Pourquoi pas moi ?
136 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Pourquoi pas moi ? , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
136 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Pourquoi pas moi ? est un regard sur le tournant d’une vie, l’apprentissage de soi suite à un burn-out. Se recentrer sur soi, être enfin à l’écoute de soi, découvrir ses désirs profonds et nourrir son existence pour s’épanouir.

L’amour qui déçoit, l’amour qui porte, la main tendue, quand tout espoir semblait perdu, la recherche de soi-même à travers l’autre, une tranche de vie racontée avec dérision, sincérité et authenticité. Le partage d’une expérience pour se sentir moins seul(e) avec ses questionnements.

Et alors, vous vous direz peut-être : « Pourquoi pas moi ? J’ai aussi le droit au bonheur ! »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 août 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332822055
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-82203-1

© Edilivre, 2015
Pourquoi pas moi ?
 
 
Librairie « Dialogues »
Les rires fusaient, un brin étouffés, conscients que le lieu ne s’y prêtait pas. Derrière son bar, le torchon sur l’épaule, le garçon s’activait, faisant cliqueter joyeusement les petites cuillères sur leur soucoupe.
Ce brouhaha providentiel représentait une occasion rêvée. Enfin, les pipelettes que nous étions, frustrées de ne devoir s’exprimer qu’en chuchotant, allaient pouvoir se laisser aller à des confidences plus sonores. Finie cette ambiance monacale, censée inspirer la méditation ! Nous allions pouvoir nous livrer à ce subtil exercice de cancanage dont nous avions le secret. Il fallait vraiment en profiter et savourer l’instant. Le répit était de courte durée. Et de nouveau, le murmure serait de bon aloi.
Installées confortablement dans un face-à-face de circonstance, deux personnes se livraient au jeu de la séduction, sous couvert de propos professionnels.
La femme s’était apprêtée de son mieux. Petit tailleur de bonne coupe au tissu souple, qui lui donnait un air de danseuse de samba lorsqu’elle déambulait. Gestes raffinés, propos choisis, rire retenu, bien que tout cela fasse partie de la panoplie de la séductrice avérée, un léger malaise était perceptible. Elle se donnait un air pour lui plaire !
Sur cet homme pris au piège tel un poisson frétillant dans son filet, la séduction agissait tant et si bien que chaque parole énoncée semblait relever du mystère. Et le visage de l’homme s’émerveillait comme un petit garçon médusé devant une vitrine de jouets.
La femme s’absenta un instant, le laissant tout pantelant. Il sortit alors de sa poche un agenda électronique qu’il consulta pour s’occuper. J’eus le sentiment, à ce moment précis, de surprendre un petit garçon qui sortait sa console de jeu.
Elle réapparut. Il s’empressa alors d’enfouir l’objet du délit dans les poches abyssales de son manteau, comme s’il était pris en défaut.
La partie reprit de plus belle !
Qu’il était touchant de les voir déployer tant d’efforts pour feindre un comportement qui sied à ces lieux, alors que leurs regards laissaient poindre le désir qui pétillait et ne demandait qu’à s’exprimer. Ils s’efforçaient de le contenir, peut-être pour lui donner encore plus de couleurs et de saveurs…
* *       *
J’appréciais ce café, situé au sein d’une librairie. Il y régnait une ambiance conviviale, propice à la lecture et à la réflexion. Certains y avaient pris leurs quartiers.
Des étudiants profitaient de la librairie pour puiser des informations utiles à leurs compositions et échangeaient autour d’un sandwich. D’autres se blottissaient dans un coin, comme un chat lové sur un coussin, cherchant dans la lecture un refuge solitaire.
Quelques retraités sirotaient un thé, en observant de jeunes enfants qui faisaient à présent leur entrée.
Dans le regard attendri de la mamie, on sentait la fibre maternelle titillée par les cris des nouveau-nés, venus faire une pause gustative bien méritée.
Indisposées par ces babillages, certaines personnes venues chercher le calme, dans ce lieu privilégié, levaient un regard irrité pour manifester un agacement prononcé.
J’admirais, pour ma part, le calme olympien de ces jeunes enfants et j’imaginais mes petites terreurs investir les lieux, ruer dans les brancards, escalader tout ce qui pouvait l’être. En l’espace d’un instant, ils auraient, à coup sûr, assuré l’animation des lieux par leur enthousiasme et les questions qu’ils n’auraient pas manqué de poser autour d’eux.
J’attirais toujours le regard des tout-petits. Ils devaient ressentir mon intérêt pour eux et me rendaient toujours le sourire que je leur adressais. J’avais devant moi un petit public à contenter !
Un couple venait d’arriver à mes côtés. Pas d’échange ! Leurs regards s’évitaient avec application. On y percevait un ennui…
Ils paraissaient avoir jeté l’ancre là par erreur, chacun retranché dans son monde. La monotonie semblait avoir sérieusement entamé leur relation.
Non loin de là, un jeune couple s’était installé avec son bébé, le papa absorbé par la lecture du journal, la maman émerveillée par les prouesses de son petit bambin. Debout sur les jambes de sa mère, regardant fièrement autour de lui, il babillait joyeusement. Celle-ci encourageait ses efforts en le récompensant de baisers chaleureux déposés dans le cou, ce qui redoublait l’enthousiasme du bambin.
Quel contraste avec la froideur du premier couple ! Aussitôt leurs cafés avalés, ils s’en allèrent. La chaleur d’un café semblant être, désormais, la seule qu’ils pouvaient partager.
Un critique s’écoutait parler à conseiller savamment la personne assise devant lui. Bien qu’elle tentât en vain de porter sa tasse de thé à ses lèvres, c’est les yeux rivés sur son interlocuteur, comme en prière devant l’Etre suprême incarné, qu’elle s’abreuvait de ses paroles. Conscient de son ascendant, l’homme ne se faisait pas prier pour exagérer le trait. L’auditoire était acquis d’avance, le décor planté et la scène bien rodée. Sa voix portait. Il ne cherchait pas à ce qu’on ne l’entendît point, bien au contraire. Si d’autres émules s’étaient conviés au spectacle, cela n’eût eu que plus de piquant et n’eût que davantage exalté sa verve. Aussi essayait-il de faire profiter de son savoir étalé même ceux qui n’en avaient pas fait la demande. Et la pêche était maigre, semble-t-il !…
Le garçon de café s’approcha de moi. Il avait vu que j’avais terminé mon café depuis longtemps, que je tenais un petit carnet sur mes genoux et que mon crayon ne cessait de s’agiter sous la table.
Il m’adressa un sourire complice, ayant compris que le café n’était qu’un alibi pour rester, là, à écrire.
Un couple de jeunes sportifs remplaçait à présent le couple « sans saveur ». Ils avaient apporté des viennoiseries qu’ils enfournaient avec délectation.
Depuis mon arrivée, une étudiante avait à peine levé le nez d’un livre. Apparemment, elle en extrayait des informations d’importance, munie de trousse et crayons, en parfaite écolière qu’elle était.
De temps en temps, elle tirait sur une mèche farouche de sa longue chevelure, l’entortillait autour d’un doigt comme pour y trouver une source d’inspiration.
La jeune femme sportive s’était absentée pour fureter dans les rayons. Son ami, visiblement pas à son aise dans un tel endroit, soupirait, tordant entre ses doigts le sachet de viennoiseries, désormais sans contenu, espérant vivement le retour de sa compagne pour fuir les lieux.
Lunettes au bout du nez, un monsieur d’un certain âge, front dégarni, délaissa momentanément sa lecture pour commander un café… puis, silence radio ! Le sous-marin effectua de nouveau sa manœuvre de plongée, après être remonté, le temps d’un instant, à la surface de la réalité !
* *       *
Le critique avait fait son œuvre. La dame semblait conquise, acquise à sa cause. Il héla le garçon d’un air assuré et demanda l’addition. Il lui fut rappelé que le paiement s’effectuait à la caisse. Alors, perdant un peu de sa superbe, le monsieur se dirigea sobrement vers le comptoir.
De temps à autre, un regard curieux, surpris de trouver en ce lieu un café, faisait intrusion, inspectant la pièce en veillant à rester au seuil de l’entrée, comme s’il s’était agi d’un club privé.
La jeune étudiante quitta finalement sa table. Son ami était venu la rejoindre et un baiser l’avait détournée de son labeur et décidée visiblement à vivre d’autres aventures.
Sensation oubliée…, un baiser posé délicatement comme une pluie de paillettes viendrait recouvrir la surface du visage pour l’illuminer…
Un peu dépitée, je rentrai chez moi, décidée à remédier à ces pensées qui ne me valaient rien de bon. Le soir venu, je m’effondrai de fatigue sur mon lit. Des images défilaient devant mes yeux comme un film en super 8 qui sent bon les vacances. Je m’efforçai de penser à des choses gaies, agréables et m’endormis.
* *       *
Sardonique…
Ce mot s’était introduit dans mon esprit pendant mon sommeil, sautillait tel un cabri dans le champ de ma raison et échappait ainsi à toute tentative de le « vêtir » de sens.
De ses trois syllabes, ce mot avait rythmé ma nuit. Il m’était familier comme un visage sur lequel on n’arrive pas à mettre un nom.
Où l’avais-je rencontré ? Cela me paraissait flou.
À chaque fois qu’un semblant de définition m’apparaissait, l’image se déformait comme un mirage et les mots s’évanouissaient dans le néant.
Mon imagination prit le relais, essaya vainement de trouver le sens de ce terme. J’avais le sentiment d’être confrontée à une Mobylette qui, bien que l’on actionne les manettes appropriées, vous montre qu’elle n’aime pas les matins pluvieux.
Ma volonté aurait bien démarré, mais ma pensée, elle, préférait rester au garage, l’instant ne lui semblant pas propice à la réflexion.
Alors, je demandais l’autorisation au siège de mes pensées de me laisser, au moins, m’amuser à tenter de définir ce mot en « ique », qui, telle une tique, était venu de sa morsure interrompre mon sommeil.
Il semblait dire : « Eh, eh ! N’oublie pas ma définition ! ».
Et dans les vapeurs naissantes du sommeil, dans lesquelles j’eusse aimé me laisser aller, la réalité se rappelait à moi cruellement.
Voyons voir, sardonique…
De la pratique du latin me restait cette gymnastique propre au décorticage des mots. Je cherchais donc la racine de ce terme, mais ce qui me venait à l’esprit n’aurait certainement pas plu à M. Robert ou à M. Larousse, de par sa fantaisie absurde et déplacée. Qu’importe…
Pourtant, il me plaisait de croire que ce mot eût pu répondre présent à l’annonce de la définition.
Voyons, voyons, sa

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents