La Birmanie en long et en large
490 pages
Français

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La Birmanie en long et en large , livre ebook

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Description

« Lorsque mon vol est enfin appelé, je me présente au guichet d’embarquement, une hôtesse se jette sur moi, m’arrache ma carte d’embarquement et m’en remet un autre. Du coup mon siège change du 37A au 6L et je me retrouve, ô divine surprise, en classe affaires.
Tout est bien qui finit bien. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mars 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782334067669
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-06764-5

© Edilivre, 2017
Du même auteur
Du même auteur :
• Le Cambodge en long et en large
• Le Laos en long et en large
• Le Vietnam en long et en large
• Voyages en terres tibétaines
• La Chine en long et en large
• L’Inde en long et en large
Chez RTL Editions, sous le nom de Jean Jubé :
Hyper (Roman)
Avertissemment
Depuis ma jeunesse, je n’ai jamais su résister à l’appel du large et je l’ai pris chaque fois que l’occasion se présentait. Mon premier grand voyage en 1960, à l’âge d’à peine 21 ans, m’a mené aux Etats-Unis qui, à cette époque, étaient encore un but presque mythique pour les jeunes Européens. Ayant traversé l’Atlantique sur un pétrolier et arrivés au Texas, Alfredo, mon compagnon de voyage et moi avons acheté une voiture d’occasion qui nous a amenés jusqu’à San Francisco avant de rendre l’âme. C’est en bus Greyhound que nous sommes revenus jusqu’à New York, et sur un cargo jusqu’en Europe.
C’est à l’occasion de ce voyage que j’ai pris la mauvaise habitude de prendre des notes et d’en faire un texte plus ou moins lisible une fois rentré à la maison. Au fil des ans, j’ai ainsi constitué une collection de récits relatant mes voyages au Mexique et en Amérique Centrale, en Amérique du Sud, en Asie du Sud-est, en Indonésie, en Inde, en Chine, au Tibet.
Tant que j’exerçais une activité professionnelle, le temps que je pouvais consacrer aux voyages était par force limité. Toutefois, des déplacements professionnels fréquents et prolongés m’ont permis de parcourir les Etats-Unis d’une côte à l’autre, d’aller en Australie et de découvrir, au détour de ces voyages, Bali et Hong Kong. Ayant eu la chance de cesser une activité professionnelle à plein temps quelques années après avoir dépassé la soixantaine, j’ai alors pu m’adonner avec encore plus d’assiduité aux plaisirs du voyage et – toute chose ayant son prix – aux efforts que sont la rédaction des récits correspondants. Afin de les rendre – plus digestes serait un terme trop prétentieux – alors disons plus facilement accessibles aux rares intéressés, je les ai regroupés par pays et j’en ai fait imprimer quelques exemplaires. Voici celui consacré à la Birmanie ou, pour lui donner son nom actuel, au Myanmar.
N’ayant plus l’âge des nombreux backpackers rencontrés en cours de route, ni les mêmes intérêts 1 et disposant de moyens peut-être aussi un peu plus larges, j’ai pu accomplir mes voyages dans des conditions plus agréables, voire bourgeoises. D’où le sous-titre de « nomade BCBG » que je me suis attribué avec une pointe d’autodérision. Mes idées « bourgeoises » ainsi que celles pas toujours politiquement correctes transparaissent d’ailleurs dans certaines pages. Que ceux qui ne sont pas du même avis me le pardonnent ou tournent la page, cela ne me vexera pas et ne changera rien à mes convictions.
1 . Si j’étais méchant, ce que je ne suis pas plus qu’un autre, je dirais que mes contacts avec les backpackers m’ont amené à la conclusion que le critère le plus important définissant le succès de leurs déplacements est le nombre de kilomètres parcourus et l’argent qu’ils n’ont pas dépensé. Il est vrai, toutefois, que j’en ai aussi rencontré qui portaient un intérêt véritable aux pays traversés, à leur culture, à leur histoire, à leurs habitants. Bref, qui voyageaient de manière consciente et intelligente.
Premier Voyagen en Birmanie Novembre – décembre 2001
Yangon ou le début d’une course contre la montre
Après un voyage en solitaire de près d’un mois, qui m’a mené du Sud du Laos à Luang Prabang et à la Plaine des Jarres, me voilà à l’aéroport de Bangkok où je retrouve mon épouse Jacqueline arrivant directement de l’Europe, alors que j’ai passé une nuit paisible dans le « luxe, calme et volupté » de l’Hotel Oriental. 2
* *       *
Le secteur « transit » de l’aéroport de Bangkok est aussi grand que toutes les installations aéroportuaires de Phonsavan, piste d’atterrissage comprise, et trois fois plus peuplé que la ville du même nom. Je ne mets toutefois pas plus de dix minutes pour retrouver Jacqueline qui y a débarqué un peu plus tôt, en provenance de Genève et Francfort. Elle ne donne pas l’impression de trop souffrir des fatigues du voyage et des effets du décalage horaire. Je m’aperçois que je suis un mauvais organisateur de voyage, car j’ai omis de réserver également le vol Bangkok-Yangon en classe affaires. Dans la rangée devant la nôtre, deux enfants ne cessent de s’agiter et de faire du bruit sous l’œil émerveillé de leurs parents. Je n’ai jamais compris que de parfaits étrangers puissent permettre à leurs enfants de se conduire de manière à déranger leur entourage, alors que moi-même n’accordais ce droit à mes propres enfants qu’à de très rares occasions, comme dans des restaurants ou des hôtels, mais jamais dans des avions. (Mes enfants me rétorqueront que je ne les ai jamais emmenés dans des avions lorsqu’ils étaient petits, mais là n’est pas la question.)
Le débarquement à Yangon, anciennement Rangoon, ressemble fortement à ce que les Américains appellent un chinese fire drill  : exemple parfait d’une désorganisation scientifiquement organisée et planifiée dont le principal but paraît être la perte de temps en pure perte. Nous faisons la queue pendant quarante-cinq minutes pour le contrôle des passeports et visas, ensuite pendant quinze minutes pour changer USD 200.- par personne en Foreign Exchange Certificates ou FEC, une sorte de monnaie de Monopoly que nous aurons tout loisir de rechanger – au même cours, il est vrai – en dollars ou en kyat (la véritable monnaie locale) au cours du voyage. Après cela, nous repartons (encore que « repartons » ne soit pas le bon terme, nous nous rengageons serait plus approprié) pour une dizaine de minutes d’attente pour récupérer nos bagages. J’y ajoute cinq autres dans le vain espoir de récupérer le couteau suisse que par mégarde j’avais gardé dans mon bagage à main et que les préposés à la sécurité de l’aéroport de Bangkok avaient consciencieusement confisqué contre remise d’un reçu. J’ai beau brandir mon reçu, personne à Yangon n’a entendu parler de mon couteau. Tant pis, il fera le bonheur d’un employé de l’aéroport. J’en ai un autre caché dans les profondeurs de mon unique bagage enregistré. Je tiens au singulier, car je voyage ultra-léger : un sac à dos transformable en valise et vice-versa qui pesait moins de 15 kilos au départ de Genève ; il en pèsera un peu plus à l’arrivée. Pour un voyage de plus de six semaines, ce n’est pas mal.
Mais revenons à l’aéroport de Yangon. Le dernier obstacle surmonté, nous débouchons enfin dans un hall où la moitié de la population birmane s’est donné rendez-vous. Nous n’avons cependant aucune peine à trouver notre cicérone, M. Myo Win, dit Henry, General Manager de 7Days Travel & Tours Co., Ltd., qui s’occupera de nous pendant le séjour à Yangon. Il nous soulage de nos bagages qu’il confie à un acolyte. Cependant, nous ne sommes par sortis de l’auberge pour autant. Il s’avère que la moitié de la population birmane venue nous accueillir est venue en voiture. Et toutes ces voitures veulent repartir en même temps, empruntant un passage permettant à une file et demie d’avancer de front. Et encore, si seulement elle avançait… Non, il faut d’abord caser des millions de valises et de cartons et de baluchons dans le coffre, sur le toit et sur les sièges des voitures et ensuite trouver de la place pour le grand-père, le père, la grand-mère, la mère, les enfants, les petits enfants, les cousins et cousines et les amis de la famille qui sont aussi de la partie, et enfin également pour le conducteur.
Relisant ces lignes, je crains toutefois ne donner une fausse opinion sur le degré de motorisation de la population birmane : je concéderai en premier que ce n’est pas la moitié de la population birmane qui a envahi l’aéroport, mais seulement une grande partie de la moitié des habitants de Yangon. Et puis, ils ne sont probablement pas tous venus en voiture, car l’embouteillage devant l’aérogare est le fait d’une centaine de véhicules tout au plus. Mais le don des gens d’ici pour la désorganisation organisée est tel qu’il nous faut – pour une fois sans exagération littéraire – vingt-cinq minutes supplémentaires pour embarquer dans la voiture qui doit nous ramener à notre hôtel.
Je crois l’avoir déjà dit quelque part, je tiens beaucoup aux premières impressions. Elles sont toujours fraîches et souvent fausses et cela me permet de les démentir par la suite et de rallonger ainsi le récit sans trop me fatiguer. Je reproduis donc ici ces premières impressions de Yangon, telles que je les ai jetées de manière presque lisible sur le papier dès mon arrivée à l’hôtel : « Très civilisé, bonne route, réclames comme chez nous. Plus calme que Bangkok, restes d’ambiance british , bien que conduite à droite. Hôtel assez luxueux, mais rien en comparaison avec l’Oriental (de Bangkok). Les bagages mettent cinq bonnes minutes avant d’arriver dans la chambre. » (J’espère, cher lecteur, que tu admireras qu’à partir d’un pareil tissu de banalités j’arrive à noircir des dizaines et des dizaines de pages.)
Après un brin de toilette, nous retrouvons Henry dans le hall de l’hôtel où il nous livre quelques informations sur la suite de notre voyage. Le dîner sur une des nombreuses terrasses de l’hôtel est assez interminable, mais le poisson constituant le plat principal est excellent. Nous avons une vue sur un lac (artificiel ?) au bout duquel deux barques royales paraissent flotter sur l’eau. Elles baignent dans des illuminations bleues et vertes qui leur confèrent un air très kitsch. 3
Pour aujourd’hui, ce sera tout pour me

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