Salut Bertrand
196 pages
Français

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Salut Bertrand , livre ebook

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Description

Qui est Bertrand ? Fils d'un professeur de maths, né à Bourges en 1929 il était l’aîné de trois enfants.
Il n'avait que 10 ans à la déclaration de la drôle de guerre et il a subi sans dommages apparents les affres de l'occupation allemande.
Après la liesse de la Libération il a poursuivi ses études secondaires à Versailles jusqu'en classe de Maths Spé. mais, saturé de maths jusqu'à l’écœurement, il a bifurqué vers le dessin... pas d'art mais industriel, au grand dam de son père qui le voyait déjà coiffé du bicorne de l'X.
Son diplôme de projeteur lui a permis de collaborer avec un jeune architecte frais émoulu de ses études, connaissance du lycée Hoche et qui s'était installé à Bourges.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332674739
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-67471-5

© Edilivre, 2014
Préface
Une tranche de vie est un petit ouvrage sans prétention écrit par un homme plus que mûr qui tente de relater…avec humour, j’espère…les évènements dont il se souvient dans une période assez troublée.
Etant donné que les noms, les prénoms des protagonistes et certaines dates ont été modifiés, il paraît peu probable qu’on puisse classer cet ouvrage dans la catégorie des biographies mais plutôt celle des romans historiques ou mieux celle des histoires romancées.
Une tranche de vie raconte l’histoire du gamin que j’étais dont seule l’évolution psychologique a été bloquée par l’occupation allemande mais qui, grâce à l’amour et au silence sélectif de ses parents qui s’efforçaient de présenter avec humour à leurs enfants les évènements les plus fâcheux, a passé cette période sans trop de bobo…à part les engelures.
La rédaction en est brute de décoffrage mais émaillée de quelques réflexions personnelles sur l’évolution de la société que me permet mon âge.
Je crois en réalité que j’ai vécu les quatre années qu’ont duré l’occupation dans une bulle microporeuse qui ne laissait pénétrer que l’optimisme et qu’en fin du compte…j’étais heureux avec mon âme pure de môme…que j’espère bien garder toute ma vie.
1 Mes premiers exploits
7h 32 dans la bonne ville de Bourges le 14 septembre de l’an 1929, jour pour jour après le terrible incendie qui avait ravagé les Nouvelles Galeries, Gabrielle Chevrot accouche d’un bébé de sexe masculin qui répondait aux normes en vigueur en ce qui concerne le poids et la taille, mais probablement très au-dessus pour la puissance vocale aux dires des personnes présentes pendant et après l’évènement.
Je me suis trouvé sans le savoir…mais, comment l’aurais-je su à peine sorti du sein maternel ?…l’aîné des trois enfants qu’elle a conçus avec le concours de son époux.
Mes parents m’ont affublé de deux prénoms : Bertrand et Aristide…le premier par égard à mon grand-père maternel et le deuxième par égard à mon grand-père paternel…ce qui était une sage décision étouffant dans l’œuf des jalousies inévitables.
Mon père, André Chevrot, originaire d’un petit bourg de l’Ille et Vilaine près de Montauban… (de Bretagne !!) où il était né en 1903 avait terminé ses études par une agrégation de Mathématiques et exerçait, c’était son tout premier poste, comme prof. de maths. au lycée de Bourges.
Ma mère, quant à elle, Gabrielle Rousson de son nom de jeune fille, avait vu le jour dans un village de la Sarthe, terminé ses études à l’EPS du Mans d’où elle était sortie nantie d’un certificat d’aptitude à l’enseignement et avait atterri à Bourges dans un établissement pour demoiselles comme professeur d’anglais… Elle aussi c’était son premier poste.
Inutile de vous préciser le caractère profondément laïc de mes parents en particulier de ma mère, issue d’une famille d’instituteurs du village où elle était née en 1905, ce qui ne les a pas empêché de porter leur progéniture sur les fonds baptismaux…sait-on jamais, bien malin qui peut dire ce que nous réserve l’avenir ?
Ils se sont rencontrés dans une réunion d’enseignants interétablissements un jour mémorable de l’an 1928…le coup de foudre réciproque et je suis le premier fruit de leurs amours.
J’ai vu le jour dans le cadre que je vais tenter de vous décrire : mes parents avaient trouvé à louer le rez-de-chaussée d’une grande maison de ville rue des chalets à proximité de l’avenue de Dun et avaient la jouissance d’une part, du jardin dans lequel trônait un énorme cerisier et d’autre part, d’une cave qui avait la surface de la maison.
L’étage, quant à lui, était occupé par un jeune couple dont l’homme exerçait le formidable métier d’aviateur et les combles comportaient des chambres sommaires de domestiques.
Je passe sur mes premières années sur cette terre, premières années dont on ne se souvient en général, à moins d’être un génie précoce ce qui n’était heureusement pas mon cas, que par les récits plus ou moins édulcorés qu’en font les adultes (ou ceux qui croient l’être) de la génération précédente.
D’après ces souvenirs au deuxième degré, j’étais un petit mâle normal…tout à fait normal…qui tétait à heures régulières et dont on changeait les couches quand il s’oubliait dans la précédente qu’on lui avait mise propre quelque temps auparavant.
Mon premier souvenir direct remonte à 1933. Entre temps il faut vous dire que le 8 Mars 1932 ma mère accoucha d’une fille prénommée Suzanne Aimée en hommage à ses deux grands-mères dans les mêmes douleurs que pour moi, que cette fille fût pourtant la bienvenue : pensez, un garçon et une fille en moins de trois ans : le rêve. Mes parents auraient pu s’arrêter là, ils avaient rempli leur contrat familial, la relève serait assurée…mais !
A l’été 1933, disais-je…j’avais alors à peine quatre ans…j’imaginai un jeu qui me paraissait rigolo et devait, en principe, amuser ma petite sœur : j’avais vu… avec intérêt…la bonne, qui répondait au doux nom de Suzon, revenir en milieu de matinée du marché et rangé ses emplettes, dont une douzaine d’œufs, dans le garde-manger de la cave.
C’était l’époque bénie où un couple de professeurs de l’Education Nationale gagnait largement sa vie et avait les moyens de s’offrir les services d’une « bonne à tout faire » logée, nourrie…et tutti quanti, ce qui n’est évidemment plus le cas trois quarts de siècle plus tard.
Revenons à nos moutons, la douzaine d’œufs rangés par la bonne dans le garde-manger avait fait germer dans mon petit cerveau de quatre ans, une idée que je ne tardai pas à mettre en application : j’attendis que la bonne vaque à la préparation du déjeuner pour me glisser subrepticement à la cave, me diriger vers le fameux garde-manger.
Je me suis gratté la tête pour savoir comment j’allais m’y prendre pour atteindre le loquet, dont la hauteur était comme il se doit prévue pour un adulte de taille normale et non pas pour un môme haut comme trois pommes.
J’ai dû faire preuve d’une rare imagination, traîner péniblement une caissette à l’aplomb du dit garde-manger, me mettre dangereusement en équilibre pour le moins instable sur cet échafaudage de fortune et arriver tout juste à la hauteur du fameux loquet.
Après ce fut un jeu d’enfant…si j’ose dire.
Dès que j’ai eu pris mon œuf dans le garde manger, je remontai en catimini au rez-de-chaussée, traversai le vestibule en jetant furtivement au passage un œil dans la cuisine de laquelle émanaient des effluves appétissantes et me glissai dans la chambre aménagée pour « petite sœur ».
Elle était réveillée, d’excellente humeur apparente, gigotait des quatre membres et m’a examiné attentivement avec un grand sourire innocent.
Je me suis approché de son berceau en tenant précieusement mon œuf de peur de l’écraser avant de procéder à mes exploits dont je vais vous exposer le détail :
J’ai posé délicatement l’œuf dans le berceau que j’ai agité dans tous les sens pour le faire rouler de tous les côtés…c’était tellement marrant que petite sœur riait aux éclats et gigotait de plus belle…
Hélas, Suzon, alertée par le bruit inhabituel audible de la cuisine, a fait irruption dans la chambre à l’instant crucial où l’œuf se trouvait à l’aplomb du pied de petite sœur qui, à l’instar d’un footballeur professionnel, l’envoya dans le but formé en l’occurrence par l’échancrure du corsage de la bonne dans laquelle il s’est mollement écrasé.
– Eh ben…vous avez quand-même de drôles de jeux, décréta Suzon après un moment d’hébétement tout en essayant d’effacer les dégâts avec un torchon qu’elle tenait à la main et utilisait d’ordinaire pour essuyer la vaisselle.
Par bonheur, Suzon…qui m’avait malgré tout à la bonne, ne rapporta pas mes exploits aux parents et le jeu s’arrêta là : seule conséquence, dans l’omelette prévue pour le dîner, Suzon n’a battu que onze œufs au lieu de douze…mais rassurez-vous personne ne s’en est aperçu !
2 Les excentricités de mon père
Mon père André Chevrot était assez bel homme de taille moyenne, mince et agréablement proportionné mais quelque peu excentrique, ce qui toutefois n’influait pas sur la qualité des cours de mathématiques qu’il dispensait avec la plus grande rigueur.
Son excentricité se manifestait au-delà d’un rayon de deux kilomètres du lycée mais jamais en deçà. Je vais vous en citer un exemple : il existait sur la route de Marmagne, lieudit « Vouzay » une guinguette sur le bord du canal du Berry qui avait pour nom « le moulin bâtard ».
Cet établissement existe encore de nos jours…je pense que c’est devenu une discothèque, mais par contre le canal du Berry a été déclassé en 1951, radié des voies navigables en 1953, date à laquelle il a été cédé aux communes qu’il traversait, communes qui l’ont traité par le plus grand des mépris et laissé mourir.
Mais dans les années trente, la guinguette et le canal étaient en pleine vie et donc le point de chute de nombreux Berruyers. Mes parents, qui à cette époque, n’étaient pas encore motorisés mais possédaient chacun un vélo s’y rendaient de temps à autre les soirs d’été accompagnés de collègues eux aussi équipés de bicyclettes pour y faire une collation et quelques tours de danse.
Quant à moi, j’étais consigné à la maison avec petite sœur aux bons soins de Suzon.
Un soir, où le repas avait probablement été copieusement arrosé à cause de la touffeur et après quelques tours de danse, tout un chacun était prêt pour le retour…c’est alors que mon père a déclaré à la cantonade :
– Vous faîtes comme vous l’entendez, mais moi…je rentre à la nage…je ne tiens pas à transpirer à vélo, et joignant le geste à la parole, se déshabille ne gardant que son caleçon, plonge dans l

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