Si c était aujourd hui...
162 pages
Français

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Si c'était aujourd'hui... , livre ebook

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Description

Vouloir partir seule à l'aventure, aujourd'hui, c'est chose facile... Mais en 1970, sans portable, sans internet, c'était la galère ! Et c'est ce qui est arrivé à France BELLE. Elle croyait alors qu'elle allait tout simplement trouver un emploi et continuer sa vie tranquille... Mais c'était sans compter sur une sorte de rapaces à l'affût de jeunes filles à embarquer pour la traite des blanches ! Notre auteure s'en est sortie, mais cette expérience a changé sa vie à tout jamais... Car la suite découle tout bêtement de cet épisode ! Des mésaventures, des rencontres improbables, des situations cocasses ; voilà la vie qu'elle mène depuis maintenant cinquante ans.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mai 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332932464
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-93244-0

© Edilivre, 2015
Si c’était aujourd’hui…
 
 
• Ce soir, ou plutôt ce matin, il est 3h30, un samedi après une bonne soirée, et j’ai envie de faire ce cahier.
Ce cahier, j’ai maintes fois eu envie de l’écrire, mais le courage m’a manqué et aussi le manque de confiance envers les autres, ceux qui liraient et qui critiqueraient ou mépriseraient ce que je raconte.
Dans ces notes, il y a tout mon cœur, mes rêves, mes désirs, mes aventures, ma haine, mes idées enfin tout moi ! Et personne n’a et n’aura le droit de me juger. Je m’appartiens…
Je vais commencer il y a 40 ans. Ah c’est déjà bien loin et pourtant si proche. J’ai 20 ans et 9mois je vais être majeure et je décide de vivre « Ma Vie ». Bien sûr, ça ne fait pas le bonheur de tout le monde. Maman, Papa ne sont pas 100/100 pour ce départ, mais ils l’acceptent. Alors, je commence par chercher du travail, car vivre ma vie, ça signifie partir de la maison pour travailler ailleurs et me débrouiller et surtout ne plus rendre de comptes…
J’épluche les petites annonces tous les jours, et un matin, je lis : recherche secrétaire sténodactylo pour maison de rééducation fonctionnelle, écrire avec CV + photo pour RV. J’envoie donc mon courrier et au bout de quelques jours, je reçois une réponse positive. Je dois me présenter à l’hôtel X à Lyon. Je suis toute heureuse et j’en parle à mes parents, qui contre toute attente sont OK.
– Vas voir de quoi il s’agit et tu décideras ensuite me disent t’ils.
J’en parle également à une collègue de boulot, une femme de 50 ans, qui est aussi ma confidente et mon amie, bien que nous ayons 30 ans d’écart. Celle-ci me propose de m’accompagner à ce rendez-vous. J’accepte avec plaisir, son diagnostic sera meilleur que le mien en ce qui concerne les propositions qui me seront faites.
Nous voilà parties, par une journée splendide au-devant d’une aventure qui me suivra jusqu’à ce jour. Bêtement, sans le savoir, la machine est déclenchée… je vole droit vers mon nouveau destin.
A l’hôtel, un monsieur, bien sous tous rapports nous reçoit, nous offre une boisson et avec beaucoup de verve et de conviction nous explique en quoi consiste le travail. Pas de problèmes, ce qu’il demande c’est du petit boulot de sténodactylo, tout à fait dans mes compétences, une présence à l’accueil pour les malades et une tonne de dossiers à classer. Ce détail aura ses conséquences plus tard. Le salaire est convenable, les conditions de logement aussi puisqu’il me propose une chambre meublée chez l’habitant. Tout est pour le mieux, je n’en espérais pas tant. C’est entendu, je commence dans mes nouvelles fonctions le 10 juillet 1970, le temps de faire le nécessaire pour ma démission dans mon travail actuel et de ranger mes affaires chez mes parents.
Ah ! Ce jour-là, j’aurais dû me casser une jambe, et tout s’arrêtait là, mais voilà, mon destin était prévu tout à fait autrement. Je dirais même tout à fait à l’envers de mes espoirs.
Jusqu’à présent, j’étais une jeune fille banale, pas du tout « dans le vent » dans ces années 70, plutôt classique, mais sachant que j’ai un corps bien fait, des jambes jolies…
Ce 10 juillet, mes parents m’accompagnent à cette maison afin de se rendre compte par eux-mêmes dans quel cadre j’allais vivre à présent et surtout s’assurer que je ne suis pas tombée dans un guet à pan. En cours de route, nous nous arrêtons pour déjeuner. Je n’ai pas du tout le trac de partir, de quitter la maison familiale, les amis et tout ce qui faisait ma vie jusqu’à présent depuis des années. L’ambiance est très détendue et nous reprenons la route. Nous arrivons et pénétrons dans le hall de l’établissement. Je demande à voir la personne qui m’avait reçue quelques jours auparavant.
– Monsieur X n’est pas là, il est parti en vacances,
Première surprise, car il m’avait dit de le demander en arrivant. C’est donc monsieur Z qui se présente à nous, nous fait savoir qu’il est le directeur, et avec beaucoup de simplicité et de gentillesse, nous accompagne à la chambre tout en m’expliquant ce qu’il attend de moi. Nous déballons les valises, Maman et moi, car les vacances de mes parents sont proches et ils en auront besoin tout est rangé, on retourne voir monsieur Z qui discute encore quelques instants avec nous, et fait ses adieux à mes parents, en leur promettant de prendre soin de moi et de ne pas s’inquiéter, tout se passera bien…
Me voilà seule, dans un nouveau milieu, avec des inconnus. Ma gorge se serre, je prends un point à l’estomac. C’est maintenant que je me dis que je suis seule, et que je vais devoir me débrouiller sans papa, maman. Quelle tristesse tout-à-coup, quel vide ! Il faut que je me secoue, ma nouvelle vie commence, je l’ai voulue, je dois l’affronter. Alors je décide de sortir, et d’aller visiter le coin. Je rencontre des joueurs de boules, des touristes, des gens du village qui me dévisagent. Je reprends un peu de courage malgré tout, en me disant que ça risque d’être drôle de faire de nouvelles connaissances. Il est vite 19 heures, et je me dirige vers le réfectoire de l’établissement pour diner. Je me retrouve avec des Kinés, des hommes et des femmes vêtus de blanc. Je suis un peu intimidée, un peu perdue. On me propose gentiment une place, on me parle un peu, mais avec beaucoup de retenue, juste quelques politesses. Je ne peux me faire aucune idée sur le boulot de chacun, ni sur l’établissement dans lequel je suis investie. Le diner terminé, tout le monde se retire, on me souhaite une bonne nuit et je me retrouve de nouveau seule. Que faire ? Il est trop tôt pour aller au lit, il fait encore jour, je vais aller faire encore un tour. Je me dirige à l’opposé de ma sortie de l’après-midi. Soudain, j’entends beaucoup de bruit qui vient du fond d’un pré. Je pars en direction des chants et des accords de guitare. Oh ! Quelle aubaine ! Un camp de jeunes ! Sans une hésitation, je vais voir ce qu’il y a. Une jolie jeune fille vient à ma rencontre, elle a l’air plutôt sympa.
– Que voulez-vous ?
Me demande-t-elle avec un fort accent allemand.
– Rien de particulier, je me promène et quand j’ai entendu vos chansons, je suis venue voir.
– Etes-vous seule ?
– Oui.
– Voulez-vous vous joindre à nous pour la soirée ? tous les soirs nous nous réunissons sous la grande tente pour écouter mes amis qui jouent de la guitare, on se détend avant d’aller se coucher. Allons, venez !
Je la suis. Nous entrons sous la tente. Pas de complexes ici. Personne ne fait de remarques, personne ne s’arrête, on vient tout simplement me serrer la main, et se présenter. Je me présente à mon tour, et voilà ! Je suis admise chez eux, jusqu’à la fin de leur séjour. Une bouffée d’air ! Je me sens bien avec des jeunes de mon âge qui ne sont pas tendus, qui me paraissent « normaux » enfin ! Je suis tout à fait décontractée, je ris avec les uns, les autres, car nous avons un problème de langage, tous ne parlent pas Français. Je fais marcher ma matière grise pour retrouver quelques mots d’Anglais, minable… mais ça dépanne tout de même bien. C’est donc un mélange incohérent d’allemand, de français et d’anglais qui règne sous la tente, c’est formidable.
Il se fait tard, demain boulot. Pour la première fois de la journée, je suis en pleine forme. A la chambre, je n’ai pas le temps de penser, je m’endors comme une masse.
Il est 7 heures 30, le réveil sonne. Hop au boulot ! C’est parti ! Je suis pleine de bonne volonté et de courage pour attaquer ma nouvelle tâche. J’arrive au bureau après avoir pris un petit-déjeuner seule dans le grand réfectoire (ou sont-ils tous ?) Un homme d’une cinquantaine d’années se présente comme étant la personne qui doit me former. C’est Mr Jean. Il me donne quelques instructions : Je dois prendre connaissance des fiches des patients qui sont dans l’établissement afin de suivre leur séjour et leur départ. La matinée s’écoule ainsi, lente et monotone, car il n’y a pas des centaines de fiches à lire, et ensuite, je n’ose pas déranger Monsieur Jean pour lui dire que j’ai déjà fini, alors j’attends… C’est bizarre… Il n’y a pas besoin d’une secrétaire à temps complet pour si peu de choses !!! Je me pose des questions sur le fonctionnement de l’établissement. Pas de réponses valables ne me viennent à l’esprit. Ouf, midi ! Je vais déjeuner avec les mêmes personnes qu’hier soir, toujours pas plus bavards d’ailleurs :
– Vous allez bien ? avez-vous bien dormi ?
Se hasarde un kiné et s’en suit une petite conversation banale, vraiment banale… A 14 heures, je retourne au bureau sans enthousiasme cette fois. Rien de plus à faire. Je demande à monsieur Jean :
– Ce matin, j’ai terminé les fiches des patients, que dois-je faire à présent ?
– Attendez que l’on vous apporte les dossiers des malades sortants.
J’attends, j’attends… Pas de bons de sorties, pas de nouveaux entrants, je remue sans arrêt les feuilles du matin que j’ai devant les yeux, car je n’ai pas d’autre papiers à triturer. Je regarde un manège de gens qui vont et viennent, et qui ne semblent pas m’avoir aperçue, personne ne me parle. Je suis comme transparente !!!
Deux jours passent identiques à ce premier jour sans intérêt, et je me dis que vraiment, il se passe quelque chose d’anormal dans cette maison, cette fois, j’en suis sure ! Le téléphone sonne, monsieur Jean n’est pas à son poste, c’est-à-dire juste derrière moi (je me demande ce qu’il fait toute la journée, à part lire les journaux). Je décroche, et avant que j’ai pu dire « allo », il arrive en courant et parait très contrarié de voir que j’ai pris le combiné, il me le retire rapidement des mains, presque brutalement, et j’entends à l’autre bout du fil une vo

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