La Tzigale
144 pages
Français

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La Tzigale , livre ebook

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Description

Petite fille, l’auteure s’est toujours sentie étrangère à ce monde, mal venue sur cette planète. Aînée de parents qu’elle ne comprenait pas, elle a rapidement cessé de faire confiance aux adultes qu’elle trouvait incohérents et instables. Seuls ses grands-parents maternels ont su lui apporter un semblant d’équilibre. Elle trouva refuge auprès des animaux et cet amour pour la nature la portera toute sa vie.
Après une adolescence douloureuse, empreinte d’incompréhension et de silence, devenue adulte à son tour, elle ne pourra vivre autrement qu’intensément. Les passages à vide, les moments de vie sans relief, la plongeront dans une profonde mélancolie. Animée d’un désir instinctif de protéger les plus faibles, pleine d’empathie, elle vivra passionnément chaque rencontre.
Témoignage d’une femme qui passa une grande partie de sa vie à se chercher et à se construire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414100910
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-10089-7

© Edilivre, 2017
Exergue


Ecrire, c’est hurler en silence
Paulo Coelho
Dédicaces


A ma maman
A Zazie
Et à Alban.
Remericiements


Je profite de ce livre pour m’excuser auprès de toutes les personnes, vivantes ou décédées, que j’ai pu blesser au cours de mon existence.
Je sais qu’elles sont nombreuses et dire « je ne l’ai pas fait exprès » serait infantile.
Plus simplement, je n’en avais pas conscience à l’époque.
Je me suis construite assez seule.
Toute petite déjà, je me méfiais du monde des adultes que je trouvais inconsistant, incohérent.
Je ne voulais pas faire partie de ce monde.
Alors, je me réfugiais dans mon imaginaire…
* * *
Merci à toutes les personnes qui ont coloré ma vie et en particulier Claire Daliers, artiste, communicatrice animalière et femme de cœur.
Je tiens aussi à remercier mon amie photographe Patrizia Spagnuolo qui m’a toujours encouragée au fil des années et dont l’humour décalé m’a souvent fait bien rire.
Une autre amie italienne dont la présence bienveillante et la franchise m’ont touchée : Ersilia Formica.
Chaleureuses pensées envers ma petite sœur qui, je l’espère du plus profond de mon cœur, aura un parcours de vie plus serein.
Remerciements sincères à Martine et Jean-Philippe Roy pour leur accueil, leur soutien et leurs conseils avisés.
Enfin, merci à Franck pour sa patience lors de la relecture.


L’enfant, c’est le dernier poète d’un monde qui s’entête à devenir grand
Brel
La Tzigale
Elle était née dans un tout petit village portant le nom d’un grand Saint.
Un tout petit village d’un tout petit pays.
Un tout petit pays qui faisait partie du grand univers…
Elle était née dans la matière ; seul son corps était comme « tombé du ciel ».
Née trop tôt car le gynécologue ne voulait pas perdre son précieux jour de congé, donc la naissance avait été provoquée. Première enfant d’une famille étrange et dans laquelle elle s’est quasi toujours sentie étrangère.

Ses parents ne savaient pas trop comment l’appeler… Sa mère lui a donc octroyé le prénom d’une martyre, en souvenir de ses années d’angoisses dans un pensionnat géré par des religieuses.
Les anxiétés de ce prénom se sont reportées sur cette enfant.
On n’arrêtait pas de lui répéter : « Mais voyons… souris ! »
Alors elle souriait, pour ne pas décevoir les grands.

Deux ans plus tard, un frère est né.
A lui, on a donné un prénom complètement étranger.
Elle se sentait étrangère à ce monde, mal venue sur cette planète…
Mal aimée par des parents incohérents.
Et donc elle s’isolait, trouvant du refuge auprès des animaux, dans la nature et chez ses grands-parents qu’elle adorait.
Elle errait souvent sur les chemins avec un chien pour seul compagnon.
A l’âge de sept ans, elle n’a plus supporté la lumière. Les rideaux de sa chambre devaient rester fermés. Elle avait des montées et descentes de fièvre que le médecin ne comprenait pas. Ce dernier conseilla à ses parents de l’emmener dans un hôpital.
Elle se souvient que sa maman la tenait dans ses bras. Son petit corps malade ne la soutenait plus. Elle avait déjà des difficultés à digérer cette vie que, selon elle, elle n’avait pas demandée.
De temps à autre, elle interrogeait sa maman : « Dis maman, pourquoi on m’a envoyé en punition sur la terre ? »
Sa mère la regardait, interloquée, ne sachant que répondre à ce genre de question.
Elle, petite fille, était remplie de questionnements auxquels elle ne trouvait pas de réponse cohérentes auprès des adultes.
Déjà enfant, des interrogations d’ordre existentiel l’angoissaient terriblement : « L’infinitude de l’univers, d’où viennent les enfants… »
Sa maman l’enveloppa dans un grand châle blanc en laine tricoté main.
Elle déposa son enfant dans un petit lit d’hôpital et la confia aux soins des médecins qui diagnostiquèrent : infection diffuse du sinus sphénoïdal droit due à un staphylocoque doré.
Curieusement, ces longs mois ont été comme une période de grâce dans la vie de cette petite fille. Elle était entourée, protégée…
Elle ne s’alimentait plus à cette période, donc on lui injectait des forces par voies intraveineuses.
Elle flottait légèrement sur son petit lit d’hôpital, entourée d’infirmières, kinés, médecins, mais surtout de la présence bienveillante, quoique pleine d’inquiétudes, de sa maman.
Elle adorait bricoler avec une dame qui s’appelait « Mia ».
Puis, un jour, ce fut le trou noir…
Mon petit oiseau
Toi qui pouvais si bien voler
Dans un ciel de merveilles
Toi qui pouvais si bien sentir la chaleur su soleil
Je t’ai laissé tomber
Comme une pierre
Sur cette terre amère
On t’a mesuré piqué analysé
Mais faut-il toujours trouver la clef
Dans la seule matière organique, tangible réalité ?
Peut-être n’étais-tu pas apprivoisé
A ce monde et à ses réalités ?
La science est grande
Mais l’homme ne restera-t-il pas toujours un mystère
Puisqu’il dépend lui-même d’un mystère ?
Anny Moinil (ma maman)
Elle plongea dans un coma et sentit son esprit partir loin, très loin.
Elle se sentait merveilleusement bien, aspirée vers le haut à travers un tunnel de lumière blanche, immaculée. Elle ignorait totalement ce qui lui arrivait. Un sentiment de paix profonde, indescriptible, qu’elle n’avait jamais connu sur la terre.
Combien de temps cela a-t-il duré ? Nul ne le sait. Le « temps » linéaire n’existe pas là-haut.
Puis, clairement, elle entendit une voix lui disant : « Non, ce n’est pas le moment, il faut rester sur la terre ».
A ce moment, elle se réveilla et se dit : « Merde ! »
Puis tout s’est accéléré…
Les médecins ont continué à bombarder son corps d’antibiotiques et, un jour, ils ont déclaré à ses parents : « Elle est guérie » et ils l’ont laissée sortir.
Sa maman, de nature très anxieuse, a discuté avec une voisine qui lui a parlé d’un monsieur soignant par radiesthésie. Peu de temps après, elle est donc partie, accompagnée de ses parents, consulter ce radiesthésiste.
Elle se souvient, elle se souvient très bien d’une planchette en bois sur laquelle étaient disposées des pastilles de couleur représentant différentes zones du cerveau.
L’enfant devait déposer son index sur chacune des pastilles et le radiesthésiste agitait son pendule par-dessus.
Au bout de quelques minutes, il déclara : « Elle n’est pas guérie, il reste de l’infection ! »
Sa maman, très réactive s’exclama :
« Mais non, ce n’est pas possible ! Elle a eu une infection mais c’est fini, bien fini. Elle court, elle mange. Elle a été soignée en clinique. Les médecins ont dit qu’elle était guérie ! »
Le radiesthésiste expliqua qu’en clinique, ils avaient juste réussi à contenir l’infection avec les antibiotiques, mais qu’elle était toujours là. Elle pourrait vivre toute sa vie sans que rien ne se produise, mais il se pourrait qu’à l’adolescence ou une à période plus fragile, l’infection reprenne le dessus.
Il prescrivit des granules homéopathiques et demanda à suivre l’enfant très régulièrement. Il dit que l’infection allait ressortir par le nez…
Tout cela s’avéra exact.
Ce n’est qu’au bout d’un an de consultations que le radiesthésiste put affirmer : « Maintenant, elle est guérie. »
La maman de la petite, stupéfaite par cette « expérience », retourna alors dans la clinique où avait été hospitalisée sa fille pendant de longs mois et demanda à parler au médecin en chef à qui elle raconta sa démarche. Elle termina en lui demandant pourquoi les médecins ne travaillaient pas avec ce genre de personnes.
Le médecin lui répondit : « Madame, je suis tout à fait prêt à vous croire, mais le corps médical n’est pas prêt à travailler avec ce genre de pratiques. »
Quel dommage !
Le corps médical, des médecins qui prêtent serment… Le lobby des firmes pharmaceutiques.
Soit, elle était « guérie », n’avait subi aucune intervention chirurgicale au niveau du cerveau, mais cette expérience de l’au-delà ne laissait pas indemne.
Le corps se souvient, il n’oublie rien.
C’est sans doute la raison pour laquelle cette enfant, plus tard, bien des années plus tard, tentera de se suicider : pour retrouver cet état de calme et de grâce.

Mais revenons à la petite fille.
Elle sortit de clinique et retrouva sa vie d’enfant, ses amis, ses grands-parents, la campagne rythmée par le soleil, les moissons et ce qu’elle aimait par-dessus tout : la vie à la ferme.
Quoique très solitaire, l’enfant recherchait souvent la présence de ses amis qui, contrairement à elle, étaient très entourés et encadrés par leurs parents.
Elle, elle errait beaucoup sur les chemins avec son chien, telle une petite sauvageonne.
 
 
Ferme les yeux petite sauvage
Tu n’auras jamais ton âge
Et lorsque tu te dilues dans la paix du soir
L’infini renaît dans un frisson d’espoir
Anny Moinil
 
Une petite sauvage qui passait son temps à patienter.
Sa grand-mère la traitait de « petite vagabonde ».
Elle aimait sentir la chaleur du soleil réchauffer son visage, enfourcher son petit vélo et dévaler la douce pente qui la menait chez ses grands-parents.
Aller voir son grand-père qui travaillait la terre.
Chanter avec ses amis à la chorale du village.
Promener son chien sur un vieux chemin entouré de peupliers gigantesques.
Elle avait un peu peur, malgré tout, toute seule, alors elle affirmait : « On est amis avec les voleurs nous, hein ?! » La solitude lui pesait, déjà. Elle se réassurait toute seule, imaginant des bandits de grand chemin prêts à lui bondir à la gorge.
On ne lui expliquait rien.
Le silence régnait dans cette « famille ».
Un jour, à l’épicerie du village, elle entendit quelqu’un dire : « Mettez ça sur le compte de M. Untel » et la personne sortit sans rien

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