Je n’ai pas honte de l’Évangile
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Description

Barnabé Tati Yuya, africain d'origine congolaise, est aujourd'hui missionnaire en Belgique, dans le diocèse de Tournai. Dans un monde en proie au chaos causé par les guerres, il considère que la parole consolatrice du Christ est plus que jamais chargée de sens. Face aux injustices de tous ordres, les chrétiens du monde opposent un message de paix et de tolérance. Fervent défenseur des faibles et des opprimés, l'auteur raconte son engagement long d'un quart de siècle à promouvoir le bien-être de la communauté. D'un continent à l'autre, comme l'Apôtre Paul, il clame haut et fort : « Je n'ai pas honte de l’Évangile. Il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » (Romains 1, 16)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414063697
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-06367-3

© Edilivre, 2017
Introduction
25 ans de ministère presbytéral : jubilé d’argent ? Certes, mais pas mon jubilé. C’est plutôt le jubilé de la fidélité du Seigneur envers moi. « Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur » (Ps 116, 2).
En vérité, le Dieu qui m’appelle et qui m’envoie en mission, est un Dieu fidèle (1 Th 5, 24). Sa fidélité, je l’expérimente au quotidien dans mon ministère. En retour, rien ne dit que moi je suis toujours fidèle au Seigneur et à sa mission !
Cette année jubilaire est « un kairos », un moment favorable pour rendre grâce à Dieu. Je fais miennes ces paroles du psalmiste : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? J’élèverai la coupe du salut en invoquant le nom du Seigneur » (Ps 115,12)
Mon action de grâce monte aussi pour les nombreux missionnaires qui ont quitté, comme Abraham, leurs pays pour une destination lointaine (Genèse 12, 1-2) en vue d’annoncer l’amour et la miséricorde de Dieu. J’ai une pensée pieuse pour les missionnaires de la congrégation du Cœur Immaculé de Marie (C.I.C.M), les pères de Scheut. Beaucoup ont quitté leurs pays et sont arrivés au Mayombe à cause de l’Evangile de Jésus-Christ. Ils n’ont pas eu honte de l’Evangile, cette puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Romains 1,16). C’est par eux que le Mayombe, la terre de mes ancêtres, a reçu la semence de la Bonne Nouvelle. Aujourd’hui le Mayombe a donné beaucoup de fruits. Il y a des chrétiens : prêtres, religieux, religieuses et laïcs. Il y a des signes indélébiles de la foi en Jésus-Christ. Il y a aussi des missionnaires originaires du Mayombe qui témoignent de leur foi en Orient comme en Occident.
Des prêtres diocésains aussi ont accepté de devenir « don de la foi » dans certaines églises-sœurs : en Belgique, en France, en Suisse, en Italie, en Allemagne et en Autriche. Aujourd’hui, je fais partie de ces témoins. J’exerce mon ministère dans l’Unité Pastorale Refondée de Notre-Dame de Fatima (Farciennes-Châtelineau), dans le diocèse de Tournai en Belgique.
En témoignage modeste de gratitude et avec leur accord, je publie les témoignages de certains missionnaires de Scheut, anciens du Mayombe : leurs larmes et leurs joies. Ce sera le premier chapitre de mon livre .
Ma petite expérience pastorale durant un quart de siècle au Mayombe constitue le deuxième chapitre. A mon tour, je voudrai partager à cœur ouvert mes joies et mes peines.
En guise de conclusion : une question importante. Quel est l’avenir de mon ministère au moment où je deviens moi-même missionnaire en Belgique ?
Chapitre I Des larmes et des joies
Les missionnaires du Mayombe se souviennent
Voici ce que le père Cyrille Noël m’a écrit :
Cher Barnabé,
Toutes mes félicitations pour ton jubilé de 25 ans d’ordination ! Uni à toi de tout cœur, je rends grâce à Dieu pour tous les dons qu’il t’a accordés.
Quand j’ai eu 25 ans d’ordination, c’était en 1983 et j’étais alors coordinateur régional (provincial) des écoles conventionnées catholiques à Matadi. A cette occasion, je suis revenu à Lukula pour célébrer l’événement dans l’intimité, chez les Sœurs Servantes des Pauvres, avec l’Abbé Ernest Phuabu (d’heureuse mémoire) qui avait été ordonné la même année que moi et avec qui j’avais vécu et travaillé de nombreuses années dans une entente fraternelle et chaleureuse qui me fait encore chaud aujourd’hui.
De 1964 à 1988, je me suis encore consacré à l’enseignement. De titulaire de 1 ère C.O. à Mbata-Kiela à coordinateur régional (provincial) à Matadi, je suis passé par presque tous les échelons de l’enseignement. Ce furent autant d’années de pur bonheur, même si je ne puis regretter quelques erreurs ou faiblesses de ma part, signes de notre fragilité qui nous appelle à l’humilité. La multitude des visages d’élèves, de professeurs, de directeurs, des préfets, de collaborateurs restent présents en moi et accompagnent ma prière.
De 1988 à 2000, j’ai répondu à l’appel de mes Supérieurs en me lançant dans l’économat où je devins autodidacte. Rendre de bon cœur ce service indispensable m’apporta aussi un vrai bonheur, même si un certain nombre de personnes ont trompé la confiance que je leur faisais et m’ont plongé dans des situations parfois très embarrassantes. Quelle joie ce fut de pouvoir aider séminaristes, jeunes prêtres, gens nécessiteux de tous genres ! Des cours de français à l’école d’infirmières et de psychologie au philosophat furent des rayons dans la grisaille des chiffres, tout comme l’aide apportée à des Sœurs débutant dans la même fonction que moi.
Si la vieillesse est un peu un naufrage, les pages écrites tout au long d’une vie constituent un beau radeau appelé « espérance ».
A toi, Barnabé, d’écrire encore beaucoup de belles pages !
Père Cyrille Noël
Joies et peines au Mayombe.
Le propos du père Jean Peeters :
On me demande ce que j’ai vécu comme moments de joies et de peines au Congo pendant les vingt années vécues à Boma, ce n’est pas évident ! En effet, j’ai la chance d’avoir une mémoire sélective qui ne retient que les bonnes choses. Mais je me rends compte en me relisant, que ces joies et ces peines sont bien plus d’ordre strictement « humain » et pas vraiment d’ordre « sacerdotal » et ministériel, alors que je suis prêtre de Jésus-Christ.
Désagréments
Ce qui m’est venu directement à l’esprit, ce sont les désagréments physiques. En effet, en 1968 ma première nuit à Boma II en pleine cité s’est passée à chasser les moustiques et les surtout… les cancrelats et les araignées. Cela m’a d’ailleurs été bénéfique, car, depuis cette nuit, ma peur des araignées s’est évaporée ! Par contre, les cancrelats ont toujours été répugnants pour moi.
Et puis évidemment, il y a toujours les petits ennuis habituels du pays : les maringouins le matin ou le soir. Quand on est au village, les gens s’affairent pour brûler les déchets de croquenot de palme afin de faire une fumée qui vous étouffe, mais vous protège. Les cantharides sont la spécialité de Boma et laissent des traces de brûlure très douloureuses sur la peau. Les légères chutes en moto suite à des distractions, la chaleur sous les tôles de la paroisse Boma II, les land rover et motos embourbées, les coups de soleil, un pouce à demi coupé avec les dents par un fou, une jambe cassée, des côtes fêlées, les chiques qu’il faut enlever… tout cela fait partie de la vie de toute personne active au pays, et ne sont que des petites souffrance passagères et naturelles.
A cela, il faut ajouter la frustration de ne jamais pouvoir protester contre les exactions de certaines autorités, contre l’exploitation honteuse de travailleurs, contre des injustices criantes. Arrêté une fois par la Sûreté à Tshela et deux fois menacé, ce sont les amis bayombe qui ont aidé à m’en sortir.
Déceptions
Les déceptions furent également nombreuses, mais viennent plus d’une mauvaise connaissance du milieu que de la population elle-même. C’est ainsi qu’après deux semaines à Kinshasa, un confrère m’a conduit en voiture au Mayombe. Pour moi, c’était le grand jour, car si je m’étais bien adapté à la vie bruyante et mouvementée de Kinshasa , j’allais maintenant commencer ma vie au Mayombe. Pierre, mon confrère m’avait dit qu’on allait faire escale à Vaku, qui était une très grande paroisse, une de plus vieilles du diocèse.
Mais ce fut la surprise très grande de ma vie, car nous sommes arrivés vers 16 h, juste après une pluie torrentielle, et… il n’y avait personne. A part une ou deux chèvres, quelques poules, pas une seule personne aux environs du bâtiment. Et quel bâtiment : des tôles toutes rouillées, construction typique du temps de la colonisation, escalier en bois, un supérieur passablement âgé, tout le monde en soutane blanche plus ou moins propre, procession à l’église pour les prières du soir comme dans un couvent etc… A ma question où sont les habitants ? La réponse me fit froid dans le dos : il y a un ou deux villages à 5 km, le camp des travailleurs et celui des enseignants dans le fond, et des écoles plus loin.
Et c’était là ma première grande déception : tout était centré sur la vie de l’Eglise : les prêtres, leurs travailleurs, des écoles et un hôpital catholiques ; exactement comme les abbayes et les moines au Moyen-âge en Europe. Moi, je sortais du Concile Vatican II, où s’était développé le thème d’une Eglise dans le monde et pour le monde. Mais ici, où en était le monde ? Cette impression m’est restée chaque fois que j’ai été nommé dans un poste en brousse. Par contre, la vie à Boma II, Boma-Kalamu et Centre...

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