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Description

Depuis la rédaction de ce terrible récit, au début des années 1980, les décennies se sont succédées, et année après année, ma confiance dans les progrès de la science n'a cessé de se renforcer. Le moment est venu, de sortir ce manuscrit du tiroir ou il attend son heure depuis 33 ans. Les atroces souffrances décrites dans ce livre, et l'espoir pratiquement inexistant de sortir vainqueur du combat qui nous opposait à la leucémie, à cette époque, font partie du passé.
Comme Camus a dépeint fictivement la peste d'Oran en 1940, maladie mortelle, complètement éradiquée de nos contrées à ce jour, certes, avec moins de talent, mais de façon réaliste, je décris la leucémie d'un autre âge...la leucémie du siècle dernier. Avec, entre autre, l'avènement des cellules souches, plus jamais le patient atteint de cette pathologie, ne subira avec cette intensité, les affres physiques et psychiques de cette maladie. La recherche scientifique a élaboré des traitements moins contraignants, plus adaptés à la réceptivité humaine, aux effets secondaires plus supportables, assorti d'une mise en œuvre thérapeutique moins douloureuse, et surtout au taux de réussite plus élevé. Il est maintenant, très raisonnablement permis à ce patient, d'espérer un futur et d'entrevoir son avenir. Par extension, la famille entourant le malade, pourra œuvrer à son confort, dans une plus grande sérénité. Le quotidien de cette cellule familiale sera vécu dans une paix intérieure apaisante, au bénéfice de tous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332958457
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-95843-3

© Edilivre, 2015
Remerciements
Craignant de ne pouvoir comme il convient manifester mon ultime gratitude à ceux et celles qui, journellement m’ont aidée dans l’épreuve par leur gentillesse, leur présence et l’activité qu’ils ont déployée pour assurer mon confort et celui des miens, parfois même au détriment de leur famille, je leur dédie ce livre de tout cœur et notamment à :
Madame Nadine Noël.
Madame Yvette Vincent.
Madame Françoise Rochet.
Madame, Monsieur Pouleur et Sylvie.
Madame Nicole Michaux.
Madame Fernande Lefevre.
Madame Michelle Rogy.
Madame Elga Renz.
Madame et Monsieur Dutilleux.
Madame Krista Lorant.
Madame Muriel Keremans.
Et leur famille respective.
Madame Nadine Dehasque.
Monsieur Jacques Lardinois.
Et leur personnel attentionné.
Monsieur Guy Pollart.
Monsieur Jean-Pierre Rochet
En éternels remerciements.
Hélène.
Avant-propos
Afin que le message de mon récit ne sombre pas dans l’oubli, animée par le profond souhait d’aider, j’ai demandé à mon mari de rédiger le livre relatant l’histoire des deux dernières années de ma vie, en s’inspirant des notes que je lui ai laissées, ma santé déclinante ne m’ayant pas permis d’accomplir cette tâche.
Ce récit est le long cheminement, dans le quotidien, d’une jeune femme face à sa maladie incurable. Le néant ou l’éternité auquel il aboutit est, bien avant, précédé d’une acceptation de l’inéluctable sans tomber dans le travers de la résignation.
Cette façon de faire face à ma maladie, sans repli sur moi-même, sans ignorer la douleur d’autrui, tout en bannissant les vaines lamentations, m’a permis de surmonter l’épreuve jusqu’à parfois oublier que j’étais promise à la mort.
De ne pas régenter l’avenir, de jouir de l’heure présente sans tyrannie, fut bénéfique pour vivre intensément nos derniers moments de couple dans une harmonie pleine de tendresse.
La pleine connaissance de mon état a autorisé des dialogues profonds sans se brûler les lèvres de mensonges. Ceci a permis un choix judicieux au moment des décisions cruciales. De plus, j’en suis persuadée, ils permettront à mon conjoint de poursuivre normalement sa vie, à l’abri des indécisions en égard à mon souvenir, en lui évitant les peines de l’incertitude d’un nouveau foyer s’il le désire.
Cette objectivité d’à-propos doit éviter à tout prix la morbidité. Ce n’est que dans le contexte de ce fragile équilibre qu’il est possible de jouir du sursis accordé par la vie. Y parvenir est découvrir des joies nouvelles, des sensations inconnues. C’est découvrir la nature sous un jour nouveau. En fait, c’est découvrir ce qui nous a échappé jusqu’ici. C’est surtout mettre ce délai à profit pour se reconsidérer, pour prendre toutes les dispositions propres à calmer notre esprit révolté. C’est préparer le souvenir que l’on gardera de nous. C’est préserver la quiétude de nos jeunes enfants. Si leur mémoire fragile se vide progressivement de notre image matérielle, ils garderont de nous un souvenir paisible. Leur confiance en la vie restera intacte.
Une littérature abondante relate les rares cas de malades crus incurables, et notamment de cancéreux qui, pour des raisons inexpliquées, ont retrouvé miraculeusement la santé ; par contre rien ou presque n’est consacré aux malades moins chanceux qui représentent plus de 90 % du groupe.
C’est à eux que je consacre mes dernières forces pour révéler mon histoire.
Ce livre, et les durs passages qu’il contient, n’a pas pour but qu’on puisse me plaindre à travers ce récit.
Il ambitionne de transmettre les revers physiques et moraux possibles que peut connaître le malade et vise à ce que celui-ci puisse les assumer en toute connaissance.
Il révèle la psychologie, parfois déroutante, de certaines personnes de l’entourage ; incapables de vivre ce continuel équilibre instable entre la rémission et la finalité.
Il prévient du désintérêt, parfois du mépris, dont d’autres nous accablent alors que jamais nous n’avons douté de leurs sentiments.
Il rassure par les bonnes volontés désintéressées qui se manifestent en compensation et dont peu de chose aurait pu faire croire à un tel dévouement.
Le plus souvent, la maladie est révélatrice d’indifférence, de haine ou d’amour inattendu et bouleverse notre existence, parce que ces sentiments ne se manifestent pas nécessairement de la part de qui on l’attendait.
Ne pensez pas que certains passages de mon récit soient étalage de rancœur. Non, ils dénoncent, le moment venu, ce que chacun va connaître, en tout ou en partie, dans le bon et le mauvais sens des choses à la fois, forts de mon expérience.
C’est à ce niveau de réalité que chaque malade, averti des déconvenues qui se présenteront, pourra se forger une philosophie adaptée aux circonstances et se prémunir ainsi des secousses émotionnelles.
Cet ouvrage apprend à cohabiter avec la mort et, le moment venu, à l’accepter, sans résignation certes et, sans trop de larmes douloureuses, à nous séparer de la vie.
Ce livre contient le message que je souhaite transmettre aux malades irrémédiables et à leur famille.
Si celui-ci est entendu et réconforte, s’il aide à mourir, à tout quitter, s’il dissipe les regrets, alors mes angoisses, mes peines et mes souffrances sont une offrande et ma tâche en ce monde est achevée.
Chapitre 1
Flétri et décharné, mon corps témoigne des injures d’une longue maladie qu’il a nourrie en son sein. Il repose sans grâce, sans attraits, vaincu, au bord de l’anéantissement, promis à l’éternité, sur ce qui, dans quelques heures, sera sa couche funéraire.
Il arrive au terme d’un voyage aux paysages fameux qui tantôt l’ont conduit sur des cimes éclaboussées d’une vive lumière, baignées d’un air vivifiant ; d’autres fois, au cœur de forêts sombres et touffues, aux taillis de ronces, à l’atmosphère oppressante ; et encore, sur les rivages paisibles et colorés inondés de soleil.
Mes membres lourds, engourdis par l’immense lassitude qui m’envahit, ont cessé de répondre à ma volonté déclinante. Une douleur sourde gronde en moi ; son paroxysme fait tressaillir tout mon être d’une grande souffrance.
Comme une tempête qui déferle et se brise au sein de mes entrailles, je me déchire au rythme des lames.
Dans l’intervalle de ce cycle infernal, mon esprit étonnamment vif, avec fébrilité, comme s’il craignait manquer de temps, déroule le fil de mon existence et me fait revivre les événements heureux ou malheureux qui ont égrené ma vie au chapelet du temps.
La sensibilité décuplée, je m’imprègne intensément des sentiments d’amour ou de haine nés de la succession des tableaux qui ont composé ma vie.
Je revis mon enfance ; je revois l’Afrique multicolore et luxuriante de ma jeunesse, mon premier bal, le premier baiser reçu Je vibre par la douceur des caresses nuptiales ; je suis émue d’entendre le premier mot de notre enfant. Je me réjouis de mes succès et m’attriste de mes échecs.
Mon esprit indocile me conduit, me contraint et s’attarde à ce bel été d’il y a deux ans qui s’étire paresseusement comme s’il ne devait plus finir.
Je nous revois, Daniel mon mari et moi, profitant de ces belles journées, d’une chaleur discrète, que cette saison exceptionnelle daigne nous dispenser.
Un soleil doré nous inonde de ses rayons lumineux bienfaisants. Un silence agréable nous entoure. Les estivants de juillet ont déserté la rue ; tout respire le calme et la paix.
Profitant tous deux de cette quiétude, animés par l’enthousiasme de nos trente ans, nous nous dépensons sans compter pour mener à bien quelques travaux d’entretien et d’aménagements nouveaux prévus de longue date.
Oubliant les aiguilles, dépourvus de tout souci horaire, pris par le feu de l’action, nous travaillons sans relâche, grignotant ici et là quelques denrées frugales en guise de festin.
Rapidement tout fut net, tout fut propre, dans notre foyer qui embaume la peinture et le papier peint frais.
A la veillée, inlassablement, notre conversation ne tarit plus d’éloges réciproques sur la réussite des travaux que nous avons entrepris et du confort dont nous allons jouir durant le long hiver qui, dans quelques mois, s’annoncera à nos portes.
Ces travaux achevés, nous avons retrouvé nos confortables habitudes. Nos soirées se succèdent, animées de nos dialogues ou plus simplement encore, à écouter l’exécution assurée de Bénédicte, notre fille de neuf printemps, qui s’exerce à ses gammes : objet de sa dernière leçon de violon.
Pour Bénédicte nous avons toutes les raisons de pouvoir manifester notre fierté de parents et d’être pleinement satisfaits de son harmonieux développement.
Mère Nature dans sa générosité a doté cette enfant d’yeux fripons, de joues couleur de rose, d’un robuste physique et d’une santé qui ne l’est pas moins.
Seul un léger excès d’antistreptolysines, maintenant jugulé, et qui fait suite, pense-t-on, à une angine à streptocoques passée inaperçue, fut digne d’attention.
Cet excès d’antistreptolysines, jargon incompréhensible et inquiétant, n’est autre, dans le langage du commun des mortels, que la présence dans le sang d’anticorps spécifiques en quantité trop importante.
Les antistreptolysines du sang de Bénédicte étant à nouveau à leur taux normal, il ne nous reste plus, en parents attentifs, qu’à effectuer des contrôles sanguins semestriels.
C’est au cours d’une de ces soirées que rien ne distingue des autres que je fais part à mon mari de la fatigue qui ne me quitte plus depuis quelques jours.
Quoi de plus naturel, après ces deux semaines de travail intensif que nous venons de passer.
Ce propos banal, lancé au hasard d’une conversation, dans le but de faire connaître mon état physique, qui,

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