Mes amours en sabots
196 pages
Français

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Mes amours en sabots , livre ebook

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Description

A cheval sur le XX et le XXI siècle, à cheval sur deux millénaires... toujours et encore à cheval... pour une passionnée d’équitation ! Voici donc le récit d'une vie remplie de chevaux ! Quelques petites allusions à des événements importants viennent apporter au passage une touche de sérieux à ce livre qui se veut avant tout drôle et distrayant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332630575
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-63055-1

© Edilivre, 2013
Première partie
1 Les chevaux de mon enfance
Vous faites une sarabande dans ma tête. Je vais tenter de poser vos quatre sabots multipliés par ? (je suis allergique aux maths) sur le papier.
Mon premier souvenir n’est pas d’hier, peut-être d’avant hier. C’était la guerre, j’avais environ trois ans, et, comme beaucoup de parisiens de l’époque nous allions chercher à la campagne ce qui était introuvable en ville : de quoi se nourrir convenablement.
C’était dans les Mauges, pays de la douceur angevine. Le travail de la terre se faisait encore avec la collaboration de chevaux de trait, aussi robustes que doux et endurants. On m’avait juchée sur le dos de l’un d’entre eux. Immense joie ! On m’a reposée à terre sans avoir fait le moindre pas : immense colère, sans paroles, mais avec cris !
Puis, plus tard, ce furent les vacances d’été chez mon oncle et ma tante, dans ce qui s’appelait alors la Loire Inférieure. Mon unique souvenir est celui du Percheron qui faisait la collecte des ordures ménagères : il me paraissait une montagne. La rue était en fait une venelle étroite et le charretier ne manquait jamais d’y arrêter son fidèle collaborateur, de le laisser seul, afin d’aller se rafraîchir d’un petit coup de muscadet qu’il estimait bien mérité.
Immanquablement, c’était l’heure où ma tante m’envoyait faire les courses du déjeuner, et comme elle estimait que c’était là une excellente façon d’occuper mon temps, elle « oubliait » d’inscrire quelques achats sur la liste. C’est donc avec une certaine appréhension que je devais me glisser entre la « montagne » et le mur de la maison la plus proche.
D’y passer, d’y repasser !
Pardon gros cheval, mais j’étais si frêle et si petite auprès de toi.
J’étais une petite citadine, le plus clair de mon existence se passait entre des immeubles bordés de trottoirs et de rues alors pavées, pas vraiment l’univers des chevaux.
Je me contentais donc d’en dessiner inlassablement.
Les enterrements se faisaient encore avec des corbillards tirés par des chevaux. La tristesse de l’enterrement m’échappait, j’asticotais les croque-morts pour qu’ils me prennent dans leurs bras afin de pouvoir caresser têtes et naseaux doux comme du velours.
Enfin, mes nuits étaient peuplées par le cheval parfait : De Diédrich, cheval pouvant vivre de l’air du temps, grimper les quatre étages jusqu’à notre appartement ! Je m’endormais chevauchant ce compagnon idéal dans tous les sens du terme.
Mais petite enfance passe à tire d’ailes, et avec elle mon petit univers.
Hélas, hélas, encore hélas…
2
Vint le temps où j’ai dû quitter le giron familial pour devenir plus indépendante et surtout lycéenne. Pas question de mettre filles et garçons ensemble. C’est ainsi que je me retrouvai loin de chez moi dans un lycée « pour filles », le lycée La Fontaine pour ne pas le nommer, dans le très huppé 16 ème ; cet établissement, situé Porte d’Auteuil, était une pépinière de filles à papa qui m’exclurent immédiatement, sans aucune pitié, de leur monde doré. Il est certain que mes tenues vestimentaires me faisaient immédiatement repérer : c’était l’époque de la « choucroute » (coiffure ayant justement l’air d’une choucroute), des petits cols blancs, des tissus vichy, et des jupons froufroutants superposés sous les jupes. Brigitte Bardot était passée par-là ; le film « les Tricheurs » était une légende : ses acteurs ont été adulés par toute une génération en mal d’émancipation.
Que venait faire un vilain petit canard mal fagoté et gauche parmi ces nymphettes comblées ?
Une humiliation cuisante m’a remise à ma place, si toutefois il en était besoin : notre professeur d’éducation physique était chargé d’établir une liste des élèves intéressées par l’équitation ; un tirage au sort devait désigner dix heureuses élues. Une pareille occasion ne pouvait se manquer, et bien sûr, mon nom figurait sur la liste.
Au cas où le sort m’aurait été favorable, ma mère m’avait acheté un pantalon de survêtement. Mais la chance n’était pas avec moi. Notre professeur a demandé si quelqu’un avait déjà prévu un équipement, auquel cas on essaierait de lui faire une petite place au « paradis ». Et grande nigaude je levai la main. Lorsque j’annonçai la nature de l’équipement en question, je vous laisse deviner l’hilarité générale ! Cerise sur le gâteau, une de mes charmantes compagnes – plus chanceuse que moi – vint m’annoncer, sourire moqueur, qu’elle pratiquait déjà l’équitation et qu’elle faisait partie des DIX.
Pas question d’alourdir le maigre budget familial d’une pareille folie.
Ma mère, toujours elle, a cru avoir trouvé un début de solution susceptible d’assouvir ma passion : je fus autorisée à accompagner une camarade lorsqu’elle allait au bois de Boulogne faire ses petits ronds, en selle et en carrière. Elle montait le plus souvent un cheval borgne bien nommé Joli Garçon. Cela tenait plus du supplice pour moi, que de la partie de plaisir. Seule petite note comique : ma copine avait l’habitude de donner des rondelles de carottes, à la fin de chaque cours, à son compagnon équin. Un jour, le moniteur sûrement préoccupé par autre chose, a pioché allègrement dans sa main et mangé la « friandise » à Joli Garçon réservée… L’histoire ne dit pas ce que ce dernier en pensa.
C’est toujours avec une certaine hargne que je pense à cette période qui n’aurait dû être qu’insouciance.
Je ne sais ce que sont devenues toutes ces petites minettes bourgeoises. La vie n’a pas obligatoirement réservé à chacune d’entre elles un chemin parsemé de pétales de roses.
Au moins en auront-elles profité le temps de leur prime jeunesse, ELLES.
3
Grande traversée du désert de plusieurs années ; la cause : l’amour avec un A . Je n’ai pas un cœur « feuille d’artichaut » et c’est le désastre.
Échec au sacro-saint baccalauréat ; puis pénible admission avec la mention passable. Dépression nerveuse. Et l’apothéose : impossibilité de me présenter au concours d’entrée de l’École Normale porte étroite indispensable à franchir pour devenir institutrice. Mon désir de toujours relégué aux calendes grecques.
Mes parents ne m’ont jamais demandé d’abandonner mes projets, mais mon frère beaucoup plus jeune que moi était alors poursuivi par ses études (elles ne l’ont d’ailleurs rejoint que fort tard), cela représentait un sacrifice énorme qu’il m’était impossible d’imposer à tous.
Mon père fort raisonnablement, m’a alors conseillé de passer des concours administratifs ; ils étaient légion en cette période.
« Je ne peux pas t’offrir une dot, me disait-il souvent, mais un métier vaut toutes les dots ».
Comme il avait raison ! Ce qui fut dit fut fait, sans aucun enthousiasme.
Misère et peaux de bananes ! (clin d’œil à une émission adorée par mes enfants, petits), j’ai été reçue, et dans les toutes premières places par-dessus le marché !
C’est ainsi que j’ai commencé une longue carrière de fonctionnaire « qui ne fonctionnait pas » ce qui m’a valu pas mal d’inimitiés et de rappels à l’ordre de la hiérarchie.
Mon seul espoir : me faire muter à Alger, changer d’air !
C’était compter sans l’arrivée en 1962 de l’indépendance en Algérie. La traversée de la Méditerranée s’effectuait désormais dans l’autre sens, et je suis restée métropolitaine.
J’avais atteint la majorité (21 ans alors). Mon père m’a proposé de continuer de rester dans le cocon familial, charge à moi de seconder ma mère.
Sauve qui peut ! Il avait gardé d’une carrière militaire refoulée l’habitude de faire marcher la maison au clairon et au tambour ; pas question !!!
C’est ainsi que je me suis retrouvée dans mon petit nid perché sous les toits, à quelques centaines de mètres de chez mes parents, mais libre.
J’ai vécu alors dans une grosse bulle irisée pendant quelques trop petits mois. Dès le travail quitté, c’était la joyeuse vie avec mes amies. Elles étaient en quelque sorte déracinées, car les débuts d’une carrière administrative impliquaient presque toujours un passage par Paris.
La nostalgie passée, elles s’apercevaient que la capitale regorgeait de spectacles, de sorties, de rencontres qu’elles ne retrouveraient pas obligatoirement de retour au « Pays » leur souhait le plus ardent. Moi j’y étais au pays, mais c’est avec délice que je profitais de ce qu’une enfance un peu austère ne m’avait jamais offert.
L’amour revint toquer à ma porte, d’une façon peu banale, place de la Concorde le 25 août 1964 : Paris commémorait le vingtième anniversaire de sa libération; le dernier métro était parti depuis longtemps, le prochain… dans longtemps. Que peuvent faire deux jeunettes au milieu d’une foule ayant fêté très – trop joyeusement – l’événement ? Après réflexion, mon amie et moi-même avons décidé de confier notre pitoyable sort à qui nous paraîtrait le plus inoffensif. Nous avons jeté notre dévolu sur deux étudiants qui correspondaient exactement à ce que nous recherchions.
Le trajet Concorde Montparnasse (notre lieu de travail) s’effectua à pied accompagnées de nos anges gardiens. Et c’est ainsi que l’un des deux est entré – un peu par effraction – dans ma vie. Il appartenait au milieu que j’abhorrais : la bourgeoisie ; ça n’est que plus tard, et par un moyen détourné que je l’ai appris.
Les dés en étaient jetés ; il a fallu trois ans à Mademoiselle pour devenir Madame ; on prenait encore le temps de la réflexion il y a quelques décennies.
Mes amis les chevaux ne devaient plus beaucoup tarder à resurgir dans ma vie.
En selle 4
J’étais contagieuse, et mon mari a donc été contaminé.
Afin de concrétiser mes folles années de rêve, nous avons commencé sans complexe par des balades accompagnées dans la vallée de C

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