La Gloire ou la Sérénité
322 pages
Français

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La Gloire ou la Sérénité , livre ebook

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Description

Et si la qualité d’une vie professionnelle se mesurait davantage à l’aune des réalisations menées à bien et à la qualité des apports aux autres, plutôt qu’au prestige des fonctions occupées ?

À l’issue d’une vie professionnelle de près d’un demi-siècle dans le milieu de la recherche et de l’enseignement supérieur, à Paris mais également en région, l’auteur nous fait revivre certaines étapes de son parcours, puis tente de répondre à la question que chacun se pose dans la dernière étape de sa vie : « Mais qu’aurai-je finalement laissé de concret derrière moi ? »

Par les exemples qu’il décrit, ce livre constitue aussi un témoignage de l’évolution de ce milieu au cours du dernier tiers du XXème siècle, jusqu’à la brusque accélération que nous connaissons aujourd’hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334122467
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-12244-3

© Edilivre, 2016
Avant-propos
Parmi les différentes catégories de professeurs (écoles, collèges, lycées, universités), la dernière est probablement celle que l’on connaît le moins et que l’on a le plus de mal à appréhender. Je m’en suis personnellement fait une première idée comme étudiant. Je l’ai ensuite découverte de plus près comme apprenti-chercheur, puis comme jeune enseignant-chercheur. Je me suis alors rapidement aperçu que la vision que je m’en étais forgée sur les bancs de l’université était en fait totalement tronquée. Devenu professeur, je me suis heurté à la difficulté de parler correctement de mon métier. Soit on me questionnait sur mes enseignements et j’étais invariablement catalogué comme celui qui ne délivrait que quelques cours par semaine, bénéficiant de surcroît de vacances dites universitaires d’une durée supposée démesurée. Soit, au contraire, je tentais de décrire les recherches qui m’accaparaient. On m’écoutait alors poliment, mais mon discours n’induisait guère de résonance chez la majorité de mes interlocuteurs, même parmi les plus réceptifs. L’idée que je sois amené à consacrer à mes recherches une partie de mes nuits ou de mes week-ends leur paraissait à la limite comme la preuve d’une mauvaise organisation de ma part, voire comme le signe d’une inadaptation sociale. Les batailles que je livrais contre mes concurrents de l’autre bout du monde et avec mes éditeurs pour publier mes derniers travaux plus rapidement, leur apparaissaient comme des contingences des plus abstraites. Quoi que je dise ou fasse, très vite la fonction de chercheur qui absorbait une part essentielle de mon énergie, disparaissait de la discussion. « Toi, tu es dans l’enseignement », finissaient-ils souvent par conclure. Mais, au lieu de délivrer des cours dans un établissement secondaire dont ils connaissaient bien les contours, j’intervenais dans une université dont la structure leur paraissait plus floue et qu’ils percevaient généralement comme une sorte de post lycée professionnel, de qualité par ailleurs discutable.
En prenant la plume aujourd’hui, je souhaite dresser en quelques tableaux la genèse de ma vie comme professeur d’une université parisienne et brosser quelques actions structurantes que j’ai pu mener à bien dans ce cadre, à Paris mais aussi en région. Professeur d’université, quel beau et noble métier, en effet ! Certes, comme contre coup d’une évolution très rapide des universités après la seconde guerre mondiale, son image s’est lentement dégradée au cours des décennies. La faute nous en incombe pour une large part. Ne percevant pas toujours toute la grandeur ni surtout tous les devoirs que la fonction impose, le milieu universitaire l’a inconsciemment souvent tirée vers le bas. Grandeur pourtant de cette mission qui, lorsqu’on l’envisage dans son acceptation la plus large au service des générations qui nous suivent, peut sans difficulté être comparée à celle qui fut remplie en leur temps par les « maîtres » d’écoles de la troisième république. Contribuer à l’éclosion de personnalités, les former au meilleur niveau, les suivre pendant des décennies, puis savoir apprécier le moment où l’on constate que certaines vous ont dépassé tout en continuant à manifester à votre endroit des sentiments profonds. Des relations humaines assez rares se développent ainsi dans certains cas privilégiés, fruit d’un travail et d’une maturation dans la durée. Avec une différence toutefois essentielle par rapport aux anciens « maîtres ». S’il est certes un formateur, le professeur d’université est aussi et avant tout un chercheur, ce qui le distingue des professeurs intervenant dans les enseignements primaires ou secondaires. Sa mission première est de contribuer, par son activité de recherche, à faire progresser les connaissances dans un domaine spécifique dont il devient au fil des ans un spécialiste de plus ou moins grande renommée. Son laboratoire de recherche est tout à la fois sa seconde maison et sa seconde famille. La recherche qu’il y développe est le terreau intellectuel qui le fera mûrir, qu’il alimente mais dans lequel il puisera aussi tout au long de sa vie. C’est la qualité de sa recherche qui lui permettra d’être reconnu ou non par ses pairs. Sa seconde mission, qui se nourrira de la première, est de faire partager dans ses enseignements les fruits des recherches les plus récentes dans son domaine. Corrélativement, il contribue à sensibiliser les esprits à la démarche intellectuelle de la recherche, tant les éléments que cette dernière renferme peuvent être utiles dans d’autres domaines professionnels a priori fort éloignés. On sait maintenant que cet esprit de recherche et d’innovation sera primordial pour le développement de nos sociétés dans ce XXI ème siècle.
On l’aura compris, la démarche qui m’anime concerne en priorité les lecteurs qui n’ont que peu eu l’occasion de côtoyer un monde qui leur paraît sans doute, à juste raison, trop isolé dans sa tour d’ivoire. Elle est également destinée aux lecteurs plus jeunes qui cherchent encore leur voie et hésitent à frapper à la porte, si tant est qu’ils aient déjà identifié une porte à laquelle frapper. Mais elle aimerait aussi contribuer à corriger la perception de ceux, malheureusement assez nombreux, qui ne retiendraient de leur passage à l’université qu’une impression peu attrayante d’un monde qu’ils n’ont sans doute pas eu la chance de découvrir dans sa globalité et dont ils n’ont pu percevoir toute la richesse qu’il renferme, richesse que l’on n’apprécie réellement qu’avec le temps.
Je souhaiterais dédier ce livre à mes proches : Annette, qui a dessiné de son côté une voie très originale et bien différente de la mienne ; Serge et Valérie, qui tracent en ce moment la leur dans des domaines également différents ; Galiane et Johanne, enfin, qui devront se lancer à leur tour dans l’arène, au cours de la prochaine décennie, dans un contexte qui n’aura sans doute plus guère à voir avec celui que nous avons connu.
De nombreuses personnes m’ont permis, par leur collaboration, leur soutien ou leur amitié, de m’exprimer pendant près d’un demi-siècle. J’ai établi avec beaucoup d’entre elles un dialogue, par la pensée, tout au long de l’écriture de ces pages. Certaines se reconnaîtront dans mes écrits. Je souhaite toutes les remercier du fond du cœur.
Je voudrais, enfin, remercier tout particulièrement Annette et Maryse pour leur aide et leurs conseils avisés lors de la préparation de la dernière version du manuscrit.
I La construction
Envie de Paris
Ma vie a débuté à vingt ans. J’entends par là la vraie, celle dont j’assume la totale responsabilité et qui, même si elle a été largement préfigurée en amont, me permet de m’exprimer et de créer. A l’occasion de mon cinquantième anniversaire, lorsque nous avons décidé de réunir dans une grande fête tous ceux que nous aimions, j’ai expliqué à mes hôtes quelque peu incrédules que ce rendez-vous ponctuait la mi-temps de ma vie. Non que je me projette comme centenaire. Simplement parce que, une fois déduites les vingt premières années, j’avais le sentiment d’avoir réellement été en mesure d’en façonner trente et qu’il me semblait raisonnable de pouvoir continuer à agir de la sorte pendant une durée équivalente.
Mes souvenirs d’enfant me dépeignent comme essentiellement attiré par la création manuelle, refusant les contraintes que tentaient de m’imposer les adultes et le maître en particulier. J’inventais et créais, pour le plaisir de la réalisation technique comme pour celui des yeux, en jouant volontiers d’une touche artistique. L’écriture ne me laisse, en revanche, aucun souvenir agréable. Rédactions et dissertations, exercices imposés par excellence, ne me procuraient en effet ni l’excitation ni le plaisir des exercices de calcul ou des problèmes mathématiques, que je m’efforçais de terminer avant que les copains n’y soient parvenus. Ce n’est que beaucoup plus tard, après qu’il m’ait été donné de relater au fil des décennies les résultats de travaux scientifiques sous forme d’articles et d’ouvrages divers, que j’ai pris conscience du plaisir que pouvait me procurer la lente progression sur une page blanche. Plaisir des mots et de leur musique, différente suivant la langue, mais aussi plaisir de leur calligraphie lente et artisanale. Atmosphère si particulière, enfin, que celle créée par la lampe de bureau dont la lumière vous enveloppe avec votre création et vous isole temporairement de l’agitation et des contingences du monde.
Pour les élèves de ma génération, la période lycéenne commençait dès la classe de sixième. L’accès à ce monde convoité, auquel ne parvenait qu’une fraction de la classe de CM2, représentait le premier grand événement de la vie, du fait de l’examen d’entrée dans cette classe et de la fameuse règle couperet du « cinq fautes zéro » liée à son épreuve de dictée. Si cinq fautes principales émergeaient en effet de votre copie, leur présence entraînait ipso facto votre élimination de la compétition. De cette période et des années qui ont suivi, qui mêlèrent l’insouciance aux angoisses de l’adolescence, il ne me reste que deux souvenirs marquants de projets professionnels. Je ne parle pas ici de ces projets censés être mûris rationnellement avec l’aide de conseillers, basés sur des tests supposés tout révéler de vos aptitudes et de votre personnalité. Je pense à ces idées qui germent en vous profondément à la suite de lectures ou de rencontres, ces projets dont on ne parle pas ou très peu mais qui vous aident à progresser dans le maquis du lent cheminement personnel. Nombre d’entre eux s’évanouissent d’ailleurs pa

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