Nadine, Princesse des Anges
208 pages
Français

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Nadine, Princesse des Anges , livre ebook

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Description

Au premier regard, je sus que c’était elle. Elle avait dix-neuf ans, j’en avais trente-trois et la morale était contre nous.


« L’amour est plus fort que toutes les raisons », écrivait la Marquise de Sévigné. Voilà pourquoi, aux critiques qui fusèrent, nous n’offrîmes que des baisers, preuve d’un amour, certes déraisonnable, mais tellement puissant que nul ne fut en mesure de s’y opposer. Celui-ci dura trente-sept ans, il fut peuplé de joies, de doutes, de peurs, de tristesse mais jamais ne faillit face à un quotidien par trop souvent lambda.


D’ailleurs, qui peut mettre à bas l’amour lorsqu’il vous donne ce sentiment d’éternité qui vous place à la droite des dieux, au beau milieu du jardin des anges ? Qui peut le mettre à mal, sinon la mort ?


Ma princesse est partie un matin d’hiver parce que son cœur n’en pouvait plus de battre, malgré les soins et traitements censés pallier une fragilité devenue au fil du temps mortifère.


Mon ange s’est envolé alors que je lui tenais la main, alors que je lui jurais tout cet amour que j’avais pour elle. Elle est devenue étoile et chaque nuit je regarde le ciel en lui clamant quelques vers qui me viennent du cœur et apaisent un peu ma détresse.


J’écris pour elle, je vis pour elle, parce qu’elle est près de moi, parce que je sens sa présence, sa main sur mon épaule. J’écris pour ne pas sombrer, afin de la rassurer, de l’honorer, de lui prouver que je suis fort, car tant que je vivrai elle aussi vivra. Aujourd’hui j’existe, mais seul son souffle ineffable fait battre mon cœur.


Nadine, Princesse des anges, il me tarde pourtant de la rejoindre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342362756
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36274-9

© Société des Écrivains, 2022
Exergue

« Croyez-le, le véritable amour est éternel, infini, toujours semblable à lui-même ; il est égal et pur, sans démonstrations violentes ; il se voit en cheveux blancs, toujours jeune de cœur. »
Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée
Première partie La narration
Aux roses que je t’offris timidement tu préféras les fleurs des champs ;
Bouquets de couleurs, de parfums envoûtants.
Ainsi tu fis de moi qui t’aimai en galant le plus heureux des amants.
Et notre amour devint printemps, chaque jour notre lit fleurissant
Où s’épanouirent nos cœurs et nos corps, malgré la vie, malgré le temps.
Aujourd’hui, j’écris et je pense à toi à chaque instant,
Je te vois, je t’entends, je te sens,
Car ta présence est là, près de moi, malgré les anges te cajolant,
Malgré l’étoile au firmament où ton âme vit dorénavant.
Et je te crie, ma douce Nana, mon petit chat, cet ultime ver que le vent d’Italie me souffla :
“ Sempre insieme e per l’eternità ! ”
Parce que la vie sans toi n’est plus qu’une attente de l’au-delà…
… Et, subséquemment aux maux que tu subis, je veux garder en mémoire ton sourire afin de donner un sens à ce succédané qu’est ma vie devenue où chaque jour ton absence est faite de silences et d’ennuis qui me tuent.
Bien au-delà de ces jours qui te virent dépérir, je veux ne plus vivre que pour nos plus beaux souvenirs.
Je t’aime.
Préambule
Enfance, adolescence ; trop de heurts ont abîmé son cœur…
De la maladie à l’émotionnel, mon amour souffrit outre mesure de ces épreuves que la vie lui infligea dès les premières années.
Lorsque l’on est une enfant et que l’on devient jeune fille sans avoir d’autre choix que celui chaque jour de subir un mal dont les insidieuses racines ne furent pas arrachées comme cela aurait dû être fait, il est certain que le chemin qui s’ouvre devant vous s’annonce pierreux, ronceux, ardu, voire dangereux ; d’autant plus encore lorsque le cocon familial n’est pas en mesure de vous protéger efficacement.
Un peu à l’instar de Chloé, l’épouse de Colin dans L’Écume des jours de Boris Vian et dont le poumon droit était rongé par un nénuphar, mon ange vécut avec une fleur carnivore lui dévorant le cœur. Elle qui était si douce, si souriante, si compréhensive, et dont l’âme n’était qu’un bouquet de violettes, fut ainsi confrontée à tant de maux, de contraintes, que même ses jolis yeux ne pouvaient, malgré une volonté quotidienne de paraître sans problème aucun, cacher totalement un mal-être récurrent.
Nadine n’en parlait que très peu, de sa maladie, gardant ses peurs et son désarroi pour elle.
Je savais cela et respectais autant que faire se peut ses silences, essayant malgré tout de l’emmener ailleurs, sur d’autres chemins que celui qui lui avait été tracé et imposé.
Parfois, j’en suis conscient, à trop vouloir l’inciter, l’entraîner, l’engager à vivre autrement qu’avec son affection, je me montrais drastique, mais jamais elle ne me le reprocha, m’avouant même souvent que je la motivais et qu’elle aimait que je l’emporte ainsi hors d’un quotidien par trop banal en ses répétitions.
Ma petite femme, ma douce compagne, ma confidente, ma complice, mon amante, mon égérie, ma muse, ma consolatrice, mon sein adoré où j’aimais me réfugier ; celle dont je tins la main durant des années méritait, au-delà de sa mémoire que je chéris chaque jour, que lui soit rendu hommage plus encore.
D’où ce livre qu’il m’était devenu impérieux d’écrire, parce que les mots restent, que l’éternité leur appartient et que chaque heure passée à rédiger cet ouvrage me rapprocha de Nadine bien plus que tout autre moyen.
Chapitre 1 De l’enfance à l’amour
Je garde tout au fond de mon cœur, et dans ma mémoire à jamais, ce que Nadine aimait à me raconter de son enfance.
Elle était heureuse ces premières années où ses parents l’entouraient, où ses deux sœurs et son frère dont elle était l’aînée l’accompagnaient dans ses jeux simples et tellement enfantins qu’ils pourraient aujourd’hui paraître puérils.
Elle avait, notamment, ce goût du savoir et voulait être maîtresse d’école ; aussi, bien souvent, obligeait-elle sa jeune fratrie à écrire ce qu’elle se plaisait à leur dicter. Dociles, ceux-ci s’exécutaient par crainte d’une grande sœur aimant naturellement commander, imprégnée qu’elle était des responsabilités que son statut d’aînesse lui imposait, car malgré la présence de ses parents assurant l’éducation au quotidien, Nana se sentait désignée pour pallier quelques manquements dus aux injonctions de la vie et s’impliquait naturellement dans bien des tâches ménagères comme le faisaient beaucoup de petites filles au début de ces années soixante-dix où la gent féminine était encore perçue par beaucoup comme uniquement vouée à s’occuper de la maisonnée.
Cet état n’était pas pour lui déplaire, mais souvent elle m’avoua préférer se réfugier chez sa grand-mère paternelle dont la modeste maison entourée d’un grand jardin lui apportait moult joies en évasions et découvertes.
À deux pas de l’appartement où ses parents logeaient au quatrième étage d’une HLM ouvrière, elle y avait là-bas ses habitudes, et surtout ses animaux qu’elle adorait.
Tout d’abord, Rex, un bon et beau berger allemand à qui elle prodiguait mille caresses avec cette affection dont elle débordait, ce besoin de tendresse qui lui manquait et qu’elle taisait par pudeur, discrétion et timidité. Il y avait aussi un drôle d’oiseau apprivoisé ; Pipi la pie qu’elle avait surnommée ainsi avec toute la candeur et la simplicité d’une enfant de son âge. Pipi qui ne pouvait plus voler et qui sautillait en jacassant dans les allées d’un jardin parfaitement entretenu.
La Négresse était là également, une chatte noire, d’où son nom, pas facile de caractère, malgré tout très attachante, et puis il y avait en élevage quelques lapins qu’elle nourrissait parfois avec l’herbe coupée dans une friche voisine.
Souvent, Nadine me parlait des fleurs qu’elle aimait cueillir dans ce beau jardin, des bouquets qu’elle confectionnait et qui ornaient la table de la cuisine, des confitures que sa grand-mère faisait sur la vieille cuisinière avec les fruits qu’elles récoltaient ensemble, de ces allées où elle courait en riant avec Rex et Pipi, la Négresse préférant se prélasser continuellement au soleil ou sur une chaise empaillée.
Souvent, elle mentionnait Nénesse, un bon vieux monsieur ami de sa mamie, factotum réputé réparant tout et n’importe quoi avec rien – d’une simple bicyclette en passant par divers appareils ménagers ou des jouets souvent malmenés par les enfants du quartier –, et qui lui relatait quelques fois, avec un drôle d’accent que jamais elle ne définit, d’étranges aventures issues des souvenirs brumeux d’un passé nébuleux.
Sa grand-mère adorée était une pourvoyeuse de rêves qui l’endormait le soir, lorsqu’elle avait la chance de rester couchée chez elle, en lui racontant des histoires comme le faisait Nénesse, mais avec plus de sens imaginaire que cet homme simple et un peu bourru.
Ces histoires-là étaient des contes où toujours les jolies princesses rencontraient des princes charmants chevauchant de beaux destriers, où les châteaux bâtis sur de hautes collines dominaient d’immenses forêts peuplées d’étranges animaux, où les grands lacs abritant des milliers de poissons d’argent appartenaient aux fées dansant à leur surface les soirs de pleine lune, où les champs et les prés des vallons étaient couverts de fleurs parmi lesquelles les enfants jouaient, riaient et chantaient sans jamais se lasser.
Alors elle s’endormait, Nadine, en s’imaginant être une de ces princesses que sa grand-mère affirmait être les plus belles du monde, en espérant un jour rencontrer son prince charmant et vivre, non pas dans un château, mais tout simplement comme sa bonne mamie, dans une maisonnette nichée au cœur d’un grand jardin.
Parfois, elle quittait l’intimité de celui-ci, de la maisonnée protectrice pour jouer avec ses amies dans la rue bordant la propriété.
Vélos, poussettes, patins à roulettes, cerceaux, corde à sauter, baigneurs et autres divertissements enfantins l’occupaient alors, chassant de son esprit quelques inquiétudes que seule l’aînée d’une famille peut discerner, car lorsqu’elle rentrait à l’appartement pour retrouver ses parents, elle devinait au fil des jours, avec toute la sensibilité qui était la sienne, que quelque chose changeait, que l’ambiance familiale se chargeait de ce qu’elle ne comprenait pas encore vraiment, comme une atmosphère lourde et étouffante qui peu à peu l’oppressait au point que régulièrement montaient en elle des angoisses difficilement contrôlables.
Est-ce cela qui déclencha ses problèmes de santé ?
Toujours est-il que ce jour maudit où sa mère abandonna sa famille, en laissant mari et enfants seuls dans un total désarroi, un monde béni qu’elle pensait acquis à jamais s’écroula en ne laissant intrinsèquement à la petite fille rêveuse qu’elle était que ruine au cœur et profonde tristesse à l’âme.
L’enfance se terminait brutalement et son jeune corps devait en souffrir irrémédiablement.
Maman partie on ne sait trop où, il fallut bien qu’elle assume encore plus les obligations ménagères, qu’elle se montre, vis-à-vis de ses sœurs et de son frère, forte, déterminée et responsable.
Papa l’aidait autant qu’il le pouvait, mais durant les heures où il travaillait comme pontier dans une scierie, heureusement à quelques minutes du quartier des Neiges où la famille demeurait, il incombait à Nadine de gérer des tâches qui l’accaparaient et l’empêchaient de s’épanouir comme toute enfant de son âge le mérite.
Sans que l’on s’en aperçoive, elle sombrait parfo

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