La Mauritanie, ses colonels et moi
230 pages
Français

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La Mauritanie, ses colonels et moi , livre ebook

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Description

Le témoignage personnel et pénétrant d’une victime de la répression de régimes militaires chauvins en Mauritanie. L’auteur retrace son parcours d’ennemi implacable de ces régimes quand il échappa à une mort certaine pour poursuivre des études aux USA. Jusqu’à la chute d’Ould Taya, il mena une véritable guérilla des mots accompagnée de démarches et d’actions tous azimuts pour dénoncer et saper cette Mauritanie des colonels étouffante pour ses citoyens noirs. Ses essais politiques incisifs dépeignent la Mauritanie des colonels et les bouleversements qu’elle a connus. Ses prédictions se sont révélées justes et justifient son appel à continuer la lutte pour une Mauritanie démocratique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332815330
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-81531-6

© Edilivre, 2015
Préface
Depuis les indépendances des années 1960, les peuples des ex colonies africaines ont tous aspiré à la démocratie, au développement et à l’éducation afin de réduire les inégalités sociales. Aussi, les premiers présidents africains, y compris celui de la Mauritanie, ont conduit leurs peuples dans ce grand projet d’ouverture de l’Afrique sur le monde. Malheureusement, l’euphorie ne dura que quelque temps avant que les bruit de bottes ne se fassent entendre sur la quasi-totalité du continent et que nos soldats ne réclament leur part du « gâteau ». La Mauritanie ne fut pas en reste et comme sous d’autres cieux, ses régimes prétoriens successifs ont fait couler, en abondance, les larmes de ses filles et de ses fils. Ses colonels auront vite fait de troquer la bravoure et les valeurs morales que notre société leur enseigne pourtant bien, contre la gabegie, l’intolérance, la discrimination, le népotisme, la mal-gouvernance et le clientélisme, précisément les mêmes « ismes » qu’ils ont, à l’instar de leurs frères d’armes des autres pays africains, reproché aux pères fondateurs. Avec eux, la Mauritanie (et l’Afrique) a enterré ses valeurs cardinales que sont la fierté, le courage, la tolérance, l’esprit de communauté, l’honnêteté et l’humilité. Sous ces colonels, désormais, ses fils et ses filles sont bannis du cercle familial, alors qu’ils sont appréciés et même adulés dans le cercle des « grandes nations », illustrant si bien le proverbe peulh « lapin chez son père mais éléphant chez autrui ». Les autres de ses filles et fils sont condamnés à essayer quotidiennement de survivre sur les routes dangereuses de l’émigration, de l’exil, de l’exode vers des cieux plus hospitaliers et ce pour éviter de croupir au fond des prisons mal éclairées où sévit l’ordre « militairement poli » de « circulez, il n’y a rien à voir ».
En lisant ce brave essai de notre frère et ami Boubacar N’Diaye, je revis les mêmes scènes de harcèlements, de discrimination, d’arrestations, d’emprisonnement et de tentatives de musèlement d’une jeunesse bouillonnante d’idées, pleine d’énergie inspirée par Martin Luther King Che Guevara, Amilcar Cabral, Nelson Mandela, Steve Biko, Samora Machel, Etc, rêvant d’une société libre, égalitaire, unie et prospère.
Les guerres de conquêtes n’ont pas réussi à briser la volonté de l’Homme à s’autodéterminer et à défendre ses droits à la liberté et à la dignité et ce quel que soit le système d’oppression mis en place. Les régimes autoritaires n’y réussiront davantage. l’Homme et ses aspirations à la liberté et à la dignité triomphera toujours, car l’héritage de la dignité est un pacte universel que l’Homme préservera jusqu’à la fin des temps.
Les colonels de Mauritanie ont oublié que l’on ne forge pas un fer froid, et que la marmite hermétiquement fermée finit toujours par exploser, laissant s’échapper le souffle libérateur. Comme un peu partout ailleurs en Afrique, la Mauritanie a elle aussi enseveli ses Einstein et ses Mozart dans les geôles de Zouerate, Walata, Atar, Inal, Ain bintili, Jereida, Wothie, Azalat, Aioun, Tichitt, Wadane, etc. Il était nécessaire que ce livre soit écrit afin que les leçons à tirer des régimes des colonels-généraux soient retenues et que cette page de la lutte, commencée par les héros qui ont fondé la Mauritanie depuis les temps immémoriaux, et qui continue à ce jour, soit connue du plus grand nombre possible en Afrique et au delà de notre continent.
La Mauritanie fera son passage obligatoire dans l’histoire humaine malgré ses colonels et malgré tous les plans diaboliques voulant la vider de son essence de « Terre des Hommes ». Le Noir et le Blanc cohabiterons comme le jour et la nuit sur cette terre commune réunissant les pans du Fouta à ceux du Walo, du Guidimakha, et ceux de Chinguetti-Wadane aux Gelbs de Zouerate afin que naisse l’Homme Mauritanien sans entraves tribales, claniques, ethniques, ou sociales. Que nos martyrs reposent en paix pour le salut d’une Mauritanie Nouvelle juste, égalitaire et démocratique.
Maitre Fatimata M’Baye, Avocat, Présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme
Avant-propos
J’aime à dire, avec Joseph Joubert que « celui qui enseigne apprend deux fois ». J’ai eu ce bonheur immense d’avoir, comme professeur, beaucoup appris le long du chemin de la vie que j’ai fini par emprunter. Sans ce tournant dramatique que la Mauritanie a pris, je n’aurais sans doute pas appris autant et serais resté condamné à une vie – banale à souhait – de fonctionnaire dans l’administration du travail. Le destin a voulu que pendant des années j’aie enseigné un cours sur le leadership dans le monde africain basé sur Martin L. King, Malcolm X et Mandela. Une des choses que j’ai apprise de ce cours est cette fameuse déclaration du Révérend Martin Luther King, Jr. Lorsqu’au milieu de la dévastation que la guerre du Vietnam causait à son pays et au mouvement pour les droits civiques, et qu’on lui reprochait d’avoir dénoncé cette guerre et ses effets, se faisant beaucoup d’ennemis et risquant sa vie, il dît simplement : « dans certaines situations, la lâcheté demande, « est-ce c’est sans danger » ; l’opportunisme demande « est ce que c’est politiquement avantageux ? » ; la vanité demande : « est ce que c’est populaire ? » Mais la conscience demande : « est ce juste ? ». A cette question de la conscience j’ai répondu que ce qui est approprié dans la situation présente de la Mauritanie est simplement d’apporter son témoignage, contribuer à faire connaître un peu mieux cette « Mauritanie des colonels, » et continuer la lutte pour l’avènement d’une Mauritanie différente. Il n’a pas été difficile d’arriver à cette réponse même si je ne nourris aucune ambition politique, n’en ai jamais eue, et ne cherche aucun avantage quel qu’il soit. Quant au courage de faire ce qui est « juste » auquel le Révérend King faisait référence, en l’occurrence, une philosophie personnelle toute simple m’y astreint : Ceux d’entres nous qui sont natifs des contrées du monde dont la Mauritanie avec leurs convulsions et leurs violences multiformes, dépasser l’âge de l’espérance de vie constitue presque une licence divine, en fait un mandat, à ne plus se soucier que de faire ce qui est juste. Je ne me fais pas d’illusion quant à la nature réelle de la Mauritanie des colonels, malgré les apparats et artifices d’une démocratie en devenir tant vantée où les libertés et les droits seraient respectés.
Bien avant que ce livre ne soit publié, après avoir été, par défaut, porté à la présidence de l’Union Africaine, le dernier (?) de la lignée des colonels/généraux de Mauritanie encore au pouvoir se sera donné un second mandat à la tête d’une Mauritanie qui n’aura sans doute pas beaucoup changé. Comme en 2009, les résultats de ces élections seront contestées par l’opposition mais entérinées par « la communauté internationale ». Ce qui voudra dire que la Mauritanie continuera de vivre dans une incertitude permanente jusqu’à ce que, à Dieu ne plaise, une étincelle vienne provoquer une explosion dont personne ne peut prédire les conséquences.
Il est donc temps d’arrêter cette fuite en avant qui rend inéluctable un tel développement. C’est la prière fervente que je fais pour la Mauritanie. J’ose espérer que ces pages auront su exprimer à la fois cette appréhension et cette espérance.
Il est important de préciser lorsque je me réfère à la « Mauritanie des colonels » il est évident que cela ne constitue pas un réquisitoire contre tous les colonels de la Mauritanie. Je n’ai rien contre les forces armées et de sécurité en tant que telles, ni contre les colonels, bien au contraire. Ma carrière académique a été en partie consacrée à leur donner leurs lettres de noblesse dans un État démocratique où l’armée joue pleinement son rôle régalien au service de l’État et du citoyen. J’ai eu l’honneur de participer à des séances de formation de douzaines, voire de centaines d’officiers, pour la plupart des colonels de différents pays africains. Je n’ai que respect pour leur patriotisme et le professionnalisme de leur écrasante majorité. Je ne confonds pas l’écrasante majorité des colonels avec la poignée dont il est question dans le concept de la « Mauritanie des colonels ». Ceci mérite d’être souligné.
Finalement, au court des longues années qu’a duré la lutte contre le régime de Ould Taya, mieux que quiconque, une dame, maitre Fatimata M’Baye, présidente de l’association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), a incarné la détermination et le courage de lui résister et d’y mettre fin. Son courage tranquille face à la répression et la grâce dont elle a fait montre dans l’épreuve ont forcé l’admiration et continuent d’inspirer les mauritaniennes et mauritaniens à poursuivre le combat dont il est question dans ce livre. C’est un honneur insigne et une source de grande fierté qu’elle ait accepté de le préfacer. Je lui en suis infiniment reconnaissant.
Wooster, 5 Juin, 2014
Dédicace
Je dédis ce livre à la génération « Touche Pas à Ma Nationalité » à laquelle appartiennent mes enfants et à la génération du Mouvement du 25 Février. Elles qui, ensemble, forgeront une Mauritanie plus fraternelle, plus démocratique, plus unie, une Mauritanie digne d’elles.
Chapitre 1 L’évasion
A bord de l’Airbus d’Air France qui se préparait à décoller de Nouakchott en direction de Paris, en ce jour de Mai 1988, ajustant la ceinture de sécurité de mon siège, je me tournai vers mes collègues et compagnons et voyage, Diallo Mamadou Alassane et Bassoum Mamadou et leur dis l’air mi-grave mi-malicieux : « nous ne le réalisons pas pleinement

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