Impudiques
148 pages
Français

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Description

Avec cet ouvrage l’auteure nous fait voyager à travers les rues de Cotonou, et les sentiers battus et rougeâtres des petites villes de son Bénin natal. Elle n’hésite pas à planer à travers villages et habitants du Burkina-Faso, tout en faisant un clin d’œil à la royale Côte d’Ivoire.
Mais au-delà de cet itinéraire fascinant, Impudiques voudrait dénoncer des pratiques cultuelles et des comportements nuisibles, imputés à la tradition, l’égocentrisme ridicule de certains personnages, qui ont tendance à détruire la cellule familiale, l’harmonie dans le couple, la paix et la quiétude dans le cœur de l’humain.
Même si le titre de l’ouvrage sonne comme une accusation, il faut y voir le souhait de voir se rétablir, en Afrique et au delà, justice, bon sens et crainte de Dieu...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 octobre 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334141062
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-14104-8

© Edilivre, 2016

Dédicace
A Dieu qui fait lever le soleil sur les bons et sur ceux qui ne le sont pas.
A ma grand’mère, dont les histoires résonnent encore en moi, partie trop tôt.
« Je dédie ce livre en ta mémoire, pour ce que tu as subi, vécu et tu. Puisses-tu trouver la paix auprès du roi juste »
A ma mère , ma maîtresse à vie…
A mes petits bouts Femi et Dayo « Fuyez l’injustice et les voies faciles »
A toutes les victimes du côté obscur de l’Homme…
Remerciements
A ceux qui m’ont soutenue dans mon projet d’écriture
A M me Prat pour la relecture
A tous ceux qui m’ont fait des propositions d’illustrations : Habib SARE (mon frère), Constantin son copain et Guillaume.
A Bob Kanza pour avoir finalisé et affiné toutes les illustrations
Au couple Kassegne Jules et Francisca pour le soutien
Au couple Dohou Yves et Roselyne
A l’Association l’Autre Vie du Papillon de Loïc MEJEAN
Au personnel du centre Jean Vilar à Angers et spécialement à Stéphanie
Spécial merci à mon mari, à ma famille de France et du Bénin
A mes chers lecteurs…
Et à tous ceux qui me soutiennent de près ou de loin.
Citation

« Une raison saine a pour fruit la grâce, mais la voie des perfides est rude. Tout homme prudent agit avec connaissance, mais l’insensé fait étalage de folie ».
Proverbes 13 : 15-16
Avant-propos
Cet ouvrage est le résumé de constats amers faits dans la société dont je suis issue. Des histoires entendues, constatées et qui m’ont parfois hantées. Je ne saurais dire si les relater est comme suivre une thérapie pour les extirper de ma conscience ou si c’est pour témoigner de la compassion à l’endroit des vraies victimes. Une chose est sûre, « impudiques » est un livre qui dénonce la violence sous toutes ses formes, sans aucune distinction. Il pointe également du doigt les actes sournois, l’obscur côté de la tradition africaine et la haine de « l’autre », qui nuisent aux Africains plus que tout autre fléau inventé ou subi.
Pour préfacer ce recueil, j’ai sollicité au moins une dizaine de personnes. J’ai eu droit à toutes sortes de réponses. Parmi elles, une a retenu mon attention. « C’est plus fort que moi. Je ne sais quoi dire… ce n’est pas de mon niveau… » Eh bien, ce n’est pas pour jeter la pierre à mon cher tonton qui se reconnait, mais que dire alors des gens qui ont subi tout cela ?
Nous devons avoir le courage de libérer la parole, de poser des mots sur les maux. Nous le devons à ceux qui ne peuvent pas se défendre. A ceux qui souffrent silencieusement et qui souvent, emportent leurs blessures avec eux. Notre société, nos cultures, nos familles, nos traditions renferment encore des germes nuisibles qu’il convient de traquer, d’identifier et d’éradiquer pour la paix et pour une société juste et équilibrée.
Le terme « Impudiques » pour moi ce n’est pas que sexuel. J’appelle à la barre dans mon livre tout ce qui constitue une entrave à la liberté, à l’amour et à la vie. Des pères violeurs qui réduisent leurs filles à un silence coupable et destructeur, il y en a malheureusement et pas qu’en Afrique ! Des hommes tout-puissants, incapables de se retenir à la vue de la moindre mini-jupe, c’est presque la règle ! J’attire également l’attention du lecteur sur le fait que la femme est considérée comme l’objet et la cause de la tentation bien souvent, mais ici on découvre des hommes très ambitieux et prêts à tout pour réussir y compris briser des vies.
Retenons juste que nos faits et gestes, et même la moindre réflexion si négative soit-elle nous nuit, ainsi qu’à notre entourage, notre pays et au-delà, car nous créons des problèmes qui ne trouveront peut-être jamais de solutions, impactant négativement et à jamais le cours normal des choses.
Ce recueil de nouvelles comporte cinq récits, inspirés de faits réels allant de la double trahison dans un couple à la stigmatisation d’une femme par sa belle-famille, des récits dans lesquels se rencontrent amour, haine et pardon… Le dénominateur commun à ces cinq récits imaginaires, est le retour aux vraies valeurs. La persévérance dans l’épreuve qui passe par la soumission à Dieu.
Bonne lecture !
Eliane Chégnimonhan
Le cahier intime de ma mère
A près une journée remplie d’émotions, me voilà enfin seule ! Oui, il va falloir que je m’y fasse désormais. L’unique personne qu’il me restait au monde vient à son tour de m’abandonner. Peu à peu, les membres de ma famille se sont retirés chez eux, à ma demande. Presque un mois de remue-ménage dans notre maison, des pleurs et des sanglots sans fin… Me voilà enfin seule. Ma cousine Cica, amie d’enfance et confidente, a tout de même promis de revenir dès que je le lui demanderais. Elle n’est pas partie de gaieté de cœur. C’est plutôt moi qui ai insisté pour rester seule et pouvoir enfin faire le deuil de ma mère, quelque temps, en ressassant ce qui me reste d’elle. Voici le moment que redoutent les parents qui ont un unique enfant, le laisser seul au monde. Eh bien c’est arrivé ! Je donnerais cher pour avoir des frères et sœurs comme mes cousins et cousines. Même si Cica est comme ma sœur, je ressens tout de même un grand vide dans ma vie. Je suis orpheline de père et de mère…

Agée de vingt ans, je suis étudiante en gestion d’entreprise dans une école internationale du Bénin. Fille unique de mes parents, j’ai grandi dans une atmosphère de rigueur et d’opulence à la fois. Nommée et baptisée « Trésor » à ma naissance, mes parents n’ont ménagé aucun effort pour témoigner et démontrer que j’étais leur unique trésor . J’ai connu une enfance heureuse et très épanouie. Mon père, avockat de renom dans la sous-région, et ma mère, chef d’entreprise, m’ont inculquée la notion de l’utile et aussi de l’agréable… Mon père a été souvent plus tendre avec moi que ma mère ; il n’hésitait pas à me protéger de ses foudres lorsque je ne me comportais pas bien. Malheureusement, notre bonheur à trois n’a pas duré, car lorsque j’ai eu sept ans, mon père est décédé dans un crash d’avion alors qu’il se rendait aux Etats-Unis. Maman et moi avons été brisées par cet horrible malheur et malgré le temps qui passe, cette douleur est encore perceptible. Inconsolable, ma mère – jadis une femme ravissante et pétillante de vie – a perdu l’étincelle qui brillait dans ses yeux et la spontanéité que lui connaissaient ses proches et amis. Elle a sombré un temps dans la dépression. Malgré son traitement, les attentions de son entourage et surtout de sa propre mère, rien n’y a fait. Depuis, elle n’a plus réussi à gérer convenablement son entreprise de vente de matériaux de construction. Et, contre toute attente, un jour, alors que j’étais allongée dans mon lit et cogitais, j’ai entendu s’ouvrir la porte. C’était ma mère avec qui j’avais perdu l’habitude de discuter. J’ai été si surprise que j’ai sursauté en la voyant là.
Je me suis retenue de lui demander ce qu’elle venait chercher. Et, tendrement, elle s’est assise à mes côtés, a tendu ses deux mains vers moi, les larmes aux yeux. Enfin, ma mère revit…
– Pour toi me dit-elle, je vais prendre des forces, et continuer la lutte qu’on menait avec ton père. Pardonne-moi de t’avoir négligée et abandonnée. C’était plus fort que moi. Mais je réalise que la vie continue. Je dois te soutenir et au lieu de cela je n’ai pensé qu’à moi.
– Maman, je suis la plus heureuse des filles ce jour. Je savais que tu reprendrais goût à la vie un jour. C’est pour cela que malgré ton éloignement, je ne t’ai jamais jugée. Je sais combien tu souffres. Je t’aime aussi maman, l’ai-je rassurée.
Elle qui était devenue taciturne et avait toujours les yeux fixés dans le vide s’est remise à rire, a repris la gestion de ses affaires, qu’elle avait confiées à son grand frère, après la mort de mon père. En un mot, ma mère est revenue dans le monde des vivants. Elle a recommencé à fréquenter ses amis, à voyager pour ses affaires.
Tout ceci n’a pas été le fruit du hasard : elle s’est réfugiée dans la prière après avoir pensé qu’elle ne survivrait jamais à cette dure épreuve. Ayant consulté un psy pendant un long moment, elle s’est résolue à se tourner vers Dieu pieusement. Nous avons toujours été des chrétiens dans ma famille. Mais la mort de mon père a permis à ma mère de goûter à une nouvelle expérience spirituelle, ce qui n’a pas été sans conséquence, puisque le chagrin, l’amertume, l’anxiété, la peur et l’angoisse ont laissé la place à l’espoir d’un nouveau lendemain, d’une confiance retrouvée et surtout d’un avenir meilleur.
Maman a décidé à cette période de faire venir chez nous sa nièce Cica – de deux ans mon aînée – et Alain, un cousin lointain venu du village pour apprendre un métier. Il était le grand frère de la maison. Durant cette tragique période, ma grand-mère maternelle a également emménagé chez nous ; elle a été d’un secours inimaginable pour sa fille à qui elle racontait anecdotes, expériences vécues et sages proverbes pour la consoler et l’accompagner dans son deuil. C’est après la disparition de ma grand-mère que maman s’est totalement réfugiée dans la prière.
Depuis, elle a joué le double rôle de père et de mère en conciliant amour, éducation et rigueur. Cela a dû lui être très difficile car, entre l’envie de me faire moins sentir l’absence de papa – avec qui j’avais un lien fort-et sa volonté de ne pas rater mon éducation, il fallait trouver le juste milieu. Il est arrivé fréquemment qu’à la suite d’une engueulade, maman m’ait accueillie dans ses tendres bras et m’ait chuchotée des mots doux. Nous avons souvent fondu en larmes dans un silence que perçait régulièrement le chant des oiseaux perchés sur le manguier du jardin.
J’ai grandi en essayant de

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