Perles et croix d’Ebène
212 pages
Français

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Perles et croix d’Ebène , livre ebook

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Description

Les perles noires sont particulièrement rares et elles sont très chères ! Ces perles d’ébène sont des histoires d’hommes et de femmes confrontés aux vents du monde et traversant des épreuves. Ces traversées vécues avec le Seigneur deviennent des perles brillantes d’éclats et sont porteuses d’une très grande espérance. Elles amènent à découvrir la profondeur, la réalité et l’authenticité de la foi en Afrique.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332573926
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-57390-2

© Edilivre, 2013
Préface
« Qui est celle-ci qui monte du désert ? »
En recherchant un titre à ce livre, il me vient à l’esprit « Perles et croix d’Ebène ». Je me suis demandé ce que pouvait bien signifier le mot « perle ». En général, c’est quelque chose de précieux.
Les perles sont souvent blanches, parfois avec une teinte crème ou rose, mais peuvent être teintées en jaune, vert, bleu, marron ou noir. Les perles noires sont très chères car très rares.
La valeur des perles est déterminée par leur brillance, leur couleur, leur taille et leur symétrie. La brillance (ou lustre de la perle) est le plus important des critères pour juger de la qualité d’une perle, surtout pour les joailliers, mais plus la perle est grosse, plus elle se vend cher.
Les perles sont divisées en huit formes de base : rondes, semi-rondes, bouton, larme, poire, ovale, baroque (irrégulière), et bagué. 1
Les perles noires sont particulièrement rares !!! Ce livre se veut être un recueil de perles que j’ai pu découvrir au cours de ma vie de missionnaire de 1986 à 2008 sur le continent africain. Elles sont en ébène car elles portent chacune le sceau de la terre noire. Elles sont uniques, rondes, aplaties, en forme de larmes ou baroques mais chacune est gardée précieusement en mon cœur.
La perle se forme quand un objet irritant passe à l’intérieur de la coquille d’une huitre ; alors elle l’enrobe de nacre. Ces perles que je dévoilerai sont souvent les histoires des personnes qui ayant rencontré l’adversité dans leur vie ont laissé le Seigneur les enrober de la beauté de la vie évangélique. Elles brillent toujours de cet éclat.
La plus grande joie du missionnaire est d’être évangélisé par ceux que nous avons évangélisés.
« Le Royaume des Cieux est encore semblable à un négociant en quête de perles fines : en ayant trouvé une de grand prix, il s’en est allé vendre tout ce qu’il possédait et il l’a achetée.
Mt 13,45-46
Alors nous revient la fraicheur de la vie évangélique vécue par ceux qui n’ont pas vingt siècles de culture sur le dos et surtout par quatre siècles marqués par le primat de la critique sur l’admiration, l’étonnement et la contemplation.
« Tout ceci, nous vous l’écrivons pour que notre joie soit complète. Or voici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons : Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres. »
1 Jn 1,4-5

1. Wikipedia, article : perle.
1977 Le Rwanda

Padri Joseph Fraipont NDAGIJIMANA

L’abbé Joseph Fraipont-Ndagijimana, est né à Waremme en Belgique le 11 octobre 1919. Il partit comme prêtre « fidei donum » 2 au Rwanda en 1958. Un jour, sur une des mille collines de ce pays, il vit un petit être atteint de polio 3 , marchant à quatre pattes sur lequel d’autres enfants jetaient des cailloux. Ce prêtre avait un cœur ardent de charité. Il prit l’enfant chez lui et c’est ainsi que commença la grande aventure de Gatagara : le « Home de la Vierge des pauvres » que l’on nomma aussi « la colline des hommes debouts ». Quand je le connus en 1976, le centre avait déjà rééduqué 1400 handicapés. Tous ne vivaient pas à Gatagara, mais le Père Fraipont avait créé à travers le pays des petites unités dans les paroisses et une équipe de techniciens et d’éducateurs faisaient le tour et suivaient chacun.
Dès la première rencontre ce qui marquait tout de suite c’était son bon sourire, reflet de la bonté de son âme pleine de la charité du Christ. Il ne se contentait pas d’aimer avec son cœur mais en acte et en vérité. Toutes les misères rencontrées trouvaient un écho en son cœur : après les handicapés moteurs, ce furent les sourds-muets, puis les pygmées méprisés des deux groupes ethniques dominants (les hutus et les tutsis). Quand il prit la nationalité rwandaise, il prit un nom pygmée pour manifester qu’il était venu partager la vie des plus pauvres.
En 1976, il invita le groupe de prière auquel j’appartenais à venir au Rwanda. « Il faut partager l’amitié ! » nous disait-il. Je compris auprès de lui que l’humanitaire ne suffit pas mais il faut l’engagement affectueux de toute la personne. Les pauvres n’ont pas besoin seulement d’aides matérielles mais d’une aide paternelle, d’une écoute, d’une attention, de temps partagé gratuitement. En fait ce qui nous manque souvent, c’est l’intelligence dans l’exercice de la charité. Il avait tout cela et il cherchait sans cesse la volonté de Dieu sur lui et sur ce qu’il faisait.
Lors de ce voyage, je me suis posé sérieusement la question de le suivre. Le Seigneur m’éclaira soudainement devant le collège du Christ Roi à Nianza, Il me voulait tout à lui mais pas ici et je devais lui faire confiance.
En 1980, le père Fraipont vint me visiter à Fribourg en Suisse, où je faisais mon noviciat. Il était déjà malade et venait se reposer dans les montagnes de la Gruyère. Il me dit : « Que fais-tu ici ? » Je lui répondis : « De la philosophie ». Il me répondit : « C’est bien, tu affines ton intelligence. » Je fus stupéfait de sa réponse car bien peu comprenait à l’époque pourquoi notre père fondateur voulait que l’on fasse de la philosophie au noviciat. Il avait très bien compris que le gros problème de notre monde sont toutes ces philosophies du soupçon qui empoisonnent l’exercice de notre intelligence et nous empêchent d’accueillir la Parole de Dieu comme une Parole de Vie.
Le Père Fraipont termina sa vie dans de grandes souffrances, atteint d’athérosclérose, son cerveau était mal irrigué. Un jour, une jeune femme rwandaise vivant en Belgique vint le voir, mais il ne pouvait plus parler, elle récita son chapelet auprès de lui, elle l’embrassa et lui dit : « Padri, tu nous as tout donné, maintenant va vers le Père » et c’est ainsi qu’il quitta cette terre le 26 mai 1982.
Lors d’une des apparitions de la Vierge Marie à Kibeho 4 l’une des voyantes affirma : « Je vois la Vierge Marie et, à côté d’Elle, le blanc 5 qui fonda Gatagara ».
Telle fut ma première perle précieuse en ébène. Elle permet d’enfiler toutes celles qui viendront par la suite.
Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à demi mort. Un prêtre vint à descendre par ce chemin-là ; il le vit et passa outre.
Pareillement un lévite, survenant en ce lieu, le vit et passa outre. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut pris de pitié. Il s’approcha, banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l’hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, en disant : Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai, moi, à mon retour.
Lequel de ces trois, à ton avis, s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? » Il dit : « Celui-là qui a exercé la miséricorde envers lui. » Et Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Lc 10, 30-37

2. Ce sont les deux mots latins en tête de l’encyclique du Pape Pie XII du 21 avril 1957 intitulée « Fidei Donum » invitant les évêques à porter avec lui « le souci de la mission universelle de l’Eglise », non seulement par la prière et l’entraide, mais aussi en mettant certains de leurs prêtres et fidèles à la disposition de diocèses d’autres continents. Les prêtres envoyés restent attachés à leur diocèse d’origine et y reviennent après plusieurs années passées en mission. On les appelle souvent « Prêtres Fidei donum. »
3. La poliomyélite se transmet essentiellement par l’eau et dans ce pays de lacs, beaucoup d’enfants étaient contaminés. Dans la croyance traditionnelle, un handicapé était un être qui n’avait plus d’âme et c’était une des raisons pour lesquels ils étaient rejetés ou supprimés.
4. Les apparitions de la Vierge Marie à Kibeho au Rwanda se sont déroulées de 1982 à 1986 et ont été reconnu officiellement par l’évêque de Butare le 29 Juin 2001. Marie se présente comme « la Mère du Verbe ». L’apparition du 19 aout 1982 fut terrifiante pour les jeunes gens. Alphonsine a vu la Mère de Dieu pleurer, les voyants ont pleuré, claqué des dents ou tremblé. Ils se sont effondrés. Les apparitions ont duré près de 8 heures : les enfants voyaient des images terrifiantes : un fleuve de sang, des gens qui s’entre-tuaient, des cadavres abandonnés, sans personne pour les enterrer. Un arbre tout en feu, un gouffre béant, des corps décapités. Dix ans plus tard, le monde apprenait le drame du Rwanda que Marie avait prophétisé.
5. Expression familière pour désigner un homme d’origine européenne.
1986-1992 Le Sénégal
Poponguine est un petit village
C’est par ces paroles que j’accueillais le Pape Jean Paul II, le 21 février 1992, devant le parvis de la basilique de Notre Dame de la Délivrande. Il ne me laissa pas le soin de développer ma pensée et les circonstances qui suivirent ne me permirent pas de reprendre mon discours.
Les origines (1887-1888)
D’après le journal de communauté des Pères spiritains, les débuts de l’évangélisation de la région de Poponguine remontent à 1885. Avant cette date, les Pères ne faisaient que passer, se rendant de Rufisque à Ngasobil le long de la Petite Côte. Ce fut au cours d’un voyage d’exploration, au mois de janvier 1885, que Mgr Riehl songea à établir une mission dans le village de Guéréo, situé au sud du Cap de Nase. La population, de race sérère-safène, était restée entièrement païenne. Peu après, le Père Pascal de Ngasobil, vint choisir et acheter le terrain, et le 6 mai, le Père Stub, chargé de la fondation, qu’il mit sous le patronage de Sainte Odile, déb

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