tous les quatre ans. Mes jeunes parents s’étaient rencontrés deux ans plus tôt lors d’une soirée festive et ne s’étaient plus jamais quittés. Après un rapide mariage à l’église et un court voyage en Italie, ils avaient posé leurs valises dans une minuscule villa grisâtre aux abords de la capitale. Ils s’étaient rapidement mis à bosser ensemble sur les marchés hebdomadaires des petites villes aux alentours. Puis, une fois ma mère tombée enceinte, mon père réussit on ne sait comment à se faire embaucher dans l’une des plus grosses boîtes parisiennes, à savoir les tissus Hermès. Je n’ai que de vagues souvenirs de ma petite enfance qui semble sereine et sans histoires…
 
J’ai tout juste deux ans quand ma mère accouche pour la seconde fois, et je me retrouve donc accompagné d’une petite sœur que mes parents nommeront Caroline. Je crois me rappeler que nous avons toujours vécu entourés d’animaux, dont un petit chimpanzé avec qui j’ai partagé non sans peine, mes toutes premières années. Très rapidement, nous nous sommes retrouvés dans un vaste appartement de la banlieue sud, que mes parents avaient acheté, où nous avions chacun notre propre chambre, ainsi qu’un grand séjour où nous pouvions enfin recevoir… Après diverses péripéties, nous nous étions séparés du petit singe et nous partagions alors nos vies avec un adorable dalmatien. Mon père était devenu directeur commercial d’un des Pier Import parisien et ma sœur et moi allions tous deux dans la même petite école de cette petite bourgade. Bref, une jolie petite famille sereine, un beau et jeune couple avec deux beaux petits enfants, éduqués sans religion mais avec le sens du respect, de la tolérance, du travail, de l’amour et de la réussite…
 
On ne sait jamais vraiment quand arrivent les ennuis, n’empêche qu’un beau jour, sans qu’on n’ait rien vu venir, ils sont bien là… À cette époque révolue des années soixante-dix, beaucoup de choses étaient encore permises et l’on savait profiter du moment sans trop se soucier des lendemains, bref, tout était encore facile. Mes parents recevaient beaucoup à la maison et il n’était pas rare que nous passions une ou deux soirées par semaine entourés de leurs amis respectifs. Ça commençait par un apéro, tout en décontraction, se prolongeait par un bon petit gueuleton dans la joie et la bonne humeur, de là, école oblige, ma sœur et moi allions gentiment nous coucher, et laissions les grands finir la soirée dans le grand séjour enfumé où le phonogramme que mon père venait d’acquérir, couvrait le brouhaha de discussions d’adultes. J’appréciais m’endormir avec ce fond sonore… tout comme j’appréhendais toujours la suite des événements… car il n’était pas rare que la soirée dégénère, et ma mère fait malheureusement partie de ces personnes qui ne devraient pas boire, en tout cas, qui ne connaissent pas la limite à ne pas franchir… D’un coup son ton changeait, et la femme agréable qu’elle était se transformait en mégère affolée, son comportement devenait plus qu’ambigu envers les invités masculins et il n’était pas rare que la vaisselle commence à voler. Bien sûr, les amis se levaient gentiment et regagnaient lentement la sortie, habitués par l’éta

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