Les Cahiers de Junius - Tome 2
478 pages
Français

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Les Cahiers de Junius - Tome 2 , livre ebook

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Description

Un précis de littérature hors des clous, suivi de lectures choisies par l'auteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334027809
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-02778-6

© Edilivre, 2016
Toute représentation ou reproduction, partielle ou totale, sans l’autorisation explicite de l’auteur ou de ses ayants-droit ou ayants cause est illicite (loi du 11 mars 1957). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. La loi du 11 mars 1957 autorise cependant les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinée à une utilisation collective, d’une part, et d’autre part, les analyses et courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration.
Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle .
Les Cahiers de Junius
Avant-propos
Voici une histoire de la littérature française assez légère et fantaisiste. Version remastérisée si j’ose m’exprimer ainsi.
Dans les anciennes histoires de la littérature, il est convenu que la vraie littérature française ne commence réellement qu’à la Renaissance. Notre Moyen Age possède cependant une superbe littérature aussi belle que l’art roman ou gothique. Sans évoquer La Grande Clarté du Moyen Age mise en avant par Gustave Cohen. Je dirais que la littérature de cette époque était vraiment festive mais aujourd’hui la littérature, selon Marc-Edouard Nabe, n’intéresse plus personne et est à mettre à la casse à l’image de mes livres. Personne ne veut lire ce genre de chose.
Je me souviens avec tendresse de la revue Vers et Prose créée par Paul Fort et que je lisais jadis chez mon grand-père.
J’ai aimé au cours de ma vie quelques auteurs et quelques livres : Céline, Rimbaud, Orwell, Marquez, Proust, Delteil, Lowry, Shakespeare, Huxley, Kafka, Joyce, Musil, Broch, Soljenitsyne, Mann… J’avoue ici ne pas être un grand spécialiste même si je fus professeur de lettres et mes choix vont paraître sans doute très stéréotypés. Je vais me contenter de rapporter et commenter quelques livres qui ont eu de l’importance dans ma vie, qui ont modifié ma sensibilité, peut-être ma façon de voir le monde. Je n’ai pas choisi ces auteurs parce qu’ils sont des mythes, je les ai choisis parce que je les ai aimés à ma façon et peut-être pour des motifs qui vont être déconcertants. Je voudrais essayer de faire partager mon émoi face à ces auteurs et à ces textes. Mon entreprise n’est pas originale, de nombreux passionnés de littérature offrent des blogs de lecture aussi passionnants que riches. J’en ai exploité quelques-uns sans vergogne. Je leur suis redevable.
Je n’ai pas l’intention et le temps d’entreprendre des lectures méthodiques, exercice pourtant passionnant que je pratiquai pendant de nombreuses années, je me contenterai donc de vous dire ce qui à mes yeux fit la valeur de ces créations en étayant mes propos de quelques passages singuliers. Ce précis est en quelque sorte une vérification narcissique de mon savoir et j’allais devenir un gardien de cimetière pour reprendre une image de Sartre dans Qu’est-ce que la littérature ?
Celui qui m’a le plus accompagné, je crois, est Louis-Ferdinand Céline. Dans les moments de spleen, de solitude, une page de Céline m’a toujours réconforté, paradoxalement car c’est un auteur bien pessimiste. Mais la noirceur de son univers est à somme nulle avec son émotion. Si je devais le rapprocher d’un peintre je penserais certainement à Edward Munch. Céline est un écorché vif. Son style est émotion. Certains stigmatisent son antisémitisme. On verra ce qu’il en est. Moi, Céline me réconcilie avec le genre humain. Avec lui, je me sens un peu moins seul. Je partage sa vision du monde avec néanmoins un bémol concernant son attrait pour les chemises brunes.
Je connus tardivement Proust. Je possède toute la collection Gallimard des livres de Proust que j’ai gardé pour mes vieux jours comme un enfant qui n’ose pas ouvrir un cadeau de Noël dans la crainte d’une émotion trop vive…
Et puis je connaissais la plupart des écrivains du Lagarde et Michard qui était une anthologie scolaire illustrée regroupant des biographies et des textes choisis d’auteurs français. Longtemps, elle servit de base à l’enseignement du français dans l’enseignement secondaire en France. Tous les gens de ma génération connaissent bien ces six belles couvertures souples ou rigides publiés aux éditions Bordas à partir de 1948 pour les avoir pratiqués. On les trouvait dans toutes les bourses de lycée à la rentrée scolaire. Il y eut plusieurs séries d’illustrations qui me faisaient rêver. Je m’imaginais maîtriser la culture française en m’appliquant avec saine curiosité à leur lecture. Certains khâgneux considéraient qu’il suffisait de bien connaître la collection pour décrocher l’agrég. Le soir, je choisissais un auteur dont je découvrais la biographie et quelques extraits.
J’aimais les livres scolaires. Cela commença avec Mitsou le chat, illustré par Balthus, pour se poursuivre par Le Tour de la France par deux enfants écrit par G. Bruno dont j’ignorais que le vrai nom était Augustine Fouillée. C’était le livre des cours moyens de la III ème république.
Puis je découvris, dans la collection Pierre Clarac – ce normalien agrégé que j’appréciais, « Apprendre à écrire. Etude des moyens d’expression » ainsi que tous ses livres de classe de lettres. C’est avec ces petits livres bien faits que j’enseignais au lycée. Ils avaient le mérite d’être simples, clairs avec des morceaux choisis pertinents. Ils posaient les bases solides d’une écriture saine. Plus tard je compris que l’on n’acquérait pas une culture de façon mécanique selon la méthode Pécuchet.
Ce précis n’est par conséquent pas une histoire classique de la littérature car je m’y fusse pris autrement. Je n’étais ni universitaire, ni spécialiste patenté de la littérature. Je n’avais pas ces talents. Je n’avais pas la prétention d’expliquer quoi que ce soit. Et je laisse aux critiques leur art. Ils possèdent beaucoup plus de talent que moi. Il suffit de lire les nombreux sites littéraires sur internet pour en être convaincu. Je ne suis pas comme disait Zola un juge d’instruction de la littérature. Et je ne fais pas partie non plus des « Boloss » des Belles Lettres.
Je me laissais simplement aller à des ressentis, à des impressions subjectives par rapport à des lectures choisies d’auteurs que ma culture bourgeoise m’avait inculquées. C’était en quelque sorte un carrousel où tournent en rond des auteurs de bois et de chiffons aux couleurs de mon imaginaire. Je suis cependant bien conscient que mes souvenirs de lectures d’école cousent une vieille anthologie offrant des choix de lecture apparemment surannés relevant d’une hiérarchie et des goûts d’une époque dépassée.
Un précis était un ouvrage succinct. Le mien avait la particularité de présenter une galerie personnelle de mes fantasmes sur les auteurs et les œuvres littéraires. Ce n’est pas ici que le lecteur allait se nourrir de connaissances encyclopédiques. Je partis de l’idée, sans doute farfelue, que chacun se fait une représentation imaginaire des auteurs et des œuvres. Je ne présentais pas un auteur mais l’image que je m’en faisais. Comme on pouvait se faire une idée imaginaire d’une ville qui ne colle pas à la réalité. C’était cet écart artistique de la rêverie entre le réel, la culture et moi, qui m’intéressait. Les scories qui restaient après « lecturation ». L’intéressant n’était pas le tableau ou une présentation figurative ou abstraite mais l’émotion subjective qu’il suscitait. Mon propre miroir !
Il est difficile de faire un choix parmi toute l’immense production de livres passés et présents sans tomber dans des topos traditionnels. Je ne puis citer tous ceux que j’ai beaucoup aimés. Il y eut ceux que j’ai utilisés dans le cadre étroit de mes cours, des livres liés à la littérature. Je fus heureux de trouver les Remarques sur la langue française utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire, de Vaugelas. J’expliquai à mes élèves les origines de leurs dissertations et autres exigences imposées par les professeurs. Ils faisaient toujours des exercices datant du XVII ème siècle ! Je leur expliquai également La Vie des mots, leur formation, leur origine, leur évolution grâce au génial livre d’Arsène Darmesteter ou La Résurrection des mots de Victor Chklovski pour mieux écrire ou encore Remy de Gourmont avec son Esthétique de la langue française. Je fis mien le Traité du style de Marcel Cressot. Je découvris enfin Albert Dauzat et surtout Ferdinand Brunot avec sa monumentale Histoire de la langue française, une œuvre incroyable que m’avait conseillée un vieux professeur d’université à barbichette et manchettes à lustrine. Plus tard Jaime Semprun mit à bas les colonnes du temple.
J’ai essayé de réaliser une manière de modeste Précis littéraire essentiellement, agrémenté de quelques références cinématographiques, picturales et musicales. Mais que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas de faire une énième histoire de la littérature. Ce n’est pas moi qui affirme avec justesse que toute l’histoire de la littérature peut être perçue comme une guirlande sinueuse de plagiats.
Je ne présente pas les écrivains et artistes de façon objective, je les présente avec les lunettes de ma personnalité et dans la perspective de ma vie personnelle. J’ai égrené parfois mes commentaires d’extraits ch

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