Sauver ma peau : Tout perdre pour échapper aux Témoins de Jéhovah
94 pages
Français

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Sauver ma peau : Tout perdre pour échapper aux Témoins de Jéhovah , livre ebook

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Description

À travers l’un des rares récits levant le voile sur la vie d’une enfant Témoin de Jéhovah au Québec, Pamela Perdegas, née de parents hispanophones, raconte sans détour ce qui l’a poussée à se rebeller contre sa famille et sa religion, qui ont été pour elle une véritable prison. Emprise de ses proches, isolement, violence physique, psychologique et économique : la jeune femme, aujourd’hui âgée de 25 ans, a déjà cru ne jamais voir la lumière au bout du tunnel. Hélas, une fois la porte des Témoins claquée, impossible de conserver quelconque lien avec eux. Perdre sa famille et tous ses repères a été le prix à payer pour gagner sa liberté, envers et contre tous.
Aussi bouleversant qu’inspirant, ce récit d’émancipation, appuyé par des témoignages de ceux qui l’ont accompagnée avant, pendant et après la tempête, offre un regard d’une impressionnante lucidité sur cet enjeu dont on parle encore trop peu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 septembre 2022
Nombre de lectures 17
EAN13 9782896589630
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Éditrice : Caty Bérubé
Auteure : Pamela Perdegas
Directrice création de contenus : Laurence Roy-Tétreault
Chef d’équipe production éditoriale : Crystel Jobin-Gagnon
Chargée de contenus : Sophie Côté
Chef d’équipe révision et assistance : Marie-Christine Bédard
Réviseure : Joanie Boutin
Chef du développement créatif, graphisme : Marie-Christine Langlois
Chef d’équipe production graphique : Annie Gauthier
Conceptrices graphiques : Sonia Barbeau, Sheila Basque, Marie-Isabelle Fortin,
Marie-Chloë G. Barrette, Karyne Ouellet et Josée Poulin.
Photographies de la page couverture et de la quatrième de couverture : Marie-Ève Lévesque Spécialiste en traitement d’images et calibration photo : Yves Vaillancourt
Mise en marché et marketing
Directeur ventes et distribution : David Gatteau
Directrice marketing : Vanessa Ross
Responsable développement des affaires – division livres : Raphaëlle Mirandette
Chef d’équipe logistique et entrepôt : Valérie Boivin
Responsable territoire : Lise Fortin
Commis d’entrepôt : Nancy Arteau, Angélique Bertuzzi, Martin Carrier et Normand Simard.
Distribution : Pratico-Pratiques inc. et Messageries ADP.
Diffusion numérique : De Marque
Administration
Présidente : Caty Bérubé
Vice-présidente opérations : Julie Doddridge
Vice-présidente ventes et marketing : Émilie Gagnon
Vice-présidente administration : Alexandra Poiré
Directrice des ressources humaines : Chantal St-Pierre
Technicienne aux ressources humaines : Anne-Sophie Fortin
Analyste comptable et chef d’équipe finances : Josiane Mailhot
Adjointe à la comptabilité et à la production : Carole Bélanger
Technicienne comptable : Sylvie Dion
Agente aux comptes recevables : Josée Pouliot
Adjointe administrative : Josée Lavoie
Dépôt légal : 3 e trimestre 2022
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-89658-963-0 (EPUB)
(Édition originale imprimée : ISBN 978-2-89658-940-1 (2022)
PDF : 978-2-89658-964-7 (2022))
Gouvernement du Québec.
Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC


© Pratico Édition, 2022.
Pratico Édition, filiale de Les Entreprises Pratico C.B.
(Québec, Québec)
Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, en tout ou en partie, les textes, les illustrations et les photographies de ce livre.
Bien que toutes les précautions aient été prises pour assurer l’exactitude et la véracité des informations contenues dans cette publication, il est entendu que Pratico Édition ne peut être tenue responsable des erreurs issues de leur utilisation.


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Pamela Perdegas
Sauver ma peau
Tout perdre pour échapper aux Témoins de Jéhovah
À mes parents biologiques,
Sachez que je vous ai pardonné
et que votre sang coulera à jamais dans mes veines.
A mis padres biológicos,
Sepan que los he perdonado. Vuestra sangre
fluirá para siempre en mis venas.
Avant-propos
Au départ, quand on m’a approchée pour faire de mon histoire un livre, ma plus grande crainte était que mon témoignage n’intéresse personne. Je me sentais imposteur, je me disais que je n’avais rien fait de plus que les autres pour mériter cette attention, cette considération. Après réflexion, j’ai réalisé que personne ne peut rester indifférent à ce que j’ai vécu, parce que mon histoire a quelque chose d’universel. Chacun d’entre nous rêve d’une vie dans laquelle il est libre d’aimer qui il veut, de faire ses propres choix et d’être qui il est, n’est-ce pas ?
Par la suite, évidemment, j’ai pensé aux gens que je pourrais choquer ou blesser en racontant mon parcours. Déjà, en discutant de ce que j’ai vécu avec une Témoin non hispanophone, j’ai senti que je l’avais heurtée : « Moi, je ne me suis jamais fait frapper, je ne comprends pas pourquoi tu dis ça ! », m’a-t-elle dit. C’est vrai. C’est parfaitement vrai que ce ne sont pas tous les Témoins de Jéhovah, ni tous les latinos d’ailleurs, qui lèvent la main sur leurs enfants. Cette nuance est nécessaire, et je tiens à faire preuve de transparence et d’honnêteté à ce sujet. Je reconnais que les religions peuvent apporter beaucoup de positif dans la vie des gens qui ont la foi et qui les pratiquent de plein gré.
Seulement, ma réalité est toute autre. Dans mon histoire, les aspects culturels et religieux sont imbriqués l’un dans l’autre, et il m’est impossible de les dissocier. Pour avoir récolté des centaines de témoignages à la suite de mon passage à Format familial, je sais pertinemment aujourd’hui que je ne suis pas la seule à avoir subi différentes formes de violence dans ce contexte. En ce sens, j’estime qu’il est de mon devoir de montrer l’envers de la médaille.
Soyez assurés qu’en acceptant de partager mon histoire, je n’ai jamais eu – et n’aurai jamais – comme objectif de faire mauvaise presse à qui que ce soit, ni à quelque religion que ce soit.
Ce que je revendique, c’est le droit de quitter le navire. Je respecte les choix de vie de ceux qui ont la foi, et j’aimerais vivre dans un monde où l’on respecte les choix de ceux qui, pour quelconques raisons, se retirent de leur religion. Personne ne devrait avoir à choisir entre sa famille et sa religion comme j’ai été contrainte de le faire.
Ce témoignage est donc pour moi une façon de tendre la main, de donner espoir à celui ou à celle qui se sentirait prisonnier ou prisonnière d’un univers toxique. Je suis la preuve vivante que l’on peut se défaire de l’emprise d’une relation malsaine avec la religion, ou avec sa famille, et trouver de la lumière et du réconfort au bout de la route.
Je suis partie pour sauver ma peau. Bien sûr, j’aurais pu choisir de rester pour ménager mes parents. Je serais encore dans la religion, peut-être déjà mariée et fort probablement malheureuse. Aussi cliché que cela puisse paraître, j’ai suivi mon cœur. Mon cheminement n’a pas été facile, mais, des années plus tard, je peux enfin dire que je suis bien avec moi-même. En ce sens, j’ai gagné beaucoup plus que je n’ai perdu.
Même si j’appréhende les réactions de ma famille biologique, je ressens le besoin de partager mon histoire. C’est un pas de plus vers ma guérison.
Ce que je m’apprête à vous raconter, ce n’est pas un conte de fées ni un récit d’horreur. Ce sont des faits vécus, tout simplement.
Cette histoire, c’est ma vie.
Et à 25 ans, je sais qu’elle ne fait que commencer.
Chapitre 0
Le baluchon
Châteauguay, 2012.
La travailleuse sociale de l’école m’a demandé de me faire un plan de match dans l’éventualité où je devrais m’enfuir rapidement de chez moi. Dans certains pays, on se prépare de la sorte en vue des catastrophes naturelles ou des guerres. Moi, le danger qui me guette vit entre les quatre murs de ma maison. Il veut mon bien, et il est convaincu de faire ce qu’il y a de mieux pour moi. Hélas, qu’il n’ait que de bonnes intentions ne l’empêche pas de faire de ma maison une prison et, par le fait même, de ma vie un enfer.
Concrètement, elle m’a conseillé deux choses. La première est qu’à partir de maintenant, je dois m’assurer d’avoir en permanence des pièces de 25 sous dans les poches de mes manteaux. De cette façon, en cas d’urgence, je pourrai courir jusqu’à la cabine téléphonique la plus près de chez moi et appeler une personne de confiance qui viendra à mon secours. J’ai déjà localisé ladite cabine et choisi ladite personne. C’est que mon père m’a confisqué mon téléphone. Sans doute trop de liberté, de risques de dérapage pour une adolescente de 16 ans. Un énième moyen de contrôler mes moindres faits et gestes, de restreindre mon accès au monde extérieur. À ses yeux, le monde extérieur est une menace, car il accueille les mundanos, un terme espagnol qui signifie « personnes du monde » et qui réfère à tous ceux qui ne sont pas Témoins de Jéhovah. Je ne suis pas autorisée à entretenir des relations avec eux en dehors de l’école et du travail, puisque ces amis et ces collègues risqueraient de me pervertir.
La seconde chose qu’elle m’a demandée est de préparer un sac, une sorte de baluchon d’urgence, contenant des vêtements et des produits d’hygiène corporelle pour que je puisse subvenir à mes besoins de base quelques jours. Je profite de l’absence de mes parents pour le remplir mécaniquement, mais les questions se bousculent dans ma tête. Vais-je m’enfuir l’été ou l’hiver ? Le jour ou la nuit ? Où devrais-je cacher ce sac ? Mais surtout, qu’adviendra-t-il de moi si mes parents le découvrent ?
Chapitre 1
Mes racines, mon enfance
Mes racines paternelles tant que maternelles sont hispanophones. Mon père est fils d’immigrants espagnols, qui ont quitté le Canada pour s’installer au Venezuela lorsqu’il était jeune. Là-bas, il a fait la rencontre de ma mère et en est tombé amoureux. Plus tard, la famille de mon père est revenue s’installer au Canada, et ma mère l’a suivie. Je suis arrivée dans leur vie quelques années plus tard.
Je considère que j’ai vécu une petite enfance heureuse, et sans doute pas trop éloignée de celle des autres enfants de ma génération.
À l’époque, mes parents et moi habitions un immeuble à trois logements à LaSalle. L’étage supérieur était occupé par Cristina – la sœur de mon père – et son ex-conjoint, et celui du milieu par mes grands-parents paternels. Mon père, ma mère et moi occupions le sous-sol et partagions la même chambre. Comme les films de Disney avaient bercé mon imaginaire de jeune fille, je me trouvais infiniment chanceuse d’avoir un lit de princesse coiffé d’un ciel de lit. Le rêve ! C’est dans ce même lit que, chaque soir au coucher, l’un ou l’autre de mes parents, mais plus souvent mon père, me rejoignait pour faire la prière. Je me souviens aussi que j’étais particulièrement impressionnée par le lit de mes parents : un énorme lit d’eau sur lequel j’aurais pu sauter jusqu’à vider toutes mes réserves d’énergie.
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