Ma terre, mon Kef et mes Keffois
188 pages
Français

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Ma terre, mon Kef et mes Keffois , livre ebook

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Description

Un roman retraçant mes mémoires marquées par quarante ans d'histoire, de secrets d'époque et de vie communautaire des différentes ethnies ayant participé à la richesse économique, sociale et culturelle du Kef, situé au nord ouest tunisien et ce, sous le protectorat français. Un récit passionnant plein d'anecdotes sur les rites tunisiens : la fête de la circoncision, la préparation de la mariée à sa nuit de noce, le paranormal, l'art et la culture keffois.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334071383
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07136-9

© Edilivre, 2016
Préambule
Le présent livre répertorie mes mémoires marquées par plus de quarante ans d’histoire et de secrets d’époque sur la terre, la ville et les citoyens du Kef. La terre et la ville du Kef qui font partie du nord ouest tunisien sont situées à 45 kms des frontières Tuniso-Algériennes et à une distance de 89 kms du village algérien de « Souk Ahras ». Cette dernière position géographique qui a favorisé des déplacements de population dans les deux sens, a favorisé entre Keffois et Algériens, sur une période de 40 ans, une approche commune de vie et de coutumes hybrides. Ayant conçu et rédigé cet ouvrage en fonction de mes propres souvenirs d’une part, et sur divers témoignages d’époque d’autre part, je prie les lecteurs qui avaient un pied dans le passé et notamment dans l’histoire du Kef que j’appelle mon petit pays, de pardonner les éventuelles erreurs ou confusions qu’ils pourraient relever dans cet ouvrage qui représente un condensé de lettres, aux élèves, aux universitaires et à tous les lecteurs, sur les multiples aspects humains, spirituels et culturels d’une des petites communautés urbaines de la Tunisie profonde d’antan.
Ma terre, mon Kef et mes Keffois
 
 
En termes poétiques, ma terre est en amont, en limons, en plaines, en collines, en rivières, en épis de blé et de prospérité, en vergers, en cyprès et en peupliers. Cette terre, éternellement vivante, s’exprime par les vents d’hiver, par la pluie, par les torrents, par l’éclair, par la neige, par la grêle et par les tourbillons. Ma terre fut durant l’ère préhistorique le premier espace d’apparition des hommes du « Néandertal » et de « l’homo sapiens » et en matière d’histoire humaine, une des terres qui avaient connu à travers les ethnies, six grandes civilisations ; les puniques, les romains, les numides, les byzantins, les arabes et les ottomans. Cette terre du Kef, riche en anecdotes et en histoires, m’incite à parler et à révéler tant de choses sur ses vérités.
Le Kef est ma terre et ma ville natale, mon foyer familial, mon milieu social et mon environnement culturel. J’y avais respiré l’air des buissons et des fougères, affronté des épisodes neigeux, subi des nuages de grêle et pardessus tout y avais contemplé à travers ses stratus brumeux, la splendeur de son arc en ciel. En dépit des aléas climatiques, le Kef où j’avais accompli quelques années d’enseignement primaire et y avais acquis les vertus familiales et les moralités civiques, est une cité urbaine de sérénité et de bonheur. La conjugaison des facteurs physiques et sociologiques, qui ont contribué à la genèse de ma personnalité et font de moi, un Keffois corps et âme. Les événements que je rapporte ne sont que des partielles vérités, sur la terre et la médina du Kef, restées plus de cinquante ans, anecdotiques et mystérieuses. La surface intérieure de la ville est de 25000 hectares dont 45 hectares sont situés à l’intérieur des remparts de la médina. Il faut souligner que, malgré son statut de ville à faible densité démographique de plus de 45000 habitants, le Kef a sa préhistoire, son passé, ses mésaventures, ses légendes, ses superstitions, ses anecdotes, ses coutumes, ses traditions et ses mystères qui méritent, pour évoquer et élucider l’histoire de cette petite ville, une large vulgarisation. Ce qu’il faudrait souligner, c’est que, plus de deux siècles, le nord ouest de la Tunisie, auquel le Kef appartient, est riche en événements, en histoires et en cultures. Malheureusement cette région n’avait bénéficié d’aucune attention susceptible d’en faire émerger les spécificités, au sein du patrimoine culturel tunisien.
Bâti en altitude, sur une énorme plate forme du mont « Eddyr », le Kef favorise à cette hauteur une large vision sur les plaines de Sidi Bou Meftah, du Zaafrane, du Dehméni et à l’horizon, sur celles du grand Lorbeus. Réchauffés par un soleil de plomb, animées par un chant de cigales et éclairées par une pleine lune d’été, ces champs qui s’étendent à perte de vue et qui totalisent une superficie de 20 000 hectares environ, représentent la richesse tellurique et l’épine dorsale de l’économie verte locale. En dépit de son environnement agraire, le Kef, parfois en topographie plate, parfois en collines et parfois en paysages rocheux, se prête notamment par son majestueux mont « Eddyr », à d’exceptionnelles prises de vues rappelant par sa variabilité topographique, la somptuosité du paysage espagnol de l’Almeria. En ce temps, les colons qui achetaient des fermes, ne pouvaient, faute de route à proprement parler, y accéder par voiture et que pour s’y rendre, la plupart d’entre eux enjambaient un cheval. Les gros colons qui avaient une influence sur le pouvoir et notamment sur le département des travaux publics de la ville, avaient bénéficié d’une route spécialement aménagée, conduisant directement à leurs fermes. Ce privilège mécontenta les petits terriens dont mon père Béchir, plus en colère que les autres, sur les passages aménagés et qui phagocytèrent de larges tronçons de terres cultivables. Béchir, un des rares à avoir obtenu le C.E.P certificat d’études primaires, parlait correctement le français. Pour cette raison, désigné par le cheikh Ghézayiel, chef de la circonscription rurale, il avait la charge de présenter, auprès du ministère de tutelle, les doléances et contestations régionales sur les lopins de terre transgressés sans autorisation préalable. Comme le citoyen autochtone était durant la période coloniale, de second ordre, sa plainte présentée, resta sans effet.
En dépit de sa vocation agricole, ma terre fut, au cours des années 1800 et selon quelques uns de nos aïeuls, un espace d’errance et de liberté pour les lions du mont Eddyr. Cette information qui tournait dans toutes les langues avait été confirmée par ma grand-mère paternelle Zohra, laquelle informée, par la sienne qui mourut à l’âge de 110 ans lui révéla avoir vu de ses propres yeux, des félins en liberté. L’historien français, Henri Dunant, qui avait parlé en ce temps, de la pullulation des fauves, révéla quant à lui que la terre du Kef était une véritable faune et écrivit à cet égard, en 1858 : « C’est au Kef qu’on trouvait le plus grand nombre de lions non seulement de toute la régence, mais peut être de toute l’Afrique ». En raison de cela, rapporte le livre de Camille Mifort intitulé « Vivre au Kef », les citoyens d’antan, menant aux lions une guerre d’extermination, accédaient à leurs tanières pour en emporter les lionceaux. Le Bey de l’époque, me raconta grand mère Zohra, saisi de l’abondance et de la dangerosité des fauves, recommanda aux tribus locales de ne se nourrir que de viande de lions. Par suite de la traque continuelle de ces animaux, notamment par les armes à feu, le dernier d’entre eux tomba en1863, dans un champ d’oliviers, situé dans la périphérie de la gare ferroviaire de la ville du Kef. Hormis les données historiques relatives à l’environnement régional, le présent ouvrage porte sur les péripéties de mon enfance, sur ma vie privée, sur mon environnement familial et d’une façon exhaustive, sur les mœurs, les coutumes et les modes de vie de la société Keffoise des années trente à cinquante six.
Durant mon enfance, j’avais une première passion, la narration. J’aimais écouter, au coucher, les belles et motivantes histoires qui stimulaient mon imagination et me permettaient de passer, aussitôt, dans les bras de Morphée. Cette passion, culturelle en elle-même, est héritée de mes arrières parents et devint, par l’effet de l’habitude, quasi incontournable, dans mon hygiène de vie. La narratrice n’était pas des fois d’humeur à me raconter quoi que ce soit. Mais j’insistais auprès d’elle au point de devenir agaçant. Alors que la pulsion de la mémoire finissait par rejaillir en elle, elle cédait volontiers à mes caprices. Mon second plaisir, la participation au jeu collectif au ballon dans l’impasse de « Sidi Brahim » où les garçons de mon âge venaient, sans se soucier, ni de la distance qui les sépare de leurs domiciles ni du temps imparti à la distraction, animer dans un bruit infernal, l’impasse de la mosquée. Ma troisième passion, le football professionnel J’aimais regarder jouer « L’Olympic » du Kef. J’appréciais les performances corporelles et techniques de son capitaine d’équipe, Kouddir Kaddour et admirais le talent de l’excellent Azouz, le gardien de but. Mais cela n’était qu’un spectacle de dimanche, encore faut-il que je sois accompagné par mon père, pour m’y rendre. Le stade de la Mhalla qui manquait de gazon était poussiéreux, favorable aux chutes et aux blessures mais cela ne décourageait pas les joueurs qui défendaient, malgré tout, les couleurs de l’Olympic. C’était alors la véritable passion d’un football exempt de motivations d’ordre matériel. Je me souviens et c’était une unique fois, qu’un militaire français, grand amateur de football, prit place à côté de mon père. C’était le caporal Boisset, un homme sympathique et agréablement bavard. Ayant apprécié le talent du paternel, à converser dans sa langue, il nous proposa de visiter à l’issue du match, la caserne de la Kasbah. C’était un honneur et une grande marque de confiance. A notre arrivée, les soldats qui devaient diner au son de la trompette, à six heures, se mettaient à table. Pris en sympathie et gracieusement invités au réfectoire de la caserne. Nous nous sommes mis, volontiers à table, parmi les militaires sans qu’aucun d’entre eux ne se demandât pour quelle raison deux autochtones étaient parmi eux. C’était alors, pour nous, parmi plus d’une centaine de militaires, un régal aux frites chaudes, servies à profusio

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