Rémy Girard : Entretiens

Jean Faucher

Description

Au théâtre, à la télévision et au cinéma, l’immense talent de Rémy Girard récolte la faveur du grand public québécois. C’est donc avec bonheur qu’on se souviendra de son personnage de Rémy dans Le Déclin de l’Empire américain et dans Les Invasions barbares, de Lionel Rivard dans Scoop, de Stan dans Les Boys ou de son rôle de papa Bougon dans la télésérie Les Bougon, c’est aussi ça la vie !Dans ces entretiens, l’auteur Jean Faucher rencontre un grand comédien de notre temps et nous fait aussi découvrir l’ami et le père qu’il est. Ce livre donne lieu à des confidences, à de grands moments de vérité, de tristesse et d’humour sur la vie d’un homme dont la devise est de ne jamais regarder en arrière et de profiter pleinement de la vie.Aîné d’une famille de six enfants, Rémy Girard vit son enfance entre Jonquière et Québec. Au secondaire, il fait la rencontre de son grand ami d’aujourd’hui, Normand Chouinard, et fait ses premières armes au théâtre de l’école. À 19 ans, alors qu’il est étudiant en droit, il se joint à la Troupe des Treize de l’Université Laval. Deux ans plus tard, sa rencontre avec Jean Duceppe est décisive : il ne peut taire sa passion pour la scène et plonge tête première dans le métier de comédien. Il s’inscrit au Conservatoire d’art dramatique de Québec, s’imprègne des auteurs classiques et contemporains et fonde le Théâtre Parminou et le Théâtre du Vieux-Québec, où il écrit, joue, dirige et gère avec ses collègues.Avant de quitter Québec et ses amis en 1980, il fait la rencontre de Denys Arcand. Arrivé à Montréal, il donne des cours à l’École nationale et enchaîne les rôles au théâtre, au petit et au grand écran. En 1985, le rôle de Rémy dans Le Déclin de l’Empire américain du réalisateur Denys Arcand le fait connaître au grand public québécois et en Europe. Dès lors, le comédien est sollicité de toutes parts pour travailler avec les grands metteurs en scène et les grands réalisateurs de notre époque. Il devient un habitué du Théâtre du Rideau Vert, du Théâtre du Nouveau Monde et de la compagnie Jean Duceppe et tourne de plus en plus pour la télévision et le cinéma.Après 30 ans de carrière, Rémy Girard accumule encore les grands rôles, les grands prix et les succès professionnels. Même si le comédien semble plus occupé que jamais, reste que son plus grand rôle, il le joue chez lui, auprès de son fils Renaud.

Sujets

• Télévision
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• Acteur
• Comédie
• Biographie
• Drame
• Comédien
• Rémy Girard
• Émission
• Cinema

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 05 février 2013
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782764418086
• Langue: Français

Extrait

Biographie
Du même auteur chez Québec Amérique
Françoise Faucher, biographie , Jean Faucher et Anne-Marie Villeneuve, Montréal, 2000.
Gérard Poirier, entretiens , Montréal, 2003.
Albert Millaire, entretiens , Montréal, 2004.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Faucher, Jean
Rémy Girard : entretiens
 
(Biographie)
Comprend un index.
9782764418086
 
1. Girard, Rémy - Entretiens. 2. Acteurs - Québec (Province) - Entretiens. 3. Acteurs de télévision - Québec (Province) - Entretiens. I. Girard, Rémy. II. Titre. III. Collection : Biographie (Éditions Québec Amérique).
PN2308.G57F38 2005 792.02’8’092 C2005-941090-6

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Sommaire
Biographie Du même auteur chez Québec Amérique Page de Copyright Page de titre Préface Avant-propos Questionnaire de Marcel Proust Premier entretien Deuxième entretien Troisième entretien Quatrième entretien Cinquième entretien Sixième entretien Septième entretien Huitième entretien Neuvième entretien Dixième entretien Onzième entretien Douzième entretien Treizième entretien Quatorzième entretien Post-scriptum Principales réalisations professionnelles - SA CARRIÈRE DE COMÉDIEN Index des noms cités Table des matières Cahier photos Jean Faucher

Préface
Salut Rémy,
 
Voilà qu’en plein milieu de ta superbe carrière quelqu’un veut faire une pause pour jeter un coup d’œil en arrière. «Entreprise prématurée », diras-tu ! Peut-être, considérant ton âge bien sûr, mais si l’on envisage l’ampleur de l’œuvre, il n’est peut-être pas mauvais de commencer aujourd’hui pour éviter que l’ouvrage ne prenne des proportions gigantesques. Donc j’interviens ici pour préfacer le premier tome de ta biographie! Et je commence en affirmant ma subjectivité la plus totale. Témoin privilégié de ta vie depuis notre adolescence, je n’arrive pas à prendre mes distances par rapport à ton destin. Il croise le mien avec une telle régularité que je me prends souvent à te considérer comme un frère, voire un alter ego . C’est la seule explication que je vois à cette joie qui s’empare de moi toutes les fois que la vie te fait des cadeaux, qu’ils soient professionnels ou autres. De la même manière, cela explique ma morosité ou ma peine lorsque la vie fait passer des nuages devant ton soleil.
 
Rémy, j’ai le privilège de te regarder sous plusieurs angles. Comme tout le monde, je suis d’abord pour toi un spectateur, membre de ton immense public, auquel tu me permettras de dire quelques mots. Vous qui lisez ce livre, n’êtes-vous pas comme moi totalement subjugué par l’extraordinaire capacité de Rémy Girard d’incarner l’être humain à la fois dans sa force et sa fragilité, dans sa fougue et son désarroi, dans ses passions et dans ses failles, et cela, avec la même vérité, la même authenticité, la même grande émotion ? Nul autre que lui ne réussit à incarner l’homme quebecensis dans toute sa plénitude et ses couleurs. Aucun autre acteur n’arrive à traduire de façon aussi personnelle les lignes de force de ces grands personnages du répertoire mondial classique et contemporain. C’est pourquoi l’on peut dire que Rémy Girard fait maintenant partie de notre patrimoine culturel national.
 
J’avais annoncé mon parti pris en sa faveur, je n’en démords pas, je persiste et signe… Non, pas tout de suite ! J’ai encore des choses à te dire, Rémy, puisque je reviens à toi ! Je ne suis pas que ton « fan n° 1 », car j’ai l’immense avantage de côtoyer, à la scène et à l’écran, ton talent d’acteur, ta générosité, ton sens de l’écoute et ta créativité. Cela devrait me rendre totalement heureux… Le problème, c’est que je ne peux plus m’en passer! J’aime répondre à tes propositions, tes coups d’œil d’intelligence, tes sautes d’humeur riches en trouvailles, tes réparties et ton regard amusé sur le monde qui t’entoure. Cet humour que nous avons en commun est devenu une nourriture pour moi. Mais comme nos carrières se croisent et se décroisent constamment, cette nourriture vient parfois à me manquer, et je vois venir le jour où je devrai, avec d’autres dans mon cas, fonder la Banque alimentaire des acteurs en manque de Rémy.
 
Sans blague, Rémy, j’apprécie nos absences, nos intervalles, car ils nous permettent, de fois en fois, de nous retrouver nourris et rafraîchis de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres, de nouveaux apprentissages.
Et puis, en attendant notre prochain projet, je vais relire ce livre qui, j’en suis sûr, comblera votre appétit !
 
À tout de suite, Rémy !
 
NORMAND CHOUINARD
Avant-propos
Pour commencer, permettez-moi de vous faire part d’un souvenir qui m’est bien personnel :
Nous avons fini par arriver à notre port final… Québec. Nous, je veux dire Françoise et moi. Notre remontée du Saint-Laurent avait été plus qu’impressionnante. À Québec, le train de nuit nous attendait ou plutôt c’est nous qui devions attendre, il y avait quelques heures de battement entre notre arrivée et notre départ pour Montréal. Nous avons voulu mettre à profit ces heures d’attente. Nous avons pris un taxi pour calmer notre impatience de connaître la ville. Notre jeunesse avait dû plaire au chauffeur de taxi. Il nous donna mille explications. Il aimait sa province.
En nous menant sur les plaines d’Abraham, il nous dit, et c’était touchant : « C’est là que nous vous avons perdus. » Puis il montra du doigt les bancs publics, et nous précisa : « Sur ces bancs là-bas, les jeunes gens font l’amour ! »
Évidemment nous avons sursauté. Nous ne savions pas encore toutes les nuances et la richesse de la langue québécoise. Il nous restait beaucoup à apprendre.
 
Voici ce que furent, en 1951, nos premiers pas dans la belle ville de Québec. Ce fut le début de notre naissance volontaire et québécoise.
Nous ne savions pas qu’il y avait à peine quelques mois, en août 1950, venait de naître d’une manière certainement plus involontaire, un petit Rémy. Il allait devenir Rémy Girard, ce grand comédien, le partenaire favori de ma petite-fille Clémentine, 9 ans, qui plus de cinquante ans plus tard, était de la distribution de la pièce de Georges Feydeau L’Hôtel du libre échange présentée au Théâtre du Nouveau Monde en 2003.
 
Ces entretiens avec Rémy Girard sont pour moi une nouvelle aventure que j’entreprends non sans un certain trac.
 
Jusqu’ici, je n’avais échangé des propos qu’avec de grands comédiens qui étaient mes amis, des collaborateurs aussi quelquefois pendant mes années actives dans le cadre des téléthéâtres de la Société Radio-Canada ou dans le monde plus spécifique du théâtre. Leurs carrières et la mienne s’étaient confondues par à-coups 1 .
 
Cette fois-ci, je vais m’adresser à quelqu’un de plus jeune, une vedette d’une autre génération, qui pourrait être mon fils, que je n’ai à peu près jamais côtoyé dans le travail, me