L’Empire du milieu vu par la France d’en bas
368 pages
Français

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L’Empire du milieu vu par la France d’en bas , livre ebook

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Description

Trois mois de vie, plongé dans le quotidien de la classe moyenne chinoise à la découverte d’une culture différente, loin des stéréotypes et de la vitrine commerciale de la Chine, l’auteur se heurte à des mœurs inconnues dans un gigantisme galopant au milieu de chantiers pharaoniques hantés par une faune insolite. Peu enclin à une docilité bien-pensante, il lui faudra jouer des coudes et venir en aide à son guide, une des premières journalistes d’investigation. Elle profite de sa présence pour entreprendre des choses insensées, elle l’emporte dans une course folle incompréhensible pour lui, à la recherche d’un avenir meilleur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334091169
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-09114-5

© Edilivre, 2016
Avant-propos
Le peuple chinois, c’est un milliard trois cents millions d’individus qui aspirent, c’est bien légitime, à ce qu’aspirent six milliards d’autres : le bien-être à l’abri du besoin.
Cet appétit d’apprendre, de profiter des dernières technologies mises à leurs dispositions, d’évoluer dans la réalité d’une mondialisation galopante, de participer au futur de la planète fait des Chinois des personnes suractives avides de connaissances.
Cette priorité n’occulte en rien leur sens de l’hospitalité, leur gentillesse et leur disponibilité.
Cinq années durant, j’ai vécu en complète immersion dans une civilisation émergente aux mœurs différentes des miennes. Le rythme de vie, imposé par l’essor économique, m’a entraîné dans une spirale, qui je l’avoue, n’a pas été maîtrisée.
Introduction
Le jour où son ami Damien lui proposait de se marier avec une riche héritière chinoise, il était loin de se douter qu’une porte sur un monde parallèle venait de s’ouvrir.
Il pensait être blasé, que le monde, partout, était le même, que si la Chine, vis-à-vis des civilisations occidentales, gardait un certain mystère et une culture différente, elle ne devait pas s’éloigner beaucoup du stéréotype général.
Mais quand même ! Si peu qu’il y ait à apprendre d’un voyage, il était convaincu de ne jamais laisser passer une chance de s’instruire.
Voici comment il s’embarquait dans cette aventure.
Chapitre I
Le lendemain de ses 50 ans, après un anniversaire quelque peu arrosé, la tête en vrac, il essayait de se refaire une santé en oxygénant son cerveau des excès de la veille.
Il faisait les cent pas le long d’un chemin bétonné, bordé de ronciers, sacs plastiques et serviettes hygiéniques.
Son portable sonnait, un vieux blues de BB King le sortait de ses rêveries, il décrochait. Pas encore redescendu dans le royaume des hommes, il entendait dans le brouillard :
« Salut Marco, bon anniversaire, je suis rentré de Chine, veux-tu te marier avec une jeune, belle et riche héritière chinoise ? »
Un éclair de lucidité traversait les volutes restantes d’alcool et de fumée qui hantaient la partie gauche de sa boîte crânienne.
La voix de son vieux pote parti dans les plaines de l’orient, depuis maintenant six mois, se synchronisait sur des souvenirs lointains riches en moments d’exception.
Il devait être rentré.
– Salut Damien ! C’est quoi le délire ? Tu es encore sous acides ?
– Pas de délire et plus d’acides depuis longtemps, je promets ! Ce serait seulement un mariage blanc, il y a dix mille, frais payés, à prendre au passage.
– Cela fait six mois que l’on ne s’est vu, ni parlé, tu m’annonces ça, comac* ! Il est ou le piège ?
– Pas de piège, c’est un super-plan, fais-moi confiance, tu me connais !
– Justement ! Actuellement, je suis en Espagne, je rentre dans deux semaines. Tu m’expliques ça mieux à mon retour. Si l’affaire est vraiment viable, tu fais patienter. Ce matin, je suis en indisponibilité réflexionnelle* qui ne m’autorise aucune décision.
– OK, je t’envoie son numéro. Tu lui fais un petit coucou. Tu dis que c’est moi qui te branche. Tu donnes ton adresse E-mail. Tu fais connaissance. Tu entretiens l’amitié.
Bref ! Tu te démerdes ! Tu prends contact et tu le gardes.
– Je ne comprends pas ! Pourquoi ne fais-tu pas ça, toi-même ? Tu es beau, tu es jeune, dans le besoin, ce serait une bonne occasion pour toi !
– Je me suis refait un maximum avec ce déplacement et tu connais mes réticences au mot mariage. Non, je ne peux point ! La première fois que je l’ai vue, avant de lui dire bonjour, j’ai pensé à toi et me suis dit ; c’est pour Marco !
– Donnerais-tu dans le mystique ? Ton cerveau serait-il mité par les substances énigmatiques et opiacées des noirs faubourgs de l’orient ? T’auraient-elles ouvert un passage dans une dimension transcendantale inconnue des grands médiums ?
Tu me prends de court. C’est une première pour moi, on me propose de gagner des thunes et convoler avec une beauté. Tu sais ce que je recherche en matière de couple :
L’Amour parfait, avec un putain de grand L.
– Il y a une ouverture ! Prends contact, ça t’engage en rien. Tu décides après. Son trip, c’est le voyage, elle cherche quelqu’un pour l’accompagner, je te laisse, c’est moi qui paye en ce moment, mon forfait en prend un coup. Tu m’appelles quand tu rentres, je te fais un SMS. Bisou.
– Bisou ! Il raccrochait son phone à sa ceinture.
« Je lui fais un message ! Le Chinois n’est pas mon fort, le Français, ne doit pas être le sien, les trois mots d’anglais assimilés au cours ma scolarité ne me permettent pas d’écrire une sérénade… Ne te prends pas la tête, tu verras plus tard ! »
Trop tard ! Plus tard était déjà là. Le rêve prenait racine et se répandait comme une métastase aérienne à l’intérieur de son moi. Un flux migratoire de spirilles étirait ses flagelles, enduisait son karma d’une couche génétiquement bénéfique.
Il chassait les pensées préoccupantes qu’étaient les siennes.
Il levait l’ancre sur des délires de plages à l’autre bout de la terre, cernées de cocotiers, de sable fin et d’une déferlante régulière gauche, droite de deux mètres qui l’invitait à surfer sur sa houle.
Il entendait les vagues s’échouer sur les récifs multicolores.
Elles battaient le tempo d’un bruissement régulier, mouraient sur les graviers polis par les coquillages, roulaient dans son écume blanchâtre les diamants des pirates.
Il voyait sa belle se dorer sous un soleil rougeoyant.
Une légère brise tiède courait sur sa peau brunie, foisonnait le doux duvet de son corps, jouait avec ses mèches de cheveux. Elle souriait au vent, aux senteurs marines, aux couleurs ambrées de ce crépuscule naissant. Elle saluait de sa grâce, la première étoile dressée en sentinelle éternelle dans ce bout de ciel offert à la beauté de cet Éden.
Il nageait avec les raies Manta au milieu des dauphins, des murènes, des coraux.
Il jouait avec les poulpes royaux, pêchait les huîtres perlières de Kuri Bey, observait la parade nuptiale des poissons pierres, s’amusait des facéties des poissons-clowns…
Il essayait de se raisonner, le bruit du sac et du ressac résonnait dans sa tête, comme une mélopée. Cette mélodie entravait sa concentration, rebattait la mesure aux confins de son être, chantait à la manière d’un vieux mono cylindre désaccordé.
Arrête de rêver, mon vieux ! Avec tes cinquante piges, ton crâne dégarni, ton physique de vieux beau sur le retour, tu ne vas pas intéresser une belle jeunette asiatique richissime.
Sois lucide ! Ces derniers temps, tu serais plus un repoussoir à ménopausée qu’un subterfuge à minette.
Un sentiment de bien-être le transportait, il se sentait léger, il flottait dans une sorte de nuage bienfaisant incompréhensible.
Le délire était plus fort, il ne cessait de le harceler.
Un instant, il était en bord de mer, main dans la main avec sa douce le regard vide sur l’horizon. Ils remplissaient leurs poumons de l’air iodé océanique, il guettait le saut des marsouins, elle attendait le plongeon des cormorans.
Un autre, ils buvaient le thé avec des Touaregs, cernés de dunes de sable, au milieu des tentes, ils palabraient sur le vrai sens existentiel de ce qui nous entoure et le pourquoi de leur création. Les chameaux leur prêtaient une oreille distraite, le sable poussé par le vent crissait sur les toiles, les gerboises du désert apeurées fuyaient dans le faisceau des lampes.
Ils se retrouvaient un coupe-coupe à la main. Ils se frayaient un passage, dans une épaisse fougère vietnamienne, les jambes recouvertes de sangsues, ils débouchaient sur le seuil d’une pyramide inca inviolée, le condor sacré les guidait, les moustiques les harcelaient dans une danse démesurée.
Ils se jouaient des pièges sournois, laissés par les anciens prêtres abrutis par la coca et l’alcool de sauterelle.
Ils esquivaient les attaques du « Black Mamba », fou de rage par les semaines de jeûne à chasser sa pitance, ils capturaient la délicate reine des toiles, la tarentule dorée.
Sa déraison formait un méli-mélo, dans laquelle s’attarder aurait été inconséquent, malgré la complexité de ses délires, son mal de tête s’effaçait, il trouvait le sommeil.
Ceci présageait de bons augures. Il se promit un effort en anglais, il lui écrirait et connaîtrait l’oiseau rare qu’un génie plus que douteux lui avait destiné et promis au cours un delirium éthylique.
À son réveil, un numéro s’affichait sur son mobile.
Il s’accordait un après-midi de récupération avant de télécharger un traducteur multilingue.
Après une recherche intensive de ce qu’il écrirait, il recopiait sur son portable : « my name is Marco, my email is… I am Damien friend, hello »*. Il appuyait sur envoi.
Il venait de commuter l’interrupteur de sa destinée et déclencher une histoire sans précédent dans sa petite vie pépère d’ouvrier anarchiste tendance réac patchouli mouillée.
Alors qu’il pensait que son ami lui avait joué un tour et qu’il ne rêvait plus d’aventures extraordinaires, dans des endroits oubliés de la civilisation, il reçut la réponse à son SMS, dix jours plus tard.
Le message était simple : « hello, I am Lanlan, are you ready for a new live ? This is my adress MSN… take care, to see you, kiss »*
La perle existait réellement et visiblement elle s’intéressait à une entame de dialogue plus intense. La joie lui redonnait l’espoir d’une vie future loin du train-train qu’il connaissait.
Il repartait dans des rêves d’autre monde, où le soleil côtoyait des voies lactées imprégnées de planètes bardées de ceintures astéroïdes.
Bercé par le chant des sirènes, envoûté d’effluves océanes saupoudrées de vanille et de

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