Montagnes russes
310 pages
Français

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Montagnes russes , livre ebook

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Description

Linda et Hubert, deux écorchés vifs, se mettent en couple pour « être enfin quelque chose pour quelqu'un ». Ils rêvent d'une maison bien à eux, loin du bruit de la ville. Sauf qu'elle ne leur apportera pas le bonheur escompté...

Ils ne sont plus sur la même longueur d'onde et Hubert reproduit à présent de plus en plus le schéma du couple que formaient ses parents.

La situation amène Linda à faire son autocritique : en épousant Hubert, elle avait choisi la solution de facilité, un petit bonheur sage, par peur de souffrir à nouveau. Or, elle est une passionnée !

Continuera-t-elle à mener une vie terne avec un mari despotique qui ne la désire pas ?

Les lecteurs vont aussi découvrir une Suisse loin de l'image idyllique que bien des gens s'en font...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414385478
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-38748-9

© Edilivre, 2019
1.
En emménageant ensemble, Hubert et vous avez la ferme intention de vous engager dans une relation à long terme. Vous sortez tous deux d’une histoire d’amour compliquée qui vous a laissés meurtris, et vous aspirez à compter enfin pour quelqu’un.
Un soir, après le souper, Hubert vous raconte quelques bribes de son enfance. Vous découvrez alors qu’elle n’avait été guère plus heureuse que la vôtre, un autre point que vous avez en commun…
– Je suis un titi, né dans le 16 ème arrondissement de Paris, celui des « riches »… sauf que moi j’ai grandi dans une loge de concierge, l’appartement de fonction de ma mère, à savoir un deux-pièces sombre, sans confort, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble cossu.
– Qu’entends-tu par « sans confort » ?
– Que nous n’avions pas de salle de bains et que nos toilettes se trouvaient à l’extérieur, au fond de la courette. En fait, nos W.C. consistaient en une simple planche trouée, installée dans un réduit miteux, malodorant et toujours plein de toiles d’araignées. Ce fut ma hantise de petit garçon de devoir m’y rendre, surtout en pleine nuit…
– Je n’aurais pas été rassurée non plus !
– Par ailleurs, ne disposant que d’une seule chambre, nous étions contraints de dormir tous dans la même pièce : mes parents dans le lit conjugal, mon frère et moi ensemble, tête-bêche, dans un lit d’une place. Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans, après que Yann soit parti à l’armée, que j’ai enfin eu un lit pour moi tout seul… !
Vous le regardez les yeux ronds.
– Dur, dur ! Comparé au tien, le logement HLM dans lequel j’ai grandi fait figure de palais ! Certes, je partageais la chambre avec mes deux sœurs, mais nous avions au moins chacune notre propre lit…
– Ce que j’avais le plus de mal à avaler, c’était de savoir que mon paternel aurait eu largement les moyens financiers de remédier à cette situation.
– Alors pour quelle raison ne l’a-t-il pas fait ?
– Par avarice ! Je me rappelle encore sa réaction très violente lorsque ma mère avait osé le lui suggérer. C’était comme si elle lui avait demandé la lune ! « Ma chère, tu as des goûts de luxe ! » l’avait-il apostrophée. « Je ne vais pas gaspiller mes deniers durement gagnés parce que Madame souhaiterait une pièce en plus et du confort, alors que nous pouvons habiter gratuitement dans la loge ! Comme je ne vois pas non plus la nécessité de dépenser mes sous pour acheter un petit lit supplémentaire qui ne servira plus lorsque nos enfants seront partis de la maison… »
Vous n’en croyez pas vos oreilles.
– Comme mauvaise foi, on fait difficilement mieux ! Quel était son métier ?
– Chauffeur de taxi indépendant. D’ailleurs, à bientôt 70 berges, il est toujours en activité, sept jours sur sept, de 18h00 jusqu’au petit matin – fidèle à ce même horaire depuis toujours, parce que le travail de nuit rapporte davantage que le diurne.
– Je suppose qu’il se repose le matin ?
– Et une partie de la journée, ce qui, enfants, nous contraignait à marcher sur la pointe des pieds en nous levant et à nous habiller en silence. Nous devions aussi éviter de parler fort en prenant notre petit-déjeuner. Gare à nous, si par malheur nous perturbions le précieux sommeil de notre paternel !
– Cela devait être stressant pour vous et votre mère !
Votre compagnon rit d’un rire amer.
– Je confirme. Il va sans dire qu’en travaillant à cette cadence, mon père gagnait très bien sa vie… sauf que notre mère et nous n’avons jamais vu la couleur de son argent : il le déposait au fur et à mesure à la banque – pour plus tard, comme il disait. Et même à présent, il continue à jouer les écureuils… alors qu’il aurait pu prendre sa retraite déjà depuis quelques années.
Vous secouez la tête, abasourdie.
– Il semble oublier qu’il n’a qu’une vie, et qu’elle peut s’arrêter d’un jour à l’autre…
– Va dire cela à mon paternel… !
Vous le regardez d’un air songeur.
– Son rapport pathologique à l’argent s’explique certainement par une immense peur d’en manquer… Peut-être n’a-t-il pas toujours mangé à sa faim dans son enfance ?
Hubert hausse les épaules.
– Je sais que sa mère l’a élevé seule, lui et ses trois frères… en travaillant comme cuisinière chez des bourges, où elle ne gagnait certainement pas des mille et des cents…
– Elle n’était pas mariée ?
– Si, à un pêcheur breton, un ivrogne invétéré et violent qui la battait comme plâtre quand il avait un verre dans le nez. Un jour, ce fut la fois de trop. Elle l’a quitté en montant avec ses enfants dans le premier train à destination de la Capitale… bien qu’elle n’y connaisse personne.
– Chapeau, ta grand-mère avait du cran ! Oser agir de la sorte… surtout au siècle dernier, où elle ne pouvait compter sur aucune aide sociale !
Il vous sourit.
– C’est vrai, c’est une maîtresse femme ! Mais, pour en revenir à mon père, je ne pense pas que son enfance soit la principale raison de son avarice, bien qu’elle y ait certainement contribué !
– Alors, tu l’attribues à quoi ?
– Il a eu à vivre les deux guerres mondiales ! A la Libération, il avait déjà 41 ans et pas en sou devant lui… J’imagine qu’il ait voulu rattraper le temps perdu en mettant les bouchées doubles.
– Cela pourrait effectivement expliquer en partie son comportement. Parle-moi un peu de ta mère !
Son visage se renfrogne.
– C’est une femme douce et gentille… mais faible… qui noyait ses frustrations dans la bière, au lieu d’essayer de tenir tête à mon père. En rentrant de l’école, mon frère et moi l’avons trouvée plus d’une fois allongée sur le sol, complètement ivre…
Sa voix traduit de la rancune. Est-ce envers son père pour avoir rendu sa mère si malheureuse… ? Ou envers cette dernière, pour n’avoir pas su gérer la situation différemment ? Vous n’osez pas lui poser la question.
– Ta mère, occupait-elle un emploi en dehors de la conciergerie ?
– Oui, à mi-temps dans une blanchisserie.
– Dans ce cas, n’aurait-elle pas pu acheter avec ses deniers un lit supplémentaire, même d’occasion ?
Hubert grigne.
– Elle craignait trop mon père pour passer outre sa volonté. Par ailleurs, elle avait déjà du mal à faire bouillir la marmite et à régler les frais courants sans encore devoir y ajouter une dépense supplémentaire…
– Ton paternel, ne contribuait-il pas aux frais du ménage ?
– A peine ! Il avait alloué à ma mère un certain montant au début de leur vie de couple, mais ne l’a jamais augmenté d’un kopeck, même après notre naissance…
Son récit vous révolte.
– Pauvre femme ! Elle a dû s’en mordre les doigts de l’avoir épousé…
Il vous lance un regard oblique.
– C’était une autre époque ! Et ma mère était alors très jeune et très naïve. Orpheline, elle avait été élevée par des religieuses et n’avait encore jamais fréquenté un homme. Or, mon père ayant quinze de plus qu’elle, au moment de leur rencontre c’était déjà un homme mature, très beau et avec de la prestance. Pas surprenant qu’elle soit alors tombée sous son charme ! Et ses côtés sérieux et travailleur lui inspiraient certainement confiance…
Vous soupirez.
– A présent, je comprends mieux ! Aux yeux de l’oie blanche qu’elle était, il devait représenter le prince charmant… Le réveil a dû être d’autant plus dur ! Tes parents, vivent-ils toujours ensemble ?
Le visage d’Hubert se ferme.
– Non. Ma mère a plaqué mon père pour un dépanneur de lave-linge juste après mon départ à l’armée ! Par la suite, j’ai appris qu’elle le faisait cocu avec cet homme depuis cinq ans…
Il le dit sur un ton accusateur. Vous sentez qu’il en veut à sa mère d’avoir fait cet affront à son père. Solidarité masculine ?
– Elle prétend n’avoir pas voulu faire éclater la cellule familiale avant que mon frère et moi ayons quitté la maison…
Vous posez votre main sur la sienne.
– C’est tout à son honneur ! Avoir essayé de faire passer votre bonheur avant le sien pendant des années, cela en dit long sur l’amour qu’elle vous porte…
– Hum !
Hubert serre les mâchoires. Son regard est noir. Visiblement, vos paroles ne l’ont pas convaincu.
Son récit vous a bouleversée. Il en ressort clairement que vous êtes dans le même cas : vous avez tous deux une revanche à prendre sur votre enfance ! Vous allez le faire ensemble…
Or, vous allez découvrir rapidement qu’Hubert n’est pas un homme facile à vivre, déjà parce qu’il est bourré de manies de vieux garçon : le lit doit être fait au carré ; les teeshirts soigneusement pliés et rangés dans leurs emballages d’origine sur l’étagère ; et chaque objet à sa place.
Par ailleurs, il se montre inflexible sur le jour du nettoyage hebdomadaire de votre studio : il doit être effectué impérativement le vendredi soir, même si cela vous oblige parfois à renoncer à des invitations… bien que vous n’en receviez pas souvent. C’est d’autant plus frustrant…
Et à l’instar de la plupart des hommes de votre génération, il trouve tout naturel que ce soit vous qui vous chargiez de la corvée de ménage, pendant que Monsieur se prélasse devant une chope de bière dans la brasserie d’en face…
– A deux, nous ne ferions que nous gêner… !
Un argument certes imparable, vu la surface de votre logement.
Pendant les premières semaines de votre vie commune, vous acceptez donc bravement de jouer les fées du logis… sauf que vous avez beau à vous appliquer, Hubert trouve toujours à redire. A votre ahurissement, il va même jusqu’à passer ses doigts au-dessus des meubles, à la recherche de la moindre poussière que vous auriez pu avoir oubliée…
Au bout de deux mois de ce traitement, vous explosez.
– Je rends mon tablier, dorénavant, nous allons changer les rôles !
Et ce ne sont pas des paroles en l’air. Désormais, il a beau faire grise m

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