Les sorcières ne pleurent pas
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Les sorcières ne pleurent pas , livre ebook

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Description

Natalia, fille d'immigrés russo-polonais, est touchée depuis l'adolescence par desphénomènes de précognition. Très imprégnée par le folklore et les croyances d'Europede l'Est, elle « tombe » très vite dans la marmite de l'astrologie, la cartomancie, etc. Aujourd'hui,avec ou sans support, elle est capable d'entrer dans l'intimité des gens, ce qui la place souventdans des situations cocasses mais aussi délicates.Non-professionnelle, elle explique, en toute objectivité, comment vivre ces événementsau quotidien, leurs atouts, leurs inconvénients, les rapports avec autrui et surtout quelle est laplace de ces manifestations dans la société actuelle, de quelle manière un voyant est perçude nos jours, les liens avec la religion (matérialisme versus spiritualité)?Au fil du témoignage, on comprend l'importance des rencontres, positives comme néfastes,dans ce cheminement ésotérique, les pièges, les profiteurs, les escrocs, les « business voyants »,ainsi qu'une forme de prostitution morale, mais aussi les personnes clés et l'hypothèseque la voyance n'a rien de magique en soi. Elle le devient par les mythologies culturelles etpersonnelles ainsi que par le conditionnement dont on l'entoure. Combinaison de connexions,entre autres neuro-électriques, énergétiques, psychologiques et sensitives, ce que l'on nommecommunément « la voyance » a, de nos jours, encore beaucoup de difficulté à être acceptée,par manque d'informations sérieuses, de preuves et d'action intègre.Par ailleurs, ce texte s'adresse également à des personnes qui sont victimes demanifestations précognitives, de flashes, sans toutefois être médiums, et qui ne savent pasforcément comment les gérer, y faire face en les dédramatisant. Dans la voyance, rien n'estextraordinaire et tout reste à démystifier : c'est avant tout le cerveau qui a « les cartes en main ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 septembre 2014
Nombre de lectures 35
EAN13 9782897261726
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Clémence Verniau et Espérance Pham Thai Lan qui m’ont donné la clé.
À Fanchon Pradalier-Roy, la Papesse, qui m’a ouvert la porte.
À Sévrine Panicci qui m’a sauvé la vie
Tous les faits et personnages sont réels. Seuls les prénoms, noms des protagonistes et certaines configurations de lieux ont été transformés ou modifiés.

Le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet.
BOSSUET homme d’église, prédicateur et écrivain français, 1627-1704
La vérité, dire la vérité… C’est ce qu’ils exigent tous, et surtout ceux qui vous aiment… Mais comment dire la vérité à ceux qui n’en supportent pas l’éclat ?
Alice RIVAZ écrivaine suisse, 1901-1998
Prologue
Mai 2008
Tout le monde a une double vie. Double au sens de « qui a deux aspects dont un seul est manifeste ou révélé », selon le Larousse .
Chacun montre à autrui le visage qu’il souhaite. Qu’il pense être celui qui lui correspond le mieux. Qu’il est peut-être parfois, souvent même, obligé d’afficher par souci social ou professionnel. L’autre versant, la part d’ombre, celle qui, critiquable, effrayante ou encore honteuse, n’ose se mettre en avant, compose comme elle le peut avec ses propres ténèbres. C’est un arrangement que l’on pourrait qualifier de spéculaire entre Soi, d’un côté, et Soi-même, de l’autre. Contrat tacite dans lequel les deux parties n’en font qu’une.
Personne n’est réellement ce qu’il prétend. Comme celle de la Lune, la face cachée des individus est derrière eux et surgit quelquefois quand on s’y attend le moins, mais finit par s’imposer parce que c’est le cycle essentiel, l’obligation biologique. Personne ne peut se cacher indéfiniment. « Chassez le naturel… »
Les Hindous affirment que l’on n’échappe pas à son karma : notre vie est écrite en fonction des précédentes. Certaines incarnations seront plus douloureuses ou, au contraire, plus gratifiantes que d’autres. Celle-ci, la vôtre peut-être, apparaît parsemée d’obstacles et de misères en tous genres, tandis que le voisin, de l’autre côté de la rue, se verra riche, en bonne santé, beau et célèbre. Personne n’a le même menu karmique entre les mains, mais tout le monde doit payer son addition.
Depuis quelques années, elle ressent son propre karma de manière graduelle, par bribes, comme des messages de vie transmis au fur et à mesure des expériences vécues et des êtres rencontrés.
Élevée au sein d’une famille a priori conservatrice et cartésienne, elle a opté jusqu’à l’âge de seize ans pour le fameux adage de saint Thomas : « Je ne crois que ce que je vois. » Simplement, de sa vision va dépendre sa croyance et, surtout, va la faire adhérer à la réalité…
Aujourd’hui, elle n’a plus de vie sociale ou si peu. Elle a un rapport paradoxal aux gens, à la fois distant et très impliqué. Elle ne veut pas côtoyer trop d’individus de manière proche. Elle a peur du regard des autres, si censeur dans son expression…
De sociable et fêtarde, elle est devenue méfiante, paranoïaque et casanière. Une véritable Hermite tout droit sortie du Tarot de Marseille. Pour un Gémeaux ascendant Sagittaire, qui l’eût cru… ?
Sa propre vie a été mise entre parenthèses. Elle existe à travers les autres, car elle vit la vie des autres à travers elle-même. Elle connait mieux les détails de l’existence de ses amis, par exemple, sans même être en contact régulier avec eux, ou de celle de la boulangère, que de la sienne. Ses « détails » personnels sont, de fait, réduits à pas grand-chose. Cependant, les vies des autres sont tellement intéressantes, fascinantes, névrosées… Elle s’y glisse avec délice comme un acteur de cinéma prépare son rôle en prenant en considération chaque élément de son texte et de son personnage.
Elle se les approprie puisqu’elle n’a pas le choix. Ils sont là, sans jamais surgir comme des démons. Ils ne la hantent pas, c’est elle qui les laisse passer sa porte. Vous entrez chez elle, vous la possédez, alors que peu d’entre vous la laissent pénétrer leur intimité, surtout celle que vous voulez garder secrète. La non-avouable.
Tu n’as pas de secret pour moi. Je sais qui tu es vraiment. Ce que ton esprit comporte de sincérité, d’honnêteté, mais aussi de vice et de perversion. Tu peux dire « oui », je sais si c’est « non ». Tu as mis ta belle tenue de personne avenante, généreuse et optimiste ? En réalité, tu es frustré, avide de pouvoir et castrateur. Tu as un regard bleu azur ? Je sais qu’au fond il est plus noir que le costume du maléfique Prince des contes de fées.
Au contraire, tu es timide, effacé, sans attrait particulier ? Détrompe-toi. Tu es quelqu’un de bon, de droit et d’une richesse intérieure considérable que personne, à ton grand malheur, ne remarque.
Je navigue entre vos vies respectives, au détriment de la mienne. Voyage de groupe où je suis la seule à connaître l’itinéraire.
De plus en plus, quelque chose me pousse à renier ma propre vie pour entrer dans vos dédales existentiels si chers à mes films mentaux que je me repasse en boucle. Je vous vis, je vous vois, je vous sais, rien ne m’échappe. J’ai une vue excellente, sans failles.
J’ai peur qu’un jour prochain, quelqu’un me dise d’aller me faire soigner. De me « dénoncer ». J’arrive à un point où, en effet, mon karma me souffle de prendre le chemin qui m’est destiné. Le bon. Le mien. Trop de signes se mettent sur ma route comme autant de panneaux indicateurs sur celle du conducteur égaré au milieu d’une voie tortueuse et sans fin apparente. En attendant, je suis en train de me perdre.
En même temps, l’entourage, la société seront intraitables. Je passe ou je casse. Je ne pourrai pas revenir en arrière. J’ai maintenant trente ans et si je n’agis pas, ma vie se résumera à un monumental désastre.
Non, je ne suis pas schizophrène. Je suis « diseuse d’avenir ». Voyante, si vous préférez.
CHAPITRE 1

La Poupée russe
Juin 2009
J’ai retrouvé des photos sur lesquelles je pose. J’ai à peu près quatre, cinq ans maximum, et je pose. Je fais déjà « du Maillan », comme me diront souvent mes amis quelques années plus tard.
Sur l’une, je suis en colère contre quelqu’un assis à mes côtés. Sur une autre, accoudée négligemment à la rambarde d’un escalier en pierre, je devise sur un sujet paraissant capital. Sur celle-là, on vient de m’annoncer une surprise énorme qui me fait faire un grand « Oh ! », les yeux verts écarquillés. Mes petites mains écrasent mes joues encore rondes, dans un geste de sidération absolue.
Je semble très à l’aise dans tous ces instantanés de vie et pourtant, je suis seule sur chaque cliché. Je parle à des êtres invisibles. Mon père est derrière l’objectif et sauvegarde l’expression de mon tempérament.
En les revoyant aujourd’hui, j’ai presque envie de dire qu’il n’eût pas fallu que je sois accompagnée. J’évolue dans un monde imaginaire et la présence de tierces personnes aurait probablement gâché l’intérêt de ces images.
L’une, en particulier, retient davantage mon attention, car elle ne prête pas à sourire mais intrigue. Je suis assise sur un rebord en grosse pierre. Une forêt se dessine au loin, troncs d’arbres et feuillages flous, derrière moi. Entre cette forêt et moi, cinquante mètres de vide. Avec une assurance et peut-être l’inconscience enfantine d’un danger potentiel proche, je suis solidement installée sur mon rebord, les mains posées de part et d’autre de mon corps et les jambes ballantes. La lumière du soleil est étrangement positionnée sur moi. Je suis « ensoleillée » de bas en haut, jusqu’au cou et sur un côté de ma tête. Mes cheveux blonds forment un halo lumineux sur la droite tandis que le côté gauche est plongé dans l’ombre. Comme si j’avais été coupée en deux par la seule volonté solaire.
En m’observant attentivement, je suis troublée par l’expression de mon visage. Mon regard n’est pas celui d’un enfant. J’ai un regard « vieux ». Blasé, un

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