La Voie du succès d’un bounty
210 pages
Français

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La Voie du succès d’un bounty , livre ebook

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Description

La Voie du succès d’un bounty est le récit de vie, jusqu'à l'âge de 20 ans, d'un enfant noir adopté en Afrique par une famille blanche. Une épopée qui, au gré des événements, mènera le protagoniste notamment en Océanie, en Europe, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord à la découverte de diverses cultures. Ce voyage lui ouvrira l'esprit sur les valeurs humaines et le sensibilisera à la question raciale bien malgré lui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 mars 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332883940
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-88392-6

© Edilivre, 2014
B ise
J e profite de la matinée valentine et de sa petite brise
E n cette journée pleine de bises, il faut que je te le dise
T u représentes bien plus qu’une simple marchandise
A h oui ! Qu’on se le redise, tu attises ma convoitise
I rrésistiblement exquise, tu es ma douceur friandise
M ainmise qui comble ma gourmandise à ma guise
E t à la tombée de la nuit, te perdre est ma hantise
A.T ROBIN
 
 
Ce fut lors de l’achèvement du bel été 84 que ma mère, Marie-Josèphe, et Didi, sa fille, quittèrent à nouveau leurs proches réunis l’espace d’un été à Malijai, un petit village pittoresque, situé à quelque encablure de Dignes-les-bains, en Haute-Provence. Elles s’envolaient, toutes deux, à l’étranger vers un nouvel horizon. Notamment après avoir vécu au Gabon, aux Comores et au Maroc, la nouvelle destination était une autre ancienne colonie française, la République du Congo, connue aussi sous le nom de Congo-Brazzaville du nom de l’explorateur franco-italien Pierre Savorgnan de Brazza . Ce pays est une République indépendante de la France depuis le 15 août 1960, mais l’entraide mutuelle avec la France ne s’était pas arrêtée à cette date historique. Le ministère de la coopération française envoyait des enseignants français à travers le monde notamment au Congo. Et après son retour d’un premier contrat de coopérante de quatre ans aux Comores, Marie-Josèphe fut mutée comme professeur de français coopérante dans un lycée congolais de Pointe-Noire.
Au bout d’un peu plus de 8h de vol pour parcourir 6065 kilomètres de distance depuis l’aéroport de paris – Charles De gaulle à bord d’un Mcdonnell Douglas DC-10, au couleur de la compagnie UTA , Marie-Josèphe et Didi posèrent d’abord les pieds sur le sol congolais à l’aéroport international Maya-Maya de Brazzaville. Puis elle ré-embarquèrent pour rejoindre l’aéroport international Agostinho-Neto desservant la ville de Pointe-Noire, chef-lieu de la province du Kouilou, après un peu moins d’une heure de vol pour parcourir 510 kilomètres.
Le Congo possède une superficie d’environ 342 000 mètres², ce qui place le pays au 64 ème rang mondial. Il est divisé en 12 départements : Bouenza, Cuvette, Cuvette ouest, Kouilou, Lékoumou, Likouala, Niari, Plateaux, Pool, Sangha, Brazzaville et bien sur Pointe-Noire.
Accueillies et installées à leur arrivée par le représentant local du ministère de la coopération, Marie-Josèphe et Didi prirent leur quartier dans une maison de fonction allouée par la mission de la coopération française dans le quartier de Score, proche du boulevard du Général de Gaulle dans le centre ville.
La région du Kouilou présente des caractéristiques économiques et touristiques essentielles au pays. Étant la seule province bordée par l’océan avec ses somptueuses plages ornées de grandes dunes de sable jaune, Pointe-noire vit son âge d’or entre les années 1970 et 1990 car à cette période la ville se densifia à tous les niveaux. La découverte de gisements pétroliers et miniers de potasse donna à la ville un véritable boom économique entre 1970 et 1985, attirant une forte migration cosmopolite constituée de populations congolaises, africaines et européennes. Les grosses firmes comme la Compagnie minière de l’Ogoué du Gabon, ELF Congo et la Compagnie des Potasses du Congo faisaient figure de paradis économique pour la région attirant toutes sortes de travailleurs, notamment des enseignants pour développer l’esprit des jeunes pousses et favoriser leur insertion future.
Ce fut dans ce climat propice que Marie-Josèphe fit donc ses débuts dans un établissement congolais, le lycée Karl Marx , pour enseigner le français en classe de secondes et premières avec des effectifs pouvant atteindre 75 élèves par classe. Jamais découragée, elle était toujours prête à faire face aux pires difficultés. Sa fille, Didi, reconnaissable à sa longue chevelure blonde et bouclée, fit sa rentrée à l’école française Charlemagne pour entamer ses deux dernières années de collège. Bien rodées aux aléas grâce à leurs nombreux voyages, solidaires, toutes deux s’adaptèrent non sans quelques difficultés à leurs nouvelles conditions de vie.
Pour compenser les contrariétés ou les déceptions de la semaine, Marie-Josèphe et sa fille se distrayaient dans de plaisantes soirées amicales organisées chez des ressortissants français pendant le week-end. Les journées de repos se passaient le plus souvent à la plage de la raffinerie du Loango ou en excursions dans les gorges de Diosso sans oublier le lac Nanga, à la sortie sud de Pointe-Noire. La ville compte de nombreux édifices témoins du passé colonial ainsi que des monuments style arts-déco, autant d’activités variées pour ne jamais trouver le temps libre fastidieux.
Après s’être familiarisées avec la ville, Marie-Josèphe et Didi commencèrent à créer des liens amicaux avec des européens et des autochtones ; de fil en aiguille, Marie-Josèphe se laissa séduire par un jeune congolais charmeur et danseur de rock émérite, d’une quinzaine d’années plus jeune qu’elle, prénommé Will, rencontré par l’intermédiaire d’une amie amateur de rythmes de musiques africaines. Cette situation était mal vécue par Didi car elle voyait bien que la relation de sa mère avec ce jeune congolais de 22 ans n’avait rien de sincère et qu’elle n’était au contraire pour lui qu’une source de profits. Marie-Josèphe le savait et elle en subit les conséquences car il n’y a pas de fumée sans feu. Aussi il lui demandait régulièrement de l’argent mais elle refusait, résistait, puis finissait par céder. Par-dessus le marché il subtilisa des objets chez elle, comme son appareil photo ou encore la chaîne stéréo. Ces entourloupes incitèrent Marie-Josèphe à mettre un terme à sa relation avec son beau danseur mais ce ne fut pas chose aisée car il résista à coup d’aveux d’amour et de malhonnêteté pour constamment relancer l’attrait du jeu de l’amour. Il allait même jusqu’à taper les volets de la maison en pleine nuit pour lui faire peur. Néanmoins pour son propre bien et pour celui de sa fille elle finit par mettre un terme à cette situation importune. Ainsi toutes les deux vécurent une vie congolaise faite de hauts et de bas durant les deux premières années de leur expatriation.
En cette année 1986, Marie-Josèphe, qui vivait séparée du père de sa fille depuis quelques années, commençait à ressentir le besoin d’avoir un second enfant à chérir car Didi, devenue une belle adolescente, s’affirmait de plus en plus et aspirait à se défaire de la dépendance parentale. Elle découvrait, au lycée français Charlemagne , la vie virevoltante et plaisante de l’adolescence en compagnie d’autres enfants de coopérants français et étrangers. Pointe-Noire ne comptait qu’une seule boîte de nuit ; parents et ados s’y côtoyaient facilement, ce qui favorisait une certaine promiscuité. Ainsi Marie-Josèphe et Didi, toutes deux, passionnées de danse se retrouvaient chaque week-end pour s’adonner aux joies des danses locales comme la Rumba congolaise, le zouk cap-verdien ou encore le soukouss. Tandis que la journée, les sorties entre amis étaient chaleureuses et fréquentes à la plage ou dans les piscines des hôtels de luxe sous le soleil de Pointe-Noire. Marie-Josèphe profitait pleinement des sorties avec ses collègues professeurs ; elle se fit un solide réseau d’amis qui ne lui faisaient pourtant pas totalement oublier son envie d’avoir un autre enfant. Un jour en discutant avec le médecin français, qui faisait une visite à domicile, elle lui fit part de ses projets d’adoption. Quelques années auparavant, lors de son mariage avec le père de sa fille unique, elle avait subi plusieurs fausses couches après la naissance de Didi. En particulier la perte d’un nourrisson, prénommé Élise, une petite fille prématurée de six mois que les médecins ne purent sauver. D’ailleurs cet accouchement se solda part une hémorragie, qui faillit coûter la vie à Marie-Josèphe et la dissuada de tenter tout autre grossesse. Marie-Josèphe, qui se battait pour son rêve, voyait l’adoption comme son seul recourt. Elle avait rencontré la pédiatre de l’hôpital de Pointe-Noire, mère d’une camarade de classe de Didi, à qui elle avait parlé de son projet d’adoption lors d’une soirée. Et son souhait d’un petit garçon s’accomplit un matin lorsque ce même pédiatre vint frapper à sa porte pour lui annoncer qu’un nouveau né avait été apporté dans leurs locaux dans la nuit, à 2 heures du matin par un homme inconnu.
Le 18 novembre 1955 une loi fut ratifiée pour que Pointe-Noire devienne une commune de plein exercice et ce fut dans la nuit du 18 novembre 1986 que je vis le jour. Marie-Josèphe tout ouïe à l’annonce de cette nouvelle s’empressa d’aller à l’hôpital Cissé de Pointe-Noire pour voir ce nouveau né que les infirmières avaient prénommé Tanguy, prénom masculin d’origine bretonne signifiant «  guerrier ardent  » fêté le 19 novembre sur le calendrier.
A la vue du nouveau-né que j’étais, Marie-Josèphe sut qu’elle voulait se charger de moi. Elle revint à l’hôpital l’après-midi et commença à s’occuper personnellement de moi comme si j’étais son propre bébé. Durant les semaines suivantes elle apporta du lait et des vêtements pour veiller au bien être de ce nourrisson prématuré que j’étais tout en s’assurant que Didi accepterait ma venue au foyer. Marie-Josèphe et sa fille étant sur la même longueur d’onde, elle fit appel à un avocat, Maître Pétro, pour faire valider auprès des instances congolaises le droit de garde de cet enfant. La décision tardant, Marie-Josèphe reçut de l’hôpital l’autorisation de m’emmener chez elle car le manque d’hygiène conjugué à

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