L Entonnoir de ma jeunesse
308 pages
Français

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L'Entonnoir de ma jeunesse , livre ebook

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Description

L’Entonnoir de ma jeunesse est la suite évidente du premier tome L’Éteignoir de mes chagrins. C’est une collection de fragments et de péripéties de la vie de l’auteur pris au hasard. Il y consigne les éléments marquants de sa vie, qu’il a vécue dans la simplicité.

À travers son histoire, vous découvrirez un monde à part entière, un univers silencieux, délicat mais ô combien mouvementé, partagé entre joies et peines.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332764577
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-76455-3

© Edilivre, 2015
Cinquante ans après
« J’étais enfant après la Seconde Guerre mondiale et pourtant, j’avais clairement compris que, lorsqu’on a peur de son ombre, on peut la fuir en se taisant, mais on peut aussi la cacher en mettant en lumière la partie du monde que les autres acceptent de regarder. » 1
Je ne tiens pas à laisser le passé l’emporter sur la raison. Néanmoins, je sens ce qui me manque et j’en souffre. Dans certaines heures d’ennui je me renoue à quelques parfums du passé. Et voilà comment je me remets en question, comment je découvre le besoin de me relire, pour mieux me corriger.
J’essaie de ressusciter ma mémoire pour éviter de tomber dans les oubliettes, afin de mieux interpréter cette terrible injustice qui s’abat sur moi et sur ma famille en m’exprimant objectivement.
Il faut avoir une mémoire d’éléphant pour cultiver le passé, et le transmettre par écrit cinquante ans plus tard. Cette faculté de mémoriser les choses, je l’ai acquise grâce au m’sid et aux différents fqihs qui m’ont enseigné le coran. L’apprentissage d’une vie passait jadis par cette institution traditionnelle qu’est l’école coranique. À l’époque, c’était la meilleure école pour forger un adulte et faire de lui l’homme modéré et l’homme prudent de demain.
Ma mémoire est aveuglée par une chronologie que je n’arrive pas à maitriser. Je suis à la recherche de ma véritable destinée. Je me contenterai de raconter les événements dans leur succession chronologique, en différenciant les ressemblances et en maintenant les faits rapprochés dans le temps et dans l’espace. J’y tiens énormément. Je n’ai pas envie de donner l’impression de dire n’importe quoi pour narrer n’importe quel souvenir. Je voudrais démontrer qu’on peut partir du néant pour construire une vie honorable, considéré et aimé par une société qui n’a de regard et d’égard que pour les nantis et les privilégiés. Deux modes de vie qui ne me conviennent pas. Dieu merci. Ce monde de prestige et d’apparence est un monde banni et dépourvu de toute liberté naturelle et de tout avenir transparent.
Tout au long de mon existence j’ai appris que personne n’est parfait, « L’homme est imparfait, affirme Balzac. Il est parfois plus ou moins hypocrite. Les niais disent alors qu’il a ou n’a pas de mœurs. Je n’accuse pas les riches en faveur du peuple » . 2 L’expérience m’a averti qu’il ne faut pas croire les hypocrites quand ils s’en prennent méchamment aux égoïstes. L’hypocrite parle à tort et à travers sans distinguer ce qui peut nuire de ce qui peut servir. Le Messager de Dieu a dit : « La foi d’une personne ne saurait s’affermir que si le cœur est pur ; ce dernier ne saurait l’être que si sa langue est loyale ».
La vie est compliquée. La maturité m’a enseigné à aborder l’impossible par le possible et l’irréel par le réel. La vie m’a appris qu’en semant la rancune et l’amertume, on fait fuir le bonheur ailleurs. Le bonheur ne se prend pas. Il faut aller vers lui pour l’acquérir. J’ai appris à m’améliorer moi-même, tout seul.
Mes idées se succèdent à un rythme trop incandescent pour ma main qui ne peut m’accompagner ni dans l’écriture ni sur le clavier. Cela ressemble un peu à un feu d’artifice aux mille fusées qui, bondissent au contrôle de l’artificier et qui vont allumer de façon éblouissante mais fugace les moindres recoins de ma mémoire, traquant les souvenirs lointains. Quelques-uns pourtant, un peu exclusifs, parviennent à ma conscience.
L’enfance, c’est du passé. Mais le passé peut aussi être vigoureusement encombrant et je comprends exactement ceux qui s’arrangent pour ne pas trop s’y enfoncer.
J’entame la période la plus délicate de ma vie, la puberté, l’âge ingrat où on commence une vie d’ouverture à tout ce qui est interdit, à tout ce qui est accessible et incompréhensible pour une personne égarée et isolée par une mutation horizontale de la vie.
Cette période est aussi riche en histoires et en émotion, que celle déjà racontée dans le premier tome. Ma vie n’a changé ni matériellement, ni moralement, ni socialement. Je continue à souscrire à la pauvreté pointue et marquante, mais pas à la mendicité. Je suis toujours dans le même trou d’antan. Pire, le fait d’accéder au collège exige des frais scolaires inaccessibles dont ma mère est dépourvue. Personne ne peut satisfaire mes nouveaux besoins et ma nouvelle promotion scolaire. Personne ne peut exaucer mon droit de vivre sans être dérangé par la précarité et la misère, lourdes à supporter à cet âge. J’essaie de détourner mon mode de vie en suivant les conseils de ce proverbe anonyme qui dit : « quand la vie te présente des raisons pour pleurer, il faut lui démontrer que tu as mille et une raisons pour rire » .
Dans mon entourage intime, quelques personnes qui avaient feuilleté quelques pages de mon premier manuscrit, – et qui, tout compte fait, ne me connaissaient que superficiellement – m’ont fait le reproche d’évoquer sans cesse le passé, voire de m’y réfugier ou même d’y vivre tendrement. Je leur dit : J’y trouve une jouissance personnelle. J’y suis j’y reste. Mais cela ne m’empêchera pas d’avancer chronologiquement et méthodiquement selon l’éthique qui inspire confiance et respect. Mon passé fait renaître mon sourire triomphant. Aussi bizarrement que cela puisse paraître, notre passé nous enchante quand il est glorieux, il nous écrase quand il est sombre ou entaché d’erreurs. D’où la nécessité de prendre en compte que les erreurs du passé sont un répertoire à éviter dans l’avenir. Il faut toujours esquiver les vieux errements pour ne pas tomber dans une nouvelle erreur.
J’entame le tome II avec consternation. À ce stade du récit, je n’arrive pas à démarrer intuitivement comme dans le tome I. Peut-être que je manque d’enthousiasme. Ou bien mon élan est brisé. Ou encore, je considère peut-être que l’essentiel a été dit et dans ce cas je ne trouve plus l’envie ni l’intérêt d’aller plus loin : narrer l’histoire d’un Chaouni qui n’intéresse peut-être personne en dehors de celui qui la raconte.
Le foisonnement et l’apparente dispersion de mon récit n’est qu’une fragmentation brève, saisonnière, anecdotique. Parfois mouvementée, qui serait vite lue, et vite oubliée. Les digressions sont celles d’une pensée désirante, toujours alerte et en état d’alerte. Une pensée qui cache à peine une réelle sensibilité.
Je cherche à m’introduire dans ce monde, à pouvoir et à savoir m’en extraire pour l’observer, à me recueillir sur mon histoire avec humour et tendresse mais, sans apitoiement ni regret. C’est l’histoire d’un homme moderne, fragile, pudique, timide, chaotique et solide à la fois. Je n’ai cessé de renvoyer l’image d’un être taciturne, peu disert.
Quand je jette un regard en arrière, je constate que ma vie n’est qu’une succession de faits et d’effets à des aromes différents, avec du bon et du mauvais, cléments et horribles, indulgents et exécrables. Une vie dure, âpre et indépendante. Une vie taciturne et excitante. Une vie silencieuse et combien orageuse. Tout un monde pour faire une histoire ordinaire d’un homme simple et complexe. Mais, comme dit Balzac, « qu’y a-t-il de plus beau que de contempler sa vie et de la trouver pure comme un lis ? Moi et la vie, nous sommes comme un jeune homme et sa fiancée. » 3
Je ne suis pas mélancolique de mon itinéraire dans cette vie. Je ne regrette rien. Bien au contraire, l’évocation de situations et d’évènements passés, me procure un réel plaisir et me permet une éternelle reconstitution du passé lointain. C’est une façon de faire renaître tous les acteurs de cette période sacrée. Bien sûr, l’émotion est présente. Sans chagrin ni tristesse. Mon passé fait partie intégrante de ma mémoire et de ma vie. J’essaie de supprimer l’angoisse pour oublier l’appréhension, pour échapper à mes tracas et aux différents tumultes de la vie.
Il y a justement des émotions qui semblent inexprimables, tant elles sont brutes et violentes et d’autres qui sont douces et chatoyantes. Ce ne sont que des émotions infantiles, qui ne sortent que de la bouche d’un enfant. Parfois en rires mais souvent en larmes ou en cris. Il fut un temps où il fallait apprendre à maîtriser mes émotions et surtout à les refouler plutôt que de les montrer. Ce qui ne fait, malheureusement, que renforcer le problème et l’aggraver. Il fallait donc gérer mes émotions. Les reconnaître et les apprivoiser ; qu’elle qu’en soit l’origine : colère, tristesse, joie, honte etc. Une émotion est toujours physiologique. Elle est ressentie généralement dans la sphère du ventre, du plexus et de la gorge.
J’augmente mon implication dans cet ouvrage malgré les difficultés que je rencontre. L’éducation que j’ai reçue est la résultante d’un long investissement particulier et une recherche intelligente pour faire de moi un homme extraverti, qui lance son âme et son esprit à toute ouverture et à tout ce qui est constructif et édifiant. Je ne sais rien faire d’autre en dehors de ma profession. Mon métier m’occupe depuis trente huit ans. Il me procure la joie d’être un vétérinaire impliqué volontairement par amour au règne animal. Je ne me vois pas à soixante cinq ans épouser une autre carrière. Le seul refuge qui me reste c’est d’écrire et d’offrir la peinture de mes passions. Je ne fais que meubler simplement mon temps, celui d’un homme qui refuse de prendre sa retraite et qui a horreur du monde des retraités. Pour moi, la retraite n’existe pas, ce sont uniquement les fainéants et les goguenards qui se cachent derrière ce rideau, pour ne rien faire ou simplement pour justifier leur noyade pour ne rien faire. À mon âge je n’ai rien à offrir, je ne fais que recevoir sa

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