Les Souffles du coquillage
120 pages
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Les Souffles du coquillage , livre ebook

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Description

Une femme a perdu son mari. Elle l'aimait infiniment. Sans lui, elle ne sait plus quoi faire de ses jours tourmentés et solitaires dans une Suisse où ses repères sont complètement brouillés. Mais elle se découvre des énergies que, petit à petit, elle rassemble. Elle commence alors une « seconde vie » dans l'humanitaire. Et dans le clair obscur de cette quête nouvelle qui la conduit en Afrique, elle rencontre un poète camerounais qui l'entraîne dans les sillages et la « magie de la parole ». C'est l'histoire de ce livre, témoignage d'une rencontre insolite et finalement essentielle, tissée par les passerelles d'Internet et qui parvient, au bout du compte, à redonner sens à une existence et à montrer autrement la relation entre l'Afrique et l'Occident.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332968029
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-96800-5

© Edilivre, 2015

Dédicace


A mes enfants chéris, Steve et Céline, qui ont su m’entourer, m’encourager à poursuivre mon but, et surtout qui n’ont jamais cessé de croire en moi.
Suzanne Humbert
A tous ceux que l’inattendu a apporté ce qu’ils attendaient.
Jean-Claude Awono
Prologue
Ma vie a basculé le 18 décembre 2009, le jour où Jean-Daniel, mon mari adoré, a été foudroyé par un malaise cardiaque en pleine rue, alors que nous sortions d’un restaurant. Cette tragédie est arrivée deux jours avant son 52 ème anniversaire et une semaine avant Noël… C’est cette date festive que le destin a choisie pour me montrer que je n’étais pas maître de mon bonheur.
En une fraction de seconde, ma vie, telle que je l’aimais, s’est arrêtée…
Comment supporter l’insupportable ? Comment accepter l’inacceptable ?
Jean-Daniel et moi avions passé ensemble 24 ans d’un bonheur absolu ; 24 ans pendant lesquels il ne s’est pas passé un jour sans qu’il ne me dise qu’il m’aimait ; il ne s’est pas passé une semaine sans qu’il ne m’apporte un bouquet de fleurs.
Notre vie était sereine, harmonieuse. Chaque matin, je m’émerveillais de me réveiller à ses côtés ; chaque fin d’après-midi, je rentrais, impatiente de le retrouver.
Souvent, je me demandais comment un aussi grand bonheur pouvait être possible. Parfois, ça me faisait peur.
Quand je parlais de mes craintes à Jean-Daniel, il me répondait en riant que je ne devais pas m’en faire ; que nous avions le bonheur que nous méritions.
Comment aurait-il pu imaginer que la vie allait s’acharner à me prouver le contraire à un moment où nous débordions d’énergie et de vitalité, où notre avenir n’était fait que de projets plus merveilleux les uns que les autres ?
Non, la vie ne fait pas de cadeaux !
Moi qui, en dehors de mes enfants, ne vivais que pour et par mon mari, il a fallu que je continue mon chemin… seule. Moi qui pensais que je ne pourrais jamais vivre sans Jean-Daniel, j’ai inexplicablement trouvé en moi des forces insoupçonnées.
Mes enfants, Steve et Céline, m’ont merveilleusement entourée, mais je me rends bien compte, maintenant que j’ai pris un peu de recul, que les choses ne devaient pas être simples pour eux. Ils avaient leur propre douleur à surmonter, douleur qui, même si elle était différente de la mienne, n’en était pas moins terrible. Et puis, le chagrin érige parfois des barrières qui rendent certaines personnes inaccessibles. C’est peut-être parce que je ne voulais pas leur faire porter ma souffrance que j’ai inconsciemment pris quelques distances.
Dans un premier temps, je me suis jetée à corps perdu dans le travail. Je me suis mise, volontairement, dans une sorte d’hyperactivité permanente. J’ai aussi rapidement repris toutes les activités que nous avions l’habitude de faire ensemble : le sport, la chorale, pour ne citer que celles-là. A la chorale, je me suis sentie très entourée. Il m’a tout à coup semblé que je commençais seulement de connaître toutes ces personnes que je côtoyais depuis plus de 3 ans. Il faut dire qu’au temps de ma vie de couple, je n’avais pas vraiment besoin des autres. J’arrivais à la chorale avec mon mari ; on repartait ensemble à la fin et, même si on appréciait le groupe, nous vivions quand même plutôt dans notre bulle.
Le fait de me retrouver seule m’a appris à m’ouvrir aux autres. J’ai réalisé qu’il y avait plein de femmes seules dans ce groupe et, comme elles voulaient toutes m’entourer d’une façon ou d’une autre, j’ai soudain eu un tas de nouvelles amies pour sortir les week-ends. Nous allions manger au restaurant, nous allions au cinéma. Je n’ai jamais refusé une invitation, même si, souvent, je devais me forcer.
J’étais parfaitement consciente que toutes ces sorties, toutes ces activités, je les faisais par défaut et non par plaisir. Mais au moins, cela m’évitait de tourner en rond chez moi, comme un lion en cage, pendant tous ces horribles week-ends qui me paraissaient interminables.
Et puis… J’ai rapidement pensé aux vacances d’été qui se profilaient. Qu’allais-je faire ? Je ne pouvais tout simplement pas imaginer rester seule dans ma grande maison vide pendant 6 semaines ! Pas envie non plus de partir avec des amis !
Des vacances balnéaires avec une copine, comme une célibataire ? Pas envisageable non plus !
Et tout à coup, j’ai eu une sorte d’illumination : il fallait que je fasse quelque chose qui sorte de l’ordinaire ; quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant ; quelque chose qui ne me rappellerait en rien mon mari et le genre de vacances que nous avions l’habitude de passer. Il fallait que je me crée des nouveaux souvenirs.
J’ai alors pensé faire une action humanitaire dans un pays inconnu et lointain. Et c’est ainsi, qu’après bien des recherches, j’ai eu connaissance de l’association DUCA (Donner Une Chance à l’Avenir).
Cette association, fondée en 2004 par une dame suisse ayant épousé un camerounais, a son siège à Douala. Elle offre chaque année à une centaine de jeunes la possibilité de terminer leur formation scolaire (car trop d’enfants quittent l’école à 9, 10 ans pour faire de petits métiers de rues) ainsi qu’une Bourse d’apprentissage leur permettant par la suite d’avoir un emploi décent.
Accessoirement, DUCA met sur pied des ateliers pratiques pour occuper les enfants et les adolescents pendant la période des vacances scolaires. C’est donc l’un de ces ateliers qui m’a ouvert la porte de l’Afrique.
J’ai géré pendant 1 mois un atelier d’activités manuelles et créatrices pour des enfants âgés de 3 à 12 ans.
Pour moi qui ne connaissais pas l’Afrique, qui n’avais jamais voyagé seule, qui avais toujours vécu dans ma vie confortable et bien organisée, ce voyage a été un véritable défi.
Je me souviens encore de ce sentiment étrange qui m’habitait lorsque je me suis retrouvée seule à l’aéroport, que je regardais les gens autour de moi, un peu désemparée quand même face à l’inconnu, mais persuadée malgré tout que ce que je faisais était ce qu’il fallait faire.
Et je suis allée de l’avant !
Il m’est difficile d’expliquer comment j’ai vécu les premiers moments, les premiers jours dans ce monde inconnu où j’étais privée de tous mes repères. J’avais un peu l’impression d’être une autre personne et que, de l’extérieur, je me regardais vivre une autre vie.
Je logeais dans l’immeuble abritant l’association DUCA dans un joli studio que l’on avait mis à ma disposition. Mais de joli, au départ, il n’y avait guère que le studio ! Car, quand je regardais au-dehors, je ne voyais que la laideur, la crasse et la misère.
Durant les premiers jours, il m’arrivait de me demander comment j’allais supporter cette vie bizarre qui ne ressemblait en rien à la mienne.
Et puis, j’ai commencé mes activités avec les enfants ; j’ai eu des contacts avec le personnel DUCA ; avec des enseignantes qui participaient au module. Tout le monde était tellement gentil et chaleureux avec moi ! De plus, me sentant valorisée dans l’activité que je menais, je me sentais utile et appréciée !
Au fil des jours, des amitiés se sont développées autour de moi… On m’entourait de tant de chaleur humaine que, peu à peu, je me suis sentie prise par la magie de l’Afrique.
Ce séjour a été une véritable leçon de vie pour moi ! J’ai découvert que j’étais capable de faire des choses seule, capable d’apporter de ma personne à autrui. Une confiance en moi toute neuve était née. Une renaissance qui allait me permettre d’être ouverte à la merveilleuse rencontre qui m’attendait…
La terrasse située sur le toit de l’immeuble où je logeais était le cadre, une fois par mois, d’une association littéraire camerounaise : La Ronde des poètes. J’ai assisté, un dimanche après-midi, à un évènement de cette fameuse Ronde des poètes : on fêtait la sortie du premier recueil de poèmes d’un jeune auteur. La cérémonie avait été très conviviale : récitations, débats, verrée… Je me sentais parfaitement à l’aise dans ce milieu culturel.
En fin d’après-midi, les invités quittant peu à peu la terrasse, je suis redescendue à mon studio pour me mettre à l’aise. J’étais heureuse de cet après-midi imprévu ; je me sentais sereine.
Et c’est à ce moment-là qu’il y a eu un coup de sonnette à ma porte : une sonnerie qui allait apporter de la lumière dans ma vie, une sonnerie qui allait me prouver que j’étais encore bien vivante, une sonnerie qui allait me transformer à tout jamais… !
J’ai ouvert la porte et me suis retrouvée face à un inconnu, vaguement confus, parce qu’en cherchant le commutateur de lumière du corridor, il s’était trompé de bouton et avait actionné ma sonnette. J’ai rapidement reconnu l’homme qui avait présidé la cérémonie sur la terrasse, mais je n’avais pas imaginé une seule seconde que j’allais le revoir.
Un peu surpris, nous nous sommes regardés… Il y a eu cet instant fugace où nos regards se sont dit tant de choses… Cette étincelle qui rendait perceptible cette force étrange qui nous happait…
Pendant quelques secondes, j’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté…
Et… Nous avons éclaté de rire… et fait connaissance…
Comment aurais-je pu savoir alors, que ce coup de sonnette hasardeux allait être pour moi l’ouverture sur l’univers merveilleux de la poésie, l’univers de Jean-Claude… Jean-Claude qui allait m’apprendre le pouvoir et la magie des mots. Et diriger vers moi les souffles du coquillage…
Les Souffles du coquillage
Bien arrivée… Le 9 août
@ Bonjour cher Jean-Claude,
J’ai fait un excellent voyage. Je suis arrivée à bon port avant 11h ce matin. J’ai l’esprit un peu embrouillé. J’ai essayé de te téléphoner à plusieurs reprises hier, mais je n’arrive vraiment pas à t

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