Patric, profession troubadour
64 pages
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Patric, profession troubadour , livre ebook

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Description


Un parcours de vie impressionnant guidé par la passion de ses chansons




Patric est un artiste, un troubadour des temps modernes, nous contant ici son parcours, ses motivations et ses inspirations. Au travers du partage de ses textes, des messages portés dans ses chansons, de son amour pour le pays, le chant et sa guitare, découvrez l’homme derrière la musique.


Des terres occitanes, de la chaleur de la garrigue ou des vents de la côte, s’élève la voix de Patric, tendez l’oreille et laissez-vous envoûter.



« Les chansons n'ont jamais fait de révolution
mais il n'y a jamais eu de révolution sans chanson. »



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381531076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PROFESSION TROUBADOUR

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
Patric
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PROFESSION TROUBADOUR
 
PRÉFACE DE CLAUDE SAVY
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À la mémoire de Atahualpa Yupanqui, troubadour amérindien.
 
 
PRÉFACE
 
 
Si vous demandez à Patric ce qui lui tient le plus à cœur de l’amour, l’amitié, sa langue occitane ou la musique, il vous répondra sûrement, soulignant sa réponse avec son inimitable sourire : « Ça dépend des moments. » En fait, comme à l’évidence ce sont les quatre points cardinaux de sa vie, il se repère dans le monde avec sa boussole graduée en sentiments et passions. Et il perd rarement le Nord.
Passions.
De sa terre d’abord, la belle terre occitane aux mille visages, qu’il a toujours aimée comme une femme et défendue comme il aurait défendu ses enfants.
De la langue qu’elle a engendrée et de la culture qui en découle, ensuite. Une culture qu’il ne veut pas figée, frileuse, recroquevillée sur le passé, mais largement ouverte sur le monde en pleine transformation. Vous l’entendrez souvent pester contre un État qui se prive de ses propres richesses à l’heure où l’Europe recompose ses régions, à l’heure où, à l’Est, chaque nation reconquiert son droit à la reconnaissance.
Une langue simple et belle. Celle apprise au contact des papés et des mamés, celle du quotidien de son enfance.
 
Paradoxalement enluminée de mots de tous les jours. Langue rythmée au chant nocturne du rossignol, nourrie aux fraîcheurs du jardin, brûlante du soleil des garrigues, relevée au sel de la mer, fouettée par la tramontane ou apaisante comme les allées de mûriers, scintillante comme l'étang de Thau.
Ah ! Ce « païs ».
Étonnez-vous après cela de le voir courir le dimanche les arènes, commentant les exploits des hommes en blanc et ceux non moins homériques des plus célèbres cocardiers. Étonnez-vous donc aussi de le retrouver au bord des terrains de tambourin, ce sport anachronique qui permet aux Languedociens de faire la nique aux Anglo-Saxons et à leurs ésotériques parties de cricket.
Là encore, il s'agit de culture. Authentique. Celle qui sort des livres et des bibliothèques, des salons littéraires et des colloques, pour courir dans la rue, s'ébattre sur les stades, sauter en piste, et entraîner tout un peuple dans la folle farandole de ses fêtes votives ou de ses ferrades.
Et c'est pour ce peuple-là, avant tout, qu'il chante. Quand au soir venu, ce peuple, son peuple, se rassemble dans un mas après une journée camarguaise, quand il s'installe sur l'esplanade ou s'assoit sur les chaises municipales de la salle polyvalente d'un village des coteaux du Languedoc.
Tiens, et le vin. J'allais oublier ce vin des coteaux qu'il a chanté en une désormais célèbre litanie.
Et là encore quoi de plus normal. La vigne, comme la langue, ne nous ont-elles pas été données par les Romains et au-delà par les Grecs ?
Or la plus profonde des racines de Patric plonge au cœur de la mer Égée, où son grand-père rencontra celle qui devait devenir sa femme.
Comment ne serait-il pas profondément méditerranéen avec de telles attaches ? Méditerranéen, c'est-à-dire, dans le même moment formidablement heureux de vivre et formidablement inquiet. Extrêmement déterminé et extrêmement fataliste.
Mais c'est aussi sur une île blanche de la mer Égée, Délos, que la mythologie fait naître Apollon. Dieu de la beauté, certes (mais nous ne sommes pas là pour faire souffrir la légendaire modestie de Patric) mais surtout des arts, donc de la poésie et de la musique.
La vie ne s'est donc pas trompée en lui accordant les dons de la note et de la rime. Lui ne l'a pas trompée en les exploitant.
Quand j'ai connu Patric, il y a un certain nombre d'années, il ne chantait qu'en occitan. Mais déjà il était en train d'évoluer vers un tour de chant où la langue française aurait une large part. Or cette évolution n'a en rien altéré son expression. Le Patric chantant en occitan se retrouve dans celui qui chante en français. Quoi de plus normal, les sources d'inspiration, elles, n'ont pas changé.
Même si elles se sont élargies. Car l'on retrouve dans sa chanson actuelle les sentiments qui l'animent dans sa défense d'une culture du Sud. Il est, c'était totalement en germe dès le début de sa carrière, un chanteur du Sud, puisant en Espagne, en Italie, au Maghreb, sujets et rythmes et cherchant dans les îles lointaines un Sud à la puissance deux.
Il est tout ça Patric. Et sa personnalité se traduit dans une quête incessante de nouveautés, d'expériences. Il peut, pour sa musique, frapper inlassablement à toutes les portes, trouver les meilleurs musiciens, le meilleur studio d'enregistrement.
Mais il peut aussi, il l'a fait, laisser provisoirement tomber la musique, du moins en public, pour se lancer avec une même folle passion et un enthousiasme proche de celui des enfants, dans la radio, la télévision, le journalisme ou l'animation de stages.
Cela dit, la musique ne le quitte jamais. Ou, du moins, lui ne saurait jamais s'en séparer. Depuis, comme chacun de ses admirateurs le sait, qu'il a juré fidélité et amour exclusif à sa guitare, elle n'est jamais loin de lui. Et qui n'a eu la chance de participer à une de ces soirées, organisée ou impromptue, en cercle restreint d'amis ou plus élargi de gens baignant dans la même passion, n'aura qu'une vision forcément limitée du personnage.
Mais le but de cet ouvrage n'est pas de parler de l'homme privé. Et c'est pourquoi les branches amour et amitié de l'étoile et de la boussole resteront, dans ces lignes, secrètes.
Je reste cependant persuadé qu'en lisant les pages qui suivent et surtout en écoutant ses textes et sa musique vous en saurez beaucoup sur lui.
L'homme du Sud est pudique, mais ses passions sont si fortes qu'elles marquent, que Cabrel me pardonne, ses œuvres à l'encre de son cœur...
Claude Savy
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Photo : G. Salager
 
 
Claude Savy et Patric
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
SUR LA PLACE
 
 
1. HISTOIRES D'OC
 
 
Derrière la préfecture de Montpellier, la petite place ensoleillée était occupée par deux cafés qui se faisaient face. Le soleil caressait le premier toute la matinée et venait lentement apaiser la jalousie de l'autre vers le milieu de l'après-midi... J'avais pour habitude de prendre un café à la terrasse de l'un vers treize heures et je revenais m'asseoir à celle de son vis-à-vis vers dix-sept heures, après les cours à la Faculté des lettres que je rejoignais sur mon vélo Solex noir. La place Chabaneau était fréquentée par de nombreux étudiants, d'autant plus qu'il y avait là un disquaire bien achalandé et passionné par ce beau métier aujourd'hui malheureusement en voie de disparition.
Cet après-midi-là, au début des années soixante-dix, deux lycéennes étaient assises en face de moi, juste à côté d'un homme d'une cinquantaine d'années qui semblait désespérément vouloir entamer la conversation. Il s'approche alors des jeunes filles et leur demande ce qu'elles étudient.
Elles disent qu'elles viennent de passer l'option occitan au baccalauréat. Intéressé, leur interlocuteur répond qu'il ne connaît pas l'occitan, mot alors totalement ignoré. Quand elles lui expliquent qu'il s'agit du languedocien ou du provençal, l'homme, originaire de l'autre côté du Rhône, se met à déclamer des vers de Frédéric Mistral, fier de connaître par cœur l'œuvre internationalement reconnue du plus célèbre de nos écrivains.
J'étais amusé de la scène et feignais de ne pas y prêter attention.
Les filles n'ont pas voulu en rester là, et elles demandent à l'homme de leur citer un poète occitan vivant. Il n'en connaît aucun. Alors, l'une d'elles lui récite le texte donné le matin même à l'examen, d'une voix douce et belle comme dans un rêve.
Et c'est ainsi que de ces lèvres d'adolescente déjà femme s'échappent au soleil les premières phrases de Occitania, une chanson que j'avais écrite quelque temps auparavant. Leur nouveau compagnon est étonné et moi encore plus. Une espèce de fierté intense, mêlée d'une gêne immense, envahit tout mon être et je reste médusé.
Je me sens à la fois paralysé et avec une folle envie de danser.
Je réalise pour la première fois que je suis un troubadour des temps modernes.
 
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de prétendre à un quelconque héritage de personnages aussi grotesques qu'inventés par l'idéologie romantique du XIX e siècle, fausses Cours d'Amour à l'appui.
Le troubadour n'était pas ce pauvre baladin qui allait de château en château avec quelques ritournelles offertes sous les balcons de dames en mal d'amour dont le mari guerroyait contre le méchant Sarrasin aux croisades.
Les troubadours, à part quelques exceptions, dont une de taille (Bernat de Ventadorn, le plus célèbre), étaient de nobles seigneurs (tel Guilhem d'Aquitaine) aussi riches que puissants. Ils écrivaient leurs compositions dans leurs châteaux et ne parcouraient pas le monde, rebec en bandoulière. Ce sont les jongleurs qui exécutaient ces «   basses tâches ».

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