L homme qui part...
67 pages
Français

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Description

Quand on s’est rencontré, tu m’as dit :


— Tu es sur mon chemin.


Tu vivais sur un bateau, tu composais des chansons, tu inventais un programme politique que tu rédigeais avec humour au fil des pages de ton prochain livre... Tu étais étincelant, orgueilleux, fier de toi, presque invincible.


Dans « L’homme qui part », Régine Fournon-Gohier partage la tendresse et l’histoire d’un homme différent, un personnage hors du commun oscillant en permanence entre le génie et la folie, un homme égocentrique et coriace qui ne comprenait pas grand-chose aux sentiments mais s’est accroché à la vie de toutes ses forces : René.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juin 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782383511335
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’homme qui part
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de productionparticipant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de laportée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier,contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse lapleine et entière responsabilité.
 
REGINE FOURNON-GOHIER
 
L’homme qui part
 
 
 
REGINE FOURNON-GOHIER
 
 
 
DU MÊME AUTEUR
Édilivre
Mirages et Déraisons , 2016
Le diable était dans le miroir , 2017
 
Le Lys Bleu Edition.
De quel temps parlez-vous , 2018
Enamorarse (poésies), 2018
 
Nombre7 Éditions.
De l’amour en écriture , 2019  
C’était à Béziers , 2021 
 
 
Il y a des évènements qui semblent avoir été écrits quelque part dansune dimension inconnue. Notre rencontre fait partie de ces aventuresimprobables. Comme dans les films de Lelouch où des gens, à priori sans aucunlien, se croisent, se trouvent et se reconnaissent…
PROLOGUE
Cette nuit j’ai accueilli une étoile.Elle scintillait au-dessus de mon balcon, dans un ciel d’encre et j’ai eu lesentiment qu’elle était là pour moi. Alors je l’ai adoptée. Désormais c’est àtravers elle que je te parlerai, à travers elle que je te confierai mespensées, mes doutes ou mes projets.
Dans quelque temps l’oublis’installera, mais je ne veux pas oublier. Mes souvenirs sont rangés dans depetits tiroirs que j’ouvre les uns après les autres.
Il y a des flashes qui m’éclairent etme surprennent tout au long des jours : toi qui me regardes avec un demi-sourire,toi qui admires les oiseaux, immobile sur le pont de ton bateau, toi qui meprends la main pour me faire tournoyer et aussi toi dans ton fauteuil, fatigué,malade, abimé mais encore joyeux. Je ne veux pas oublier, alors je regardel’étoile et je vois ton visage qui s’affiche dans les nuages, je sens un parfumqui ressemble à ton odeur. Au matin une tourterelle me fixe gentiment du hautd’un grand arbre, je trouve qu’elle te ressemble.
Si nous étionspartis ensemble… mais ce Dieu auquel tu crois ne l’a pas voulu. Il a décidé demettre un terme à tes souffrances, de t’accorder enfin le repos et moi je resteau bord du chemin, ce chemin que je vais continuer seule en me demandant ce queje fais là, quel est le sens de tout cela.
Tu deviens peu à peul’homme des photos, des vidéos. Je vais apprendre à parler de toi au passé. Tuappartiens à l’histoire… notre histoire.
 
 
 
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu’on aimait tant
Évidemment
On rit encore
Pour des bêtises
Comme des enfants
Maispas comme avant
Pascomme avant.
 
France Gall : « Evidemment ».Chanson.
L’HOMME IRRÉEL
Sur le pont du bateau, il contemple, immobile Un vol de cormorans qui envahit le ciel Des canards, des aigrettes, des mouettes indociles Entourent de nuages son monde originel.
Il voit les yeux fermés, entend sans écouter L’espoir est son moteur, l’Utopie sa richesse Il s’accroche à ses rêves et les fait partager Faisant confiance à Dieu qui jamais ne le laisse
Quand il a mal aux autres, mal à la société Quand un doute sournois lui parle de faiblesse Quand d’un bel idéal il se fait chevalier Il brandit comme un glaive un drapeau de sagesse.
Il ne sait où il va, mais poursuit son chemin Il joue à la pétanque, invite ses amis Écrit pendant des heures, chante en alexandrins Ne le provoquez pas car c’est un insoumis
Il parle d’amitié, de valeurs, de courage De sa vie africaine et des cadeaux bénis Que l’univers lui offre à présent qu’il a l’âge De savoir qu’un beau jour il a eu du génie.
Son destin est jonché de pierres précieuses Que l’affection des siens a posé sur son front Il a fait des rencontres bien souvent merveilleuses A crée des machines, des livres et des chansons C’est un ami charmant aux humeurs facétieuses Un compagnon qui fait de tous les jours dimanche Mais lorsque l’amitié redevient amoureuse Le vieux lion rugit sous sa crinière blanche
C’est un homme irréel fait de feu et de sable Un prophète distrait aux désirs infinis Un constructeur de songes souvent insaisissables Un musicien des mots en quête d’harmonie
Ton copain c’est Coluche, le mec que tu tutoies Brel, Ferré et aussi l’anarchiste sétois Que ta guitare honore sur le bout de tes doigts Un jour je chanterai du Brassens avec toi.
Régine F-G
CHAPITRE 1
L’été s’achève et emporte avec luil’illusion d’un amour qui s’est trompé de chemin. Aventure aussi éphémère queles sites sur lesquels on la trouve. Et si je tentais une rencontre encore unefois ? Pour me distraire, m’amuser…
Sur une petite photo, un homme habilléde bleu est assis sur le pont d’un bateau. Portrait un peu flou :Difficile de se rendre compte à quoi il ressemble vraiment. Il joue de laguitare et écrit des chansons : cela, ça me plait ! Il dit que sonbateau est amarré sous les remparts d’une ville qui a abrité un roi…
OK, je lui écris.
Il répond avec une certaine emphase,des mots élégants, un peu « vieille France ». J’apprends qu’il habiteà l’année sur son bateau. Il m’envoie des phrases poétiques sur le paysage quil’entoure, me parle des chansons qu’il a composées, de sa guitare, du livrequ’il écrit. Il affirme comme une provocation :
— Je suis un homme heureux.
Ça, ce n’est pas ordinaire ! Surson profil pas grand-chose, sa photo n’est pas bonne. Je n’ai aucune idée dequi est cet homme. Je le préviens que je suis absente quelques jours et auretour je me fais gronder comme une gamine. Mais je l’avais prévenu pourtant !Il s’excuse :
— Suis-je pardonné ?
Oh, celui-là c’est un charmeur !
C’est moi qui lui propose de nousrencontrer. Et ce n’est pas la porte à côté !
Deux heures de voiture. En arrivant, ilest convenu que je lui téléphone pour trouver le chemin. Bel accent dusud mais… il a du mal à m’indiquer la direction.
Ça y est, je le vois.
Il est grand, mince, une tignasse blancheun peu ébouriffée, en jeans. La coquetterie n’a pas l’air d’être son fort. Lenez en l’air, une démarche de danseur. Il me plait tout de suite. Installés àl’arrière de son bateau, nous parlons : de vraies pipelettes. Il estgalant, charmant, courtois mais il me semble bien prétentieux. Il me parle d’un« mouvement » qu’il voudrait fonder avec des amis dans l’optique desprochaines élections présidentielles. Il écrit un livre pour répandre sesidées. C’est du lard ou du cochon ? Est-il juste un imaginatif, un beauparleur ou un parfait affabulateur ? Veut-il m’en mettre « plein lavue » ou croit-il à ce qu’il raconte en parfait mythomane ? Je resteperplexe. Dans tous les cas il montre une gaîté naturelle et beaucoup d’humour.Il cherche une relation tranquille, sans problème ni complication. En faitc’est la première fois qu’il utilise un site de rencontre et il m’avouera plustard ne pas s’être senti très à l’aise lors de cette première entrevue.
Au moment de partir, il me dit comme unenfant : 
— Alors, un petit baiser… Maisc’est dangereux.
Et il me fait un gros « smack »sur la bouche. On prévoit de se revoir. Manifestement, je lui plais. Il meplait aussi mais je suis toujours aussi perplexe.
On se téléphone et il me met à l’aise :
— Tu viens et puis, on verra, tupeux dormir sur le canapé, c’est pas un problème…
Mais deux jours après :
— Tu viendras faire l’amour avecmoi ?
Je réponds :
— On verra.
Entre-temps je me renseigne un peu surcet homme assez bizarre. Surprise : d’abord il s’est un peu rajeuni, enfait il a dépassé les 80 ans (il ne les parait pas) il a été connu, etmême très réputé pour son travail en son temps, je trouve une photo de lui surun journal lors d’une remise de décoration : c’est un personnage.Lorsqu’on se revoit, il me dit d’un air contrit :
— Il y a quelque chose que je doiste dire.
Je souris :
— Je sais ce que tu vas me dire…
Il avoue qu’il a un peu triché sur sonâge (juste un peu : 6 ans !). J’ai très envie de rire, tellementil a l’air embarrassé. Je lui explique que je me suis renseignée. Internet estune mine d’informations et on parle beaucoup de lui sur le web. Mais peuimporte son âge, il est superbe.
Il s’appelle René.
 
CHAPITRE 2
À ma deuxième visite, René avait invitéune dizaine d’amis pour un apéro. Curieusement alors que nous ne sommes pasencore intimes, il me donne une place de « maitresse de maison ». Ildébouche les bouteilles, je fais passer les petits gâteaux salés et lescacahuètes. Au milieu de tous, il pérore, plaisante, fait rire la compagnie. Enfait, il n’y en a que pour lui ! Il m’avait prévenue :
— Je prends de la place.
Tous ces inconnus me regardentgentiment, avec peut-être, une certaine curiosité. Et tout à coup, en medésignant du doigt, René déclare :
— Et vous ne savez pas ? Elleest Psy !
Réponse d’une dame :
— Eh bien, ça ne m’étonne pas, tuen as bien besoin !
Pourquoi dit-elle cela ? Manièrede souligner que c’est un original ? Je n’aime pas que l’on parle de montravail. Être psychologue ça peut intriguer ou même faire peur à certains. Cediscours m’agace un peu. Est-ce qu’il veut se faire valoir en ayant une copinepsy ?
Les verres s’emplissent et se vident.Moi qui ai horreur des gens qui boivent, me voilà servie. Un musicien corse unpeu éméché joue de la guitare (plutôt bien). On chante du Brassens… Enfin unpeu, parce que c’est surtout René qui chante, et de préférence ses propreschansons. Elles sont d’ailleurs excellentes, pleines d’humour et de poésie, unstyle entre Brassens et Perret.
Et même il fait une déclarationd’amitié à l’un de ses copains :
— Je n’ai pas beaucoup d’amis maistoi tu es presque un Ami. Oui, tu es un vrai Ami. Le seul !
Aïe, la gaffe ! Sympa pour lesautres ! Mais cet homme, il parle comme un gosse, il ...

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