Récit poétique d une enfance ordinaire
88 pages
Français

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Récit poétique d'une enfance ordinaire , livre ebook

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Description

" Bonjour mon ami, regarde comme il fait beau... Ne restons pas enfermés par ce temps, allons nous promener ! Prends ton vélo car nous irons plus loin que d'habitude, aujourd'hui, je veux t'emmener sur les sentiers légers de mon enfance pour que tu les connaisses et que tu t'en souviennes, toi aussi..."

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Informations

Publié par
Date de parution 13 janvier 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414516162
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51617-9

© Edilivre, 2021
Remerciements
A ma famille, présente et passée.
A mes amis, présents ou dispersés.
« Bonjour mon ami, regarde comme il fait beau. Le ciel est sans nuage, et l’air vibre de chaleur devant ma porte ouverte.
Ne restons pas enfermés par ce temps, allons nous promener.
Prends ton vélo, car nous irons plus loin que d’habitude, aujourd’hui je veux t’emmener sur les sentiers légers de mon enfance, pour que tu les connaisses, et que tu t’en souviennes toi aussi.
Ne sois pas inquiet, Je laisserai le noir et le laid s’enfoncer dans l’oubli, et nous ne regarderons ensemble que les bulles de savon irisées, si légères et qui reflètent les mille soleils des jolis souvenirs.
Regarde sous cet arbre immense, ce grand homme debout, en manteau de cocher, aux chaussures épaisses de voyageur, il souffle ces bulles dans le vent d’été, son calme visage tourné vers le soleil, et il sourit en les voyant s’élever.
Prends ton vélo, et suivons les bulles de ma mémoire. »

« Peux-tu croire que l’on puisse être attaché à un lieu et à un moment de telle façon, que leur simple évocation t’y renvoie si intensément que tu puisses aller t’y promener aussi facilement que tu passerais d’une pièce à l’autre.
Je me souviens de m’être retrouvée, adulte, devant une certaine porte condamnée au coin d’une rue à Paris, et d’avoir expérimenté cette chose extraordinaire.
Il y avait eu dans cette rue, vers les années 1950, un bar, L’Arioste, où ma Maman fantaisiste m’avait emmenée avec elle une fin d’après-midi. En y repensant, je me rends compte que cet endroit ressemblait à un décor de film avec Jean Gabin ou Eddie Constantine.
J’avais trouvé cet endroit formidable, surtout pour moi, petite fille qui était élevée par une Grand-Mère stricte. J’aurais bien voulu y venir tous les soirs !
Trente ans plus tard, j’ai retrouvé l’endroit, au cours d’une de mes fréquentes maraudes dans mon ancien quartier.
Ce jour-là, J’avais arpenté les rues entre la Porte de Saint Cloud et le quai du Point de Jour. J’étais d’abord allée le long de la Seine à gauche, en longeant les cours de Tennis aménagés sur l’ancienne prairie ou les gens prenaient le soleil le Dimanche en s’asseyant dans l’herbe, jusqu’au fronton de Pelote basque. Petite, j’y trainais ma grand-mère, avec le chien Buddy, pour voir les poules et les lapins que le gardien élevait le long de la clôture.
De même j’aimais bien aller au Bois de Boulogne en passant devant un pavillon de garde ou les gens qui y habitaient élevaient des poules de Barbarie.
Au fronton, sous la haie de fusains, j’avais retrouvé les cages, mais elles étaient vides, et abandonnées depuis longtemps.
J’étais revenue sur mes pas, et j’étais tombée en arrêt devant une porte murée, quoiqu’encore visible. Je reconnaissais l’endroit.
Le bar l’Arioste était la autrefois
J’ai eu un instant l’impression que juste de l’autre côté-juste derrière la porte, se trouvaient ma mère, ses amis, en train de s’amuser et de rire, qu’il y avait quelqu’un au piano, comme ce soir ou Maman m’y avait emmenée, que juste de l’autre côté, si j’avais pu passer la porte, c’était le temps d’avant.
Je suis ici avec toi mon ami, dans ma maison d’aujourd’hui, pourtant faite à ma main et à ma mesure, et je partage avec toi des souvenirs, mais je suis là-bas dans mon enfance si complètement que la poussière d’été du Petit Chemin vient me piquer les yeux, que mes narines aspirent éperdument l’odeur forte de la rivière, et que je peux entendre le bruit de chaque porte, de chaque serrure de Ma Maison d’autrefois.
Le 59 rue des Courtils
La Grande Maison au 59 rue des Courtils, à la Suze sur Sarthe, en fait n’était pas si grande que ça. Elle avait été baptisée ainsi en comparaison de la Petite Maison que Mamie et Papi louaient auparavant, dans le petit chemin qui descend à la rivière, rue des Vergers, en face de la maison de Madame D., et juste derrière la maison des Dames G.
Ma Grand-mère Camille et ma Mère, Jacqueline, » Maman Kaki », qui était une jeune fille à ce moment-là, avec le chat noir Nono, s’y étaient réfugiés quand mon Grand-père René Pujol avait été emprisonné du coté de Versailles pendant la guerre. Elles avaient laissé Paris et le Boulevard Richard Lenoir pour un endroit plus sûr.
La Petite Maison était vraiment minuscule. Elle ne comprenait qu’une seule pièce, avec un renfoncement pour faire la cuisine.
Elle avait un tout petit jardin tout en pente et tout en longueur.
La guerre étant finie, Mamie et Papi Pujol étaient retournés à Paris.
Ils avaient changé de quartier, et j’étais née dans le nouvel appartement, au 122 Boulevard Murat.
C’est le Docteur Daniel B. qui m’avait mise au monde, il habitait au premier étage, et nous au cinquième, de l’escalier 97.
Ma mère terrifiée par l’accouchement avait griffé de ses ongles les mains de ma Grand-mère. Il faisait très froid pour un mois d’Avril, Mamie avait fait du feu dans la cheminée de la chambre.
Elle raconta qu’elle n’avait jamais vu un nouveau-né si long et si maigre, que la peau pendait sur mes os.
Ce furent Papi et Mamie qui m’élevèrent, et je restai avec eux.
Papi, qui se plaisait beaucoup à la Suze, s’est mis, quelques années plus tard, à la recherche d’une maison à acheter, pour les vacances.
Il a fini par dénicher une maison ancienne, près de la ferme des B., et qui appartenait à la famille De C.
Je me souviens de la première fois que Papi nous y a emmenés. Nous étions à Pâques, je n’allais pas à l’école depuis quelques temps car j’avais eu la varicelle. La route avait été longue, je supportais mal la voiture. Pourtant elle était belle la Vedette bleue de mon Grand-père !
Ce furent les plus longues vacances de ma vie : je ne repris l’école qu’à la rentrée suivante !
Que du bonheur !
La Grande Maison était une ancienne ferme en forme de fer à cheval, avec un grand jardin protégé des regards de la rue par le corps de la maison. Le lieu s’était appelé « la Renardière ». Maintenant, c’était le 59 rue des Courtils.
La façade grise était trouée de fenêtres inégales, certaines plus larges que hautes, d’autres plus hautes et étroites, beaucoup étaient d’anciennes portes dont le bas avait été condamné, on en voyait encore le seuil de pierre.
Il y avait de gros volets en bois dont le haut était ajouré pour laisser passer la lumière.
On entrait par une lourde porte cochère qu’on appelait « le Porche », qui s’ouvrait sur un passage couvert ou mon Papi garait sa voiture, et qui donnait sur le jardin.
Le mur abimé était étonnamment fait de toutes sortes de matériaux empilés au petit bonheur : briques, pierres, sable, morceaux de poteries, poutres encastrées… Des X de ferraille forgés maintenaient en place les fissures… Et tout cela tenait debout depuis plus de trois cent ans…
Des pieds de vigne séculaires et un vigoureux bignone grimpaient jusqu’au toit, couraient le long des murs, s’étiraient au-dessus des portes, et habillaient d’un grand charme la vieille bâtisse.
...

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