Médecin de passage
272 pages
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Description

«?L'amour de la médecine et le goût de la recherche médicale naissent-ils et s'entretiennent-ils comme l'attrait de la lecture ou l'amour du cinéma ? Les similitudes qui existent entre ces arts et le mélange d'art et de science qu'est la médecine de recherche sont fascinantes. On se rappelle, sur un demi-siècle, les dates des articles scientifiques importants, parce que, lorsqu'ils sont parus, on fredonnait certaines chansons, on voyait certains films, ou on lisait certains romans. Sous les apparences d'un sérieux professeur de médecine, on peut trouver plus belle que scientifique l'écriture d'un article terminé. Les conférences dites magistrales peuvent être ressenties comme des prestations de concert. ‘‘J'aurais voulu être un artiste...!'' » De 1965 à 2015, cinquante années de vie médicale, en Europe comme en Amérique du Nord, ont été partagées entre soins, recherche publique, enseignement, recherche industrielle et administration de la santé. Le mélange du témoignage et de l'essai, entre les écrits d'Archibald Cronin et de David Lodge, illustre une réflexion globale sur une vocation et ses multiples visages, jusqu'au moment du passage de l'autre côté du miroir, lors d'un combat personnel contre le cancer. Des photographies des ponts de Porto et de San Francisco et du viaduc de Millau illustrent les témoignages apportés par cette trilogie sur la médecine. Elles suggèrent que, pour aller de l'avant, à chaque époque, des passages sont à construire. Le pont Louis Ier est l'un des ponts situé sur le Douro au Portugal. Reliant Porto à Vila Nova de Gaia, il fut construit entre 1881 et 1886 par l'ingénieur Théophile Seyrig, disciple de Gustave Eiffel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 septembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342163032
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Médecin de passage
Joël Ménard
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Médecin de passage
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Remerciements
De la même façon qu’une vie se construit avec les autres, grâce aux autres, et pour les autres, un livre de témoignage ne pourrait être écrit sans l’acuité intellectuelle et éditoriale de ceux et celles qui, par amitié, ont contribué à la narration écrite de ces cinquante années de médecine.
Je remercie en particulier, François Alhenc-Gelas, Joëlle Azuelos, Marie-Josèphe Baud, Marc Bellet, Pierre Corvol, Patrice Degoulet, Claire Dupagne, Pierre Durieux, Christine Giudicelli, Gérard Kouchner et Philippe Passa.
Bibliographie
Archibald Joseph Cronin
La Citadelle ( The Citadel , 1937 ), Albin Michel, 1938.
Les Années d'illusion ( The Valorous Years , 1940 ), Albin Michel, 1952.
Les Vertes Années ( The Green Years , 1944 ), Éditions de la Paix, 1946.
Le Destin de Robert Shannon ( Shannon’s Way , 1948 ), Albin Michel, 1949.
Sur les chemins de ma vie ( Adventures in Two Worlds , 1952 ), Albin Michel, 1953.
Daniel Pennac
Ancien malade des hôpitaux de Paris : monologue gesticulatoire , Gallimard, 2015.
David Lodge
La Chute du British Museum , Rivages, 1991.
Jeux de maux , Rivages, 1993.
Un tout petit monde , Rivages, 1991.
Hors de l’abri , Rivages, 1994.
Thérapie , Payot et Rivages, 1998.
Pensées secrètes , Payot et Rivages, 2001.
La Vie en sourdine , Payot et Rivages, 2008.
L’Auteur ! L’auteur ! , Rivages, 2005.
Un homme de tempérament , Payot et Rivages, 2012.
Né au bon moment , Rivages , 2016.
Louis-Ferdinand Céline
D’un château l’autre , Gallimard, 2015.
Siddhartha Mukherjee
L’Empereur de toutes les maladies. Une biographe du cancer , traduit par Pierre Kaldy, Flammarion, 2013, p. 649.
Filmographie
Lola , Jacques Demy, 1961.
Un grand patron , Yves Ciampi , 1951 .
La maladie de Sachs , Michel Deville, 1999.
Hippocrate , Thomas Lilti, 2014.
Médecin de Campagne , Thomas Lilti, 2016.
 
Introduction
Ce livre est dédié à tous ceux et celles qui, pendant près de dix-huit mois, m’ont permis de faire face à un cancer du pancréas et à ses diverses complications. Leur amitié, leur professionnalisme, associés à la solidarité familiale, m’ont fait surmonter quelques obstacles successifs malheureusement enchaînés : la chirurgie qui capta neuf heures de la vie du chirurgien, le professeur Sauvanet, et des jours et des jours de la vie de bien d’autres dans l’équipe du professeur Rusznieski : les soins intensifs digestifs, les traitements des fractures vertébrales et de l’insuffisance cardiaque. Je les ai rencontrés à l’hôpital Beaujon, appelé à disparaître comme disparut mon hôpital Broussais en 2000, puis à Cochin, à la Pitié-Salpêtrière et à l’hôpital européen George Pompidou. Ainsi suis-je passé du statut d’ancien interne des hôpitaux de Paris à celui décrit avec humour par Daniel Pennac d’ancien malade des hôpitaux de Paris ! Pendant les études de médecine, on considérait comme une chance de pouvoir se former dans divers hôpitaux. Comme malade, ce n’est pas une chance mais à coup sûr une expérience qui pousse à réfléchir sur la médecine. Quoique j’aie commencé mes études de médecine en 1957, je crois n’avoir vraiment ressenti en profondeur ce qu’étaient la maladie et la souffrance et n’avoir compris l’empathie des soignants qu’à travers une expérience personnelle vécue de l’autre côté du miroir. Chacun peut l’avoir connue ou la connaîtra un jour. Curieusement, elle ne laisse pas de mauvais souvenirs. Tous ceux qui m’ont entouré, les soignants, la famille, les amis, m’ont donné accès à un temps de vie supplémentaire presque inattendu. Il est utilisé pour aider les autres en écrivant et concluant une vie de médecin, telle qu’elle s’est déroulée lors du passage du XX e au XXI e  siècle.
Médecin de passage, quelle signification ? En jouant avec les mots, le passage concerne la vie d’abord. On ne fait que passer, médecins, et non-médecins, connus et inconnus. Le passage, c’est aussi ce que l’on acquiert quand on passe d’un pays à l’autre, des soins de certaines personnes malades à d’autres, d’une activité à l’autre, d’une responsabilité à l’autre. Le passage entre les générations est aussi une variante très importante chez les médecins. On apprend de la génération qui nous montre l’exemple, en y rencontrant de bons et de mauvais modèles. Puis, on s’efforce de transmettre aux générations suivantes les résultats de son propre parcours. D’un côté, on dispose de l’expérience couplée à l’acquisition permanente de connaissances, et de l’autre la construction initiale de la personnalité réalisée lors de l’enfance et de la longue période d’études jusqu’à l’âge de trente ans.
Le livre est écrit pour aider les plus jeunes à mieux savoir quels médecins ou/et chercheurs ils ou elles pourraient être pendant un demi-siècle, comme je fus moi-même orienté par la lecture des romans d’Archibald Cronin. Ils décrivaient la médecine des années 1920-1930 au Royaume-Uni. À ma grande surprise, beaucoup des histoires racontées ont encore leurs équivalents aujourd’hui. Dans mes goûts de lecteur, David Lodge a rejoint Cronin. L’humour d’un professeur de lettres anglaises comme David Lodge et le recul que l’on trouve dans ses romans sur la sensation d’être malade, sur les étudiants et sur les mœurs universitaires, méritent d’être savourés par ceux qui enseignent ou enseigneront. Faute d’avoir assez d’imagination pour romancer une vie, on peut être le chroniqueur d’une époque, à condition d’être exact, pas trop ennuyeux et toujours honnête. En permettant de survoler et de comprendre des évolutions, une bonne connaissance du passé permet aussi de se préparer sans crainte à vivre le futur. On pressent ce qui est prévisible et on ne craint pas ce qui est imprévisible. On s’imagine vivre des expériences uniques : elles ne le sont sans doute que rarement quand on les analyse plus en profondeur, et que l’on a accès à celles des autres : encore faut-il qu’elles passent des uns aux autres.
La chronique commence en 1940. Le lieu de naissance est Nantes, une ville que l’on peut regarder vivre vers 1950 dans le film de Jacques Demy, Lola . Les passages se font de ville en ville, Marseille (1959), Paris (1960), Montréal (1966), Washington (1970), Bâle (1986), Berlin (1993). L’hypertension artérielle fait connaître des maladies envisagées trop séparément, celles des reins, des glandes endocrines, du cœur, du cerveau et des vaisseaux. Elle me conduit, avec quelques amis, à la médecine cardiovasculaire exposée dans un journal mensuel en 1980. Alors que je ne l’avais ni désiré ni imaginé, je me suis retrouvé responsable de la recherche clinique internationale d’une industrie pharmaceutique suisse pendant quelques années (1987-1990). Dix ans plus tard, après des allers-retours dans deux hôpitaux parisiens voisins, plus séparés par leur culture que par la petite porte qui les ouvrait de temps en temps l’un à l’autre, j’étais happé par la Santé publique, pour les conférences nationales de santé de 1996 et 1997, puis par l’administration centrale française, en devenant directeur général de la Santé (1997-1999). Ces deux expériences sont couplées, dans une sorte de passage de la théorie (la Conférence nationale) à la pratique (la DGS). Une dernière expérience bien différente a été celle d’un retraité de 2007 qui a voulu tenter un passage de ses connaissances médicales et organisationnelles vers une maladie du XXI e  siècle, pire que l’hypertension artérielle du XX e  siècle, la Maladie d’Alzheimer. Collectivement, dans le cadre d’un troisième plan Alzheimer, France-Alzheimer, la Fondation Plan-Alzheimer et Médéric-Alzheimer ont facilité, avec l’appui du gouvernement, la mise en œuvre synchrone de stratégies de soins, de recherche et d’accompagnement des malades et des familles (2007-2013). On rencontrait une fois encore les cercles trop fermés de la médecine éclatée des neurologues, des psychiatres, des gériatres et le manque de coordination entre de multiples professions pourtant toutes aussi nécessaires aux mêmes personnes malades. Les employeurs changent, les environnements changent. Comment change-t-il, le médecin qui passe successivement des hôpitaux publics aux hôpitaux privés, de l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale, à l’industrie pharmaceutique suisse, de la Faculté de Médecine à l’administration française de la santé ?
Je me suis demandé comment a pu se produire cette diversité des fonctions, ou cette instabilité, rythmée par des changements de pays, par des rencontres diverses, et par des passages de ville en ville et de fonction en fonction. Que reste-t-il de ce mélange d’expériences qui puisse aider les autres, soit pour se connaître, soit pour s’orienter ? À partir de la vie romancée d’Archibald Cronin, j’avais eu envie de choisir comme modèle le médecin de famille, comme celui qui, dans les années 1950, montait trois étages d’un vieil immeuble du quartier du Bouffay à Nantes, pour soigner une toux d’enfant ou pour calmer les angoisses de sa mère. En réalité, ces activités multiples n’ont été volontaires que deux fois : en 1957, vouloir être médecin et, en 1965, approfondir un champ d’action utile, les soins des personnes hypertendues, parce que je les avais vues mourir, et la rech

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